yosemite — riley & yori

La voiture s'arrête enfin.

Quatre heures et quarante minutes de route. Sans interruptions, avec une seule et unique pause[1]. Le temps libre qu'ils avaient à leur disposition restait bref: trois jours. Un long weekend.[2] Ils étaient partis vers dix-neuf heures. Il était désormais presque minuit. Riley un sandwich avant de quitter son bureau.[3]

Riley referme la portière derrière lui, avant de se diriger vers le coffre de sa voiture. Avec l'aide de Yori, il sort l'emballage compact dans lequel se trouve la tente, avant de l'installer. Il avait pris soin de ne rien laisser au hasard: il comptait bien à ce que ce rendez-vous se déroule à la perfection. À cet effet, le canadien avait fait tout son possible pour s'assurer que Yori ne manquerait de rien, et que leur weekend serait un franc succès. Dans le coffre (et aussi sur la banquette arrière), Riley avait également soigneusement rangé un matelas de futon, ainsi qu'une couverture et quelques oreillers. Il avait également pris soin d'emporter une glacière remplie de provisions[4], des lampes de poche, ainsi que sa trousse de secours, son matériel à pêche, des lanternes d'extérieur pour pouvoir installer la tente malgré la tombée de la nuit, et finalement, des lumières électriques achetées pour décorer la tente et créer un moment mémorable.

Le temps qu'ils installent leur gite, il était minuit trente. Assez tard, surtout pour Riley, qui se couchait habituellement vers vingt-trois heures, grand maximum. L'excitation et la joie de pouvoir partager une de ses activités préférées avec le californien lui offre cependant suffisamment de forces pour qu'il reste éveillé.

« Je pense qu'on est prêts! » finit-il par souffler, dans un sourire, avant de se rapprocher de Yori avec douceur et tendresse. Leurs mains se rejoignent. Leurs yeux s'accrochent, les uns aux autres. Leurs corps s'enlacent. « Merci d'avoir accepté de venir ici, avec moi. » finit-il par souffler, avant de déposer un baiser sur ses lèvres.
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[1]Pour faire le plein d'essence!
[2]Riley et Yori ont réussi à prendre congés sur leur vendredi après-midi et leur lundi afin de pouvoir profiter au maximum de cette escapade romantique.
[3]Le narrateur de @Yori Porter a la liberté de décider si/comment Yori a diné!
[4]Principalement pour que Yori ne manque de rien le soir de leur arrivée, ou le lendemain matin: pour le reste, Riley comptait bien faire ses preuves à la pêche, ou, dans le pire des cas, conduire son petit-ami jusqu'à un restaurant, si nécessaire

Aucun doute: le cadre est des plus idylliques. Riley s'était appliqué, avec soin, et une attention particulière, dans ses recherches[5]: tout devait être parfait. Beaucoup d'espoirs s'étaient retrouvés misés sur ce weekend spontané, le vétérinaire ayant pour objectif d'offrir à l'objet de son affection un weekend des plus parfaits. Un sourire[6] se dessine sur les lèvres de Riley alors que Yori le remercie pour l'invitation. « Je t'en prie, c'est avec plaisir. » Malgré la fatigue et les courbatures engendrées par une journée particulièrement longue au travail, suivie d'une route tout aussi chronophage, le brun n'a pas sommeil. Les derniers rendez-vous partagés avec Yori avaient malheureusement souffert d'une absence d'intimité quasi-fatale[7].

Si leur premier rendez-vous officieux à l'observatoire avait été un franc succès[8], les échéances suivantes avaient toutes souffert d'imprévus hors de leur contrôle. Mais Riley a bon espoir: loin de tout et de tous, ils ont enfin l'occasion de tenter de retrouver un peu de la magie de l'observatoire. D'ailleurs, le ciel semble particulièrement dégagé ce soir, comme pour les encourager dans leur quête de romantisme. Alors oui: le canadien n'a pas sommeil. Tout ce qu'il a, c'est un désir de profiter pleinement de la compagnie de Yori.[9]

Riley se retrouve cependant gêné lorsque Yori lui affirme avoir froid. Il aurait dû prévoir et anticiper les besoins de son compagnon. Il se sent légèrement négligeable et irresponsable, pour le coup. « Ah, pardon. Tiens! Tu peux prendre ma veste, moi j'ai un peu chaud. » Un mensonge blanc, aussi doux et léger que son propriétaire. Mais Riley préfère savoir Yori au chaud que de conserver le confort de sa veste. Il l'ôte immédiatement pour la poser sur les épaules du pizzaiolo, avant d'ouvrir l'accès à la tente et la désigner d'un geste de la main. « Entre, entre, je t'en prie. » Il attend sagement que Yori entre, prenant soin de refermer l'accès derrière lui.

Et pour la première fois, depuis leur première rencontre, Riley et Yori se retrouvent de nouveau dans un contexte particulièrement intime. La gorge du brun se noue alors qu'il se confronte à cette réalité, aussi enivrante qu'elle est angoissante. Il faut dire qu'il ne s'agit pas là d'une situation à laquelle le vétérinaire a l'habitude de faire face. Il y a certaines choses auxquelles il est tout simplement impossible de s'habituer. « Excellente question! Normalement les aires de camping sont conçues expressément pour minimiser le risque de rencontres avec des animaux sauvages. Il y a également un ranger sur place pour surveiller l'aire de camping et s'assurer que les visiteurs n'encourent aucun risques.[10] Mais si le pire venait à arriver... Je m'assurerai qu'il ne t'arrivera rien![11] » Il espère avoir rassuré Yori avec ses explications. Ils avaient cependant de la chance: l'aire de camping, habituellement remplie, était particulièrement vide ce soir là. Très certainement compte tenu de la baisse de température récente. Heureusement pour eux, la tente était faite d'un tissus réfléchissant la chaleur, et Riley avait prévu un chauffage électrique portable au cas où ce ne serait pas suffisant. Suite à l'invitation de Yori, le canadien finit par s'asseoir sur le matelas, avant d'offrir un nouveau sourire à son petit-ami.

La tente est particulièrement joliment décorée, les petites lumières accrochées aux arceaux apportant une dimension romantique au cadre. La main de Riley se pose discrètement sur celle de Yori alors qu'il se contente de regarder droit devant lui, trop nerveux pour oser le regarder dans les yeux. « Tant mieux, alors. J'ai pris le matelas le plus cher que j'ai trouvé mais je n'ai pas eu le temps de le tester, donc j'avais un peu peur que ce ne serait pas adapté! » Riley n'est pas particulièrement matérialiste, mais cela ne le rend pas avaricieux pour autant: s'il doit dépenser son argent pour assurer le confort et le bien-être de ses proches, il le ferait, sans hésiter.[12]
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[5]Il avait bien passé plusieurs heures sur Google à comparer différents sites de camping, allant même jusqu'à demander à @Miley Lockwood quel local semblait le plus romantique![5b]
[5b]Bien entendu, la teigne[5c] avait insisté pour que Riley aille au site le plus lointain de Los Angeles, histoire de pouvoir profiter au maximum d'un weekend sans Riley dans les pattes.
[5c]Le narrateur se permet ici de paraphraser les propos de Riley, qui avait dit, verbatim: « Merci, Miles, t'es la meilleure ». Oui, bon, c'est plus ou moins la même chose, non?
[6]digne d'une publicité Colgate
[7]cf: le zoo et la soirée cinéma à domicile!
[8]Filez donc le lire: il en vaut le détour!
[9]Non, petits coquins, ce n'est pas ce que vous croyez, non mais![9b]
[9b]... Bon, d'accord, si, mais chut! Ne le dites pas à Miley!
[10]Effectivement, il est illégal de camper en dehors des aires de camping officielles du parc, sous peine d'amande ou de sanction.
[11]Quitte à se laisser manger par un ours pour permettre à Yori de s'échapper... N'est-il pas tout simplement adorable?
[12]Et avec le sourire, cela va bien entendu de soi.

Un sourire se dessine sur les lèvres du vétérinaire. Il s'agit d'un sourire tendre, léger, affectueux et, surtout, chaleureux[13]. « Sûr et certain, même! » Il tentera tant bien que mal de ne pas trop grelotter. Savoir Yori au confort suffira amplement pour le réchauffer, après tout. Il aide son amant[14] petit-ami à revêtir sa veste doublée, avant de le suivre au sein de la tente. Visiblement, celle-ci plait au Californien. Riley se voit rassuré par cette affirmation. Il voulait réellement que tout soit parfait, pour ce moment de quiétude et d'intimité. Il estimait qu'ils avaient bien mérité d'un peu de confort et de tête à tête, après leurs dernières rencontres plus ou moins réussies.[15] Son sourire s'agrandit lorsque Yori le désigne comme « ange gardien ». C'était un peu le rôle qu'il exerçait, déjà, plus jeune, auprès de son frère et de sa soeur[16] « Promis, tu comptes bien trop pour moi pour que je puisse accepter qu'il ne t'arrive quoi que ce soit! » Un aveu peut être trop emprunt de sincérité, mais Riley ne fait pas dans la demi-mesure. Il n'est pas de ceux qui sont capables de dissimuler leurs émotions pour jouer à des jeux stratégiques de séduction. Riley, il a la main sur le coeur, et le coeur au bout des manches. On lit en lui comme dans un livre ouvert. Il ne cherche pas à dissimuler quoi que ce soit, puisqu'il n'a jamais rien à cacher. L'idée que Yori pourrait mal réagir, ou se retrouver effrayé par trop d'affection ne lui traverse même pas l'esprit. Pour Riley, il est question de montrer aux gens qui comptent pour lui que ceux-ci comptent, avant qu'il ne soit trop tard[15b]. Et Yori compte beaucoup à ses yeux.

Il finit par répondre à l'invitation du pizzaiolo, se posant à ses côtés sur le lit, en continuant de le regarder, de ses yeux intenses et expressifs, un sourire tout à fait charmant[17] au coin des lèvres. Yori le dévore du regard, et ces iris voraces éveillent un appétit réciproque au sein du brun. Sa demi-sexualité est une danse unique et complexe, mais elle n'est pas moins existante pour autant: le désir est facile à justifier lorsque l'objet de ses ardeurs se montre irrésistible. Le canadien se voit rassuré par les paroles douces et encourageantes de son petit-ami, alors que leurs mains se retrouvent au même moment que leurs yeux. « Bien sûr », finit-il par souffler, peinant tout de même à détacher son regard (et sa main) de Yori, même l'espace de quelques secondes. Malgré tout, le vétérinaire s'arme de tout son courage, finissant par réussir à se détacher du californien pour mettre en marche le fameux chauffage. En remarquant que Yori se change, le brun, par respect, lui tourne le dos. Il se décide finalement à en faire de même, ôtant ses vêtements pour finir par remplacer son débardeur et son caleçon par un débardeur et un caleçon plus ou moins identiques, avant de revêtir un pyjama en soie vert émeraude[18] par dessus. Le pyjama est étonnamment plus isolant qu'il n'en a l'air, compte tenu de son nombre de fils élevé.

Lorsque Yori lui demande s'il a froid, Riley répond un simple: « Un peu », toujours en souriant. La vérité, c'est qu'il est trop nerveux pour réellement savoir s'il a chaud ou froid. Son coeur bat la chamade. Ce sera la première fois qu'ils partageront un lit ensemble. Il sait, au fond de lui-même, qu'il n'a aucune raison d'être tendu. Il est persuadé, intimement convaincu, que les choses se passeront bien. « Me permets-tu de te rejoindre? » finit-il par souffler, le regard tendre, en se posant sur le bord du lit. Il attend le consentement de Yori avant de se glisser sous la couette avec élégance, son bras s'enlaçant automatiquement autour de la taille du brun alors qu'il pose son nez (légèrement glacial) contre la nuque du pizzaiolo. « Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir que tu sois ici, avec moi », il admet finalement, d'une voix touchante par sa sensibilité.
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[13]Toutes vos qualités préférées chez le Vancouverite!
[14]Ce terme ne peut malheureusement pas être employé encore, mais pas de panique: ces narrateurs sont sur le coup! ...
[15]Malgré les intempéries figuratives de leur relation, le protagoniste n'en reste pas moins investi et engagé dans cette relation naissante, qu'il voit toujours comme un véritable champ de lumière dans une année baignée dans l'obscurité[15b].
[15b]cf: Dash (RIP ).
[16]Bien que celle-ci résistait férocement à sa bienveillance[16b].
[16b]... et y résiste toujours, avec d'autant plus de ténacité.
[17]traduction: "niais" (signé: Miley)[17b]
[17b]Chère @Miley Lockwood, ce narrateur te remercie de rester loin de sa narration, merci bien.
[18]Un des derniers cadeaux d'anniversaire que Dash lui avait offert. Il s'agit là d'un pyjama de luxe, très certainement le vêtement le plus coûteux de toute la garde-robe du Canadien, aux goûts plutôt simples, en règle générale. Dash ne supportait pas l'idée que son frère puisse se contenter d'un tee-shirt et d'un caleçon pour dormir.[18b]
[18b]Malgré tout, ce n'est qu'après le décès de celui-ci que Riley a réellement commencé à porter ledit pyjama. Mais chut: ça il ne faut pas le dire à Dash![18c]
[18c]Non pas que cela soit possible, paix à son âme (le pauvre).