22h30. Il est bientôt l’heure. Tu as passé une réservation avec un téléphone jetable. Tu t’empares de ta moto pour rouler à toute vitesse dans les rues de Los Angeles. Arrivé dans le centre, tu gares ta bécane à plusieurs pâtés de maison de ta destination et marche à toute vitesse avec une casquette noire sur la tête. Impossible qu’on te reconnaisse. T’as enfilé des habits sombres et on ne distingue même pas ta tête puisque tu la gardes baissée, yeux rivés sur ton portable qui indique un point GPS pour te guider.
C’est bien la première fois que tu te rends chez Margaux. Tu as réservé sous un faux nom. A l’accueil, tu l’indiques à la dame tout en lui tendant une fausse carte d’identité fourni par ton manager et que tu utilises à bon escient. Impossible d’éviter les instructions de la secrétaire. Tu l’écoutes donc d’un air distrait et impatient avant de signer la charte de bonne conduite et de lui tendre les liasses de billets correspondant à ta commande afin de ne laisser aucune trace de paiement. Tu lui demandes de la discrétion, dans le cas où elle aurait reconnu ton identité, même si tu en doutes. Elle te rassure à ce sujet, aucune information sur les clients de la maison close ne sera jamais divulguée. De toute façon, même si c’était le cas, on ne remontrait pas jusqu’à toi vu qu’ici tu t’appelles Evan Grey.
Tu ne sais pas s’il y a des caméras qui vous filment à l’accueil mais avec ta casquette, tu ne crains pas grand-chose. En ce qui concerne l’escort, tu as déjà fait ton choix en ligne. Et tu as exigé moyennent un surplus à ce que l’individu n’ait pas d’autre client ce jour et te soit donc réservé. Une sorte d’exclusivité. De fait, elle te tend les clés de la chambre qui t’est allouée. La plus luxueuse évidemment. Tu as commandé un champagne de marque pour l’occasion.
Une fois à l’intérieur, tu enlèves ta casquette et part te recoiffer vite fait dans la salle de bain. Comme si tu cherchais à plaire à celui qui va débarquer d’une minute à l’autre. Tu t’installes sur la chaise du salon pour l’attendre, face à la bouteille. Puis, trente secondes après, tu entends quelqu’un frapper à la porte. Ton palpitant s’accélère et tu retiens ton souffle. Tel un parfait gentleman, tu te lèves pour aller lui ouvrir sauf qu’il n’attendait visiblement pas ton feu vert.
- Bonsoir. -
Tu le laisses entrer via un signe de main alors que tu lui adresses un regard charmeur sur un ton plutôt chaleureux et presque sensuel.
- Je m‘appelle Evan. -
Tu précises ensuite en espérant qu’il ne te dévisage pas et qu’il ne t’identifie pas en tant qu’acteur plus ou moins connu. De toute façon, vu ton jean troué et la casquette posée sur la table, tu n’en as pas la dégaine.
- Installe toi. -
Qu’il fasse comme chez lui. Tu ne lui demandes pas son prénom en retour car il ne te l’indiquera probablement pas. Il tient probablement lui aussi à garder son anonymat.