♦ la liste. (bibbo chou)

October me promettait non seulement de l'euphorie garantie à chaque fois que nous nous voyions, mais, également, un bon entraînement sportif qui me nécessitait une bonne nuit de sommeil pour en récupérer. Elle avait le don de m'assommer, cette fille ... À quand le prochain tour ? J'étais surpris de voir l'endurance qu'elle avait maintenue, au fil des années, étant donné que les rumeurs en place affirmaient qu'une femme perdait de son goût pour les plaisirs charnels avec le temps. J'avais touché le gros lot, visiblement : j'étais tombé sur la seule qui semblait avoir subi les épreuves du temps sans en avoir souffert. Profondément endormi, ce n'était pas le silencieux et élégant mouvement de son corps au travers de sa chambre qui allait me réveiller. Et pourtant, cela ne m'empêcha pas de tourner doucement dans ma torpeur. Je ne rêvais pas, cette nuit ... Enfin, nous rêvions toutes les nuits. Je veux dire que je ne me souvenais pas des rêves que j'avais fait, une fois réveillé. Ce n'était que lorsque sa voix m'avait interpellé qu'un léger grognement s'était échappé d'entre mes lèvres. Elle avait quoi, là ? On n'avait pas dû s'endormir avant le petit matin, et la voilà déjà réveillée, debout, et prête pour une nouvelle journée à quoi ... Huit heures du matin ? J'étais persuadé qu'il était au moins aussi tôt que cela dans la journée, étant donné ma réticence à sortir de ma torpeur. Éventuellement, je laissai tomber un de mes pieds au sol. Puis, l'autre. Je traînais mon corps en sa direction, mes membres engourdis par la nuit passée.

- Qu'est-ce qu'il y a encore ? parvins-je éventuellement à lui demander d'une voix peu réveillée. Me dis pas que c'est encore une photo de toi en bikini !

Il n'y avait pas meilleure vue, au réveil, que l'élégant corps d'October Tyler. Un jour, il faudrait que quelqu'un m'explique comment cette fille était parvenue à échapper aux couvertures de Vogue. Elle approchait de la trentaine, mais ne semblait pas avoir eu un jour de plus que vingt-deux. Et si son corps svelte lui donnait une grâce angélique, ses lèvres pulpeuses les contraient par une sensualité farouche. Souriant face à sa remarque, j'ouvris davantage des yeux ; mais je n'étais pas totalement réveillé. Pas encore.

- Que devrais-je dire de toi ? musais-je alors. Me rapprochant d'elle, je devais avouer que la bombe sexuelle avait su attirer mon attention. Elle n'était pas cruche, et avait sans doute quelque chose d'intéressant à me montrer, non ? Ce qu'il faut démontrer.

- Tu sais que j'aime ça quand tu m'appelles 'champion'. remarquais-je alors, amusé. Prenant entre mes mains son magazine, je me dis, un instant, que je l'avais peut être sur-estimée : ces périodiques pour filles étaient souvent d'un ridicule ! Et je parlais en connaissance de cause, en ayant lu un ou deux auparavant afin de me 'cultiver' sur la gente féminine. Néanmoins, mes yeux grossirent exponentiellement simplement en lisant le titre, tandis que déjà, je pouvais sentir ma gorge se dessécher. Si j'avais été fatigué quelques instants auparavant, cette torpeur semblait s'être volatilisée, remplacée par un désir de luxure brûlant.

- Ce ne sera pas nécessaire. lui déclarais-je alors en souriant. On commence quand ? C'était une proposition intéressante, pour ne pas en dire le moins. Une idée mêlée à un défi. Eh bien, October ? Challenge accepted. Je te ferais grimper au septième ciel, tu verras.

Mon jeune âge ne me semblait ni synchronisé à mon mental, ni en harmonie avec mon physique. Et si cela me propulsait sur un élan de supériorité sur mes confrères - il fallait bien se l'avouer - cela me jouait, pourtant, parfois, bien des tours. Louise, October, Abel ... Ces mots vous évoquent quelque chose ? Ils ne constituent, pourtant, qu'une infime partie d'une liste plus longue que ... mon bras. Enlaçant mes bras autour de la taille de la "jeune" Tyler, je me permis de lui déposer un baiser dans le berceau des épaules.

- Canon, vraiment ? plaisantais-je alors silencieusement, sans en penser un réel mot ; elle était magnifique, et le contraire était tout simplement inconcevable.

Un sourire énigmatique suffisait comme réponse à son compliment ; néanmoins, je m'étais senti dans le devoir de lui en rendre un, à mon tour, gage de gratitude.

- Il faut dire que tu as su stimuler ma soirée. Ma voix était toujours douce ; silencieuse. Comme pour ne pas briser ce moment d'harmonie temporaire et pourtant, apaisant. Comme pour faire durer ce simple instant une éternité en ne pas le fissurant par mes mots. Elle sourit à ma réponse, ce qui me poussa à en faire de même, saisi de cette contagion joyeuse. Un instant, je restai figé dans le moment, assimilant encore le dernier morceau d'information qu'elle venait de me lancer ... Puis, je ne me fis pas prier. Ma main glissa vers la sienne, mes doigts caressant la paume de celle-ci ... C'est alors qu'ils encerclèrent son poignet, doucement mais fermement, comme pour lui dire de se retourner. En parfaite synchronisation avec ce mouvement, je vis sa chevelure voler, et menacer de me balayer le visage ... Et c'est là que ses mains vinrent attraper mon visage et que ses lèvres se plaquèrent contre les miennes. Glissant mes bras autour de la taille d'October, je répondais à ce baiser passionné en laissant glisser mes lèvres vers le bas de sa joue droite ... Descendant alors vers son cou, je remontai alors vers ses oreilles afin d'y chuchoter :

- Par quoi commence-t-on ?

On allait s'amuser, j'en étais sûr et certain.