Nothing really matters - nothing really matters to me
I don't wanna die, but sometimes wish I've never been born at all
L
a semaine s’achevait enfin, quel bonheur ! J’allais pouvoir sortir de chez moi pour me rendre au centre ville et faire un peu la fête, me trouver quelqu’un pour le reste de la nuit, si l’envie m’en prenait, puis recommencer ainsi dès le lendemain. C’était le week-end et je ne me ménageais jamais du vendredi au samedi soir, préservant seulement mon dimanche pour récupérer des deux jours précédents. Un rythme effréné, sans réel sens, puis-ce que je ne frôlais la joie que du bout des doigts à chaque fois, mais un rythme qui me permettait au moins de ne pas m’isoler pour ne pas avoir le temps de réfléchir. Je me connaissais… mes pensées étaient les armes les plus dangereuses que je possédais, surtout lorsque j’avais le malheur de les retourner contre moi-même. Voyez-vous, mon esprit se composait principalement de regrets concernant le passé et d’un désespoir grandissant quand à l’avenir, alors quand on me demandait « à quoi je pensais », même si j’avais beau répondre « rien » pour qu’on me fiche la paix, c’était souvent un gouffre sans fond autour duquel je marchais prudemment mais dans lequel je risquais néanmoins de tomber qui me venait en tête. Je me détestais, moi et ma faiblesse. Même si je ne me plaignais jamais ou presque, même si je n’étais pas du genre à raconter mes problèmes à tout le monde pour me sentir entouré, cela n’empêchait en rien le fait que peu à peu, il devenait impossible de voir du bon dans quoi que ce soit. Je n’avais même pas trente ans, j’avais des choses à vivre, des gens à rencontrer, des chansons à écrire… mais rien de tout ça ne me donnais plus envie. Du tout. Et de plus en plus, je me demandais si ça ne serait pas mieux que je me coupe de cette souffrance grandissante que même la drogue n’arrivait plus à taire. J’étais épuisé et ça se voyait sans doute, mais ma sœur qui avait besoin de moi ! Alors je ne lâchais pas prise, même si je n’étais plus qu’une sorte d’ombre sans état d’âme apparent, et quoi qu’il arrive, jamais je n’essayerai de me donner la mort volontairement. Jamais. C’était la seule condition de mon contrat envers ma famille. Puis qui sait… peut-être qu’un jour, ça ira mieux. Ahahaha ! Un mec déprimé qui pense que ça va peut-être s’arranger, c’était la meilleure, ça. Surtout que techniquement, tout allait bien sur un plan théorique : j’avais un job, j’avais de bonnes études, je parlais plusieurs langues et je vivais dans un chouette appart, ça je le sais, alors que demandait le peuple ? J’sais pas. J’étais incapable de vous le dire, mais j’étais profondément triste. Quel con, ce Tyler.
Bref, revenons en au moment présent et quittons ma tête. Une fois sorti du métro, j’allumais une cigarette, puis m’engageais dans un parc que je prévoyais de traverser pour me rendre au bar où je retrouvais généralement un ou deux amis. Le coin était désert, alors je me permis de fredonner une petite chanson en balançant ma tête en rythme, m’arrêtant seulement lorsque j’entendis des bruits de pas s’approcher en provenance d’un sentier perpendiculaire au mien. Par réflexe, mon regard se tourna dans la direction en question, histoire de jeter un coup d’œil à l’énergumène et jkefdhjkfg !!! Je lâchais ma clope immédiatement et remis ma tête droite pour allonger mes foulées. Nope nope nope ! Je crois pas que c’était une bonne idée de rester là.
Messages : 413 Date d'inscription : 15/11/2012 Identité HRP : Morgane. Disponibilité RP : Indisponible Avatar (+ crédits) : Tyler Hoechlin. Nationalité/origines : NÉ FRANÇAIS NATURALISÉ AMERICAIN. Orientation & situation : NOVASPARKS. Métier/occupation : TATOUEUR.
Who Are You, Really?
I've got nothing left to prove, Cause I've got nothing left to lose, See me there waiting for you, Who, who are you?
C'était mal de faire ça. Malsain. Oh oui, il le savait. Mais il ne pouvait s'en empêcher. Au début, pour sa propre conscience, il se rassurait en se disant qu'il voulait s'assurer de sa sécurité. De plus, en ne le faisant pas de lui même, c'était moins... pervers? En tout cas, à présent, il pouvait dire ce qu'il voulait, il n'avait définitivement plus de morale. Il devait arrêter de se mentir à lui même. S'il le faisait suivre, non, si maintenant il le suivait, c'était simplement par possession. Par jalousie.
Ce phénomène avait commencé à l'instant même où Aaron avait quitté la chambre d'hôtel, abandonnant Jaden dans un état très accommodant en guise de petite vengeance. A l'instant même où il avait tourné les talons, où sa silhouette s'est dessiné dans l'embrasure de la porte, l'anglais a désirer savoir où il allait. Où il se rendait. Pourquoi. Avec qui. A l'instant où on était venu le dépêtrer de ses entraves, il avait ordonné qu'on le retrouve, qu'on se renseigne sur lui. Sur ce qu'il était devenu. Ce qu'il avait fait de l'homme qu'il avait abandonné sept ans plus tôt. Et il avait été vert. Vert de jalousie. Rouge de rage. De voir qu'au final, il avait continué sa vie. A quoi s'attendait-il, sérieusement? A ce qu'Aaron se soit allé au chagrin? Qu'était-il pour juger de cela. A ce moment, sa respiration s'était bloquée dans sa poitrine, ne pouvant sortir sans une douleur diffuse dans son corps : il venait de souhaiter du malheur à une personne chère à son coeur. Il aurait voulu qu'il vive le même malheur que lui avait vécu. Plus en colère contre lui même, il avait tout balancé dans son bureau, alarmant son fils et son personnel à l'extérieur de la pièce. Qu'importe ! Il se sentait presque... trahi.
Le trentenaire ne pensait plus logiquement ces derniers temps, agissant des fois de manières irréfléchies, ayant des gestes brusques et des paroles brutales. La nourrice de Damian n'avait pas manqué de remarquer que les niveaux des bouteilles du bar baissaient encore plus chaque soir. Il buvait. Pas à en perdre le contrôle - Dieu qu'il détestait ne pas avoir le contrôle - mais i avait pris cette habitude. Cette très mauvaise habitude... Il avait arrêté de faire suivre Aaron, pour des fois, lui même le pister. Il savait que c'était malsain. Il savait que quelque chose clochait chez lui. Mais il ne savait pas quoi. Il ne savait pas ce qui avait tant changé en lui. Ce qui lui avait fait perdre, définitivement, les pédales.
Et il était là. Il marchait, distraitement, en direction de ce bar qu'il fréquentait souvent. Comme si de rien n'était. Et Jaden, ne pouvait rester ainsi. Plus du tout. Il devait le voir de près, lui parler. Il lui avait trop manqué. Il ne pouvait plus rester à l'écart plus longtemps parce qu'il ne savait plus comment soigner la douleur dans son coeur. Alors tant pis, il avait prit un chemin pour le rejoindre, quittant sa cachette. D'ailleurs, lorsqu'il posa les yeux sur lui, Aaron accéléra sa cadence pour le semer. Mais fini de tourner autour du pot.
« Pourquoi ? » cria presque Jaden en attrapant brusquement le bras du jeune homme. « Pourquoi est-ce que tu m'évites? »
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I don't wanna die, but sometimes wish I've never been born at all
A
près ce qui s’était passé lors de notre dernière rencontre, je n’avais absolument plus envie d’avoir affaire à Jaden à nouveau. Tout du moins, je me plaisais à me le répéter, car c’était plus simple comme ça, autant pour moi que pour lui. La façon dont je m’étais vengé de la frustration qu’il m’avait infligée lors de son départ l’avait de toute manière sans doute fâché, mais je ne regrettais pas d’avoir joué les connards ce soir-là. À présent, soit il avait comprit pourquoi j’avais agi de la sorte avec lui, soit il était aveugle et sourd. C’était toujours difficile de me dire qu’il était à Los Angeles et souvent, je me répétais qu’il était reparti dans un de ses autres hôtels, qu’il vivait sa vie et que malgré ce qu’il m’avait dit le mois passé, il s’en sortait bien avec une autre personne. Le fait que je l’aie dans la peau après tout ce temps n’arrangeait rien au fait que je mourrais d’envie de le retrouver et de m’excuser, mais « heureusement », je noyais assez mes pensées dans les substances psychotropes pour éloigner son halo de mon esprit.
Alors que je m’apprêtais à fuir, la voix du grand roux retentit comme un gong dans mes oreilles, m’obligeant à m’arrêter avant même qu’il m’attrape le bras pour m’empêcher d’aller plus loin. « Hein… ? » Je me retournais et posais mon regard sur sa main tandis qu’il terminait ce qu’il avait à me dire. Je ne comprenais pas du tout ce qui était en train de se passer ici. Est-ce que c’était la réalité ? « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Mes sourcils se froncèrent d’incompréhension et, lentement, je levais les yeux sur les siens. C’était toujours un exercice difficile car son visage me faisait du mal tellement il était beau. Il fut un temps, j’aurais été capable de me plier à n’importe laquelle de ses demandes, juste pour le voir sourire, c’est pour vous dire. Tout cela me laissait plus confus que jamais. Dites moi ce que sa présence dans ce parc, à une heure pareille, signifiait. S’il vous plaît. Encore, s’il promenait un chien, j’aurais pu comprendre… mais là il n’y avait que lui.
Durant quelques secondes, je pris le temps de lire ce qui se dégageait de son regard et ce que j’y vis me surprit moi-même. Ce n’était pas par hasard que Jaden se trouvait ici, n’est-ce pas ? Une boule venait de grandir dans ma gorge pour m’empêcher de parler, si bien que j’entrouvris les lèvres sans rien trouver à dire. J’étais content. Vraiment ? Oui, vraiment… je crois bien. Dans la mesure du possible. Je ravalais ma salive. « En quoi ça te regarde ? T’as dis que tu me laisserais tranquille. T’es en train de tricher. » Ca y’est… l’avalanche d’émotions était en train d’arriver, ça réveillait des souvenirs, aussi bons que mauvais, mais c’était juste là, à deux doigts de me tomber dessus. D’un air gêné, je baissais un peu la tête et les yeux en me mordant la lèvre inférieure, mais ne fis rien pour me libérer de son emprise sur mon bras.
Messages : 413 Date d'inscription : 15/11/2012 Identité HRP : Morgane. Disponibilité RP : Indisponible Avatar (+ crédits) : Tyler Hoechlin. Nationalité/origines : NÉ FRANÇAIS NATURALISÉ AMERICAIN. Orientation & situation : NOVASPARKS. Métier/occupation : TATOUEUR.
Who Are You, Really?
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Que pouvait-il bien lui répondre? Certes, c'était lui qui s'était élancé à sa suite mais à présent qu'il le tenait - littéralement parlant - et qu'il se trouvait en face de lui, dans un endroit où les probabilités de rencontres surprises étaient bien minces, que pouvait-il bien lui répondre? Lui mentir? Comme il l'avait si bien fait depuis des lustres? Ou bien assumer cette partie sombre et vicieuse de sa personnalité, qu'il commençait tout juste à découvrir. Lui même s'étonnait de son comportement. Mais une chose qu'il refusait, c'était que lui, le prenne pour un fou. Il ne supporterait pas qu'il ai cette image de lui.
« Je.. » fit tout d'abord Jaden, ayant perdu toute sa fougue.
Au final, voilà qu'elle était sa faiblesse. C'était lui. Dés qu'il le regardait, dés qu'il posait ses yeux sur lui, qu'il parlait, que sa voix vibrait, que son corps se trouvait prêt du sien.. L'anglais ne comprendrait jamais cette attraction si féroce qu'il avait pour lui. Une attraction qui ne faiblissait pas malgré les années et la dernière fois, il en avait même fait les frais. Il ressentait ce besoin vicéral d'être prêt de lui, de partager quelque chose avec, de TOUT partager avec lui.
Oh il avait essayé de l'oublier. Maintes et maintes fois. Autour d'un verre ou en galante compagnie. Avec le boulot aussi. Et des fois, il se poussait tellement dans ses retranchements, qu'il tombait de fatigue, et dormait d'un sommeil sans rêves. Ou cauchemars. Dans les premiers temps de sa nouvelle vie, il avait enchainé les nuits blanches, totalement hanté par les derniers mots qu'il avait echangé avec Aaron. Il se persuadait qu'il ne regretterait jamais son geste, qu'il avait fait le bon choix, mais au final, il savait qu'il avait tort. Il savait qu'il aurait pu s'y prendre autrement.
« Je ne triche pas. Depuis quand c'est un jeu pour toi? » demanda-t-il avec mépris.
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S
es réactions m’obligèrent à retenir un sourire. Il n’y avait plus grand-chose d’intéressant à ramasser dans l’épave que j’étais devenue ces dernières semaines et pourtant, quelqu’un, qui plus est Jaden, avait tenu à obtenir une conversation privée avec moi. Mais qu’est-ce qu’il attendait, hein ? Je n’avais rien à lui apporter de plus que ce qu’il avait déjà. « Un jeu… ? J’ai toujours aimé la pointe de sadomasochisme qu’y’avait entre nous, ouais. Enfin, sauf sur la fin... ». Je tournais la tête, puis tirais un peu sur mon bras pour me libérer de l’emprise de mon interlocuteur. Une fois ceci fait, ma main vint immédiatement attraper la sienne et je me mis à avancer sur quelques mètres, jusqu’au banc le plus proche. Bon sang… bon sang ! J’avais beau agir comme un être parfaitement stoïque, tout cela me chamboulait en fait de l’intérieur et mon cœur s’emballait progressivement, jusqu’à me demander de prendre de plus grandes inspiration pour lui amener l’oxygène nécessaire à son bon fonctionnement. Je fis asseoir mon aîné, puis pris place à ses côtés, avant de lever la tête au ciel. Ceci fait, je retirais ensuite ma main de la sienne et croisais mes doigts en tremblant un peu. Il me fallait quelque chose, peu importe de quoi il s’agirait. Une cigarette ferait l’affaire allez. Je l’allumais rapidement et en proposait une autre à mon homologue. « Raconte-moi… je veux tout savoir… p-pourquoi t’es là ? »