Harriet&Zayn : bus stop.

À peine avais-je saluer saluer mon professeur de stage que l'on m'interpella dans le corridor ; à quelques mètres derrière moi, la réceptionniste m'envoyait la main pour attirer mon attention, les lunettes pendantes au bout de son nez. Elle secouait son bras avec vigueur, si bien que vit, au loin, son visage s'empourpré sous l'effort. Se tortillant ainsi, elle m'évoquait une drôle d'image, un peu comme ses parents et amis - un peu barge - qui hèlent un proche dans un aéroport.

M'approchant de nouveau de l'aile pédiatrique de l'hôpital que je venais tout juste de quitter, la dame m'informa que mon frère aîné, Ciriac, venait toujours juste de lui téléphoner ; comme mon propre téléphone était éteint -pour respecter les directives de l'établissement - il n'avait probablement pas eu d'autre option que celle-ci. Or j'appris que mon frère ne pourrait plus passer me prendre tel que nous l'avions planifié la veille. À demi-héritée, à demi-exaspérée, je me fis rapidement à l'idée que pour rentrer au campus de l'UCLA, il me faudrait irrévocablement prendre le bus.

Je me dirigeai donc au sens inverse aux parking de l'hôpital pour gagner l'arrêt de bus qui, somme toute, se trouvait à l'autre extrémité du terrain de l'hôpital. En passant, je m'arrêtai à la cafétéria pour y prendre un café. En plus de me donner quelques monnaie pour payer le ticket, le café m'aiderait à étudier une bonne partie de la nuit en voie des examens à venir. Une fois à l'extérieur, il me fallu quelques instants pour m'accoutumer à la luminosité extérieure avant de reconnaître, au loin, le panneau d'arrêt. Je m'y avançai donc, posément, mais ma nonchalance se changea alors en profonde indifférence lorsque je reconnue, également, la silhouette si familière, mais ô combien perturbante, de Zayn.

Visiblement, il attendait le bus. Il n'était pas assez stupide - quoi que - pour simplement jouer au piquet à cette heure. Mais cette pensée absurde m'évoqua également une toute autre vérité ; il étudiait la pathologie, et qu'il avait probablement passé la journée ici, dans les microbes , comme j'avais passé la journée avec des enfants-patients. Feignant l'indifférence, je ne pouvais m'empêcher de remarquer que plus je m'approchais de lui, plus il me semblait triste et étrangement... malade ? Je ne me souvenais pas lui avoir vu une expression semblable, mais l'orgueil démesuré dont faisait preuve tout les membres de la famille Sukkwan m'empêchait de lui en glisser un mot. Je me contentai donc de rejoindre l'arrêt, pour me placer en ligne, derrière un grand bonhomme, sans le regarder, sans lui adresser la parole ; avec de la chance, peut-être ne m'apercevrait-il pas.

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