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    Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Mer 10 Avr 2013 - 11:43
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    L’eau chaude de la douche qui se déversait en large flot continu sur lui, n’avait de cesse de lui rappeler les anciennes heures de plongées en Australie. Autour de la barrière de corail, la plus grande de la planète, visible depuis l’espace, là où il avait passé une grande partie de ces deux ans. Avec respect et humilité il avait prélevé des échantillons d’espèces souvent encore inconnues pour trouver des remèdes inédits. Flottant dans cette immensité marine, le français c’était senti bien. Ainsi sous la douche souvent il se mettait automatiquement en apnée essayant de reproduire de manière vaine la sensation d’être sous l’océan.
    Pourtant il n’était que 4 heures du matin. La journée et la nuit passées avaient été extrêmement riches en émotions. En effet, il avait reçu un appel durant la fin d’après-midi, de la part de ses collègues australiens qui devaient lui annoncer une découverte capitale. Une visioconférence Skype plus tard, l’homme ne tenait plus en place. Ils venaient de lui déclarer que grâce à ses recherches ils avaient mis au point un vaccin théorique contre la dégénérescence neuronale. Cette avancée majeure avait des applications sur toutes les maladies touchant le cerveau et notamment la maladie d’Alzheimer. C’était Abel qui, avant son départ pour L.A, avait réussi à synthétiser une anémone vivant sur la barrière de corail qui avait la capacité de se régénérer. En l’associant à d’autres formules il avait théorisé une médicamentation mais il en était resté là. Et là, ses collègues qui avaient repris le flambeau avaient fini par caler la formule définitive du vaccin. Toute la nuit Abel avait travaillé avec eux via la visioconférence, en laboratoire afin d’effectuer les tous premiers tests virtuels.



    L’excitation ne l’avait pas quitté depuis, et ce ne fut que lorsqu’on frappa à la porte du laboratoire qu’il se rendit compte de l’heure. Ayant bien avancé, il s’était permis de rentrer chez lui prendre une douche et manger quelque chose. La faim revint bien vite sur le tapis et il engloutit presque la moitié de ses provisions. Il ne prit pas la peine de dormir un peu. De toute façon il n’y arriverait pas. Abel se sentait tout proche de cette révélation médicale qui pouvait bouleverser la face du monde. L’adrénaline fusa dans ses veines tandis qu’il y pensait. C’était un remède qui sauverait et améliorerait le quotidien de millions de personnes à travers le monde. Le seul mérite qu’il en tirerait serait celui-là. Voir des gens revivre et survivre à des maladies que l’on pensait incurable. C’était à ça qu’il avait voué sa vie.


    Il était donc retourné à l’hôpital et avait foncé dans son laboratoire pour continuer les tests et travailler sur les synthétisations et les formules. Abel avait demandé qu’on ne le dérange sous aucun prétexte. Même si c’était le chef de l’état ou le Pape ! Il ne pouvait pas passer à côté de cette découverte. Pour le bien de tous.
    Enfin d’après-midi, les yeux commençaient à le picoter mais il étudiait sous microscope l’échantillon parvenu enfin jusqu’à lui. Lorsqu’on frappa à la porte. La personne n’attendit pas sa réponse et entra. Une femme d’âge mur à allure austère pénétra dans la salle. Elle portait un chignon que se cheveux grisonnants faisaient ressembler à une boule de fer. Elle portait la blouse des chirurgiens et semblait avoir les traits tirés. Abel releva la tête, étonné.



    « J’avais dis qu’on ne me…. Angeline ? » lança t-il surpris de la voir ici.


    « Fox, je sais que tu es sur le point de finaliser ta potion mais je crois que tu devrais venir avec moi. On vient de recevoir un AC. Il avait ta carte dans ses affaires. J’ai pensé que tu le connaissais. Il s’appelle … » Elle sortit un portefeuille dans sa grande poche blanche. Abel écarquilla les yeux qui se mirent à trembler. Comme ses mains. Comme son corps. Comme son âme. Un AC, une abréviation dans l’hôpital qui signifiait tout simplement arrêt cardiaque. Et il savait de qui il s’agissait.



    Abel ne prit pas la peine de l’écouter ni de lui donner une explication. Il n’était déjà plus là.

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Mer 10 Avr 2013 - 13:04
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    « Aaron ! ». Je me retournais et souris en voyant me sœur me faire des signes de main de l’autre côté de la pièce, puis je m’approchais d’elle à pas pressés, puis-ce qu’elle semblait m’attendre pour sortir de l’appartement. Aujourd’hui on avait rendez-vous avec notre frère au restaurant pour son anniversaire… j’étais vraiment content de passer un peu de temps en famille. Une fois passé la porte d’entrée, je fermais la serrure à clé. « Aaron… ». Une main s’était posée sur mon épaule, mais c’est la voix que je venais d’entendre qui me fit frémir. Je n’osais pas me tourner face à cette personne. Jamie-Rose Burton, disparue depuis sept ans, revue une fois dans un couloir, puis plus jamais. J’avais pris la décision de la rayer de ma vie pour de bon, malgré tout ce que nous avions vécus ensemble. Lentement, mes doigts se posèrent sur les siens. « Tu peux pas rester ici. ». Je caressais sa main un instant, puis baissais mon bras en attendant qu’elle s’en aille. Une fois ceci fait, mes talons pivotèrent enfin et je me dirigeais vers la cage d’escalier, pour sortir de l’immeuble. À chaque marche franchie, il me semblait que mon cœur s’emballait un peu plus et commençait à me faire mal. Mais il fallait que je continue à descendre les différents paliers pour arriver dehors. Tout à coup, un tas de voix se mirent à crier en même temps, me donnant mal à la tête, si bien que j’ai finis par tomber et dévaler une série de marches jusqu’à arrêter ma course contre un mur, dans une plainte déchirante. En même temps, les lumières s’éteignirent et la peur de ne plus savoir où je me trouvais commença à grandir en moi. Tout en tremblant, je me recroquevillais contre la paroi, tétanisé à l’idée qu’il puisse y avoir quelque chose de dangereux qui m’attaquerait d’une minute à l’autre. Heureusement pour moi, cette situation n’a pas duré longtemps, car quelqu’un arriva très vite avec une lanterne à la main, avant de s’accroupir à ma hauteur et de me passer une caresse sur la tête. « Aaron. » J’ouvris les yeux et les levais sur l’homme qui venait de m’adresser la parole, puis me redressais d’un seul coup pour m’y accrocher comme à une bouée de sauvetage. Nous nous sommes ensuite relevés, puis avons continué à descendre les escaliers ensemble sur deux étages, ce jusqu’à ce que mon compagnon de voyage doive s’arrêter et me dire qu’il devait rentrer chez lui. « Me laisse pas tout seul ! » Pour toute réponse, il baissa les yeux, puis me tendis sa lumière, avant de disparaitre derrière une porte d’appartement. Immédiatement, je me suis précipité à sa suite et ai martelé la porte en question de toutes mes forces, en hurlant à plein poumons pendant une minute entière. Rien à faire. Tant pis ! « Je te haïs, Jaden ! Je.Te.Haïs ! » Puis-ce que c’était comme ça, j’allais finir la route par mes propres moyens, même si je savais que les voix et la douleur allaient reprendre de manière cinglante dès que j’aurai commencé à descendre les marches. C’est donc avec toutes les peines du monde que mes jambes me portèrent jusqu’au bas du bâtiment, après que je me sois perdu à plusieurs reprise, car l’immeuble ressemblait à un véritable labyrinthe. Au moment exact où je m’apprêtais à actionner la poignée de la porte de sortie, tout ce qui se trouvait derrière moi commença à s’écrouler peu à peu dans le néant et la lumière de la lampe s’affaiblit progressivement. Je tournais la tête vers le vide et tendis un bras dans cette direction, puis y avançant un genou. « Bon sang, Scott ! » Alors que j’allais me laisser tomber dans le trou volontairement, la porte d’entrée s’ouvrit brusquement et une main m’attrapa par le col pour me tirer en arrière afin de me sortir de ce chaos, au moment-même où j’avais décidé de rendre les armes.


    Mes yeux s’ouvrirent lentement pour prendre connaissance de l’endroit dans lequel je me trouvais. Je ne sentais plus rien, mais entendais très clairement le son d’un moniteur sur ma droite. Où est-ce que je me trouvais ?! Qu’est-ce qui s’était passé ?! Tout ce dont je me souvenais, c’était d’avoir eu une conversation très personnelle avec Jaden, puis plus rien. Mais… c’était un hôpital, ici, je me trompe ? Pourquoi étais-je dans un hôpital ? Le stress monta d’un cran en moi et je tournais la tête à gauche et à droite, comme si cela allait m’aider à quoi que ce soit. Et là… face à face « Abel »

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Mer 10 Avr 2013 - 16:20
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    *Le petit garçon arrêta de lire la phrase et releva la tête en entendant la sonnette de la porte. Fronçant les sourcils il scruta l’ombre de sa chambre comme si le bruit venait d’un de ses recoins. En bas il entendit la porte d’entrée s’ouvrir et des voix s’élever. Mais de sa chambre il ne pouvait pas les comprendre. Un moment plus tard le petit homme entendit un bruit sourd comme quelque chose de lourd qui tombe par terre. Le livre est jeté sur le livre et se dépêtrant de ses draps il ouvrit la porte à la volée et dévala les escaliers menant au hall d’entrée. Il distingua dans la lumière feutrée ses grands-parents maternels, un homme à la barbe blanche devant la porte et au centre de ces personnages une masse sombre. Sa mère. Qui frappait le sol de sa main halée. Des larmes sinuant sans discontinuer sous ses joues rouges. Le petit Abel se frotta les yeux qui lui piquaient. Il ne comprenait pas. Ne comprendrait pas. N’accepterait pas si vite. Trop vite.*



    Il était là, assit dans un fauteuil, somnolent face au lit. On pouvait y voir la grâce de sa mère, ce drap de beauté qui l’enveloppait même lorsqu’il dormait. Un charisme manifeste se projetait malgré tout de lui et rien ni personne ne semblait pouvoir l’atteindre. Un pli au coin de l’œil, une ride au front. Un rictus inquiet accaparant sa fine bouche, elle d’ordinaire si souriante. Et ce teint blafard qu’on ne lui connaissait pas. Lui bronzé par le soleil du sud de la France, travaillé par celui de l’Australie. N’eut été ce rictus sur ses lèvres on aurait pu le croire paisiblement endormi, songeant à mille merveilles, lové dans son charme. Mais il ne fallait pas s’y fier. La fatigue l’avait emporté dans une zone éthérée peuplée d’incertitudes et de cauchemars. De probabilités absurdes et pessimistes. Il y avait la mort de son père qui rôdait telle une charogne espérant se repaître de son malheur. Il y avait aussi le souvenir de la découverte du corps inerte d’Aaron, chargé sur un brancard, comme une chape noire
    assombrissant ses cieux.

    Abel ne pouvait accepter de perdre un nouvel être cher. Il ne pourrait le supporter. Il ne saurait pas faire un énième deuil. Lorsqu’il avait vu le portefeuille le doute s’était écarté comme un nuage face au soleil. Un poids énorme s’était alors abattu sur ses épaules, comme s’il coulait sans pouvoir se débattre. Au fond de l’eau. La fatigue accumulée s’était elle aussi envolée et il avait dévalé deux étages tel un éclair pour arriver au bloc où Aaron venait d’arriver. Après s’être fait stériliser les mains et le visage, il se fit habiller et en leur hurlant d’aller plus vite il débarqua devant le corps de son ami. Des larmes coulèrent sans qu’il ne s’en rende compte et on lui recommanda de ne pas assister à l’opération, de rester en dehors de ça. Mais il ne les écouta pas. Abel ne pouvait pas le laisser partir. Il devait le sauver lui. Alors il se mit au travail. D’abord tremblant son professionnalisme prit vite le dessus. Et malgré la trahison d’Aaron, il entreprit le sauvetage. Quelques minutes pesantes, oppressantes et le cœur qui ne repartait pas. Puis comme un bourgeon au Printemps il fleurit et se remit à battre. Ils le stabilisèrent en quelques heures. Abel resta ensuite dans sa chambre, attendant son réveil et avait fini par tomber de fatigue.


    « Abel. »


    Il ouvrit grands les yeux en sursautant. Le mot n’avait été qu’un murmure chevauchant le vent mais il l’entendit comme s’il avait été l’écho d’une montagne. Il se redressa et s’approcha de la pâle figure d’Aaron qui avait ouvert les yeux. Il laissa s’échapper un long soupir. Abel ne le toucha pas mais vérifia toutes les diodes du moniteur, tapota la perfusion et compléta son geste en notant les constantes affichées.


    « Hey. Comment te sens-tu ? Tu as soif ?"


    Il ne voulait pas le brusquer alors il s’assit sur le bord du lit en posant une main sur son torse. Il sentait sa respiration et pouvait voir ses pupilles. Rien d’alarmant, l’état était stable.

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Mer 10 Avr 2013 - 19:04
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    Toujours aucune idée de ce qui m’avait amené dans ce lit. À mon souvenir, je n’avais rien pris, hier, ça ne pouvait donc pas être une overdose… ou alors c’en était une, mais suite à une période de latence. J’en savais rien… mon esprit était, de toute façon, trop embrumé pour réfléchir correctement. Tout ce donc j’étais certain, c’était que je me trouvais à l’hôpital central et qu’Abel était là. Présence plus que rassurante malgré les circonstances. Voila. Pourquoi était-il ici, d’ailleurs ? Pour Lui ? Je m’étais montré plus qu’irrespectueux envers sa personne, brisant sa confiance en février dernier, au travers d’un acte odieux et surtout très égoïste et depuis ça, nous étions en froid … mais je n’y avais même pas prêté attention, car ma conscience était complètement à la dérive. Il était mon meilleur ami, pourtant. J’aurais du remarquer qu’il y avait un souci, j’aurais du remarquer qu’il ne me parlait plus, j’aurais du aller m’excuser… mais il n’en fut rien du tout. Entre les fêtes, la drogue et l’alcool, je n’avais plus les pieds sur terre et les restes de ma raison s’estompaient à une vitesse alarmante. Mais il était mon meilleur ami. Non, pas le mien ! Celui d’Aaron. Moi, j’étais juste son ombre et je l’avais presque totalement englouti ces derniers mois.

    Abel avait toutes les bonnes raisons de ne pas vouloir me reparler, même maintenant. Alors, pourquoi ? Pourquoi Lui ? Ce n’était pas le devoir professionnel qui l’amenait dans cette chambre. Non. Le grand brun travaillait dans un secteur totalement différent de celui qui me concernait ce soir. Lui, il n’avait rien à faire là. Mais c’était le premier visage que mon regard avait croisé malgré tout. Pourquoi… ? Pourquoi ? Je l’avais oublié ces dernières semaines. Oublié ! Il n’existait plus ! Lui et beaucoup d’autres n’existaient plus ! Alors pourquoi est-ce qu’il était là quand même ?! Pourquoi est-ce qu’il était toujours là, quand…?

    « Non, merci… »

    Je pris une inspiration et me rendis compte à ce moment-là que j’étais sous assistance respiratoire.

    « Qu’est-ce qui s’est passé… ? »

    Quelque part dans mon inconscient, je savais que ce type m’avait ressuscité cette nuit. Sa main posée sur moi m’était familière. C’était beaucoup trop d’informations d’un coup, je sais pas pourquoi je venais d’en demander une autre en plus. Oh, le réveil était difficile !

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Mar 16 Avr 2013 - 23:42
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    Abel soupira. De soulagement. D’agacement. Il s’en voulait. D’être si gentil, si lui-même. Mais pouvait-il en être autrement ? Aaron et lui avaient toujours eu des rapports complexes. Cela remontait au début de leur cursus universitaire. Même filière, mêmes cours. Et forcément, des regards, des mots. Des sous-entendus. De ceux qui ne laissent pas la place au doute. Ou plutôt si. Car là où jadis Abel avait cru voir une pointe d’intérêt, un vœu de quelque chose de sérieux, de sain et de frais entre eux, il n’y avait en fit rien eu d’autre qu’une belle moquerie. Qu’un simple coup d’un soir. Et lorsque l’affaire fut pliée, il laissa Abel là sur le pas de la porte. Enfin c’était une belle métaphore, trop belle, pour simplement dire qu’il l’avait largué comme une chaussette dont on ne retrouve plus l’autre moitié. Et le français avait eu mal car il s’était vite attaché. Trop vite. A ce charme, à cette voix. Que voulez-vous, il était comme ça le brun. Dure avait été la chute à l’époque. Il fut radical, décidant de le détester à vie. A mort. Mais, Abel n’était pas rancunier très longtemps, surtout quand l’autre ne va pas bien. Et Aaron n’allait pas bien. La pitié tout d’abord. Celle qui apaisa la colère. Il ne comprenait pas qu’Aaron se détruisait avec des substances aussi dures. Puis le devoir et l’altruisme, de vouloir le sortir de cet enfer. Abel se mit en tête de laisser sa rancœur de côté pour se consacrer à son sauvetage. Puis, petit à petit leur relation évolua. Pendant un moment Abel fut fier, fierté mal placée, d’être son sauveur, d’avoir la supériorité sur celui qui c’était joué de lui. Mais finalement, cela ne dura pas longtemps et il n’en retira que la satisfaction d’avoir amélioré son quotidien. Et sans qu’il ne s’en rende compte, ils étaient devenus de vrais amis. Aaron ne pouvait s’empêcher d’essayer de le remettre dans son lit, et Abel de s’en amuser. Les chamailleries, et surtout les confidences s’étaient faite plus présentes voire journalières.



    « Tu as fait un arrêt cardiaque. Hey, hey doucement, reste calme. » dit-il d’une voix apaisante en caressant son torse en sentant le cœur d’Aaron qui s’emballait.



    « Ce sont mes collègues qui m’en ont informé en retrouvant ma carte dans ta poche. On peut dire que tu reviens de loin toi. » Abel marqua un temps d’arrêt. Il ne voulait pas le brusquer et risquer de le faire rechuter. Il enleva sa main de son torse pour aller poser le dos contre sa joue. Puis, il la fit remonter jusqu’au front et en écartant délicatement les cheveux il apprécia la chaleur du front. Un peu de fièvre, ce qui était normal.


    « Tu te souviens de quelque chose ? Prend le temps de réfléchir. » murmura t-il dans le silence blanc de la chambre et en se relevant alors. Il alla vers un petit meuble bleu roi sur lequel étaient posés un stéthoscope et une lampe de diagnostic. Il y avait aussi un sachet contenant une perfusion, et une seringue stérile. Des petites boîtes finissaient de compléter l’ensemble. Abel, s’affaira autour de ce petit monde. On pouvait discerner le tremblement léger de ses mains et ses yeux qui étaient fixes semblaient plonger dans un sombre souvenir. Il ne voulait pas retourner le voir. Et pourtant il le devait. Il le devrait tôt ou tard, car il avait demandé à s’occuper de lui personnellement. Pourrait-il oser cette fois lui demander pourquoi il avait agi ainsi. Est-ce que leur histoire allait se répéter. Abel était-il toujours aussi faible ? Le français serra le poing. Non. Il ne le serait plus.

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Jeu 18 Avr 2013 - 17:55
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    Un quoi ?! Est-ce que j’avais bien entendu ce qu’il venait de me dire ? Les quelques mots prononcés par Abel venaient de me donner des sueurs froides, uniquement compensées par l’accélération de mon rythme cardiaque. Bon sang… alors ça y’est. Je l’avais retouché, le fond. Ayant les mêmes bases en matière de médecine que mon ami, je savais très bien ce que signifiait le fait qu’il soit en mesure de m’annoncer que je venais d’avoir un arrêt cardiaque : c’est un miracle que tu sois en vie. La majorité du temps, voyez-vous, c’était à la famille ou au conjoint qu’on annonçait ça, parce que la victime, elle, avait succombé à sa crise.

    Tout en commençant à réaliser la gravité de la situation, j’avais planté le regard sur celui du médecin qui continuait à me parler. Avec une peur profondément gravée dans mes yeux clairs. Le choc m’empêchait de dire quoi que ce soit, si bien que lorsqu’Abel s’éloigna, j’ai simplement cherché quelque chose sur quoi focaliser mon attention afin de me calmer. AC. AC. AC. Qu’est-ce qui avait pu provoquer ça ? Mes derniers souvenirs remontaient à ma conversation avec Jaden. J’étais clean, pourtant. Ca devait être un contrecoup de ce que j’avais consommé le soir d’avant, sans doute…

    Il me fallut un petit moment avant de retrouver mes esprits et de pouvoir « réfléchir » à nouveau. Difficile, quand on prenait en compte le fait que pour moi, j’étais décédé, ce soir. Je n’étais pas censé être là, dans cette chambre. Je ne sais même pas si j’étais soulagé d’avoir échappé au pire grâce à plusieurs personnes ou si je voyais ça comme un fardeau. Cette simple réflexion me calma immédiatement, comme par miracle, mais pas pour les bonnes raisons. Imaginez-vous un individu qui venait de faire une tentative de suicide et qui était déçu d’avoir raté son coup : c’était exactement l’état émotionnel dans lequel je me retrouvais à l’instant. De la panique, mon visage passa ainsi à une tranquillité quasi funeste. Mais il y avait ce bruit, dans un coin de la pièce… il y avait la présence d’Abel, comme une tâche lumineuse qui persistait au milieu de l’obscurité. C’était la deuxième fois qu’il me sauvait la vie. Lui. Pas quelqu’un d’autre. Lentement, je tournais la tête dans sa direction et me redressais quelque peu en commençant enfin à m’intéresser à ce qui se passait de son côté. À présent que la tension était retombée, je ne savais plus quoi lui dire exactement. Je l’avais traité comme de la merde alors que j’étais le seul des deux à en être une, je l’avais trahi de la pire manière imaginable en manipulant Yannick sans que cela se remarque et malgré tout… il… ce type était un saint.

    « T’as pas besoin de faire ça. » je déglutis « On sait tous les deux que je mérite même pas que tu me parles. »

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Ven 19 Avr 2013 - 10:28
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    « TAIS-TOI ! » Abel avait crié. Et ce cri résonna contre les parois laiteuses et impassibles de la chambre. Il résonna aussi étrangement dans le cœur et l’âme du français. Il avait crié. Contre Aaron. Depuis combien de temps cela ne c’était pas produit ? Il n’était plus exactement sûr de la date, tout du moins de la période. D’ordinaire Abel, avec son charisme et sa carrure n’avait pas besoin d’hausser le ton. Il utilisait bien plus l’ironie et l’humour pour se dépêtrer des mauvaises situations. Et lorsqu’il lui arrivait de faire porter sa voix, ce n’était pas sur cette onde. On avait pu ressentir à l’instant une colère depuis longtemps retenue. Quelque chose qui ne fit pas trembler les murs mais plutôt l’air autour de lui. Comme si une vague électromagnétique se barrait de son corps sans qu’il puisse la retenir. Une déferlante bien rare.



    « Tais-toi … » répéta t-il en se retournant à demi, les poings serrés et la tête baissée. Le souvenir de la soirée de la Saint-Valentin se mêla à celui de ses débuts avec Aaron, souvenir qu’il croyait depuis avoir oublié et effacé de sa mémoire. Mais tout vient à point lorsque l’on ne s’y attend pas, il faut croire. Il tenta de calmer sa respiration devenue saccadée, signe qu’il était en train de perdre le contrôle. Lui, maître aïkidoka était en train de perdre le contrôle de son corps et de ses émotions. C’était impensable. Ses poings tremblaient tandis qu’il essayait de prendre une profonde inspiration. Ce lui fut difficile car les pensées se cognaient contre sa tête lui martelant telle une hache sur une armure de métal, les horribles choses qui c’étaient produites autour de lui. Il y a deux mois. Il y a 7 ans. Tout ce petit être de cauchemar frappait du poing pour essayer de faire basculer Abel. Un duel titanesque se joua alors entre sa volonté et ses souvenirs. Chacun prenait les armes, frappait, tombait, puis se relevait pour asséner un nouveau coup. A son moral. La lutte le laissait dans un état physique incertain, comme une sorte de transe toujours le poing serré, presque retourné vers Aaron.



    Enfin le combat prit fin. Qui avait gagné ? Abel bougea enfin. Il semblait s’être déroulé une éternité noire entre lui et le monde. Entre lui et Aaron. Lentement, le français logea le stéthoscope autour de son cou et attrapa la lampe médicale. Puis en relevant la tête il revint, hésitant, vers son patient. Ses yeux étaient humides mais il n’y avait pas de traces de larmes. Pas encore. Il se rassit près de lui et durant un instant n’osa pas le regarder. Comme si la bataille intérieure n’était pas terminée. Il prit une inspiration, souffla et tourna la tête vers lui, pour plonger son regard dans le sien. Un regard où se mêlait la dureté de la trahison et la douceur de l’amitié. Deux entités paradoxales qui arrivaient à coexister pour le moment.



    « Dans ton état je ne pense pas que ça soit le meilleur sujet. Je suis chargé de ton rétablissement, donc on va éviter tout débordement. » Une froideur intense avait réussi à s’emparer de sa phrase. Cela le surprit quelque peu. Il avait parlé comme un médecin qui n’avait ni attache ni devoir envers son patient.


    « J’ai toujours cru que tu valais la peine d’être sauvé. Alors ne me déçois pas. Encore. » Dur. Le mot était dur. Mais dans ses yeux d’une franche profondeur Aaron aura pu attraper la douceur de leur relation. Etait-il conscient d’Abel ? Etait-il conscient du dilemme qui l’assiégeait encore actuellement ? Il baissa la couverture et ouvrit le haut de la chemise de son patient. Il glissa le bout du stéthoscope contre la poitrine d’Aaron et entreprit de diagnostiquer son état. Il était vrai qu’Abel faisait cela surtout pour éviter de penser à autre chose. Sois professionnel avant tout.

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Ven 19 Avr 2013 - 13:30
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    Et je refermais immédiatement la bouche en me crispant sous l’intensité qu’il y avait dans la voix de mon homologue. Hausser le ton, il ne le faisait presque jamais. On pouvait même compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où je l’avais entendu crier… du coup, l’impact que ça avait était deux fois plus important que s’il était colérique de nature. Okay, okay… je me tais ! Mon regard glissa cependant sur ses poings fermés et cela me suffit amplement à saisir ce qui était en train de se jouer de l’autre côté de la pièce. Abel était en colère et avait toutes les bonnes raisons de l’être, je n’allais pas lui amputer ça, mais il semblait aussi chercher à canaliser sa fureur. Devoir de médecin, je suppose ? Je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait exactement dans sa tête, des sentiments qu’il expérimentait précisément et surtout de ce qu’il pensait de moi. Le contact de sa main sur ma poitrine et ma joue avaient encore leur traces dans mon esprit… mais maintenant, je n’étais même plus certain de leur signification. C’était confus. Tout était si confus ! Je n’avais rien fais pour Abel, je ne méritais aucun de ses gestes bienveillants et même là, alors que je l’avais… oublié et sorti de ma vie… oui, c’était le cas de le dire… même là… il se retenait de me mettre une raclée. Je crois que j’aurais presque préféré qu’il se lâche et me vocifère à la figure tout ce qu’il avait sur le cœur, avant de s’en aller d’ici. Pourquoi ? La question ne se posait même pas. Comment étais-je censé rembourser la dette que je lui devais et qui ne faisait que grandir au fur et à mesure des événements ? Je ne pouvais pas, il en avait fait tellement pour moi, plus que mon propre frère, plus que mes ex, plus que presque tout le monde. Je ne sais pas… peut-être que me montrer injuste avec lui était une manière comme une autre de chercher à l’écarter pour ne pas me sentir plus redevable que je l’étais déjà. Il fallait qu’il arrête ça, vraiment. La culpabilité me touchait de plein fouet rien qu’à l’idée qu’on puisse vouloir mon bien, pour la simple et bonne raison que de mon côté, je faisais tout pour que ma situation empire. J’étais stupide, n’est-ce pas ? Instinct de survie a -10. Envie d’aller mieux tout aussi basse et ne parlons même pas de l’image que j’avais de moi-même. Personne, jamais personne n’aurait autant pitié de ce que j’étais devenu qu’Aaron Tyler lui-même et honnêtement, je ne savais même pas pourquoi je m’infligeais ça. C’était peut-être le pire dans l’histoire. Damn… je suis désolé, petit corps, je suis désolé de te faire subir tout ça alors que t’as rien demandé. Et Abel, je suis désolé aussi, mec… mais ça, j’ai aucune idée de comment je dois te le dire sans que ça paraisse surfait.

    Je laissais le médecin s’approcher de moi et restais parfaitement immobile lorsqu’il reprit la parole, la première fois. C’était dur. Dur, parce que je prenais conscience de beaucoup de choses à chaque seconde qui passait. Dur, parce que je lui avais fais du mal et parce que je continuais sur cette lancée. Dur, parce que je détestais voir souffrir les personnes que j’aimais. Or, là, il était sans aucun doute déchiré intérieurement.

    Mon regard resta fixe jusqu’à ce que le grand brun me parle à nouveau pour me dire quelque chose qui mit quelques temps à arriver jusqu’à mon cerveau. Est-ce que j’avais bien entendu ? Oui ? Ca… vous voyez, ça… c’est ce qui venait confirmer tout ce que je vous ai raconté jusqu’à présent. Ca… c’était Abel. Et Abel avait toujours pensé que j’étais récupérable, d’une façon ou d’une autre. Ce mec…

    Je fermais les paupières et serrais la mâchoire un instant avant de relever lentement la tête pour venir fixer mon ami droit dans les pupilles. Une fois là, je plongeais sans hésitation au beau milieu de ses pensées, après avoir forcé les portes d’entrée. Laisse-moi passer, je veux savoir si tout ça est réel ou si je suis simplement en train de rêver. Le verdict était sans appel… c’était trop. Il était en mesure de me pardonner, je le sentais… et c’était trop. Je ne fis pas attention au stéthoscope sur ma peau, ni aux battements de mon cœur qui s’étaient remit à s’emballer pour d’autres raisons que tout à l’heure. La seule chose qui semblait réelle à l’instant n’était autre que la présence d’une personne qui continuait d’espérer là où moi-même je n’y croyais plus. Et ça, le regard qu’il m’accordait là, même s’il était dur, c’était la chose la plus merveilleuse à laquelle j’avais pu assister depuis bien longtemps. Si pour lui, j’en valais la peine, alors c’est qu’il devait y avoir une part de vérité.

    Peut-être.

    Même si je ne savais pas du tout en quoi il pouvait avoir raison.

    Deux secondes s’écoulèrent dans le silence, avant que l’une de mes mains vienne agripper l’avant-bras que le médecin tendait vers moi. Je le relâchais aussitôt. « Pardon » Mes muscles se remirent à trembler les uns après les autres et je vins me cacher le visage sans parvenir à retenir ce qui allait être l’une des plus importantes crises de sanglots que j’aie jamais expérimentée depuis la mort de mes parents « Qu’est-ce que j’ai fais… ». Il ne fallait pas essayer de chercher où je me trouvais en ce moment, c’était inutile. Mon corps se recroquevilla sur lui-même et je me suis presque arraché des cheveux en m’attrapant la tête à deux mains. Ce comportement là reflétait parfaitement le manque de contrôle que j’avais sur moi-même de façon générale, sauf que d’habitude, eh bien je ne laissais pas qui que ce soit être témoin. Mais je me rendais compte d’une chose, à présent… c’est que de toute façon, Abel savait déjà ce qu’il en était « QU’EST-CE QUE J’AI FAIS ?! ».

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Sam 20 Avr 2013 - 11:20
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    Son geste fut interrompu par un léger mouvement de la part d’Aaron. Un geste et une parole. Abel stoppa net sa consultation. Il arrêta même de respirer durant un court instant, surpris. Ses muscles se tendirent instinctivement lorsqu’il sentit d’abord le frôlement de ses doigts sur son bras, puis la pression de sa main. Son regard fixa la zone d’un air hébété. Comme si c’était quelque chose d’impensable. Et pourtant cela ne dura que 5 secondes. Un frisson lui parcourut l’échine tandis qu’Aaron ouvrait la bouche pour prononcer un ‘pardon’. Le mot plus que le geste le fit basculer. Non pas physiquement, mais mentalement. Aaron n’avait jamais été du genre à vouloir se faire pardonner. Abel tout comme les autres amis avaient appris à vivre avec sans que cela ne pèse sur leurs relations. Mais il fallait avouer que parfois ce côté fier l’avait fait tiquer. Il n’acceptait jamais de reconnaître une erreur. Mais Aaron était comme ça. Ainsi d’entendre ‘pardon’ de sa propre bouche résonna en écho chez Abel. Le français écarquilla les yeux, ne sachant ni que dire, ni que faire.



    Et là, avant qu’il n’ait pas amorcer quoi que ce soit, son interlocuteur, son ami, se prit brutalement la tête dans les mains et se mit à pleurer. Ni plus, ni moins. Instinctivement Abel retira le stéthoscope et resta là dans cette position, la main relevée tenant l’objet médical qui se balançait vainement et sans bruit. Tout ce qu’il pouvait entendre était les sanglots d’Aaron. Il capta une phrase parmi ses pleurs : ‘qu’est-ce que j’ai fait’. La phrase n’était ni une interrogation, ni une exclamation. Et pourtant elle contenait les deux nuances. Etait-il finalement arrivé sur le banc des accusés, obligé d’expier ses fautes. La comparaison ne réjouissait pas l’homme, parce qu’il ne voyait pas son ami comme cela malgré tout ce qui c’était passé depuis qu’ils se connaissaient. Il ne lui avait jamais demandé de s’excuser. Abel avait assumé l’entièreté de tout ça. Il n’avait jamais voulu qu’Aaron soit encore plus mal qu’il ne l’avait été. Ils étaient tous les deux aussi altruiste l’un que l’autre, à leur manière. L’un se faisant un devoir d’aider les autres, l’autre faisant passer les soucis des autres avant les siens. Deux entités qui se correspondaient mais qui semblaient évoluer sur un plan de décalage. Et aujourd’hui ils se croisaient à nouveau. Et Abel ne supportait pas de voir quelqu’un pleurer. Surtout pas Aaron.



    Il laissa doucement choir le stéthoscope sur un côté du lit et se rapprocha d’Aaron qui dans son sanglot agité s’était redressé. Autant inquiet pour son état de santé que pour son état sentimental actuel, Abel ne voulait risquer aucune rechute. Il fallait le calmer. Du moins essayer. D’abord hésitant, il laissa ses mains se poser et frôler lentement les bras puis les mains de son amis et d’un geste tendre il les écarta de son visage. Il les serra brièvement, puis arrondi les bras pour venir l’enlacer. C’était la deuxième fois en peu de temps qu’il le faisait, alors qu’inconsciemment avant il restait plutôt distance physiquement. Là, les circonstances le demandaient. Il espérait que le câlin et les légères caresses dans le dos, suffisent à le calmer.


    « Calme-toi Ar’ … shht … je te pardonne … calme-toi … » murmurait-il dans un souffle chaud à l’oreille de son ami. « Tout va bien … je suis là … je ne t’abandonnerais pas. »

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Mer 24 Avr 2013 - 14:33
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    Tant de choses étaient en train de se dérouler en même temps que je n’arrivais même plus à réfléchir correctement. Il y avait trop à gérer, beaucoup trop, d’autant plus que je prenais subitement conscience de tout et de rien à la fois. Ca avait toujours été ainsi dans mon esprit qui fonctionnait bien trop vite pour que j’arrive à suivre le flot d’information auquel j’étais exposé. Incompréhension, soulagement, solitude, joie, vide, vie, mort, culpabilité, amour, avenir, désespoir, amitié, tant que concepts qui se bousculaient sans trouver leur place exacte, sans trouver un visage à leur donner. J’en venais même à oublier, durant quelques secondes, ce qui s’était passé pour que je me retrouve sur ce lit, dans cette pièce, avec cet homme présent à mes côtés. Comment est-ce qu’il se prénommait, déjà ? Et moi, alors ? Plus le temps s’écoulait et plus je sentais mon esprit lâcher prise sur un tas de tensions internes. J’avais les yeux ouverts, mais ceux-ci ne voyaient rien. Je ne remarquais ainsi ni le moment où le médecin décolla mes mains de mon visage, ni celui où il se rapprocha pour tenter de me calmer au travers d’un contact physique. Non, de mon côté, j’étais juste incapable de faire quoi que ce soit de censé. En temps normal, avec les idées claires, j’aurais pu avouer (difficilement, mais j’aurais pu) que j’avais ma place en service psychiatrique à cause de mon incapacité à gérer mes émotions ou mes pensées, mais nous n’étions pas en temps normal ici et je n’avais absolument plus conscience de quoi que ce soit, si ce n’est d’une petite voix qui semblait bien lointaine mais qui me parlait, à moi et à personne d’autre. Au milieu du chaos qui régnait, c’était comme si l’on m’appelait à remonter à la surface, ce que je fis tant bien que mal.

    Bam.

    J’inspirais bruyamment en cessant tout mouvement, comme si l’on venait de me sortir de l’eau après une longue minute d’apnée. Mon cœur battait à tout rompre mais se calma progressivement au fur et à mesure que je retrouvais une respiration normale et que l’obscurité se dissipait. Reprenons : j’étais à l’hôpital, j’étais en vie, je n’étais pas seul. La peur et l’angoisse se dissipèrent lentement tandis que je laissais ma tête retomber contre l’une des épaules d’Abel. Je n’étais pas seul. Mes paupières se refermèrent un instant et je soupirais d’un air exténué sans pour autant quitter mon point d’appui. Je n’étais.pas.seul. Les paroles prononcées par mon ami tout à l’heure prirent enfin du sens dans mon esprit qui se remettait doucement de son choc. Je crois que c’était la première ou la seconde fois seulement que j’avais autant perdu les pédales, mais ce coup-ci, je ne revenais pas à la raison en solo, puis-ce qu’il y avait quelqu’un pour m’accueillir. C’était quand, la dernière fois que c’était arrivé ? Personne, mis-à-part ma sœur, ne s’était jamais vraiment donné la peine de laisser ses soucis ou sa colère de côté, même une journée, pour me rassurer quand j’hésitais. Nan, ça nan… mais dès que y’avait des problèmes dans LEURS putain de vies, fallait qu’ils s’en aillent et qu’ils oublient que j’étais là pour les soutenir, même si j’étais pas forcément au top. Je n’abandonnais pas ceux à qui je m’attachais, jamais. Quoi qu’il puisse leur arriver, je restais fidèle à mon poste et j’observais la situation, aux aguets, pour intervenir lorsqu’il le fallait. Les autres en premier, parce que c’était au-travers des autres que je pouvais être moi-même. Mais ça, c’était il y a longtemps. Entre hier et aujourd’hui, la situation avait changé, car j’avais finalement perdu ma croyance en ce qu’on appelle « l’humanité » et que je m'étais égaré par la même occasion. Au final, je m'étais rendu compte qu'il y avait plus d’égoïstes qu’autre chose sur cette terre et que chacun ne pensait qu’à sa pomme. Les relations n’existaient plus que pour l’intérêt qu’on pouvait tirer des autres. Voila la conclusion, voilà à quoi on en était réduits... je n’avais pas ma place dans un espace tel que celui-ci. Ni moi, ni qui que ce soit qui était dans le don et non dans l'attente... ou alors peut-être que ma seule attente était qu’on m’autorise à « rester avec l'autre ». Ce monde était malade… ouais… et ça m’avait pourrit de l’intérieur. Or, à présent, je me rendais compte que je n’étais pas le seul à avoir un cœur plus grand que mon cerveau. Le type, juste là, à côté, il était pareil. Et il venait de me rappeler qui j’étais en réalité. Mon nom était Aaron Tyler « Merci, Abel ».

    Je me redressais un peu et pris une légère distance avant de venir poser mon regard sur celui de mon ami, lequel venait de regagner un nombre incalculable de places dans la liste des personnes qui méritaient que je leur porte mon attention. Je ne savais pas quoi lui dire, j’étais confus, mais à partir de cet instant, jamais plus ma loyauté envers cet homme ne faillirait et ça c’était une chose certaine. J’allais lui rendre tout ce que je lui avais volé ces derniers mois. « Merci... » Tout. Lui aussi, c'était un gentil. Je n'aurais pas du le blesser comme je l'avais fais. « Je... non... c'est rien » Il me semblait impossible de tout décrire en paroles, mais je crois que ma manière de l'observer comme s'il était la 8ème merveille du monde en ce moment en disait long sur la reconnaissance et le respect que je lui voulais à l'instant-même. Ça ne réglait pas le problème de mon mal de vivre, mais c'était un bon début, car je n'avais "pas le droit de le décevoir" « Tu peux compter sur moi à partir de maintenant. »

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

    Sam 27 Avr 2013 - 11:48
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    Les mots le touchèrent. Subtilement, comme la rosée caresse les fleurs dans un petit matin frais. Gravés, comme les premiers hommes tracent sur les murs éternels les dessins d’une humanité qui s’éveille. De simples mots. Mais qui voulaient tout dire. Aaron semblait avoir compris la main tendue d’Abel. Mais il ne se serait jamais pardonné de l’avoir abandonné. Il ne faisait pas ça pour une quelconque reconnaissance. Ca n’avait jamais été le cas d’ailleurs. Aaron était son ami, peut-être son plus vieil ami, et il n’avait juste pas le droit de le laisser sur le bord de route et de continuer à vivre en l’oubliant. Il savait à quel point cet homme était formidable. Quel cœur il était. L’un et l’autre se ressemblait beaucoup sur ce point. L’altruisme était leur qualité primaire tel un magenta ou un cyan. Ils ne pouvaient pas se concevoir ni exister sans ce rapport à l’autre, ce besoin ineffable de venir en aide. Sans jamais demander de compensation. Ils n’en éprouvaient pas le besoin puisque le bonheur de l’autre suffisait à les combler. Cela n’était pas un fardeau, ni un devoir, si Abel était comme ça c’était par nature profonde. Ainsi il avait toujours aidé Aaron sans se dire ne serait-ce qu’un jour que cela n’en valait pas la peine, qu’il était perdu et que rien ne pouvait le sauver. Et Aaron de son côté, malgré les sombres périodes qu’il a traversé, avait toujours eu cette once de volonté qui continuait à brûler en lui. Le voir ainsi dire ces mots, le rassurait alors quant à sa volonté. Elle était toujours là, intacte.


    Dans ses yeux qui le fixaient il pouvait y lire aisément de la gratitude, un mélange de reconnaissance et d’amitié qui teinté de ses iris firent sourire Abel. Ils se comprenaient sans mots. Ceux-ci venant juste appuyer un propos suggéré par un regard, un geste. Ils étaient peut-être deux âmes sœurs sans le savoir, sans le vouloir aussi puisque cette catharsis avait depuis bien longtemps été achevée. Abel soutint son regard un instant puis posa une main sur sa joue et la caressa tendrement. Il reposa ensuite ses mains sur le lit, contemplant la pâleur de son ami avec un sourire léger.


    « J’ai toujours pu compter sur toi. » lança t-il avec un clin d’œil. Certaines questions, certains doutes, viendraient plus tard, après la convalescence. Posément. Pour l’instant seul comptait son rétablissement. Il avait failli perdre son meilleur ami. Cette pensée suffisait à chasser toutes les autres, et le bonheur de le voir là, fatigué certes mais vivant et parlant, achevait de le rasséréner. Abel, n’en revenait pas de tout ce qui pouvait se passer en si peu de temps. La veille même il avait quasiment fini de mettre au point un remède qui sauverait des millions de personnes, quand tout à coup on lui annonça qu’Aaron avait fait un arrêt cardiaque. La fureur de la trahison, la peur de la perte d’un être cher. Autant de sentiments et de sensations qui auraient pu lui faire perdre pieds. Mais il avait réussi, on ne savait comment, à faire la part des choses. Un être bien complexe ce Abel Fox.



    « Tu vas devoir rester ici quelques temps. J’ai encore des examens à te faire passer. Mais pour l’instant je te laisse te reposer tranquillement. Si tu as besoin de quoi que ce soit tu me bipes. » dit-il en se relevant doucement. Il fit rouler un chariot vers le lit et après quelques gestes experts Abel cala une perfusion et fit entrer l’aiguille dans le bras de son ami.



    « Ca devrait finir de purifier tes organes. » dit-il sans autres commentaires. Abel avait vu sur les relevés, les substances qu’avait ingérées Aaron. Mais il avait décidé que ça aussi ça pouvait attendre. Le principal étant qu’il était sorti d’affaire. Mais il se demandait bien pourquoi il ne lui avait pas dit qu’il avait recommencé avec la drogue. En un sens il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était parti, presque sans donner de nouvelles. Il voulait rattraper le temps perdu maintenant. Abel se pencha au-dessus de lui et posant une main sur sa poitrine il l’obligea à se rallonger.



    « Tu bouges et c’est moi qui m’occuperait personnellement de ton cas Aaron Scott Gabriel Tyler. » lui murmura t-il avec un ton qui ne laissait pas de place au doute. Il était aussi parfois flippant Abel.

    Re: Session #2: "Wooden Heart -(In Elvis' style)" [Aaron]

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