Epuisée, tel était l’état physique de Sylvie en ce moment précis pourtant il lui restait encore tellement à faire. L’on pouvait bien dire ce que l’on désirait, l’administration était un travail des plus barbants et prenants, d’autant plus lorsque l’on voulait être au courant de tout ce qui se déroulait de façon à préparer sa vendetta à l’abri des regards et oreilles indiscrets. Sa tonne de travail la ravissait et l’agaçait, plus encore à une heure aussi avancée de la soirée alors que sa fille l’attendait patiemment à la maison, du moins l’espérait-elle et que si elle désirait que tout fut en ordre dans les plus brefs délais, elle n’allait pas rentrer dans l’immédiat. Cela l’irritait car cela ne faisait que confirmer plus encore l’incompétence du doyen qui ne semblait pas s’impliquer plus que cela dans l’université. C’était à elle de devoir s’occuper de tout, de régler les litiges dont elle se passerait bien et toute autre tâche du même acabit. Elle ne comprenait pas comment il avait pu obtenir ce poste alors qu’elle était un millième de fois plus compétente que lui, il n’y avait aucun doute à ce sujet. Elle savait également que tout le monde avait eu l’occasion de s’en rendre compte –elle n’avait rien fait pour le dissimuler, veillant cependant à faire dans la dentelle- alors que diable qu’attendaient-ils pour lui remettre le poste qui lui revenait de droit ?! Il n’était pas dans ses plans de s’attarder plus longtemps au poste de second, loin de là. Elle poussa un long soupir et ôta un instant ses lunettes afin de fermer quelques instants ses paupières. Elle en profita également pour se masser les épaules à l’aide de ses poings. Elle n’était pas contre une bonne nuit de sommeil…cela faisait si longtemps qu’elle n’en avait eu une complète, ce qui inquiétait sa fille qui craignait que sa mère finît par se tuer à la tâche ce qui risquait fort d’arriver si elle poursuivait sur cette voie. Alors qu’elle comptait se remettre au travail –plus rapidement elle le faisait, plus rapidement elle serait libérée-, elle entendit des bruits des pas venant de l’autre pièce. Surprise et les sens en alertèrent, elle patienta que la personne en question veuille bien décliner son identité. Il était bien trop tard pour qu’il y ait encore foule, il devait sans doute s’agir de l’homme de la sécurité qui, intrigué par la lumière, était venu vérifié que tout était en ordre, se dit-elle. Malheureusement, elle en était bien loin et que ne fut pas son agacement, choc, énervement lorsqu’il vit enfin le visage de l’importun.
« Que venez-vous faire ici ? »
Bref et concis. Elle avait déjà bien assez de travail comme cela sans que l’on vînt la déranger, surtout lui.