TROISIÈME INTRIGUE ☼ mise en situation numéro 3.

Ca y est ça va commencer. La foule s’impatiente tandis que le décompte commence enfin. 10. Je regarde autour de moi à la recherche de visages familiers. 9. J’arrive à reconnaître quelques visages celui de Hye ou du moins sa chevelure et son style que je peux reconnaître très facilement. 8. Grace se tourne vers moi et me fait un énorme sourire. 7. J’crois reconnaître Knox, le frère d’Alice, dont elle m’avait fait une brève description lors de la soirée sur le bâteau. 6. Tiens c’est pas le mec qui a donné l’heure à Priam quand on était au feu de bois ? Peut-être bien. 5. J’suis plus excité qu’une touriste japonaise. 4. Je commence à sortir mes pigments bleus de leur sac coloré. 3. J’me dis enfin que porter un t-shirt blanc à 100 balles et un slim à 80 bah c’est pas l’idéal pour ce genre de festivité. 2. Trop tard, je peux plus reculer alors que l’excitation est à son paroxysme. 1. Faut pas que j’me loupe, pitié, j’suis sûr que c’est filmé. 0…

« JOYEUX HOLI ! »

Ca crie de partout, alors que les pigments sont lancés en l’air. Et alors que je pensais que c’était terminé, voilà que des canons surgissent et nous asperge de poudres colorés. Ca tourbillonne et ça atterrit partout. Personne n’est épargné, pas même moi et mes cheveux roses qui se parent de pigments multicolores. Me voilà devenu un homme arc-en-ciel, alors que j’essaie de me frayer un chemin parmi la foule pour retrouver ne serait-ce qu’un ou deux amis.

Tout de blanc vêtu, tu avais l'air d'un homme de la mafia italienne, toutefois, tu avais rajouté un noeud papillon noir à l'ensemble immaculé, histoire de faire plus classe. Tu étais prêt à te faire baptiser de pigments multicolores typiques de la HOLI. Cependant, tu t'étais levé du mauvais pied et rien n'avait amélioré les choses durant cette journée. Tu avais misé sur cet évènement pour te changer les idées et alors que tu avais enfin débarqué sur le lieu bondé, tu avais tout de suite repéré le seul être que tu détestais le plus sur cette Terre à ce jour, Aaron. Tu avais ignoré sa tignasse rose le temps du décompte, tu t'étais toi même muni d'une poignée de poudre orangé, la jetant en l'air lorsque le zéro était apparu sur un écran géant. Tu avais ensuite mêlé ton hurlement aux autres, puis une étrange sensation t'avait enveloppé quelques minutes plus tard, ton rythme cardiaque avait drôlement augmenté, tu te sentais oppressé, ta vue était trouble, tes sens engourdis. Et à ce même moment, alors que tu tentais de te frayer un chemin parmi la foule en délire, l'asiat' était passé droit devant toi, complètement recouvert de pigments. Tu avais attrapé son col et l'avait tiré vers toi. " Toi, faut qu'on parle " lui avais-tu adressé avec ton regard le plus obscur. Ses yeux ronds et sa bouille adorable n'avait pas réussi à t'amadouer, il t'insupportait, il t'insupportait parce qu'il avait peut être le droit au titre de "petit copain de Pandore" non ? Oui, c'était probablement ça, tu en étais devenu malade depuis quelque temps, surtout parce que tu sentais que ton amie n'était pas la plus épanouie à vivre dans le mensonge. Tirant sur le t-shirt du jeune homme, tu l'avais traîné comme ça jusqu'aux abords de la place, là où tu pourrais régler tes comptes sans forcément avaler cette espèce de poudreuse colorée lorsque tu ouvrirais la bouche. " C'est toi qui sort avec Pandore c'est ça ? "  lui avais-tu demandé sur un ton agressif et désabusé.

Je suis habillée tout en blanc, j’ai les cheveux détachés, je me dis que c’était peut-être une mauvaise idée, mais tant pis, je subirais le fait d’avoir un arc en ciel sur la tête, le corps, pendant quarante-huit heures surement. J’ai mes pigments de couleur, j’oublie un peu le but de tout ça, je suis juste excitée par le nombre de personnes qui se tient à côté de moi. J’aperçois des têtes connues, d’autres moins, et puis au milieu de tout cela, des amis, se trouvant dans le même état que celui dans lequel je suis.

Je sens mon cœur qui bat trop fort, mes yeux qui cherchent partout, je croise Aaron dans mon parcours visuel alors je lui lance un énorme sourire persuadée qu’il l’a remarqué et que même s’il ne l’a pas fait, l’a deviné. Le décompte se fait hurler autours de moi, et alors que l’excitation est à son comble, je me mets à hurler en même temps que tous les autres sans même le calculer. Alors le dix arrive, les couleurs volent dans tous les sens tandis que la vie semble en prendre un nouveau. Je lance la couleur que j’avais dans les mains le plus fort que je le peux, en tournant sur moi-même, comme une enfant que je dis ne plus être.

Je lance des sourires, des clins d’œil à tous les gens et je n’ose même pas imaginer à quoi je dois ressembler. Mes habits sont loin d’être blancs à présents, tout comme mon visage, et mon corps tout entier. Je sautille, cours et danse sous la pluie de couleur qui s’offre à nous et je crois remarquer que je ne suis pas la seule à faire cela. Dans un moment comme celui-là, on est d’accord, on ne peut que profiter, se dire qu’on vit un moment unique et que jamais on ne pourra l’oublier.

Sauf que … J’arrive à distinguer dans la foule un mec qui se jette sur Aaron, alors je cours à moitié pour savoir ce qui est en train de se passer. Je suis certaine qu’il n’a rien fait de mal, Aaron est une perle rare, un vrai trésor, mais surtout un vrai ami, alors même si je ne suis qu’une fille pas très douée pour se battre et les choses du genre, je refuse de me dire que je l’ai laissé seul affronter tout ça. Alors j’avance du plus vite que je le peux dans la direction des deux garçons, la chose que je n’avais pas prévu, c’est que j’allais littéralement foncer dans le corps de quelqu’un pour en perdre l’équilibre et me retrouver par terre, couverte de toutes les couleurs, comme une idiote en somme.