you make me lose control
FEAT. jane sullivan
Repus et calmés, Aaron et Jane discutèrent ensemble de façon à apprendre chacun un peu plus sur l'autre. Simple procédure, tout à fait banale, qui n'était pourtant réalisée non pas par pure politesse mais bel et bien par intérêt. Campbell était curieux de savoir ce qui pouvait passionner une aussi jolie jeune fille car tout ce qu'il lui connaissait pour le moment n'était que son côté aguicheur, remarquablement bien mis en scène pour son âge. Alors la belle Sullivan aimait dessiner les portraits et était captivée par les yeux. Sitôt il entendit cela, sitôt il releva ses propres prunelles sur elle. Pour la perturber, peut-être un peu. Et d'un seul mouvement de tête il acquiesça avant de se mettre à son tour sous les projecteurs. Elle semblait douter de sa capacité à être polyvalent mais c'était pourtant la vérité. Si Aaron n'était pas d'une nature vantarde, il était cependant totalement conscient de son potentiel, voire même de son talent. Cette arrogance et cette assurance qui l'habitaient souvent étaient moins dans les paroles que dans l'attitude et le regard. « C'est un point de vue très pessimiste que tu tiens. Regarde, je te devine intelligente et je peux également certifier désormais que tu es bel et bien douée de tes mains. A plusieurs niveaux. » Il lui adressa un petit clin d'oeil confiant, malgré le fait qu'il n'avait pas eu preuve de son talent artistique. Néanmoins, il avait la bonne intuition qu'elle n'était pas dans ce parcours pour rien. Quand il lui eut renseigné sa profession de photographe de mode, sa réaction ne l'étonna même pas et lui arracha même un rire tandis qu'il s'enfonçait à nouveau dans son siège. « Ce doit être ça, en partie. » En partie, oui. Aaron était habitué à travailler dans un monde pronant la superficialité, plein d'hommes et surtout de femmes toujours bien vêtues, maquillées, à la pointe des dernières tendances. Des femmes très belles à l'évidence, qui ne manquaient jamais de réveiller ses désirs d'homme à femmes reconnu. Pourtant, son point faible était ailleurs, chez des femmes plus savoureuses, plus gracieuses, plus sensuelles. D'une autre sensualité... Mais cela, Jane n'avait pas besoin de le savoir. En se replongeant dans la lecture de son magazine, Aaron dût combattre secrètement le démon d'une belle italienne qu'il n'arrivait décidément pas à oublier.
Les minutes passèrent, puis les heures. La nuit tomba et c'est un Aaron aussi étonné que perplexe que nous retrouvions dans l'avion. Le regard fixé sur la porte des toilettes qui s'était d'abord refermée sur sa voisine et le steward, pour finalement se rouvrir quelques minutes à peine ensuite. Pantois, le photographe la laissa reprendre sa place sans piper mot, remarquant bien qu'elle n'était pas à son aise. Peut-être avait-il un petit doute sur la raison qui pouvait l'agacer, mais il devait refuser d'y croire, préférant vérifier par lui-même ce dont il pouvait s'agir. Effleurant du bout des doigts la cuisse de Jane, il finit par demander à voix haute ce qu'il lui arrivait. Et ce qu'elle lui révéla fut au-delà de ses espérances ; il n'en était donc pas au bout de sa stupéfaction. Le froncement de ses sourcils exprima deux idées simples : premièrement il aurait préféré ne pas savoir que ce steward était précoce ou incompétent en sexe, clairement, et deuxièmement, nom de dieu, venait-elle de s'envoyer une nouvelle fois en l'air ? Etait-elle tant affamée, au point de ne pouvoir attendre d'être au moins descendue de cet avion ? C'était fou. Jane amusa Aaron à passer du coq à l'âne d'ailleurs. « J'ai connu mieux, mais cela a sans doute été meilleur que ce steward. » Souriant, il quitta finalement le regard de Jane un instant, le temps de survoler les passagers et de poser le sien sur l'un des écrans au-dessus de leurs têtes, indiquant quelques informations telles que leur position ou encore la température extérieure. En parlant d'extérieur, c'est la pluie qui fit son apparition, attirant l'attention de la blondinette mais aussi celle d'Aaron, le visage tourné vers le hublot. Voilà qui n'était même pas surprenant. Le printemps new-yorkais n'avait décidément rien à voir avec le californien... Le photographe ne songea pas bien longtemps à la météo, car ses yeux se reposèrent à ce moment sur Jane. Ses cuisses partiellement dénudées, son décolleté avantageux qu'il n'a pourtant pas assez découvert... La jeune femme semblait plongée dans d'autres pensées tandis que lui se retrouvait plongé dans son adolescence, à s'emballer et se raidir à la simple pensée un peu trop osée. C'est Jane elle-même qui le réveilla de ses pensées en farfouillant dans son sac avant de s'échapper, prétextant avoir perdu un "truc" là-bas... Aux toilettes. C'est ce qu'il constata en la voyant entrer à nouveau dans la petite pièce. Et aussi fou que cela puisse paraître, Aaron ne perdit pas une seule seconde avant de se lever pour quitter son siège et rejoindre la porte qu'il fixait depuis tout à l'heure. Par chance - enfin, c'est une façon de voir les choses - le loquet n'était pas fermé et affichait une couleur verte. Le trentenaire l'actionna donc et entra dans la pièce rapidement. Quand ses yeux se posèrent sur Jane, assise à son aise sur le couvercle, les jambes écartées en train de se faire plaisir à l'aide d'un sex-toy, il referma brusquement la porte et s'adossa contre elle, le sang chaud. Bouillant même. Vous parlez d'un scoop ! Une vision si excitante, si hors du commun, l'une de celles dont on veut se vanter auprès de nos amis, et nul doute qu'Aaron trouverait en Clarence une oreille fort attentive. Mais pas le temps de penser à son meilleur ami, Aaron avait du pain sur la planche. « Tu as besoin d'aide ? » Fit-il plein de sarcasme autant que de malice, mais surtout d'un désir gonflé à bloc. Oh oui, sur ce coup, cela fut très efficace. En quelques secondes à peine, son corps fut prêt à attaquer à nouveau. Toujours adossé contre la porte, le jeune homme perdit son sourire et le troqua contre une mine beaucoup plus sérieuse, ses yeux ancrés dans ceux de Jane. « Déshabille-toi. Complètement. » Une voix autoritaire pour un ordre qu'il désirait voir respecté, bien évidemment. Aaron Campbell avait pour habitude que ses injonctions soient suivies à la lettre, ou au centimètre de dentelle près, croyez-moi.
codage par Junnie sur apple-spring
Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant