TG - Soirée anti-Saint Valentin

Hanna avait toujours trouvé que la fête de la Saint Valentin ne servait à rien. Célibataire ou en couple, son point de vue n'avait jamais changé. Les mièvreries et les délicatesses dégoulinantes d'amour lui avaient toujours donné la gerbe. Cette année, elle redoutait tout particulièrement l'arrivée imminente de cette fichue fête des amoureux. Même si elle se détestait pour ça, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à Tylian et Jersey ensemble et amoureux, roucoulant dans un restaurant italien. Heureusement, Maggie avait égayer ses premiers jours de Février en lui annonçant qu'une soirée à thème allait avoir lieu au Heavy Metal Lover. Pour sur, elle allait y aller. Et même qu'elle allait VRAIMENT faire la fête comme il le fallait. Histoire d'oublier un peu qu'elle était seule.

Le jour J était arrivé et Hanna fila tout de suite sous la douche à la sortie des cours. Ce soir, elle voulait être vraiment belle. Maggie l'avait avertit qu'il fallait avoir une touche de blanc ou de rouge.  Parfait, Hanna avait de quoi faire dans sa garde robe. Après avoir hésité sur la couleur, elle opta pour du blanc... En grand partie. Hanna était un petit ange dans le fond, ça lui correspondait bien. Elle choisit une robe asymétrique et assez moulante, bien qu'il y ait un volant sur le devant de la robe. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Elle était à l'aise et on pouvait le voir sur son visage, elle était rayonnante. Elle laissa ses long cheveux brun détachés. Et après réflexion, elle décida d'ajouter a sa tenue une paire d'escarpins rouge. Et un rouge à lèvre flashy de la même couleur. Là, ça lui correspondait totalement. Beaucoup de blanc, un peu de rouge. PAR-FAIT.

Hanna pénétra enfin dans le Heavy Metal Lover et l'ambiance etait déjà survolté. Elle sentie une vague de ce 'je ne sais quoi' l'envahir. Vous savez, quand vous sentez que vous allez passé une soirée d'enfer et que vous êtes prêt à braver certains interdits et repousser certaines limites. C'était exactement ça.  Un sourire coquin se dessina sur le bout de ses lèvres. OK, let's get party ! Elle se dirigea d'une démarche assuré vers le bar et se sentit soudainement observé avec insistance. " Une vodka tonic s'il vous plait ! " Elle venait tout juste de commander qu'une personne prit place a ses cotés. Snow Burns. Hanna se tourna vers lui et lui fit un grand sourire. Il était plutôt pas mal dans sa chemise rouge parfaitement cintré. Du rouge. Comme c’était surprenant. " Bonsoir bel homme ! Tu n'es pas encore en train de draguer une pauvre jeune fille sans defence qui tombera dans tes bras au bout du deuxième verre ? " Hanna était taquine mais au fond elle l'aimait bien Snow.

Pourquoi diable étais-je venu à cette soirée anti St Valentin ? Certes je détestais cet événement mais le seul motif d’un tel désamour était explicable par un célibat qui rendait pesant cette période de l’année où tout le monde y allait des bouquets de roses, des câlins et où les seuls films diffusés à la télé pendant un week-end entier étaient dédiés au romantisme. Je n’avais pourtant rien contre ce genre de films mais aujourd’hui apercevoir ne serait-ce qu’une scène à la télé m’irritait profondément. C’était la deuxième St Valentin que je passais à la fac, c’était la deuxième tout court puisque dans ma secte nous ne fêtions pas un tel événement… Nous ne fêtions déjà pas le nouvel an c’est dire si les occasions de ressentir un peu de joie et de chaleur humaine étaient moindres. Lorsque j’y repensais j’étais d’ailleurs très heureux d’avoir trouvé la force de faire un tel pas, ça n’avait pas été facile pour moi de m’enfuir, de me battre physiquement pour y parvenir mais maintenant que j’avais découvert ce qu’était vraiment la vie… Bordel mais j’aurais été capable de recommencer cent fois. Alors certes, jamais je ne pourrais regarder droit devant moi sans avoir cette petite envie de me retourner pour faire une brève vérification, m’assurer qu’ils n’avaient pas retrouvé ma trace et qu’ils n’allaient pas me faire payer un tel acte mais ce n’était franchement qu’un très petit inconvénient à l’échelle de la vie qui m’était offerte à présent.
Habillé d’un pull rouge afin de coller un minimum au thème de la soirée et au dress-code qui avait été exigé je m’ennuyais ferme depuis que mes amis étaient parvenus à me convaincre de venir ici. J’étais bien chez moi quand on y repense, personne ne m’embêtait et je n’avais pas à subir l’ivresse de tous les invités qui, à ce stade, était franchement navrante. En décidant d’aller me commander un coca light, histoire de ne pas mourir de soif en attendant le retour de mes fameux amis qui étaient partis saluer il y a une heure déjà leurs autres amis. [colo=coral] « Tu es là depuis longtemps ? »[/color] Qui pouvait bien m’aborder ? Je m’étais retourné de sorte à pouvoir faire face au fameux jeune homme qui se trouvait à ma droite. Un petit sourire vint illuminer mon visage un peu assombri par mon humeur du jour. « Hélas trop longtemps déjà ! Et vous ? D’humeur à vous mettre minable et à rouler par terre avant la fin de la soirée ?»

Jusqu’à maintenant pour moi la soirée rimait avec nullité mais soudainement, lorsque je m’étais retrouvé face à Oscar la soirée avait gagné un second souffle. Du moins, c’est ce que j’espérais après avoir échangé quelques mots avec lui. A la surprise générale mon regard ne s’était pas perdu dans les yeux de mon camarade mais avait commencé une ascension, de ses chaussures à son magnifique visage, sa barbe de trois jours qui le rendait très sensuel et attirant… Il n’y avait pas à dire, ce soir j’avais tiré le gros lot en faisant la connaissance d’un très beau mec qui, avec un peu de chance n’allait pas uniquement regarder les filles. Grand dieu, mais que m’arrivait-t-il ce soir ? A force de côtoyer des gens ivres morts avais-je fini par respirer un oxygène pollué par l’alcool et à moi-même finir par être bourré ? Toujours est-il que je trouvais le jeune homme fort attirant, il avait cette étincelle dans le regard qui faisait naitre une chaleur abondante dans mon corps. « Si tu essaie de faire attention à ta ligne ... J'ai lu entendu part que le Coca Cola Light fait plus grossir que le Coca Cola. Juste quelque chose qu'on m'a dit. C'est peut être faux, après ... » Je souriais amusé, en plus d’avoir le physique il avait l’humour et, à en voir sa consommation, lui non plus ne buvait pas d’alcool. « En vérité je bois du Coca Light parce qu’on sent vachement moins le goût du sucre mais merci du conseil… Et puis… Je préfère augmenter les heures en salle de sport que de boire du light pour perdre d’éventuels grammes en trop. C’est meilleur pour la santé ! » Je ne le quittais plus des yeux, très curieux d’en apprendre plus à son sujet, il était rare que je sois autant intéressé par quelqu’un dès la première rencontre alors autant explorer le sujet à fond. « Disons que la seule chose qui m'empêche de rentrer chez moi, c'est la peur que ce soit pire là bas qu'ici. » Voilà qui piquait ma curiosité. « C’est possible de faire pire qu’ici ? » Un moyen détourné d’en apprendre plus sur sa situation. « Ça risque d'être difficile, je bois très peu. Et puis ... C'est la nuit maintenant. » Nous étions deux à ne pas trop boire, j’ignorais chacun des effets de l’ivresse, je n’avais jamais dépassé les trois verres en soirée. Picoler pour se sentir bien ce n’était pas mon truc, je n’en avais pas besoin tout simplement pour avoir une belle vie et ressentir de l’amusement. « Nous sommes deux… Pas besoin d’alcool pour s’amuser ! Oh et… J’ai oublié de me présenter, je m’appelle Bailey ! »

Je n’ai pas hésité longtemps pour savoir quelle couleur j’allais porter ce soir, une chemise rouge, évidemment. Ce n’est plus à prouver que j’ai le diable en moi et qu’après tout, je n’ai rien d’un saint, n’est-ce pas ? La soirée est déjà bien entamée, revenant de ce speed dating durant lequel je me suis bien amusé, je m’avance vers le bar pour commander un verre et constater que la salle est bien plus remplie de personne en rouge qu’en blanc, ça me fait doucement rire, à croire que tous les gens de la ville sont des démons. Et puis je remarque une fille que je connais s’avancer vers le bar, commander à son tour, étant donné que je ne suis pas encore accompagnée, je me dis que je peux aller un peu l’embêter, comme je sais si bien le faire quoi. Quand j’arrive proche d’elle, je n’ai pas le temps d’en placer une qu’elle commence déjà. " Bonsoir bel homme ! Tu n'es pas encore en train de draguer une pauvre jeune fille sans défense qui tombera dans tes bras au bout du deuxième verre ? " Je ris pour la fin de sa phrase tant elle pense me connaitre sans le faire vraiment. Hanna et moi c’est une longue histoire il faut croire, le jeu du chat et la souris, sauf que ça me plairait plutôt bien si la souris arrêtait de courir un peu, histoire qu’on passe aux choses sérieuses … Enfin, ça je ne le dirai pas à haute voix, j’ai trop de classe pour cela. « Tu crois vraiment qu’il faut deux verres à une femme pour avoir envie de tomber dans mes bras ? » Je demande à mon tour taquin, et puis regardant sa tenue je constate qu’elle fait partie des rares anges assumés de ce soir, ça me plait, je ne vais pas le nier. Enfin, à moitié, les touches de rouges qui parsèment le blanc me plaise encore plus, pour dire vrai. « Alors, tu n’es pas fan de la Saint Valentin on dirait ? » Autrement dit, tu n’as pas de petit ami avec qui passer une meilleure soirée, et franchement, je suis contente de le constater.

La soirée avait été riche en émotion, mais Sinead ne comptait pas la terminer en rentrant simplement chez elle. Après son speed-dating, elle avait directement roulé jusqu'au Heavy Metal Lover pour finir la saint-valentin à une soirée où elle était justement prohibé. Le plus difficile avait été de se changer pour justement coller au fameux thème ange et démon instigué par la soirée. Elle avait opté pour une robe à sequin bordeaux, des chaussettes montantes et un blazer un peu trop grand pour elle. C'est son masque qui disait tout d'elle. Masque qu'elle avait payé une petite fortune chez un antiquaire d'une boutique italienne spécialisée dans les masques pour le carnaval de Venise. Elle détacha ses cheveux qu'elle avait noué en un chignon pour conduire, les brossa un coup et attacha enfin son masque. Sa bouche rouge vive s'accordait parfaitement à l'ambiance que dégageait encore le Heavy Metal Lover à cette heure tardive de la soirée.
Lorsqu'elle entra, ses talons claquant sur le sol, certains yeux se retournèrent sur elle, provoquant en son for intérieur une montée d'égo en puissance. Sous ce masque elle laissait l'ancienne Sinead qui n'avait pas froid aux yeux reprendre le contrôle. Et Dieu ce que c'était bon.
Elle ignora les quelques sifflements sur son passage et vint s'installer au bar.

« Une tequila, please. »
Peu encline à finir la soirée sobre, elle commença léger malgré tout. Alors qu'elle jouait avec le liquide dans son verre, s'étant retourné pour avoir une vue panoramique de la salle, quelqu'un s'installa à ses côtés. Elle sourit, dévoilant une dentition plus que parfaite, bu son verre d'une traite, et sans quitter des yeux la salle, d'une voix sensuelle, lança :

« Alors, on passe une bonne soirée ? »

« Tu crois vraiment qu’il faut deux verres à une femme pour avoir envie de tomber dans mes bras ? » Hanna sourit en attrapant le verre que fit glisser le barman devant elle. Non, bien sur elle ne pensait pas qu'il fallait deux verre a une femme pour être tenté par Snow. Après tout, il était assez mignon bien que trop sur de lui. Hanna porta la vodka a ses lèvres et en bu un gorgé tout en observant le jeune homme. " Si tu veux vraiment mon avis, je pense que ça dépends de la femme que tu vise. " L'air moqueur, elle pinça ses lèvres avant de baisser les yeux. Elle je jaugea du regard, malicieusement, et reprit. " Je suis certaine que ce soir, beaucoup de femmes vont te courir après, ne t’inquiète pas ! " Elle tapota doucement l'épaule de Snow. Son regard se promena dans la salle. L'ambiance était survolté et elle adorait ça. Quand Hanna se mettait à boire de l'alcool, elle était beaucoup moins coincé. Bon, n'abusons rien, il fallait plus d'un verre pour qu'elle se mette a danser sur le comptoir. Mais là, elle bien. Vraiment d'humeur à faire la fête. Une jolie brune venait de passer près d'eux et elle attira immédiatement l'attention d'Hanna. Son masque était magnifique ! Pendant ce temps, elle ne remarqua pas Snow qui l'observait de haut en bas. Sinon, elle lui aurait volontier mit un coup de coude bien placé. « Alors, tu n’es pas fan de la Saint Valentin on dirait ? » Hanna se tourna vers lui, en abandonnant du regard la jolie brune qui venait de commander au bar. " Pas vraiment. Je ne suis pas ce genre de fille qui fonds parce qu'on lui a offert une rose ou une boite de chocolat. Ce n'est de-fi-ni-ti-ve-ment pas mon truc ! " Hanna passa une main dans ses longs cheveux bruns. " Toi non plus à ce que je vois ? Quel dommage ! Mais bon, tu fera au moins une heureuse ce soir ! " Elle en était sure. Snow était capable de croire qu'elle faisait référence à elle. Avant qu'il ne dise quoi que se soit, Hanna désigna Sinead d"un signe de tête. " Ce n'est que mon avis, mais je trouve celle ci plutôt jolie ! "

Il ne vous arrivait jamais d’avoir un très bon feeling avec une personne dès la première seconde ? Jusqu’à maintenant c’était rarement arrivé mais je l’avais déjà vécu et on ne pouvait pas dire que ma relation avec cette fameuse personne s’était bien terminée… Bibbo pourrait vous le dire lui-même, un peu de sexe, une virginité en moins et nous en avions fini aussi vite que ça avait débuté entre nous. Allais-je ressentir autant de sensations aux côtés d’Oscar ? Y aurait-il plus qu’une simple discussion ? Arrêtons de réfléchir une seconde, je ne connaissais le jeune garçon que depuis deux minutes et voilà que je me projetais déjà beaucoup trop loin à mon goût. C’était bien ça mon problème, toujours prêt à m’emballer pour un rien. « En effet, le Coca Light est moins écoeurant ... » Et il donnait un peu moins soif que le Coca Cola de base qui, à mes yeux, était vraiment très sucré. « Et du coup, je me demande pourquoi je bois du Coca normal. » Cela pouvait paraitre stupide mais il m’avait fait rire en me faisant remarquer ça, la petite mine qu’il avait eu était tout simplement épique et très sexy à la fois. « C’est pour en avoir le cœur net je pense. » Ou pas, mon verre était venu rejoindre mes lèvres pour que je puisse aspirer une petite gorgée du liquide à bulles qui faisait pétiller ma gorge.

« Disons qu'on reste davantage en forme dehors que devant une télévision. » Je me rendais bien compte que je le regardais peut-être avec un peu trop d’insistance mais c’était plus fort que moi, c’était physique et je ne pouvais rien faire contre cela. « En temps normal je serais tout à fait d’accord avec toi mais… A une soirée comme celle-ci avec des gens prêts à se foutre à poil pour faire l’amour alors que toi t’es seul comme un pauvre con à la Saint Valentin c’est pire que d’être tout seul à ruminer pour le coup… Tu ne trouves pas ? » Lui avais-je demandé en toute innocence, jetant un œil sur deux jeunes qui se roulaient des pelles comme des animaux sauvages. C’est limite si ça en devenait gênant, ce n’était pas pudique et pas sensuel du tout, c’était du léchage de visage et rien d’autre. « Oscar. Oscar Luccheti. Enchanté. » J’aimais son prénom, prononcé avec son nom il sonnait très sensuel d’ailleurs. « Tu serais italien que je ne serais pas étonné… Sei italiano ? » Lui avais-je demandé avec le plus accent italien possible. « Tu as d'autres projets ce soir où je peux solliciter ta compagnie un peu plus longtemps ? Je suis venu accompagné mais ... Mes amis semblent m'avoir déserté tour à tour ... » L’idée de poursuivre notre petite conversation était loin de me déplaire, au contraire alors l’occasion de l’accompagner pour un petit moment encore ne pouvait pas être laissée de côté, je ne pouvais qu’accepter. « Si tu promets de venir danser avec moi une fois ou deux j’accepte ! » Avais-je répondu en souriant, l’air défiant.

Pour trouver une justification au comportement de mon nouveau camarade de soirée qui avait eu des propos un peu contradictoires à propos du Coca-Cola je m’étais surpris à pas mal réfléchir histoire de ne pas dire quelque chose de trop stupide. Il semblait avoir apprécié l’effort et son sourire de petit angelot avait de quoi me faire fondre comme de la guimauve sur une flamme. Il était vraiment mignon ce garçon, le genre qui ne laissait insensible personne lorsqu’il mettait les pieds dans une pièce. Quoiqu’il en soit pour les autres je lui trouvais des dizaines d’arguments, un charisme immense et dégagé naturellement par exemple… Et un corps que je me surprenais à avoir un peu trop envie de toucher, mais attention, ce n’était pas forcément dans un sens sexuel hein, bien que cette idée-là ne soit pas dégoûtante non plus mais plutôt pour tâter, découvrir la marchandise. « Ah ! C'est donc pour ça. Je suis visiblement plus intelligent que dans mes souvenirs. » Je souriais à la fois amusé et attendri par ce qu’il disait, répondant du tac au tac après avoir avalé une petite quantité de mon Coca Light. « Ne dis pas ça… Je suis persuadé que tu es très intelligent et cultivé. » Il le portait en quelque sorte sur son visage. Bon, il n’avait pas un visage d’intello non plus mais je ne sais pas, un petit quelque chose chez lui me faisait penser qu’il ne devait pas être le genre de garçon paresseux intellectuellement. Un très bon point !

Je ne trouvais pas de charme à cette soirée mais c’était peut-être parce que je jalousais un peu ceux qui m’entouraient. C’est vrai quoi, il n’y avait pas de justice. Jamais je n’avais eu la chance de me découvrir des atomes crochus avec une autre personne au point d’aller au-delà d’une quelconque activité sexuelle. J’y avais cru très fort lorsque Yannick m’avait dépucelé l’année dernière mais ce n’était que du vent, une illusion que j’aurais aimé voir s’étendre encore plus longtemps mais la réalité était revenue trop rapidement dans mon visage pour me mettre à terre. Alors non, je n’étais pas jaloux du fait qu’ils soient tous défoncés et prêt à se foutre à poil pour baiser au sens péjoratif du terme, celui qui suggérait qu’il n’y avait pas de sentiments et un gros côté animal. Non, je n’étais pas jaloux de cela mais j’enviais tout de même grandement de voir certains regards qui trahissaient un sentiment bien plus fort que l’attirance. Pourquoi personne ne me regardait comme ça ? Allais-je un jour connaitre un amour qui ne serait pas en sens unique ? Je commençais très franchement à me poser la question. « Étant donné que je ne suis pas du genre à coucher avec le premier venu, les ébats des autres me gênent probablement moins que toi. » Je ne sais pas si je prenais bien sa remarque, du moins, si j’avais bien compris ce qu’il voulait insinuer puisque ça sonnait un peu comme si j’avais l’habitude de m’envoyer en l’air. Alors certes, cet été ça avait un peu été le cas je devais l’admettre puisque je m’étais enfui pour vivre le plus d’expériences possible afin de rattraper mon retard et me sortir de la tête Yannick, bien que sur ce point-là je n’étais pas parvenu à tourner la page comme je le pensais, mais depuis mon retour en décembre j’étais plus que sage. « Je pense que je suis un peu jaloux d’eux, pas au sens sexuel du terme mais… J’aimerais connaitre ce qu’ils ont, ce sentiment d’euphorie rien qu’en voyant l’autre ou en pensant à cette personne. » Pourquoi est-ce que je me livrais comme ça ? Je l’ignorais mais il me mettait en confiance et c’était donc propice à quelques confidences.

Par curiosité je lui avais demandé s’il était italien, ayant déjà la certitude d’avoir la réponse puisqu’il avait tout du parfait italien. Le regard chaleureux et très sensuel, la manière de parler, la présence, le charisme, il parlait aussi beaucoup avec son corps et notamment ses mains et puis… Il était incroyablement sexy. « Sì. » J’avais donc confirmation. J’espérais ne pas avoir eu la honte de ma vie en lui ayant posé la question en italien, n’étant pas très certain d’avoir un accent agréable à écouter. Il demande si je compte l’abandonner et je n’hésite pas à surfer sur la vague en lui imposant un dilemme dont lui seul aurait la réponse. J’acceptais de lui tenir compagnie un peu plus longtemps s’il était d’accord pour m’accorder une danse. Je m’étais renseigné de manière la plus innocente du monde ou presque sur sa sexualité. Un hétéro aurait subitement été plus… Disons coincé, il se serait senti très mal et aurait commencé à bégayer, à vouloir imposer des limites alors qu’Oscar semblait de son côté plus enclin à poursuivre, me laissant imaginer qu’il pouvait peut-être jouer au moins dans les deux camps. « Marché conclu. » Je crois que si j’avais été une fille j’aurais mouillé ma culotte, le timbre de sa voix et son air séducteur avaient de quoi en faire craquer plus d’un et moi le premier. Je me sentais soudainement très excité et m’imaginer une vieille mémé en train de faire des choses pas très catholiques m’avait grandement aidé à ne rien laisser paraitre… Entendez par-là que je m’étais offert l’effet douche froide pour ne pas laisser entrevoir quoique ce soit physiquement parlant. Le moment aurait été très gênant sinon. « Il s'avère que j'adore la chanson qui passe, là, maintenant. M'accorderais-tu cette danse ? » Il s’agissait de Blurred Lines, un risque qu’il prenait puisque cette chanson était très sensuelle et méritait une danse à la hauteur de cette sensualité. Non, il ne prenait pas un risque, c’est moi qui en prenait un, celui de m’emballer et de lancer une machine que je ne pourrais plus arrêter. Souriant, prêt à relever le défi je m’étais aligné en terminant mon verre cul sec. « Avec grand plaisir. » Je lui avais pris la main pour qu’il me suive sur la petite piste aménagée, une bonne quarantaine de personnes dansaient déjà et c’est sans difficultés que j’en avais poussé quelques-uns pour me faire une bonne place au milieu. Histoire de ne pas y aller trop vite je m’étais mis face à lui, dansant normalement et approchant petit à petit. « J’adore cette chanson, elle me donne envie de… Bouger mes fesses ! » Lui avais-je confessé en me retournant pour me coller contre lui, rencontrant ses cuisses que je pouvais sentir frotter contre les miennes et surtout, contre mes fesses qui bougeaient en rythme et taquinaient peut-être une partie de son anatomie très sensible à ce genre de mouvements.