[FB] Just like an overdose • Oscara

Il tient fermement le volant de sa voiture, mais il baille au possible. Mon dieu, il ne pensait pas qu’un dîner avec la famille serait aussi soulant. Depuis celui d’Andy, ils n’en ont pas fait, mais il se serait bien passé de celui-ci. Heureusement que son père a insisté, sinon, il ne serait pas venu à vrai dire. (Enfin, du moins, il ne serait pas venu si Andy ne s’était pas déplacé non plus.) Malgré tout, il doit bien avouer qu’il est assez content de ses cadeaux. Entre de l’argent et le nouveau synthé qui trône dans son coffre. Il se sent assez comblé. Encore de quoi rajouter au capital pour ce qu’il prépare pour son avenir. Il devrait continuer tout droit pour retourner sur South Central, mais à la place, il bifurque pour rejoindre l’université. Pourquoi ? Il est si tard, il ne devrait pas rejoindre le campus maintenant. Mais en bon chef, il s’inquiète souvent pour ses résidents. Il sait qu’ils n’ont pas besoin de lui, mais quand même. Après tout, il devrait vivre là avec eux et ce n’est pas le cas. Alors autant passer s’assurer que tout va bien. Ils l’ont élu pour son sens des responsabilités aussi non ? Et puis à vrai dire, depuis la fuite de Riley, retourner à l’appartement n’est pas facile. Il a l’impression de sentir son odeur partout. Tranquillement, il gare sa voiture avant de rester dedans quelques secondes en fixant le vide. Il a l’impression que ses journées ne sont pas assez longues pour faire tout ce qu’il entreprend. Mais c’est bientôt la fin. Encore quelques efforts et il aura une autre vie. Il le sait, il le sent. Finalement, il sort et prend le chemin pour se rendre dans les maisons de l’élite. Il voit les bâtiments se dresser devant lui, un maigre sourire apparaît sur son visage. Il n’a pas été longtemps chef, mais ça lui a bien plu, il doit l’avouer. Ça lui manquera, comme le campus. Il s’arrête quelques instants en voyant une silhouette sur le porche des PE. Il y reconnaît Oscar et hausse un sourcil, trouvant cela étrange. Il ne vit pas là après tout. A l’aide d’une petite télécommande qu’il a fabriqué dans le dos du doyen, il allume une lumière extérieure au-dessus du jeune homme. Pas agressive, plutôt douce et agréable. Il s’approche de lui dans un sourire. « Hey, faut pas rester seul dans le noir comme ça. » Il vient s’installer à ses côtés sur les marches. « Ça va pas ? » Ils se connaissent peu, c’est vrai, mais Josh reste attentif pour ses membres.

Il se frotte le front doucement en se posant à ses côtés, écoutant alors les paroles du jeune homme. Il lui sourit quand il lui demande ce qu’il fait ici. C’est vrai que tous les Phi savent qu’il ne vit pas là et que ça peut paraitre un peu étrange. Il rit un peu quand Oscar lui dit qu’il ne le dérange pas. C’est presque mignon. Se passant la main dans les cheveux, Il soupire faiblement en regardant le ciel étoilé qui s’offre à eux. « En fait, je passe régulièrement le soir pour être sûr que personne ne fait de connerie et que tout le monde va bien. J’me sens un peu comme une maman poule avec ses poussins. » Il sourit en coin tendrement. « Et puis autant en profiter un peu. » Il regarde la maison avec nostalgie, puis le campus dans son ensemble. « A la rentrée, c’est terminé tout ça pour moi. Alors tant que je peux veiller encore un peu sur vous, je le fais. » Il s’étire dans un bâillement avant de l’observer. « Comment ça se fait que tu ne saches pas trop comment tu vas ? » Il lui sourit avant de prendre un chewing-gum dans sa poche et de lui en proposer un. « Je sais qu’on s’est pas beaucoup parlé depuis toujours mais si tu as besoin, je suis là, je peux être une vraie pierre. » Il le sent souvent quand les gens ont besoin de discuter. Si Oscar veut l’envoyer chier, il pourra aussi après tout, mais au moins, il aura tenté d’être amical avec lui, donc aucun regret à avoir.

Il lui sourit gentiment, ne sachant pas vraiment comment agir. Il n’a pas envie de lui donner l’impression d’être forcé à parler et en même temps, il ne sait pas vraiment s’il va rester le cul assis ici indéfiniment en attendant qu’Oscar veuille bien parler à vrai dire. Il a une pointe de nostalgie en avouant qu’il ne sera pas là à la rentrée, mais il compte faire une superbe fête pour son départ, histoire d’être avec les gars encore une fois, de leur parler un peu, de dire que l’année avexc eux fut géniale et d’espérer que tout ira bien pour eux et le futur chef. En guise de réponse à sa question, il se retrouve avec une superbe phrase philosophique. D’abord surpris, il hausse un sourcil en le regardant un peu béat devant tout ça. Il se mord la lèvre, souriant un peu à vrai dire. Il trouve ça plutôt poétique comme réplique. « Ceux qui surpassent, ce sont ceux à qui on accorde le plus d’importance. » Il le regarde, lui offrant un chewing gum avant de s’amuser avec le sien à côté, sans être désagréable non plus. Il n’est pas mal poli. Et puis enfin, ZE question. Josh fixe le vide, se lèchant les lèvres à de nombreuses reprises, sale réflexe quand il réfléchit, lui donnant un air assez mielleux et sensuel. Il les torture, les mord, grignote un de ses doigts en même temps. « Oui, désespérément, mais tu sais, je crois qu’on oublie jamais quoi qu’on dise. On zappe les choses parfois, mais ça reste encré dans un coin et souvent, on se souvient de choses insignifiantes mais qui font mouche. » Il pense à sa vraie famille, à son pyjama à fusées, à sa sœur et son amour inconsidéré pour les chats, au parfum de sa mère qu’il a encore l’impression de sentir, puis aux cris d’horreur durant l’incendie. Il frissonne doucement avant de croises ses bras, prenant appui sur ses genoux. « J’pense plutôt qu’un jour… on finit simplement par tourner la page, mais faut trouver quelque chose ou quelqu’un qui nous aide à le faire. » Il lui sourit tout en l’observant. « Tu veux oublier qui ? » Il continue de torturer sa lèvre et son chewing gum en même temps avant d’observer un peu les étoiles qui s’étendent au-dessus d’eux.

Il l’écoute parler de sa vie, de sa famille aimante, du fait d’être en bonne santé, de savoir quel droit peut-il bien avoir d’oser se plaindre. Josh ne peut s’empêcher de sourire tendrement en l’entendant dire tout ça. Après tout, il se dit souvent la même chose. Il a une famille adoptive aimante bien que dérangée légèrement, un cousin qu’il considère comme un frère, des études luxuriantes, un avenir qui semble parfait professionnellement parlant, une copine absolument géniale, un groupe montant, des amis en or. De quoi se plaindre ? Pourtant, lui aussi a des moments sombres quand il pense à son passé, ou quand il crève de chaud sous ses vêtements parce qu’il est incapable de se mettre torse-nu devant les autres. Il ne dit rien durant le petit discours du jeune homme avant de l’observer. « On se plaint tous tu sais, d’une façon ou d’une autre… T’es pas à blâmer pour ça. » Il sait bien que ce n’est pas ZE réponse mais il se dit que malgré tout, c’est un fait qui peut être réconfortant. A moins d’être un religieux pieux et chaste qui se contente de peu, on aura toujours des raisons de râler plus ou moins intensément, parce que l’être humain reste un éternel insatisfait. Lorsqu’Oscar lui dit qu’il doit avoir raison, puis sans doute raison, Joshua fait une petite moue songeuse. Il ne sait pas s’il est de bon conseil à vrai dire, il essaye juste d’être logique et rassurant et il ne sait pas vraiment si ça va aider le jeune homme à aller mieux, mais au moins, il aura un peu tenté ça. Lentement, il hoche sa tête quand Oscar semble affirmer que ce « Il » n’est pas assez important pour en parler. « Visiblement si. » Il garde ses bras croisés, fixant le ciel étoilé avant de poser son regard sur le jeune homme. « Sinon, ça te torturerait pas autant. » Il libère un de ses bras pour venir frotter sa mâchoire, puis sa nuque avant de le replacer. « Et parfois, en parler aide à accepter et à vouloir tourner la page. » Mais il ne veut pas le forcer, il se dit juste que plus il insistera avec lui-même, plus il se bloquera dans cette situation.

« Ouais, eh bien c'est quand même chiant, malgré tout. » Il ne peut qu’adhérer et secoue sa tête lentement en se grattant nonchalamment la joue. C’est vrai de toute façon, c’est chiant, mais quoi faire ? Un monde sans râleur est impossible de toute façon et constamment tout contenir en soi est hyper malsain. Il le sait parfaitement. Un long silence s’installe entre eux, silence qu’il ne sait pas vraiment briser. Silence qu’il n’a pas envie de briser. Il reste là sans bouger, mastiquant son gum avec le regard perdu dans le vide. Il préfère que ce soit Oscar qui délie sa langue et non l’inverse à vrai dire, car lui n’a pas besoin de se confesser ou de demander des conseils. Lentement, il se mordille un doigt comme souvent et puis soudain, la voix résonne. Il tourne alors sa tête vers le grand brun, la secouant doucement dans un petit sourire. « Je ne fume pas, mais merci. » Il a assez de souci aux poumons pour en rajouter une couche. Bien-sûr, comme beaucoup de jeunes, il a essayé une fois dans ses folles années et puis, il a fait une crise monumentale et s’est promis de ne plus jamais tenter. Il a bien tenu et à vrai dire, ce n’est pas quelque chose qui peut l’intéresser. Pas comme l’alcool. Il aimerait se prendre des cuites aussi, comme beaucoup, mais il finirait à l’hôpital rapidement. « Il m'avait promis qu'ils étaient en plein divorce, ce con ... » L’histoire est lancée. Josh croise à nouveau ses bras, regardant Oscar sans le dévisager pour autant. Il lui offre un petit sourire réconfortant. « Les hommes mariés, une vraie plaie. » Il ne dit pas ça parce qu’il en a fait l’expérience. Du moins, pas directement, mais sa mère trompait bien son monde avec un jeunot d’à peine 30 ans. Il a vu ses parents divorcer récemment et à vrai dire, il a beaucoup plus pris le parti de son père que de sa mère. « Il l’était pas alors ? » Il le regarde encore avant de fixer le paysage de l’université, ne voulant pas paraître trop lourd.

« N'est-ce pas ? Ça donnerait presque envie de ne jamais finir comme eux ... » Il sourit avant de rire doucement. « C’est c’que j’me disais avant. » Avant Riley… avant d’aimer vraiment, avant d’imaginer une vie de famille possible loin des spectres de son passé. Avant tout ça quoi. Il se mord la lèvre doucement en pensant à sa chérie avant d’observer à nouveau le jeune homme qui semble plus perdu qu’autre chose. Après tout, c’est difficile de se remettre d’une trahison quand on aime. Quel qu’en soit sa nature. Il entend le grand brun ricaner. Visiblement, il a dit un truc drôle. « Ah, si, complètement ! Le genre de divorce où la femme n'est au courant de rien, l'avocat - en l'occurrence, lui - non plus, et où le mari et la femme filent encore le parfait amour. Ce genre de divorce qui évidemment se retrouve rapidement réglé à la cour dans la mesure où il n'y a pas de dossier à soumettre au juge. Quelle farce ... » Ô comme elle est douce et piquante cette ironie qui s’échappe de la bouche d’Oscar. « Un salaud qui avait juste envie d’avoir du bon temps quoi. Et tu penses encore à lui ? Il en vaut pas la peine tu sais. » C’est facile à dire, c’est vrai, trop facile même mais après tout, il ne voit pas pourquoi souffrir pour une personne qui n’en a rien à faire. « Tu pourras trouver mieux. » On peut toujours trouver mieux, le tout est de savoir si on le veut vraiment. « Je sais ce que c’est que de rester glué dans un passé nocif et crois-moi, c’est tout sauf bon. » Mais ça, Oscar doit déjà s’en douter. C’est facile d’être moralisateur, il a toujours eu le rôle du salaud et pas du blessé. « On va marcher un peu ? » Il se redresse, il ne sait pas rester inactif longtemps, surtout après un concert. Son dos le fait souffrir d’avoir porté la guitare pendant plus d’une heure trente et d’être resté debout avec.