HUITIEME INTRIGUE ♫ LE COACHELLA ouverture du festival : première scène, les mad minds.

C’est le grand moment. Il est nerveux. Absolument nerveux. Dans son estomac, une boule se gonfle un peu plus à chaque moment passant. Les minutes semblent s’écouler lentement, trop lentement à vrai dire. Il se tourne vers tout le monde et affiche un petit sourire. « C’est le moment de gloire. » Il les regarde. Il ne sait pas s’ils vivent les choses comme lui, mais pour Josh, cette scène, c’est une vraie consécration. C’est un rêve de gosse, un tournant, quelque chose qui le prend vraiment aux tripes. Il leur sourit. « Je suis vraiment heureux et fier qu’on en soit arrivé là, ensemble. Qu’on ait su s’harmoniser, apprendre à travailler, apprendre à évoluer ensemble. C’est vraiment… vraiment une belle chose pour moi… Allez, on va tout déchirer ! » Il met sa main au milieu attend qu’ils fassent la même chose avant de pousser un petit cri de guerre. Il réajuste sa tenue avant de passer sa main dans ses cheveux en soupirant, puis de gravir les marches pour entrer sur scène. Voir le public l’impression comme à chaque fois. Il attrape sa guitare et se place à son micro observant les gens. « Bonjour, nous sommes les Mad Minds, on espère vous offrir beaucoup de plaisir et d’être à la hauteur de ce superbe festival. » Il sourit d’une façon absolument charmante avant de regarder les copains, la musique se lance alors sur Greedy Man, une chanson qui lui fait terriblement penser à Riley.

Spoiler :

La nuit tombe petit à petit sur Coachella et si les étoiles n'ont pas encore fait leur apparition, l'éclairage puissant et perfectionné de la scène de ce soir nous plonge dans une ambiance à la fois magique et grisante.

A l'honneur ce soir, les Mad Minds, groupe que j'ai déjà pu écouter à plus d'une occasion dans des soirées à Los Angeles et dont je me surprends à apprécier un peu plus les mélodies à chaque fois. C'est muni de mon appareil photo que j'arrive face à la scène, portant autour de mon cou un pass qui indique quant à lui mon statut de professionnel salarié. Tandis que les musiciens terminent de se préparer avant de commencer le show, je m'occupe moi de rendre mon appareil fonctionnel compte tenu du cadre nocturne et jette ensuite un regard distrait sur la foule qui s'amasse derrière moi. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas petite, bien au contraire... Là, une voix s'élance dans la fausse pénombre. Je me retourne vers le leader du groupe (Joshua) qui annonce les couleurs de cette soirée et ne perd pas une seconde de plus avant de commencer à jouer. Presque machinalement, je relève mon appareil photo jusqu'à mon visage, appréciant déjà le son diffusé.

Précisions :

Les Mad Minds. Le nom d’un groupe qui m’est familier car il me semble que ce groupe est originaire de Los Angeles et commence à se faire un nom dans la ville. C’est avec une certaine surprise que je les retrouve sur scène aujourd’hui, piquée par la curiosité de ce groupe que je n’ai finalement jamais vu jouer. Ce n’est pas vraiment mon style de musique mais j’ai toujours aimé les vibrations des enceintes hurlantes et l’ambiance de la foule. Celle-ci parait particulièrement électrisée par le chanteur qui monte déjà sur scène. Pourtant, je me mets à un peu à l’écart, parce qu’à quatre mois de grossesse je ne veux pas me risquer de me fondre dans la foule et prendre un mauvais coup. Au loin sur l’avant de la scène, je distingue une carrure que je connais bien, celle d’Aaron que je n’ai pas envie d’aller voir pour le moment, surtout à cause de notre récente dispute. Je me pose contre une barrière en espérant que la foule ne se déporte pas trop et que je ne me retrouve pas prise au milieu de la masse de corps.

Alejandra venait d'arriver sur les lieux du concert des Mad Minds. Elle adorait vraiment ce groupe. Et surtout ce mélange de langues et de styles de musique ! Elle aimait beaucoup les écouter jouer à Los Angeles. Même si Alejandra n'était pas très difficile dans le choix de style musique qu'elle aimait écouter, il fallait ce le dire, ce groupe là était à tomber par terre ! Et en plus de jouer merveilleusement bien, Alejandra trouver les membres du groupe absolument sexy, ce qui rendait la chose encore plus excitant. C'est pour cela qu'Alejandra se tenait debout devant la rambarde, juste devant la scène, afin d'admirer encore mieux ces beaux mâles mais également pour pouvoir ne faire qu'un avec la musique qui lui brisé les tympans. Mais ce rêve devient réalité t'es rapidement quand le groupe commença à monter sur scène et à jouer leur première musique. C'est alors en mode totalement groupie qu'Alejandra leva les bras en l'air pour les balancer dans le sens de la musique et cria les paroles de leur chansons. Un vrai bonheur à l'état pur !

Ce soir, nous sommes sur le point d’atteindre un nouveau niveau, nous montons d’un étage. A présent nous ne sommes plus uniquement un groupe qui peut compter sur un bon petit bouche à oreille pour jouer dans quelques salles lors d’occasions diverses et variées à Los Angeles. Non, nous avons dépassé ce stade en parvenant à être signés à Coachella, ce festival est énorme, il y a énormément de monde à tous les concerts, même les scènes qui accueillent des groupes un peu moins connus que Bastille ou Pharell Williams. Nous sommes l’un de ces groupes en question et je pense que la pression est encore plus grande, nous avons des preuves à faire, nous devons impressionner le public et lui donner envie de nous entendre davantage. Nous n’avons rien d’autre que nos voix, nos instruments pour communiquer avec eux, pas de maison de disque, rien du tout pour nous permettre de rebondir. Autant vous dire que les attentes étaient énormes pour ce soir, nous avions une chance unique alors autant la saisir pour offrir du spectacle. « C’est le moment de gloire. » C’est le moment tant attendu, il est grand temps pour nous de percer, alors oui, peut-être que cette scène sera notre seule grosse scène mais je m’en fiche, on a un parcours qui me satisfait pleinement, nous avons tout ce qu’il faut pour réussir, peu importe le temps que cela prendra, j’ai confiance en nous. « Je suis vraiment heureux et fier qu’on en soit arrivé là, ensemble. Qu’on ait su s’harmoniser, apprendre à travailler, apprendre à évoluer ensemble. C’est vraiment… vraiment une belle chose pour moi… Allez, on va tout déchirer ! » Je m’approche de Killian, Caden et Joshua pour avancer ma main et la poser contre celle de mes trois partenaires masculins. Je suis la seule fille, j’ai donc probablement passé plus de temps qu’eux dans mon dressing. Au départ je m’étais décidée à mettre une robe mais c’est finalement pour une tenue plus confortable que j’avais opté.

Nous montons sur scène, mon cœur commence à battre la chamade, je suis autant excitée qu’effrayée. Il y a du monde qui a répondu à l’appel, bien plus que je n’aurais pu l’imaginer et ça me fait plaisir. J’ai la pêche et je me dirige en silence vers la batterie, prête pour le premier morceau. « Bonjour, nous sommes les Mad Minds, on espère vous offrir beaucoup de plaisir et d’être à la hauteur de ce superbe festival. » Nous commençons avec Greedy Man, une chanson vraiment idéale pour lancer les festivités. Sans perdre de temps je m’occupe de taper trois fois mes baguettes l’une contre l’autre afin de nous permettre de commencer en même temps, d’être synchronisés et d’offrir le meilleur des spectacles possible.

La première photo est pour le groupe entier, la suivante pour le leader et peu de temps après, mon objectif va prendre pour cible la demoiselle qui vient de parler... Quelle surprise quand je remarque à travers le viseur qu'elle n'est autre que Leah ! Pourquoi ne l'avais-je jamais remarquée avant lors des précédentes représentations auxquelles j'avais pu assister ? Sûrement parce que je n'étais pas là avant tout pour le groupe et que mon attention devait être dirigée pour d'autres choses chaque fois, enfin allez savoir, quoi qu'il en soit ma stupéfaction est grande. La dernière fois que je l'ai vue c'était à ce café il y a environ un an et j'avais découvert une toute autre Leah, différente de la petite fille de riche profiteuse de ses privilèges. Oui, là aussi, cela avait été une bonne surprise et c'est avec un léger sourire aux lèvres que je la prends en photo dans cette posture d'artiste qui lui sied très bien, finalement. Quand mon regard survole les quelques personnes non loin de moi, je suis surpris de voir Peter. J'attends qu'il détourne sa tête sur le côté pour lui faire un signe de main et crier sourdement « Ramène-toi ! » arborant un grand sourire significatif. Et mes yeux se posent ensuite sur une jeune femme (Alejandra) à côté de moi qui élance ses bras sur le côté, au rythme de la musique. Son entrain me fait rire et je me rapproche d'elle pour lui adresser un mot. « Une photo pour les magazines ? » Mon boulot, rien que mon boulot.

Bon, je n’ai pas besoin d’argent, c’est un fait. J’ai juste disons envie de sortir un peu de mon appartement. Scott travaillait beaucoup et j’avais été contactée pour travailler à la coachella. Je me suis dite « pourquoi pas ? ». Après tout, si je devais faire ma vie aux Etats-Unis avec Scott, je devais sans doute me faire à l’idée d’apprendre les coutumes de ce pays. C’est donc pour mon premier jour et je devais gérer les mads minds. Bon, ce n’est pas folichon. Après avoir habillée les membres du groupe, je suis sortie du backstage pour aller les écouter devant. Enfin, je pus reconnaitre un ami de Scotty. J’avais vu des photos sur le net d’eux deux – être une geek à des avantages – Je m’approchai de lui pour le regarder en coin tout en me balançant au rythme de la musique. (Aaron). Il était occupé à prendre des photos d’une jeune fille (Alejandra) et un autre homme (Peter) lui adressa la parole. Je pris donc un verre en attendant qu’il ait fini pour aller me présenter dans les formes.

Spoiler :

Il commence déjà à transpirer, entre la chaleur, le fait qu’il n’arrête pas de bouger, la guitare qui est quand même lourde et le fait de chanter comme un fou. Mais il est heureux, tellement heureux. Une scène comme ça, c’est un rêve, un doux rêve qu’il pensait inaccessible y’a quelques semaines et maintenant, ils y sont. Et sérieusement, c’est l’éclate totale. Il sait parfaitement que les personnes présentes ne sont pas totalement des fans mais beaucoup de curieux. C’est comme de repartir à zéro en devant amadouer tout le monde. Il stress sérieusement, ça le fait frémir quand il se dit que si personne n’est satisfait, ils seront sûrement priés de dégager rapidement pour laisser un autre groupe se programmer. Il n’a pas du tout envie que ça arrive, alors il se donne à fond malgré la chaleur le stress, la fatigue conséquente. Une nouvelle chanson voit le jour, habituelle pour les fans, mais par pour les nouveaux. Il se dandine au rythme de Let’s go crazy, une chanson parfaite pour mettre un coup de booste dans le public. « Est-ce que vous allez bien ce soiiiiir ? » Il reprend la chanson en souriant, regardant les gens présents en essayant de leurs communiquer un maximum d’énergie.

Mon appel de la main ne sera au moins pas passé inaperçu. Le regard ensuite braqué sur la jeune femme (Alejandra) que mon appareil capture, je patiente à peine quelques secondes, le temps que Peter se rapproche de moi. Cela fait un moment que nous n'avons pas discuté lui et moi. Il faut dire que nous n'avons jamais été particulièrement très proches, malgré les nombreuses fois où il nous gardait Leaven et moi quand mes parents avaient soit disant d'autres choses de prévu. Lorsqu'il est à mes côtés, je rabaisse mon appareil photo et le laisse retomber sur mon torse, léguant toute mon attention au proche-quarantenaire qui ne loupe pas une occasion de me charrier. Mais désormais, il est loin le temps du gamin Aaron. C'est en esquissant un sourire chaleureux que je lui réponds, ma main fraichement posée dans son dos.

« Eh bien c'est maintenant chose faite ! Il est où l'autographe que tu vas me faire signer ? »

Tout sourire, je retire aussitôt ma main après l'avoir salué. Cependant mes yeux ne se délogent pas de sa carrure imposante.

« Tu es ici pour le boulot alors ? »

A peine ai-je posé cette question que mon regard s'éloigne pour se poser un peu plus loin sur une silhouette beaucoup plus fine. Lilas, la demoiselle de Scott. Naturellement, je lui adresse un petit sourire discret en l'invitant à nous rejoindre, et la voix du chanteur (Joshua) se fait à nouveau entendre. Il sait bien mettre l'ambiance, c'est un point positif que Peter aura au moins à mettre dans son article.

Je souris doucement tandis qu’Aaron me salue en grande conversation avec le blond puis, je m’approchai de manière assez discrète tandis que la voix du chanteur se fit entendre. Je me retournai un moment pour jauger le résultat de mon dur labeur. La veste lui allait bien ainsi que le pantalon mais cette coupe de cheveux, so gay ! En même temps, je ne pouvais rien y faire. La plupart des chanteurs sont soit gay, soit drogué, soit de parfait connard ou alors les trois à la fois. Enfin, je ne connaissais pas ce jeune homme en particulier. J’écoutai le morceau d’une oreille distraite avant de m’approcher des garçons. « Bonjour, je suis Lilas. La… la styliste du groupe. » Puis je me tourne vers le blond à une allure de mannequin british. « Excusez-moi si j’interromps quelque chose. » Je fais un maigre sourire parce que je suis une quiche en ce qui concerne venir m’incruster dans les conversations. Enfin, c’est Aaron –le gars qui porte le même nom de mon copain- qui m’a fait signe de venir. « Bonjour Aaron, ravie de te rencontrer enfin. Scotty parle tout le temps de toi et bon, faut bien qu’on se… voie… enfin, tu sais avant le mariage. » Je ne savais pas s’il était au courant de la demande en mariage rocambolesque de son ami qui ne l’avait pas texter juste après ça. « Hum, vous voulez un verre ? »