SCAR&SWANN ♣ I can do what you want for you.

Elle ferme les paupières quelques secondes, tentant d’oublier le bruit du métro, des gens et de la vie tout simplement. Elle n’aime pas forcément emprunter ce genre de transport, préférant de beaucoup simplement ses pieds, découvrir le monde et tenter de le comprendre encore mieux à chaque fois. Mais le fait est qu’une exposition a lieu à l’autre bout de la ville, alors pour gagner du temps, et ne pas en perdre afin d’observer les tableaux, elle a choisi de venir se perdre par ici avant de se laisser enivrer par l’art qui a le don étrange de lui manquer. Après quelques minutes d’attente, ses prunelles s’ouvrent à nouveau pour apercevoir le monstre de fer qui s’approche d’elle à vitesse réduite du fait de l’arrêt. Elle passe les portes, l’esprit ailleurs, elle essaie d’oublier ceux qui ont pu et qui vont la toucher quand la nuit sera tombée. « Miss Scar. » Pendant un laps de temps indéfini, elle se dit qu’elle n’a pas réellement l’envie de voir quelqu’un aujourd’hui, qu’elle voulait du temps pour elle et que si c’est un ancien client, amant, elle ne le supportera pas, oui, il y a des jours où elle est comme ça. Mais en relevant le visage vers la voix, elle réalise que ce n’est pas le cas, qu’il ne fait pas parti de ces hommes-là. Alors elle lui offre un sourire, un de ceux qu’elle n’offre pas souvent, parce qu’ils sont à la limite d’être bienveillant, d’être presque non-calculé, alors que chacun des mouvements qu’elle fait l’est. Après tout c’est pour cette raison que dans son métier, elle fait partie des plus douées. Mais elle ne le criera pas sur les toits, enfin, tant qu’on ne lui demande pas. Prenant en otage les prunelles bleutées du jeune homme avec les siennes, elle s’approche un peu, et incline le visage pour le saluer, ne sachant pas réellement quoi faire, après tout leur relation est, malgré eux, un peu bancale, il l’a aidé, une fois, ne la juge pas lorsqu’il la voit. C’est aussi simple que ça, et la vérité c’est que Scar apprécie sa compagnie. Elle le jauge quelques secondes et comprend bien vite que quelque chose ne va pas, Scarlett, les hommes, elle les connait par cœur. Et lui elle peut le jurer, son esprit est ailleurs. « Swann. » prononce-t-elle en souriant encore. « Tout va bien ? » Elle n’est pas faussement soucieuse, loin de là, et même si la question semble un peu intruse posée comme cela, Scarlett ne sait pas faire autrement, elle ne sait jamais comment faire pour exister normalement.