HUITIEME INTRIGUE ♫ LE COACHELLA activité au camping : Plus de loquets dans les sanitaires

L'heure est parfaite pour se rendre aux douches. Ni trop tôt dans l'après-midi pour se coltiner les lève-tard, ni trop tard pour subir l'affluence quotidienne du début de soirée. Bon, c'est vrai que j'ai une chambre d'hôtel, alors on pourrait très bien me demander ce que je viens faire dans ces douches, mais après avoir passé la journée complète à bouger de droite à gauche dans tout un tas d'activités salissantes, et surtout en sachant que ma journée est loin d'être terminée et donc qu'un détour par l'hôtel serait plus enquiquinant qu'autre chose, je me suis donc rendu aux sanitaires du festival. J'aime le confort et les locaux propres, mais ça ne va pas me tuer de me mêler à la populace une fois de temps en temps, hein. Bref j'arrive dans la grande pièce où toutes les cabines de douches sont alignées avec dans ma main une serviette et un t-shirt qu'un pote m'a prêté pour l'occasion. Je pensais ne tomber sur aucune tête connue mais contre toute attente, c'est une chevelure rousse (Lola) que je croise du regard en premier. Mes yeux s'écarquillent en remarquant sa tenue, enfin... si on peut appeler ça une tenue. Le chapeau de paille d'ailleurs, il me fait sourire. « Lola au camping, ça alors. » Je me rapproche d'elle et n'hésite pas à abaisser mon regard un peu plus bas avant de le remonter, tout de même. « Salut. T'as l'air en galère, que se passe-t-il ? »

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L’ennui avait été telle qu’elle s’était laissée quelque peu entraînée de l’autre côté de la barrière. Pensée qui la fit sourire, comme si elle avait besoin de quelqu’un d’autre pour cela. Elle avait trouvé le temps un peu trop long et avait décidé de jouer un vilain un tour aux vacanciers, une petite vengeance innocente du fait de leur statut et des journées à lézarder sous le soleil. Bon, ce n’était pas tout à fait vrai, elle n’avait que faire de cela, elle aimait trop son travail et appréciait plus que tout que la plupart de ses frais de logements et d’accommodations aient été pris en charge par son patron –elle savait se rendre indispensable et se faire entendre. Disons alors que le temps lui avait paru trop long et il lui avait fallu le contrecarrer par un peu d’amusement et ayant eu vent de ce qui s’était passé l’année précédente avec les sanitaires, elle avait décidé qu’il serait fort dommage de ne pas perpétuer la tradition…n’est-ce pas ? Ce qu’elle faisait là ? Eh bien, elle venait voir comment les gens réagissaient à sa petite plaisanterie tout le simplement, une expression agacée sur le visage, comme une personne qui venait de découvrir qu’elle ne pouvait prendre cette douche détente qu’elle attendait depuis la matinée. Elle reconnut parmi les gens un profil familier et un léger sourire aux lèvres, elle s’approcha doucement. « Andreas, encore entrain de martyriser les gens ! » lança-t-elle avec un petit rire, amusé avant de porter de son regard sur la victime de l’apollon et surprise, il s’agissait de Lola la timide. « Bonjour Lola, ça fait longtemps »

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Les cheveux attachés en un chignon qui tient par miracle, serviette dans une main et gel douche dans l’autre, habillée d’un simple mini short et d’un débardeur avec lesquels j’ai dormi, j’émerge lentement en me dirigeant vers les sanitaires. Je ne suis pas une folle du camping, je n’en ai pas franchement beaucoup fait en étant enfant ou même plus tard vers l’adolescence, faut dire qu’on préférait faire les idiots et ne pas dormir plutôt que de passer du temps dans une tente, mais je dois avouer que j’aime bien le principe. Partie donc pour prendre une douche avant de débuter ma nouvelle journée de bénévole, c’était sans penser qu’un petit groupe serait déjà rassemblé devant l’endroit afin d’attendre son tour. Enfin c’est ce que je pense dans un premier temps. Le fait est qu’en écoutant un peu plus, je réalise que le problème est tout autre. Je soupire, plusieurs fois, d’agacement. « Andreas, encore entrain de martyriser les gens ! » Et là je lève les yeux au ciel en me disant que c’est bien ma veine tout ça. De tous les Andreas possiblement présent ici lors de ce festival je suis presque sûre que c’est le mien qui est là en train de martyriser les gens. Je n’ai pas encore déjeuné, je me rends à l’évidence, je vais être en retard. Puis je ne sais pas réellement pourquoi, surement parce que je suis pressée et que je n’ai pas vraiment que ça à faire, mais aussi et surtout parce que je suis trop adorable, ironie quand tu nous tiens, comme fille je demande au groupe de manière générale. « Sinon on peut se laver ou pas ? » Je ne suis pas du matin, surtout quand j’ai faim. Toujours aimable, comme il se doit.

précisions de fifou :

Je soupire un peu. « Que veux-tu quand on n'a pas le choix, on fait avec ce qu'on a. » A propos des douches du camping. C'est vrai que je ne suis pas fan, franchement entre ça et une salle de bain d'hôtel il n'y a pas à tortiller. Amusé par le rouge qui monte aux joues de Lola je souris de plus belle, non sans prendre en compte ce qu'elle me dit ensuite. Ma serviette fraichement envoyée sur mon épaule, je jette un coup d'oeil aux loquets. Oh j'aurais pu en rire, de cette connerie, sauf que je suis loin d'être impudique vous voyez, alors si je pouvais trouver une douche verrouillable, ça ne serait pas de refus. En pleine inspection, j'entends une voix derrière moi que je reconnais rapidement. JJ l'impétueuse, comme j'aime l'appeler. Décidément comme le monde est petit. M'armant d'un petit air à la fois enfantin et théâtral, j'hausse la voix à mon tour. « Oh non pas toi JJ, je voulais prendre une douche tranquillement moi. » Je lui adresse un petit regard malin et quand j'entre dans une nouvelle douche pour vérifier le loquet, une nouvelle voix détonne, et alors elle je la (Grace) reconnais encore plus vite. Dos à elle, je me retourne lentement et lui adresse un large sourire béat. « Tu peux venir partager ma douche si tu veux ? » Elle va encore me dire que je suis con, c'est ça ? Le pire c'est que je le pense vraiment. Du bout du doigt je pointe donc la douche où je suis, en guise d'invitation. Oh allez Grace, ne sois pas si ronchon. « Ca fera une économie d'eau. » Bah quoi ?

Est-ce le moment idéal pour prendre sa douche sans croiser trop de monde ? Je pense que oui, les matinaux se sont arrêtés dans le coin il y a bien longtemps déjà, les fêtards également et ceux qui préfèrent prendre leur douche le soir sont encore loin. Autant vous dire que le moment est probablement parfaitement choisi pour se rendre aux sanitaires. Je n’ai jamais été très branché par le concept, prendre sa douche avec un simple petit verrou pour protéger ton intimité parce qu’il ne doit pas être vraiment difficile de faire se déverrouiller la porte avec un peu de volonté. Alors non, je n’ai pas honte de mon corps mais je suis très pudique, je ne me balade pas à poil dès que l’occasion se présente et je ne me vois donc pas du tout obligé de devoir sortir de la douche pour attraper ma serviette en un temps record pour éviter d’être maté par tout le monde. Je n’ai de toute manière pas bien le choix, j’ai tendance à tremper ma serviette si je l’emporte avec moi dans la cabine de douche et je ne vais pas faire la grève de la douche juste pour m’assurer de ne pas laisser entrevoir mes formes dénudées. Ainsi, serviette, caleçon propre et affaires de toilette à bout de bras je fais mon entrée dans les sanitaires et remarque un petit groupe présent devant les douches. Je n’y prête pas trop attention, optant pour un passage rapide près des portes qui, attendez… Une, puis deux, puis trois, je me retourne vers le groupe, soudainement mal à l’aise. « Il n’y a plus de loquets ? »  

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