D’autres invités n’arrêtaient pas d’entrer, à se demander combien de volume la suite pourrait-elle encore supporter. Lys fut cependant soulagé d’apercevoir la grande tête blonde de Charly. Même s’il était déterminé à se fondre dans la foule et à respirait un autre air, c’était toujours réconfortant d’avoir une présence telle que la sienne non loin de lui. Qui sait, peut-être aurait-il besoin d’être porté jusqu’à son lit une fois que l’étudiant serait clairement saoul. Néanmoins, cette idée disparut aussitôt quand il se souvint qu’il partageait sa chambre – non son lit – avec un autre homme. Ce fut suffisant pour le dissuader d’y amener son meilleur ami jusqu’à la fin du festival. Il trouverait le chemin seul même s’il devait ramper jusqu’à sa porte et supplier Peter de ne pas l’enfermer dans le couloir. Chaque fois qu’il imaginait des détails de son quotidien, des éclairs de sa journée, la même personne survenait toujours comme une évidence. Cette sensation était difficile à avaler et Lys ne trouva pas meilleure solution que de s’offrir une longue gorgée pour évacuer ses angoisses. Fort heureusement, l’homme à qui il s’était adressé engageait avec plaisir la conversation. Et en plus de ça, il tenait la boisson salvatrice de la soirée. Lysander avait beau être habitué à l’alcool, il n’était pas un grand consommateur de rhum et l’arôme épicé de celui-ci le faisait toujours tousser à la première prise. Une fois les suivantes passées, il n’éprouvait même plus ce bref étouffement. Adriel finit par se présenter et il accueillit sa réponse avec un rire. Ca aurait été bien plus divertissant et révélateur si toutes les personnes ici n’avaient trouvé un surnom. On oubliait les identités, les passés, les problèmes. On n’autorisait que la joie, la camaraderie et l’insouciance. Parfois Lys se demandait s’il ne demandait pas réellement la lune. On l’avait toujours reproché d’être trop exigeant et une fois de plus, le voilà déçu que tout le monde ne reste que pauvrement eux-mêmes. « Et bien Pirate, ce soir je suis Ghost. » Oh oui qu’il avait envie de n’être qu’un fantôme, de ne plus exister aux yeux de personnes pour ne plus supporter ce reflet envahissant. Quand Adriel révéla qu’il connaissait Lukah, il rit tout seul. Sa fierté de Foster reprenait le dessus. « Quand on ne connait pas l’un, on connait forcément l’autre. » Il aimait croire que tout le monde à Los Angeles connaissait l’existence d’un des jumeaux Foster. C’était comme être Dieu, ils étaient omniscients dans les vies de tous les habitants. Douce utopie… Alors qu’il achevait un autre verre, il se pencha par-dessus son épaule pour guetter la table. « Bon le rhum c’est sympa mais t’as pas quelque chose de plus… rapide ? » Un doux fumet de drogue douce envahit ses narines et Lys jeta un coup d’œil à un métisse (Caden) qui fumait près de la fenêtre. Et quid des mélanges des genres ?
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