HUITIEME INTRIGUE ♫ LE COACHELLA activités du festival : UN SPACE CAKE AU BUFFET.

Le Coachella... La plus belle fête du monde, sans aucun doute. Que demander que de la musique à n'en plus finir ? Ce soir, je m'étais rendu sur les pelouses des grands espaces où avait lieu un buffet. Le simple fait qu'il y aurait de la nourriture et à boire allait sans doute rameuter beaucoup de monde, et je crevais d'envie de faire des rencontres. Ou de recroiser des gens que je connaissais, peu importe. Je quittai ma tente en veillant à bien mettre à l'abri mes affaires et rejoignis en un clin d'oeil la lieu de la soirée. Encore seul, je commençai à manger tranquillement, goûtant à tout, tout en observant les alentours à la recherche d'une tête connue. Oh, tiens, sympa ce gâteau. Je me coupai une part et en quelques secondes, elle avait disparu dans mon estomac. « Une vodka-orange s'il vous plait. » Quoi ? Faut bien s'amuser dans la vie ?

Un space cake au buffet

me & all

fiche par ©century sex  

Sur la pelouse, je remarque ce grand buffet. Il me semble si bon. J’ai envie de croquer dans chaque met qui sont à ma disposition. Mais soucieuse de tenir encore debout après ça, je préférais me modérer en prenant une brownie qui venait d’être apporté. Rien qu’à l’odeur, je me sens toute émoustillée du goût que ça va être. J’attrape une assiette en carton et le dépose tout en me prenant un bon verre de cocktail pour accompagner le tout. Je m’assois sur un banc et en déguste la première bouche. Puis en quelques minutes, je faisais couler toute la part dans mon ventre accompagné du cocktail pour faire glisser le tout plus … aisément !

C’est en finissant mon cocktail que je le vois. Roméo est là, et il semblerait qu’il se plaise lui aussi à cet évènement. J’essuie ma bouche et je laisse les « déchets » sur le banc. Je me glisse parmi la foule jusqu’à Roméo. Lentement, je glisse mes mains de part et d’autre de ses hanches pour l’enserrer d’un coup. « Alors beau gosse, tu t’incrustes au goûter ? J’espère pour toi que tu as prévu d’amener des bonbons ! » Je me mets à rire, c’était juste histoire de le chercher un peu. Je lâche prise pour me mettre devant lui. D’ailleurs, j’ai froissé ma pauvre robe que je lisse en quelques coups de mains le long de mes hanches.

Je travaille ce soir. Comme beaucoup de soir à Coachella. Non je ne suis pas actrice comme on pourrait le penser mais bien barmaid. Pieds nus dans l'herbe, derrière un bar rempli de bouteilles de tout genre, je sers les clients qui défilent, quand des fournées immenses de cake débarquent sur les tables environnantes. C'est libre service ici ! Entre deux cocktails, je les mate un peu avec appétit. Ils ont l'air succulents, mais tellement gras. Si j'en mange un ce soir, c'est dix kilos assurés. Mais pourtant, quand je vois tout ce monde se jeter dessus et croquer à pleines dents, j'en ai l'eau à la bouche. « Une vodka-orange s'il vous plait. » Un blondinet me sort de ma rêverie et, dans un sourire, je m'exécute immédiatement. Des nanas viennent l'aborder en deux trois secondes. Ca me fait sourire. Les filles sont d'attaque ce soir ! Coachella est rempli de plans dragues. Avec toutes les soirées auxquels j'ai travaillées ici, je n'ai cessé d'assister à toute sorte de rencontre, de jeu de séduction...
J'écoute sans vraiment me concentrer les dires de mes clients. Et pendant que personne n'y prête attention, je m'enfile un cocktail au rhum discrétos. Je ne vois pas pourquoi moi aussi je ne pourrai pas m'amuser un peu avant.
(A qui le veut, venez aborder la petit Zoé )

Spoiler :

Si le rythme de travail aux urgences de l’hôpital de L.A. était soutenu, j’étais surpris de constater que le rythme d’intervention au sein du Coachella n’avait rien à lui envier. Je n’avais pas eu cinq minutes à moi ce matin et je n’aurais pas beaucoup de temps pour manger alors que mon pauvre estomac criait famine. Fort heureusement, un buffet avait été mis en place pour les vacanciers. Et je ne perdais pas une minute pour en profiter moi aussi. L’assiette chargée de l’entrée au dessert, j’allais prendre place sur un banc en bois pour manger. Il ne me fallut que quelques minutes pour engloutir mon repas. Un grand verre d’eau et je serrais prêt à retourner travailler. Seulement, à peine m’étais-je levé que je sentais mon cerveau gonfler à l’intérieur de mon crâne et me donner une légère sensation de vertige. Je n’avais pas pris de cachet depuis la veille et je refusais de croire qu’ils pouvaient encore faire effet ... Je secouais alors la tête pour me remettre d’aplomb mais rien à faire, je n’étais pas en état de marcher. Alors je me rasseyais résigné sur le banc de bois, le temps de reprendre mes esprits et mes forces, la tête plantée entre mes mains.

Il fait encore chaud aujourd'hui, à croire que le soleil fait partie intégrante de ce festival. Si la perspective de passer la journée dans ma chambre d'hôtel me semble alléchante, je me suis néanmoins forcée à sortir un peu. Rester enfermée seule n'est pas une solution, j'en suis parfaitement consciente mais l'idée de croiser Lukah me glace le sang. Je n'ai plus la force de le voir ou même d'être près de lui. Plus désormais. Mon coeur saigne encore de son rejet. Je ne m'en remets pas. Et si j'ai su faire bonne impression le soir de son anniversaire, je sais que je n'en serais pas capable une seconde fois. C'est beaucoup trop me demander. Mais le destin ne semble pas prêt à me laisser. C'est un nouveau coup d'épée qu'il m’assène sur la nuque lorsqu'au loin je le vois... Lukah. Je tremble. Je frissonne. Mon corps tout en entier se réveille de le savoir là-bas. Je pourrais faire demi-tour, faire semblant de ne pas l'avoir vu et reprendre le cours de ma journée comme si rien ne s'était passé. Je pourrais... Si je ne l'aimais pas tant et s'il ne semblait pas si mal en point. Malgré la peine qu'il m'a infligé la dernière fois, je ne peux rester insensible face à ce que je vois à ce moment-même. Ma tête me crie de m'enfuir, mon coeur lui, d'avancer... Alors je m'approche, doucement, sans bruit, comme par peur de déranger une fois encore. Je jette un oeil au buffet qui se dresse près de lui, mais je n'ai pas faim. A vrai dire, l'appétit m'a quitté depuis plusieurs semaines déjà et si je mange c'est dans le seul but de ne pas perdre toutes mes forces. Seulement, je n'y prends aucun plaisir. Alors pour le moment je laisse aux autres ces innombrables gâteaux jonchant la table en bois. Plus je m'approche du beau brun, plus je sens les pulsations de mon coeur qui s'accélèrent. C'est toujours l'effet qu'il me fait. Je suis face à lui, mais lui ne me voit pas. J'ai peur. Peur de l'affronter à nouveau. Peur de sa réaction face à mon silence. Peur d'être rejetée, encore une fois... Pourtant, je me lance. « Bonjour Lukah... Tu.. tu vas bien ? »

Spoiler :

La tête plantée entre mes mains, j’essaie de faire le vide, de m’isoler de la foule et du bruit pour reprendre mes esprits. Si j’ai l’habitude de ce genre d’état de semi-conscience, je déteste ne pas le contrôler. Je déteste ça d’autant plus quand une voix familière s’élève dans les airs et parvient jusqu’à mes oreilles. Aleksandra. En chaire et en os juste devant moi. Entourée des rayons du soleil qui se reflètent superbement sur sa peau dorée et ses cheveux blonds. Une déesse, un mirage, une illusion. « J’ai des hallucinations maintenant ou c’est bien toi ? ». Sans inhibition, sans censure, je murmure tous les mots qui me traversent l’esprit. Des mots que je pense, mais que je n’aurais pas formulés de cette façon si j’avais eu le plein contrôle de mes paroles. Mon regard bleu injecté de sang la détaille. J’ai ce pincement au cœur, ce malaise qui m’envahi depuis son apparition le soir de mes vingt six ans, depuis que j’ai parcouru les pages de mon passé … de notre passé. J’ai ce pincement au cœur depuis qu’elle a disparu de ma vie … Encore une fois. Parce que je ne comprends pas, parce que je ne comprends plus. Comment peut-elle disparaître encore une fois ? Comment peut-elle s’éloigner lorsqu’elle nous rapproche même si ce n’est qu’à travers des photos et des souvenirs ? Comment peut-elle fuir lorsque j’ai besoin d’elle ? Par pur fierté, par pur égoïsme, je ne pointe pas ma faiblesse, celle que je voulais cacher des mois auparavant en la repoussant, celle qui est à vif aujourd’hui.

Je ne sais pas comment interpréter sa réponse. Est-il content ou non de me voir ? Je n'en sais rien. Je comprendrai qu'il m'en veuille, qu'il me reproche ce silence que j'ai imposé entre nous. Mais j'ai agis ainsi dans le seul but de me protéger. Dans l'espoir de ne pas sentir mon cœur se briser de nouveau. S'il n'est pas prêt à nous donner une seconde chance, alors nous devons mettre de la distance. C'est obligatoire. Vital. Je ne peux supporter d'être près de lui s'il n'y a plus le moindre espoir. C'est trop douloureux. Trop déchirant. Je le regarde, un peu perdue et mal à l'aise. Il ne semble pas être dans son état normal et presque inconsciemment je m'inquiète pour lui. « Non c'est bien moi Lukah... » Malheureusement pour toi, c'est bien moi... Pensais-je, persuadée que ma présence ne lui plait guère. Je ne veux plus être un poids dans sa vie, être cette douleur qui le ronge sans cesse. Son teint est pâle. Mes sourcils se froncent, signe de l'inquiétude qui me gagne peu à peu. Malgré tout ce qui peut se passer entre nous, je ne cesserai de me faire du souci pour Lukah. Je tiens à lui plus qu'à n'importe qui et son bien-être est essentiel à mes yeux, même si cela doit le coûter mon propre bonheur. Je m'approche de lui et pose doucement ma main sur son bras. Geste anodin qui a pourtant la capacité de me faire frissonner. Parce que c'est lui. Parce que c'est nous. « Est-ce que tu es sûr que ca va ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette... Tu veux un peu d'eau ? »

Malgré mes mots cinglants et mon humour déplacé, lorsqu’elle affirme qu’elle est bien là, que c’est bien elle et que je ne rêve pas, je sens un léger relâchement le long de mes muscles. La tension accumulée ces derniers jours disparaît peu à peu et laisse place à un sentiment de soulagement physique mais surtout moral. Moral, parce qu’avec Aleksandra, je vis chaque éloignement comme un nouvel abandon. Une nouvelle souffrance qui se répète inlassablement. Et pourtant, elle est là. Elle se préoccupe de moi. Pose une main inquiète sur mon avant bras. « Je veux bien … ». Incapable de relever la tête sans être pris de vertige, je la laisse me servir et attrape le verre qu’elle me tend. « Je crois que quelqu’un s’est amusé à mettre quelque chose dans les gâteaux … Je ne me sens pas dans mon état normal ». Epuisé comme si je pouvais m’enraciner dans le sol, euphorique comme si j’avais bu … Mon regard se pose sur la jeune femme et mes yeux lui demandent bien avant que j’ai posé la question. « Tu pourrais me ramener jusqu’à ma tente ? Avant que je ne dise ou fasse trop de bêtises … ». Parce que je me connais, parce que je connais mes réactions sous l’emprise de stupéfiants, je préférais me laisser guider par la jeune femme. Au moins, j’avais l’assurance de ne pas déraper auprès d’elle. Doucement, je me levais, légèrement chancelant.