Je n’aime pas quand j’apprends des mauvaises nouvelles par hasard. Je ne m’y attendais pas et du coup je n’arrête pas d’y penser depuis que j’ai lu cet article dans le journal. Hiro a perdu sa mère et ça me hante. Je sais ce que c’est de perdre quelqu’un. J’étais jeune quand c’est arrivé ok, mais j’ai perdu mon père et je sais ce que c’est de vivre avec un parent en moins.
J’ai fait le tour de la ville à la recherche de Hiro. Bon ok, j’exagère un peu, je n’ai pas fait tout L.A pour le trouver. Je suis d’abord aller chez lui, sans succès, puis j’ai été faire un tour à l’université, pareil, aucun Hiro à l’horizon. J’ai pu trouver son emploi du temps et l’attendre à la sortie de sa classe mais non, il n’était pas là. J’ai demandé à quelques personnes de sa promo et je suis maintenant en direction de Downtown pour voir s’il est au studio photo qu’on m’a indiqué. Je suis déjà passé dans le coin, mais je ne savais pas qu’il bossait là bas. Hiro je le connais vite fait, on se voyait surtout à l’université. Je comprends qu’il n’ait pas voulu me parler de cette épreuve qu’il est en train de traverser. Je pense que j’aurai fait pareil. Ne pas ébruiter et le dire à tout le monde. Essayer de gérer ça comme je peux avec ma famille. Il n’y a pas de bon moyen de faire un deuil, il y a juste son propre moyen.
J’arrive au studio et j’entre un peu gêné de faire irruption comme ça. Je ne sais pas trop si c’est ouvert au public ou quoi.
« Bonjour, y’a quelqu’un ? »
Je m’avance un peu et je regarde autour de moi. Il doit bien y avoir quelqu’un puisque c’était ouvert. Je n’ose pas aller bien plus loin que l’entrée. Toujours personne et je n’entends rien.
« Je cherche Hiro… Je suis un ami on m’a dit que je pouvais le trouver ici. »
Un ami le terme est un peu fort. On se connait. Mais bon je ne vais pas commencer à faire dans le détail. Je me sens bizarre à parler dans le vide comme ça. Je parle aux murs. Ou aux esprits. Au choix. Je me dis qu’il n’est pas là et que quiconque qui est dans le coin doit être occupé ou en train de dormir. Ou bien qu’ils ont juste oublier de fermer la porte. J’attends encore un peu, on sait jamais.