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    Dessine-moi un loup [JJ]

    Dim 24 Mai 2015 - 19:28
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    Lola C. Sandstrøm
    Lola C. Sandstrøm
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    Messages : 2730
    Date d'inscription : 20/11/2013
    Identité HRP : Marie - alouette / 37 ans, dinosaure du rp
    Gameplay : RP en Je/Elle, indifféremment - min 300 mots
    Disponibilité RP : Disponible
    Avatar (+ crédits) : Ebba Zingmark - Sadja
    Nationalité/origines : Finlandaise et américaine
    Avertissements contenu : dans le passé de Lola:
    homophobie intériorisée
    dépression et psychophobie
    mentions de bipolarité
    violence conjugale
    fausse couche
    chats merveilleux mais nommés d'après des criminels de guerre

    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
    Métier/occupation : styliste d'une marque high end de prêt à porter (LuxaLuxa)
    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
    Résidence : Eastside
    « Salut ! »

    Je souris. Un peu trop. Mon sourire déchire mon visage, dévoile mes dents, c'est presque un rictus de loup.

    Regarde ce que tu fais de moi... C'est ta faute, Riley. Uniquement ta faute.

    J'entre dans l'antre de J.J., dans cet univers de plafonds hauts, de brique nue, de meubles nerveux, métalliques. La lumière le réchauffe un peu, en venant s'écraser contre le béton du sol. Elle y éclabousse de grandes flaques d'or clair. Une plante achève de mourir dans un coin... Je tente parfois de l'arroser. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle peut mourir. Aujourd'hui, elles peuvent toutes crever.

    D'un geste sec, j'abandonne mon sac dans un coin, contre un vinyle, je retire mon chapeau, secoue mes cheveux. Je hume le parfum de la pièce. Peinture. Plâtre. Papier. Ciment. Soleil. Son univers à elle, fait de décor industriel et de toiles vides, d'oeuvres peintes, de posters anciens... un univers presque sans concessions, sans douceur. Quelques bouts de moquettes, quelques tasses vides, un lit de camp, un canapé qui a connu de bien meilleurs jours... et l'austérité presque monacale du décor sur lesquels les taches de couleurs de ses peintures sont posées comme des plaies...

    C'est un décor qui va si mal à mes mélancolies, à mes rêves. Son décor à elle, qui me fascine un peu, d'ordinaire. C'est un décor que ma colère savoure, qui résonne en elle, comme un écho. Une vieille connaissance... Comme elle. Comme J.J. Kane... Celle qui a perturbé mes rêves adolescents, celles qui mettait du rose à mes joues, des soupirs dans mes rêves, celle que je regardais de loin, celle qui me faisait me détester.

    Oh... Comme je lui en voulais.
    Comme je me détestais...
    Et j'ai si bien appris...
    Si bien appris, depuis, à me maudire, à les maudire, à me détester, à les détester...

    Tu vois, Riley ? Tu vois ce que j'apprends ? Et plus j'avance, et plus j'ai mal. Je voudrais ne jamais t'avoir connue...

    Je ne la regarde pas. Je sais qu'elle sera belle, avec ses cheveux sombres, ses yeux sombres, son corps parfait... Je sais que même si elle ne te ressemble pas, je penserai à toi. Je ne veux plus. Penser à toi. A tes mots. A tes refus.

    Sors de ma tête.


    J'avance dans la pièce. Mes pas la fendent. Ils ont choisi où aller.

    Parfois, je te déteste.
    Quand j'essaie d'oublier combien je me déteste
    .

    Au milieu de la pièce, dans une boue de lumière, de poussière, je m'immobilise, le chapeau à la main, les épaules tendues, l'envie de mordre, de blesser aux lèvres. Pas la blesser elle, non... Elle, je ne saurais pas même par où commencer.

    Elle est inacessible.

    « Si tu veux me dessiner agressive... la boisson et les blabla attendront. »

    C'est un constat simple, nerveux, coupant. Si tu veux me dessiner agressive... Ne me donne pas le temps, l'occasion de parler, d'expliquer, de réfléchir. Laisse-moi ruminer mes griefs et ma douleur, ma colère et mes déceptions. Elles s'accumulent, elles ne cessent de tisser de nouveaux fils à la toile qui m'emprisonne. Ne me laisse pas me détendre, surtout...

    Je me penche, je pose la capeline de feutre crème au sol, je détache les liens de mes sandales, les envoie valser dans un recoin sombre. Je suis en jeans, un jeans qui me colle à la peau, des chevilles à la taille, étrangle mes mouvements, enrage mon humeur. Mon haut, lui, est large, ample, coloré... Je suis bien dans mon haut, son col bateau qui ne cesse de glisser sur mon épaule... mais le jeans...

    Je pense à toi, Riley. A la tête que tu ferais si tu me voyais, là, en train de dézipper mon jeans, de le faire glisser sur mes jambes, pour ne rester qu'en sous-vêtement et T-shirt, pour visser à nouveau mon chapeau sur mon crane.

    Je me retourne vers elle. Mon premier amour. Mon premier crush. Celui qui faisait si mal que je pensais ne jamais m'en remettre. Celui dont je me suis remise. Celui qui, au final, ne faisait pas si mal que ça...

    J'ai eu bien plus mal, depuis...

    Et je suis là, dans cette cascade de lumière, jambes nues, dessous simple, pâle, sans dentelle, sans rien... Les bras croisés sur l'imprimé aztèque d'un haut trop fluide qui se drape sur moi, qui voudrait glisser, fuir...

    « Je n'avais pas prévu une séance. Ca te convient, comme ça ? Il te faut une pause ?»
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    Dessine-moi un loup [JJ] Giphy

    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Jeu 28 Mai 2015 - 0:53
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    Invité
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    Les rêves lui mordaient le cœur, l’espoir, assassin, la foutait à terre, la vidait de toute énergie avant de la laisser pour morte sur le carrelage. JJ attendait, pour la première fois de sa chienne de vie, elle attendait. Le pire dans le fait qu’une impatience se soumette aux caprices du temps ? C’était de savoir tout ceci vain. L’immobilisme de son existence actuelle commençait à prendre forme et elle n’était pas certaine de le supporter bien longtemps. La peur se frayait peu à peu un chemin jusqu’à ses entrailles, alors elle peignait, elle dessinait, encore et encore. Noircissant les toiles et les feuilles pendant des heures, des jours entiers, oubliant de se nourrir, alors son corps, épuisé par les mauvais traitements qu’elle lui infligeait, s’écroulait mollement sur le sol et son esprit se faisait captif de l’inconscient. La suite ? Elle n’en gardait que très peu de souvenir, de bribes floues et perturbantes. C’était dans un de ces moments que l’idée de faire Lola sienne lui avait traversé l’esprit, y demeurant un long moment si bien qu’elle mit tout en œuvre pour convaincre la jeune étudiante. Tout argument était bon à utiliser pour sa cause, même si l’on était loin de la vérité, ce à quoi elle se justifiait à sa conscience en lui faisant savoir que l’essentiel était le résultat et non la méthode, après tout l’important était que cela ait fonctionné non ? Et puis, elle connaissait suffisamment Lola pour savoir qu’il faudrait user de bon nombre de stratagèmes pour obtenir son assentiment, ce qui allait de pair avec la nécessité pour elle d’être détendue, du moins autant qu’elle pouvait l’être.

    « Prends place dans ce cas » fut la seule réponse de JJ qui la jaugeait de haut en bas, un léger sourire pendu aux lèvres. Elle appréciait le spectacle et plus encore ce que cela donnerait sur sa peinture. C’était bien la première fois qu’elle voyait Lola dans cet état et le moins que l’on put dire, c’était que celui allait bien, lui apportant une profondeur que JJ était pressée d’immortaliser. Pour une fois, elle ne se perdit pas en contemplation du strip-tease improvisé de son modèle, allant chercher son matériel, de nouvelles couleurs qu’elle avait envie d’essayer, un mélange au dénouement incertain, de quoi taquiner son impatience légendaire. Quelques minutes plus tard, ses préoccupations furent bien vite délogées par une profonde concentration et observation de la jolie Lola. Elle connaissait ce corps sur le bout des doigts sans l’avoir jamais réellement foulé, sans doute était-elle capable de le dessiner en prenant appui sur sa mémoire. Happée dans son travail, elle n’entendit pas la question de la jeune étudiante, simplement un bruit sourd qui se heurta aux barrières de sa concentration.

    Lorsque ses prunelles décidèrent que quelque chose clochaient, elle se redressa, s’avança vers Lola, intensité artistique dans le regard, ses mains mirent le corps de rousse dans la position voulue, s’attardant ci et là de son corps plus que de raison. « Tu as la peau très douce » un constat plutôt qu’un compliment, aucune surprise cependant, c’était à peu près l’idée qu’elle s’en faisait. Tout en continuant, elle se dit brièvement que c’était la première fois qu’elle touchait réellement la jeune femme. Son index et son majeur se positionnèrent sur les lèvres de l’étudiante de façon à lui entre-ouvrir légèrement les lèvres, douces elles aussi. « Garde cette position quelques instants, promis ce ne sera pas bien long » Et elle retourna à sa toile, se débarrassant au passage de son t-shirt pour rester uniquement en soutien-gorge recouvert par un bandeau noir. Elle reprit son travail, jetant ci et là des coups d’œil à Lola. « Tu perds de ton agressivité, pense donc à tout ce qui t’a mis dans cet état » La première partie avait sonné comme un reproche avant qu’elle ne se reprenne pour un ton plus doux.

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Jeu 28 Mai 2015 - 17:03
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    Lola C. Sandstrøm
    Lola C. Sandstrøm
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    Elle est toute proche de moi. Ses mains se posent sur moi, me manipulent. Je la laisse faire. Une petite poupée, une marionnette entre ses doigts. Je sais qu'elle pose sur moi un regard d'artiste, détaché, froid, un regard qui ne me voit que comme un objet à dessiner. Mais ses mains sont tièdes et douces, sa proximité juste assez dérangeante...

    Je sais que je ne devrais pas être là. Je sais le plaisir, mince, malsain, sensuel que j'ai à revenir, après chaque séance de dessin... Ce plaisir inattendu, que je nie si facilement. Cette attente, cette immobilité de la pose, sous ses regards. Si je n'avais passé tant de mois à rêver d'elle, la situation serait différente.Mais à travers mes fantasmes adolescents, ces idées depuis longtemps remisées, dépassées, JJ et sa sensualité gardent sur moi un ascendant... dont je joue, après avoir tenté de l'éviter.

    Je joue. Avec le feu. Avec mes blessures. Avec mes craintes. Parce qu'être là et la laisser me dessiner, pour ses travaux scolaires, c'est une infime trahison... une subtile consolation. Comme si, des années plus tard, enfin, elle me voyait, moi, comme si,enfin, je comptais un peu pour elle. Pour quelqu'un...

    Et puis il y a ce plaisir inavoué, mauvais, jaloux à la sentir proche de moi...

    C'est ta faute, Riley... Ne me reproche pas ce petit plaisir-là... Je ne fais rien de mal. Je l'aide pour ses travaux. Je t'entends dans mes silences, je te sens,et le poids de tes reproches, sur mes ép...

     « Tu as la peau très douce »

    Je sursaute, bats des cils, lui souris un peu, à peine, crispée, murmure un merci. Je songe à cette adolescente qui aurait sans doute fuit, si elle lui avait dit une chose pareille... Je pense à cette petite fille paumée qui rêvait d'entendre quelque chose de semblable... C'est elle qui rougit un peu, je crois, tout autant que moi, moi qui rougis de la sentir si proche, d'avoir ses mains sur moi. Moi qui ne laisse pas si facilement des mains se poser sur mon corps, moi qui crains toujours les griffes...

    Tu as de si longues griffes, Riley... Elle font si facilement mal.

    Ses doigts entre mes lèvres me prennent au dépourvu, ma surprise doit être inscrite sur mon visage : elle s'éloigne en me demandant de rester un moment ainsi. Ce ne sera pas long, dit-elle... Et alors qu'elle s'attaque à son œuvre, dans les motifs mon haut et le crème de mes sous-vêtement, avec mes lèvres entrouvertes et mon immobilité, je me sens exposée et invisible et... Je sais que je ne suis qu'une succession de traits et de couleurs, je sais que je ne suis qu'un peu d'ombre et de lumière. Mais mes pensées... Mes pensées se collent aux doigts sur ma bouches, mes pensées divaguent et inven...

    « Tu perds de ton agressivité, pense donc à tout ce qui t’a mis dans cet état »

    Je déglutis, rappelée au présent, rappelée à mes soucis. Aux silences, aux disputes. A la façon dont nous nous cognons, dont elles refuse de céder, de comprendre, aux murs qu'elle construit. A la façon dont elle me repousse, dont elle refuse d'accepter... De m'accepter.

    Je pense aux mots échangés. A ceux qui se sont ancrés dans ma chair. A mon envie de la secouer, de lui faire entendre raison, de 'obliger à comprendre, à écouter, à me respecter. J'espère... J'espère qu'un jour elle apprendra. Qu'un jour elle crèvera de jalousie, comme moi, à chaque regard, à chaque rire qu'un autre que moi lui arrache. Comme si elle ne savait pas qu'ils la veulent tous, comme si elle ignorait le pouvoir qu'elle a sur les autres et...

    L'envie de serrer les poings est presque irrésistible... J'y cède, un instant, avant de reprendre la pose, de me forcer à détendre mes doigts crispés, serrés, qui laissent dans ma paume des croissants blancs. Même respirer devient difficile, chaque inspiration est lourde, difficile, obscurcie de pression et de sentiments noirs, sombres, qui roulent et se battent en moi.

    Je pourrais te détester... Tout serait plus simple. Je voudrais y arriver... Ne plus avoir le coeur qui s'emballe, se tait, se serre,à chaque fois que mes yeux surprennent ta silhouette, ton sourire, ton regard. Ton regard... qui s'obscurcit ou s'illumine si facilement, qui se fait si rarement doux, de moins en moins, avec les semaines. Me vois-tu aussi m'endurcir, me retirer, m'éloigner ?

    Et tu ne fais rien...
    Et je n'en vaux peut-être pas la peine.
    Et... il n'y a plus que nos disputes qui nous lient.
    Alors je viens, je reviens,sans cesse, je te provoque...
    Pour que tu me parles, que tu me voies,que tu me touches.
    Je ne trouve que ces mots-là pour te faire réagir.
    Les mots aigus, coupants, blessants.
    Les exigences, les reproches.
    Les cruautés.

    Et tu ne fais rien... rien pour m'en empêcher.
    Et je te déteste, et je t'en veux... tu ne fais plus d'efforts.
    Et moi... moi j'en fais tant.

    Une voix cogne aux fenêtres de mes pensées. Leur verre se brise. Je plisse les yeux. Je tourne le visage vers elle, le secoue un peu, perdue.

    « Quoi ? »

    Il y a du fouet dans ma voix, de la sécheresse, de la violence qui n'a rien à y faire... Pas pour elle... Mais je ne m'excuse pas. Le smots m'arracheraient la langue, je pense. Et je l'ai prévenue. Et elle m'a poussée à replonger dans ma colère, dans cette agressivité douloureuse où je me noie.
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Sam 30 Mai 2015 - 3:37
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    Invité
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    La réaction de Lola n’échappa pas à JJ lorsqu’elle lui fit remarque de son changement d’état d’esprit. Du poing qui se ferma quelques instants à la manière dont ses sourcils se plissèrent brièvement, en passant par ses lèvres solidement soudées l’une à autre. Chaque détail fut passé au crible par le regard aguerri de l’artiste-peintre qu’elle était. Elle était inspirée, plus qu’elle ne l’aurait pensé en réalité. Elle avait d’abord proposé ceci dans le but de pénétrer l’intimité de la jeune étudiante, cette douceur allant de pair avec cette timidité qui l’avait toujours fascinée aussi loin qu’elle s’en souvenait. Sa fragilité l’attirait d’une manière qu’elle peinait à s’expliquer, les mots manquaient dans ces moments ou bien son vocabulaire était-il salement limité ? Lola, douce Lola, rose qui lui révélait enfin ses belles épines.

    JJ prit une nouvelle couleur que son modèle lui inspirait, une qu’elle n’avait pas prévu d’utiliser à l’origine mais l’adoratrice de l’imprévisible s’en réjouissait pleinement. La concentration fut bientôt à son apogée, de même que son plaisir. L’excitation rendait ses mouvements à la fois nerveux et fébriles, le résultat ne ressemblerait en rien à ce qu’elle avait cru au départ, mais qu’à cela ne tienne, elle était sûre qu’il serait mieux qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. Ses gestes demeuraient malgré tout précis, guidés par le chahut régnant en tyran vindicatif dans ses tripes.

    Les fantômes affluent.
    Ils hurlent à la mort la fin d’une épopée.
    Les démons du soir s’imposent.
    Ils te mettent à genoux en un doigté.

    Puis.
    Elle s’arrêta.
    Brutalement.
    Son regard hagard parcourut Lola de toute part.
    Un signe, une révélation.
    Un soupir, un halètement.
    Lola.
    Lola.
    Lola.

    Quand son modèle lui répondit, elle se rendit compte que cela lui avait échappé. Comme ça, aussi simplement. Quelque chose lui échappait, une porte venait de s’ouvrir en écho à ce qu’elle fut avant. Avant. Elle avait l’impression que des millénaires étaient passés. Avant. On eut dit un vieux disque rayé qui crachait une mélodie défigurée dont on ne voulait plus. Avant. La petite JJ avait, elle aussi, été défigurée, taillée en pièce.

    « Faisons une pause » Aucune refus n’était permis, c’était son atelier et son œuvre, elle dictait donc ses règles. Elle déposa ses armes, délaissant la toile pour une bouteille d’eau. Ses pensées n’étaient qu’imbroglio dans lequel dansaient des images de la petite JJ. Avant. Dieu, que ce mot lui était âpre en bouche. Avant. Avant. Avant. Trois fois, comme pour essayer de conjurer cette partie-là.

    Silence.
    Taisez-vous.
    Au diable.

    « Tu veux boire ou manger quelque chose ? »

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Dim 31 Mai 2015 - 1:52
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    Lola C. Sandstrøm
    Lola C. Sandstrøm
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    « Faisons une pause »

    Je la regarde un moment, égarée, paumée. C'était trop brusque, l'arrachage aux pensées, c'était trop inattendu, le retour à la réalité. Dis-moi...  que dois-je faire de cette rage, de cette douleur dans mes veines ? Comment la vivre, comment la transcender ? Comment la dompter et faire bonne figure ? Faut-il l'oublier, la refouler ? L'accepterais-tu ? Je te connais si mal, au fond. Quelques soupirs adolescents et des années de silence... Quelques dessins, quelques mots échangés pour ne rien dire. Cela ne suffit pas à connaitre quelqu'un. Juste à s'illusionner.

    Mais il faut faire une pause et il faut que je trouve que faire des émotions qui culbutent et frappent les parois de mon être. Ces révoltes, ces rébellions prisonnières...

    Une pause, c'est une torture, c'est trop d'incertitudes... Le sais-tu ?
    Mais ce n'est pas une proposition, pas vraiment, je l'ai compris.
    Une nécessité d'artiste... Le modèle s'adaptera.
    C'est son rôle, au modèle. Donner. S'adapter.
    Le peintre aspire, prend, vomit sur le papier...

    Et leurs énergies à tous deux se croisent, se froissent, se frôlent, se traumatisent, s'effilochent, s'électrisent.

    « Tu veux boire ou manger quelque chose ? »

    J'étais à nouveau perdue dans mes pensées, et tu m'en tires. Je cligne des paupières. Du regard, je parcours la pièce, je cherche des repères, je caresse la lumière, les grains de poussière qui y volent, ton épaule, une étagère métallique, le chevalet qui me tourne le dos...

    « Si tu as une soupe instantanée... Autrement de l'eau. Ca sera bien, de l'eau. Rien de sucré... »

    J'essaie d'avoir une voix calme, une voix douce, une voix qui ne te frappe pas. Parce que mon humeur est à moi, juste à moi. Parce que tu n'as pas à la subir. Parce que, même si tu la peins, tu n'as pas à la vivre...

    Je lève les bras au ciel, m'étire avec un grondement sourd, pose une main dans ma nuque et grimace un peu. C'est la tension de la colère qui s'additionne à celle de l'immobilité pour me paralyser. C'est la colère qui se venge de n'être pas exprimée, de devoir couver en mon ventre. Je secoue une jambe puis l'autre, en pivotant lentement le cou, avant de tirer sur mon haut ,pour couvrir mes hanches, et de me diriger vers la peintre.

    Sur mes pieds nus s'impriment les moindres imperfections du sol, lorsque je quitte la moquette pour le béton. Elle me tourne le dos, à la recherche, peut-être, d'un sachet de poudre salée dont l'eau bouillante fera une simili-soupe qui me réchauffera.

    Je n'ai pas vraiment froid.
    Mais la soupe... la soupe, c'est comme rentrer chez soi.
    C'est symbolique, une soupe...
    C'est l'accueil, le repos, la paix.
    Même déshydratée.

    Je dépasse le chevalet et sa toile...La tentation est trop forte. Et, pourtant, je sais qu'elle déteste cela...

    Je me contemple, à travers ses yeux. Il y a encore du flou, il y a encore de l'inachevé... Des bavures de couleur, des éclats de lumière. Peut-être est-ce pour cela que je ne me reconnais pas tout à fait. Parce que son regard, sur moi, me colore différemment, parce qu'il me peint telle que je ne suis jamais...

    Je devrais me détourner. Mais j'approche. Mes pas le font seuls, sans demander l'avis de ma raison, de ma politesse. Ils viennent se planter devant la toile...

    Il me pose trop de questions, ce portrait ! il me frappe, me harponne, m'attire à lui, presque physiquement. Ulysse,pour résister aux chants des sirènes, avait du s'attacher à son mat. Dans mon univers de tempêtes, les mats ont disparu depuis longtemps, fauchés par le vent. Reste la quille du bateau, ballottée par les flots... A laquelle je m'accroche.

    Il sera beau, ce tableau...
    Beau comme un mensonge?
    Beau comme une révélation?

    Je me reconnais... La tenue. Les cheveux. La silhouette. Je ne la reconnais pas. Elle. La fille sur ce tableau. Sa couleur. Son énergie. Ses ombres.

    Il est mon chant de sirène à moi, ce tableau, cette vision de moi. Une autre moi. Et j'approche. Et je contemple.Et je me questionne, bercée par les vapeurs de peinture...

    Est-ce ainsi que tu me vois ?
    Est-ce que, vraiment, je dégage cela ?
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Ven 26 Juin 2015 - 2:08
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    Elle tournait en rond, dans son esprit, dans sa mémoire. Elle se dirigea vers la fenêtre qu’elle ouvrit en grand et se laissa happée par la brise fraîche. Ses yeux se fermèrent quelques secondes, une manière conjurer les fantômes écrasants de ce passé qu’elle tentait désespérément de fuir.

    Avant.
    Avant.
    Avant.

    Les démons sont tenaces, effroyables être qui se refusent à lui laisser du répit. Elle sentit son cœur battre dans sa poitrine, cognant violemment contre sa poitrine, les pulsations comme un tsunami se déversant dans son être entier, du sommet de son crâne au bout de son orteil.

    Avant.
    Avant.
    Avant.

    Il n’y avait rien. Jamais. Que le vide lancinant d’une existence mise sur pause. Alors, elle s’était mise à courir pour y échapper, courir à s’incendier les veines consumées par son sang porté à ébullition, courir à perdre haleine pour finalement s’oublier.

    C’était ça.
    S’oublier.
    La quête d’une vie qui la mettrait presque à genoux de supplication.
    Presque. JJ ne suppliait jamais.

    Elle rouvrit ses yeux et s’armant de ce sourire énigmatique qu’il était difficile de décrire et de définir, elle se sentit fin prêt à faire face à Lola et à tout ce que cela signifiait à ses yeux. Soudain, elle prit conscience qu’elle n’avait rien écouté de la réponse de son modèle, elle était comme ça, poser des questions dont elle n’écoute pas réellement les réponses, non pas par manque de désintérêt, mais parce que l’intérêt qu’elle porte à son existence est plus important.

    « Tu sais que tu n’as pas le droit de voir le tableau tant qu’il n’est pas fini non ? » Elle n’était nullement agressive, ni froide, plutôt amusée sur un fond de menace à peine perceptible. Lentement, elle s’approcha de Lola, féline et plus prédatrice qu’à l’accoutumée. Son corps était à quelques centimètres à peine de celui de la rousse. Ses doigts s’aventurèrent sur ce terrain miné et de fait rendu attrayant, s’échouant sur le cou de la jeune femme, remontant sur sa gorge dans une minutie savamment étudiée pour finalement remonter à son oreille où elle remit une mèche de cheveux, innocemment. « Qu’est-ce que tu en penses ? » Question à multiples sujets, le tableau, une proximité physique, un voyage dans le temps… elle laissait la demoiselle trancher.

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Mar 30 Juin 2015 - 19:14
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    Lola C. Sandstrøm
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    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
    Métier/occupation : styliste d'une marque high end de prêt à porter (LuxaLuxa)
    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
    Résidence : Eastside
    « Tu sais que tu n’as pas le droit de voir le tableau tant qu’il n’est pas fini non ? »

    Sa voix sourit, oiseau moqueur sur fond d’acier. Et je souris, un peu, à peine, en réponse, avant de baisser les yeux… Je sais qu’elle n’aime pas ça . Que je n’ai pas « le droit ». J en’ai pas souvent le droit de quoi que ce soit, n’est-ce pas ? Que ce soit avec elle, que ce soit avec une autre… Le droit de rien. Respirer, exister, être. EN silence. Sans bruit, sans vague, sans révolte.

    Et pourtant.

    Et pourtant elle bouillonne, ma révolte, à fleur de peau… Elle me la rappelle en quelques mots. Quelques mots moqueurs, rieurs, quelques mots qui contiennent un peu de mécontentement, je crois, bien caché, bien enfoui sous le reste. Elle approche, presque silencieuse, presque invisible à mes sens. Mais mon dos sent la tiédeur de son corps, mon ouïe entend son souffle…Mes doigts se crispent sur mes avant-bras, je prends un souffle un peu tremblant, entre colère, impatience et … et cette foule d’autres serpents qui me courent sous la peau.

    "J'ai désobéi..."

    Un souffle, plus qu'une affirmation. Ses doigts se posent dans mon cou. Je ferme les yeux.Malgré moi. Je pense à cette autre qui pourrait effectuer ce geste et pour qui cela aurait une tout autre signification. Je pense à … Je ne veux pas y penser. J’oublie de respirer, je sens ma peau se hérisser. Je me force à respirer. Ses doigts effleurent mon oreille, repoussent une mèche de cheveux. Un geste anodin, familier… un de ces gestes qui alimentaient mon trouble, adolescente, un geste qui me faisait rêver.

    « Qu’est-ce que tu en penses ? »

    Je pense… Je pense que tu es trop prêt, que sur ce tableau je suis trop belle, que la chaleur de ton corps me distrait, que je devrais m’écarter, ou non, justement, faire comme si tu ne me gênais pas, là… Je pense que j’ai un peu trop chaud, que je ne me reconnais pas, là, sur cette toile, là, devant toi, avec ma colère confuse envers le monde et Riley, avec le bouillon des souvenirs, de cette peinture, avec mon cou à qui tes doigts manquent…

    « Je… je ne me reconnais pas. Et… c’est beau. Superbe… Déjà superbe. »

    Je pense que je ne laisserai pas mon corps me trahir et s’appuyer contre toi, je pense que tu ne sais même pas quel effet tu as, quel effet tu as toujours eu sur moi, je pense que je suis un autre modèle, pratique, avec qui tu partages quelques souvenirs adolescent. Je pense que tu es bien plus belle, bien plus sexy que moi, que nous ne sommes pas dans le même monde, que tu ne me vois pas réellement.

    Je pense plein de choses que je ne dis pas… Et, après une hésitation, malgré la tentation, j’avance d’un pas, je perds la chaleur de ta peau, la si courte distance entre toi et moi… Je fais mine d’approcher un peu plus, de mieux vouloir regarder, je fais mine d’être captivée… Je calme mon cœur, je calme mes reins, je calme mon imagination.

    Je ne devrais pas être là. Je vais me brûler les ailes… encore une fois.
    J’adore ça, me brûler les ailes, je crois…
    Comme si la douleur m’était nécessaire.
    Comme une droguée.
    Comme une folle.

    « On voit toute la force et la passion et toi… »

    Et cette fragilité dissimulée, cette fêlure que tu ne dis pas. On voit tout ça, dans ces couleurs qui se mêlent et ne se neutralisent pas

    « Tu sais combien tu me fascinais, ado ? A cause de tout ça… »

    Je ne te regarde toujours pas. Surtout pas. Je ris un peu.
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    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Mar 30 Juin 2015 - 21:22
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    Chacun de ses mouvements était savamment étudié, comme à son accoutumée. JJ ne faisait jamais rien sans que cela ne soit calculé, du moins dans ce type de contexte. Elle tenait à garder le contrôle de tout et chaque instant. Derrière Lola, sa chevelure alla timidement taquiner le cou de la jeune femme, innocemment, au gré du hasard eut-on dit. Ses lèvres découvrirent plus encore ses dents en entendant la réponse de son modèle dont la timidité avait longtemps attisé sa curiosité. Désobéir comme ce mot sonnait doux dans sa bouche, le rendant plus attrayant encore qu’il ne l’était à ses yeux. Néanmoins la brune fut brièvement surprise que ce terme naisse entre ces lèvres affriolantes, à vrai dire, elle fut plus amusée qu’étonnée.

    Ce fut autour de JJ de regarder ce tableau qui s’ajouterait sûrement à sa collection privée. Les couleurs la frappèrent de plein fouet, son regard, hagard, se perdit dans ce mélange à la fois vif et doux. Lorsqu’elle peignait, elle se contentait de suivre son instinct, ne prenant pas le temps de prendre du recul sur son travail, préférant en arriver à bout car très souvent lorsqu’elle se laissait un moment de réflexion, la toile finissait noyée sous des litres de peinture avant d’être éventrée et jetée aux ordures. Pour l’instant, elle semblait plutôt satisfaite comme le témoignait lueur dans ses prunelles, fait assez rare lorsque l’on connaissait son désir utopique d’atteindre une perfection artistique.

    « Tu es superbe »

    Ses lèvres s’entrouvrirent à peine pour délivrer cette confession, ce secret qui ne devait être entendu que d’elles. Un murmure si doux qu’il eut pu immobiliser le temps et créer un profond sentiment de proximité entre leurs corps et leurs âmes, à condition de croire en une telle existence, JJ opterait à coup sûr pour quelque chose d’avéré à savoir l’esprit. Ce moment suspendu dans le temps et l’espace s’effondra finalement lorsque Lola esquissa un mouvement vers l’avant.

    La fragilité a un nom.
    Lola.
    La quintessence.
    Le temps qui court et n’attend plus.
    Laissant un goût âpre de défaite.

    I lost and I died.

    « Qu’avais-je donc de si fascinant à cette époque ? »

    Que je n’avais plus aujourd’hui, poursuivit-elle dans sa tête. La curiosité dominait désormais tandis qu’elle faisait le tour pour se retrouver face à Lola. Elle aimait mieux un face à face pour discuter d’un sujet aussi…intéressant. Ses mouvements étaient lents et précis, quoique légèrement félins.

    « Tu le fais encore ça, éviter mon regard »

    Son index se posa délicatement sur le menton de Lola pour lui faire lever la tête dans sa direction, faisant écho à une scène lointaine, dans les toilettes du lycée après l’incident du chemisier. JJ s’en souvenait, elle avait bonne mémoire, trop pour son propre bien.

    « N’est-ce pas mieux ainsi ? »

    Elle avait une soudaine envie de l’embrasser.

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Mer 1 Juil 2015 - 10:13
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    « Qu’avais-je donc de si fascinant à cette époque ? »

    Je réfléchis. Un peu. Pour trouver des mots légers, des mots qui ne m’engagent pas, sans mentir. Des mots pour travestir la réalité sans la défigurer.

    « Tu semblais… forte. Et heureuse… Tu n’avais pas peur de donner ton opinion, d’être gentille, de rire… et, malgré tout, tu avais des amis, des mecs qui te courraient après, tu étais assez populaire sans être la reine du lycée... Et cette énergie, cette vibration… Je ne sais pas. Moi, j’avais peur de tout, alors, ta force me fascinait… »

    Beaucoup de mots pour cacher « tu étais belle, tu étais magique… et moi…. Moi je rêvais de toi. »
    Même si j’ai grandi, même si maintenant je sens cette faiblesse, ce gouffre sous ta force et tes rires…

    Et je me perds, je me perds dans mes pensées.

    Son index glissé sous mon menton, son commentaire, étonnamment vrai ? Je baisse les yeux, je les détourne, je refuse d’affronter le monde, le réel, le présent ton regard. Je fuis. Je tente de m’effacer ou d’effacer la réalité, je ne sais plus. Mais tu es là, ton doigt redresse mon menton et nos regards se croisent. Et mes yeux te détaillent ? Tes lèvres pleines, tes dents blanches, l’arrondi du menton, le renflement des pommettes… l’amande des yeux , l’arc des sourcils, la ligne droite du nez… Tant et tant à contempler. Tant à fuir, à dissimuler…

    « … Je suis…mal à l’aise, quand je dois évoquer mes émotions, ou le passé, c’est tout. »

    Mon regard fuit, sur le côté. Je n’y peux rien. Je me force à te regarder, à te sourire. Le doigt, sous mon menton, est comme une injonction, une promesse , une menace, un peu de tout ça. Tu es trop prêt. Je ne suis pas assez loin.

    « Désolée. Je vais faire un effort… »

    Et je repense aux efforts effectués pour elle. Elle. Elle qui a habité ma vie et mon monde, elle qui a détruit, elle qui a semé, elle sous le regard de qui je me sentais vivre ou mourir. Mon regard s’affermit, mon sourire oublie d’être timide.

    Je la déteste.
    Je la hais.
    Je la …

    Je veux tout oublier. Me concentrer sur ton regard, sombre, si sombre, et ton sourire, et ce frisson amusé, ce « on dirait presque… » que provoque ton intensité. Savourer le compliment offert plus tôt, dans lequel j’ai vu de la flatterie mais que je garde, malgré tout, contre moi…

    « Tu es toujours aussi passionnée… et insaisissable. J’ai juste grandi un peu. Je suis moins impressionnable. »

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    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Mer 1 Juil 2015 - 16:46
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    Heureuse. Son esprit buta sur ce mot, la propulsant instantanément dans un tourbillon de souvenirs qu’elle avait cru enterré depuis une éternité. Heureuse. En voilà un concept qui lui demeurait étranger comme bon nombre d’émotions qui s’étaient dissoutes avec le temps. Heureuse. Lavait-elle été ? L’était-elle à cette époque que Lola citait ? Ou excellait-elle tout simplement dans l’art de tromper son monde ? Son choix de matière principale n’était pas un hasard, elle l’avait toujours eu en elle, le don pour la comédie, aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle avait toujours été en mesure de se jouer des gens qui tombaient successivement pour ses apparats. Le jeu des apparences avait ça de captivant qu’il laissait le champ libre aux désirs les plus farfelus.

    Le bonheur.
    Qu’est-ce que donc ?
    Comment l’acquiert-on ?
    Peut-on le comptabiliser ?

    Douce illusion berçant les âmes en peine et JJ valait mieux que ces chimères espiègles, pensait-elle. Elle était trop concrète pour se laisser piéger par l’évanescence d’un terme, et puis, cela faisait écho à cette période bénie à laquelle elle tente d’échapper.

    Avant.
    Avant.
    Avant.

    Elle conjurait à nouveau le sort dans l’espoir que cela fonctionne cette fois. Elle ne pouvait se permettre d’ouvrir cette porte et de se laisser avoir à nouveau. Elle était forte. Elle n’avait besoin de rien, ni de personne, surtout pas de lui.

    Papa.

    « Je te trouve trop dure avec toi »

    Un sourire contrôlé pour balayer cette douleur lancinante qui menace de s’abattre sur elle. Ce n’était ni l’endroit, ni le moment pour cela. Jamais.

    « Quelle description, on dirait que tu as passé pas mal de temps à m’observer »

    Son sourire se fit soudain plus taquin. Toutes deux connaissaient la réponse. Cependant, JJ trouvait curieux tous ces qualificatifs utilisés pour elle, était-ce donc ainsi que l’on la percevait ou cela était exclusif à Lola ? Quel masque était-ce ? L’avait-elle conservé ou s’était-il fissuré en se heurtant aux aléas de la vie ?

    « Ne te compares-tu pas un peu trop aux autres ?»

    Sa question chut soudain sur Lola, telle la pluie, au moment le plus inattendu et sans aucune prévention préalable. JJ fit glisser ses doigts cette fois sur sa joue pour dégager une mèche de cheveux indisciplinée.

    « il faut savoir regarder le verre à moitié plein »

    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

    Mer 1 Juil 2015 - 22:36
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    Elle a des mots comme des vagues d’eau salée, amère, des flux violents ; elle a des remarques qui font mal, qui blessent une part de moi, là, tout au fond, que je dissimule ; elle a des certitudes et des questions aiguës, qui blessent, des scalpels qui incisent la peau, pour trouver l’abcès, pour le ponctionner…

    Mais j’ai peur de la douleur. Et j’ai surtout peur de guérir. De ne plus me connaitre. De ne plus connaitre l’univers et ses règles. Trop dure avec moi-même, dit-elle. Puis elle revient à la charge, creuse un peu plus, ailleurs. J’ai passé du temps à l’observer. Et elle sourit. Elle sourit comme si elle savait, comme si elle avait compris, deviné. Comme si… Mentais-je si mal ? Elle sourit gentiment, malicieusement, une lueur amusée dans le regard… et moi… moi je sens mon ventre qui se glace et un frisson dans mon dos. Moi, je ressens soudain ses paroles, sa proximité comme une menace. Pas celle des idées qui, par moment, me traversent, non… La menace de l’imaginer, elle, au courant de ces idées, de ces images, de ces envies…

    « Ne te compares-tu pas un peu trop aux autres ?»

    … Je ne sais pas. Honnêtement ? Je ne sais pas. Je tente de leur ressembler. Je tente de me fondre dans la masse. Je tente… Je tente de disparaitre, de ne plus être là, moi, avec mes défauts, avec mes failles, mes faiblesses et ce gouffre au-dessus duquel je danse sans cesse un étrange tango avec la réalité. Peut-on trop se comparer aux autres, dis-moi ?

    Et comment ne serais-je pas vaincue, si je me compare à toi ? Tes doigts effleurent ma joue. Glissent une mèche de cheveux derrière mes oreilles. Un geste intime, familier, pour nous qui ne le sommes pas. Une de ces insolence tranquilles que tu te permets, que je te permets, parce qu’elles ne signifient rien, jamais, parce que ma peau, près de toi, sourit encore, malgré les années et l’érosion des sentiments.

    Je croyais que ces gestes-là ne signifiaient rien.
    Je me suis peut-être trompée ?

    Je ne sais plus où donner de la tête, JJ. Je ne sais plus ou donner du corps, ou donner du cœur. Je ne sais plus rien, pas même combien 2 et 2 font, additionnés. Trop de vérités se dérobent, trop de doutes s’insinuent. Et je cherche dans tes yeux des raisons de m’alarmer, de m’éloigner, de te repousser, de me réjouir, de fondre. Je ne sais plus.

    « Le verre à moitié plein ? »

    J’annone, je répète. Sans vraiment comprendre. Sans vraiment saisir… Juste avec cette envie… Ce désir sinueux, sombre, sale, triste, lumineux, ce désir hésitant, oscillant…

    « Dis-moi, toi… comment tu me vois. »

    Eclaircis les zones d’ombres, dissipe le brouillard, illumine les nuits. Tue le doute. ET ce feu follet tremblant qui attend, qui sourit, qui espère, ce feu follet que j’étais, adolescente, et qui perdait sans cesse la tête et le chemin…
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    Re: Dessine-moi un loup [JJ]

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