Les choses ont changés avec le temps, d’autres non. A la fin de l’année, j’aurais 28 ans et je ne serais pas du tout la femme que mon père a espéré que je sois depuis qu’il m’a adopté. En réalité, je pensais être mère de famille, une femme aimante avec la richesse qui caractérise sa réussite dans les environs de mes 25 ans. Ce qui n’est pas le cas pour le côté familiale et amoureux pour l’instant. Je n’arrive pas à avoir une vie stable, une relation stable… Depuis que Solveig a disparu, je fais mine que ça va à tout le monde mais en vérité, je rêve d’abandonner ma vie pour recommencer plus simplement, d’être comme le commun des mortels pour être heureuse. Mais ce n’est pas possible. En terminer avec mes affaires serait un véritable drame pour toutes les personnes qui dépendent de mon argent : ils ont des familles…
Il faut que je m’éloigne de tout cela, que je quitte tout au moins l’histoire d’une soirée ou d’une nuit.
C’est un quartier pas franchement fréquentable et pourtant ; je me retrouve mieux ici que dans ma belle Villa. Ce soir, c’est une bataille que je pourrais mener seule, une bataille à laquelle je ne redoute que la honte d’une défaite cuisante face à des inconnus qui vont me juger dès mon premier coup. Je me lance dans le Free fight ou comment se défouler pour se faire du bien. Si mon maitre d’arts martiaux serait là, il m’en voudrait de voir que mes compétences me servent à mettre à terre d’autres femmes. A les mettre K.O pour la simple envie de frapper.
Mais au final… ça me fait tellement de bien que j’oublie tout. Je sue, je frappe, je gagne, parfois de peu. Mais tout moment a une fin et ils veulent encore plus de muscles, de sang, ils veulent des hommes contre des hommes. Je descends l’estrade à présent. Je suis pleine de sueurs et remercie ma bonne idée de n’avoir une tenue extrêmement courte pour la soirée pour ne pas étouffer. Une bière m’attend sur le bar que je bois à pleine gorgée jusqu’à ce que je me heurte à du roc.
En me tournant, je renverse ma bière sur quelqu’un en plus de m’en mettre partout. Ça va coller… je me maudis et pose mon regard sur l’homme qui me fait face : « Je suis confuse… d’habitude, je suis bien plus maladroite… » Aucune réelle politesse, ni même de romantisme. Ce n’est pas mon genre de l’être, mais je me vois bien me faire pardonner à ce « roc » humain devant moi. Mes lèvres se pincent, mes yeux dévorent l’homme qui me fait face. Une certaine tension s’installait dans mon cœur, une chaleur qui ne vient pas du moment « sportif » que j’ai pu avoir… « C’est quoi ton prénom, déjà ? », je demande de but en blanc…