DOUZIEME INTRIGUE ⚑ La rave party (3e TG)

Tout le stresse que Luke avait accumulé avec ses jobs d'été, il avait besoin de se défouler, de se changer d'esprit, d'oublier tout le temps d'une soirée. Il connaissait le Manoir, il y était déjà allé, un endroit follement glauque, ridiculement bondé, et où tout est affreusement en libre-service. Il se rappelle de ses pires gueules de bois, et de ses plus grosses consommations de drogue. Et même si cela faisait un bout de temps qu'il n'avait pas consommé quoi que ce soit… Ce soir tout allait changer, devenir son opposé ou presque et commença déjà avec un joint. Il avait aussi bu un verre chez lui, à cinq minutes d'ici donc déjà pas de problème de conduire en état d'ébriété… Il était rentré dans le Manoir on l'avait regardé de haut en bas, pourtant il n'a rien de spécial, un t-shirt uni, un jean…  Il était habitué au décor quelque peu glauque et sanguin, il avait l'habitude de cette ambiance noire. La première chose qu'il fit, aller vers le bar, prendre des shooters comme à son habitude, encore une fois en se retournant il percuta quelqu'un « désolé, my love. » ensuite il alla dans un coin, il voyait les gens qui faisait des allers-retours, il voulait savoir ce qui se passait, et c'était là, le monde magique des drogues, un monde longuement oublié. Il commença avec un peu d'ecstasy qui contient comme tout le monde le sait des illusions, et son idée c'était que ce soir, après la soirée, il irait peindre surement la plus belle peinture qu'il n'ait jamais faite. Mais avant de rentrer  il se remit à observer les gens autour de lui, les filles, avant d'aller trouver une femme toute seule, une inconnue, avant de dire « qu'est-ce qu'une aussi jolie fleur fait dans un endroit si… hm… glauque » dit-il honnêtement avec son sourire charmeur. Autant s'amuser à fond. Enfin il pensait que c'était une fille, mais l'alcool, le joint, l’ecstasy et son monde était complètement à l'envers, puisqu'il était en train de draguer un mec. Et la soirée ne faisait que de commencer, la suite risquerait d'être compliquée, voire très mouvementée.

La soirée semblait avoir commencé depuis longtemps mais Will était encore frais comme un gardon. C’était sans doute étonnant vu l’heure avancée et la fatigue qui s’était accumulée depuis quelques jours. Mais l’alcool aidant, il avait passé jusque-là une bonne soirée. S’étant absenté une dizaine de minutes pour sortir à l’air frais fumer une cigarette salvatrice et retrouver ses esprits, il ne parvenait plus à retrouver ses amis dans la foule amassée dans les sous-sols du manoir. Il s’arrêta quelques instants près d’un des outils de torture. Ce n’était pas son dada, mais si après tout, certains aimaient cela, peut-être devrait-il aussi tenter quelque chose. Et ce soir était sans doute la soirée idéale pour faire des expériences. Slalomant entre les danseurs d’une démarche quelque peu pataude, il cherchait des yeux une proie potentielle, le verre qu’il tenait à la main à demi vide. L’alcool circulait dans son sang beaucoup trop vite. Il n’avait pas envie de rentrer seul chez lui-même s’il se doutait qu’Adriel serait sans doute déjà dans son lit. Cela poserait sans doute problème si lui-même avait envie de ramener quelqu’un chez lui. La pensée s’échappa de son esprit quand un lourdaud renversa de la bière sur sa chemise, l’imbibant et révélant ses muscles. « Bordel ! » Certes, cela permettrait sans doute d’attirer plus facilement une proie mais cela ne lui plaisait guère. Se retournant pour chercher des yeux les toilettes, il tomba nez-à-nez avec Lachlan, visiblement trop imbibé. « qu'est-ce qu'une aussi jolie fleur fait dans un endroit si… hm… glauque » Jolie fleur ? Etait-il réellement en train de lui parler ? Il avait déjà vu plusieurs fois Lachlan sortir de l’eau et entendu maintes rumeurs sur ses prouesses sexuelles mais jamais quelque chose sur son homosexualité supposée. Ce stéréotype du macho ne pouvait pas … A moins que l’alcool aidant, il ne se rendait pas compte que … « Je cherchais justement un prince pour venir me sauver. » Quitte à jouer la carte de la niaiserie …

Moi, manquer une rave party? Faut pas rêver. C’est limite si je n’attendais pas l’ouverture des portes posté à l’entrée à l’avance. Bon ok, peut-être pas à ce point, vu que je suis réputé pour ne jamais arriver à l’heure, mais faut avouer que j’étais à fond dans les raves. En même temps, quoi demander de mieux quand on nous apporte de quoi se défoncer sur un plateau d’argent? En plus, je compte bien repartir avec quelqu’un ce soir. C’était mon but au bal des pompiers, mais disons que ça a un peu dégénéré… D’ailleurs, Clay me dirait de rester tranquille — ce qui voudrait dire de rester clean — mais entre nous, c’est peu probable. Puis comme si j’allais l’écouter, j’ai plus 10 ans, merde à la fin. Ok, je l’ai appelé suite aux emmerdes après le bal des pompiers, mais j’étais flippé, c’est tout. Faut pas qu’il pense que ça y est, je vais faire tout ce qu’il me dit comme quand il jouait les baby-sitters… Ce soir je vais sûrement me retrouver très mal encore une fois, mais c’est pas grave, au moins je sais à quoi m’attendre.

…

Un rail de coke plus tard associé à une petite pastille de couleur et ça suffit pour que j’aie du mal à penser droit. Je cligne fortement des yeux plusieurs fois. Ok, on se calme, tout va bien. J’ai besoin d’un verre. Je me dirige vers le bar. Il est où en fait, le bar? Merde… J’avance dans une direction au hasard, espérant être chanceux comme je l’ai toujours été et tomber sur un distributeur de red cups comme par magie. Sauf qu’au détour d’un mur, j’aperçois un truc bizarre. C’est un truc de torture ça non? Je savais que le manoir où se déroulait la rave était glauque, mais… what?! Je m’avançais et appuyais mon flanc contre le mur face à cet appareil qui m’intriguait. M’intriguait dans le sens glauque du terme, ou alors c’était l’ecstasy qui parlait à ma place. Le fait est que je restais là à regarder ce truc — que je devinais finalement être un écarteur — les yeux bêtement écarquillés — et la pupille bien dilatée.

Une rave party. Ça fait un moment que je n’ai pas assisté à ce genre de décadence. L’esprit se perd complètement parce que tout tend à nous faire perdre le contrôle dans des moments pareils. Perdre le contrôle, c’est une chose que je déteste absolument. J’ai dû m’entraîner à boire pour être sûr que je n’allais rien révéler sous l’alcool, parce que passer pour un rabat-joie qui ne s’amuse jamais, non merci.

Habillé simplement, je m’arrête devant la porte d’Alexander, prêt à frapper avant de laisser mon poing retomber. Je suis stupide de croire qu’il se rendra dans ce genre d’endroit, et encore moins avec moi n’est-ce pas… ? Ma tête s’affaisse vers le sol et je pousse un long soupir avant de tourner les talons pour réussir à sortir de là en me faisant violence.

Sagement, je choppe un taxi pour m’y rendre afin de pouvoir boire tout mon saoul sans avoir le moindre remord. J’ai envie d’oublier le mal de lui que j’ai parfois. On a choisi la situation, j’étais au courant et je ne veux pas revenir en arrière, mais certains soirs, cette vie de misère secrète est un poids qui fait trop mal.

A peine arrivé et j’avale 3 shooters sans même demander le genre d’alcool qu’ils ont bien pu foutre dedans. Les drogues pleuvent à foison mais j’ignore les vendeurs. S’il y a bien quelque chose que j’ai appris avec mes études, c’est que ce truc, je n’y toucherai jamais. Je préfère simplement me rendre ivre de temps en temps, même si au final, la sentence peut être aussi lourde de conséquences.

Je me laisse entraîner par la musique, collant mon corps entre deux femmes, mais simplement mon corps, mon esprit est ailleurs, mon cœur est avec lui et j’en repousse une lorsque sa bouche encore emprunte de poudre qui essaie de se coller à la mienne. Finalement, je me recule et remarque une silhouette familière qui semble s’être envoyée dans la 4ème dimension…

« Ethan… » J’approche et me colle à son dos, regardant le Delta face à nous avant de sourire. « Monsieur le Professeur, vous êtes déchiré de si bonne heure ? » Je ris lentement en le tenant par les épaules.

« Vous semblez fasciné. » Euh… J’ai du mal à croire que le mot correct soit bien « fasciné ». Je suis… j’en sais rien. Je suis pas flippé. Ces trucs là, on ne les utilise plus depuis belle lurette. N’est-ce pas? C’est juste que j’ai du mal à croire qu’on ait pu l’utiliser un jour ou l’autre, en fait. La torture mentale, c’est marrant. Ça passe. La torture physique, c’est dégueulasse. Et je sais que la drogue qui s’enlise dans mon système n’améliore pas la situation, puisque je crois même voir à quelques instants les victimes de cette machine d’horreur. Je les entends même hurler et supplier leur tortionnaire de les épargner… et ça me fait froid dans le dos. Je crois même avoir la chair de poule alors qu’il doit bien faire quarante degrés ici. Je secoue la tête et ferme les yeux plusieurs secondes. « Souvenir d’enfance ? » Je rouvre les yeux et les plante sur cet homme qui, le remarquais-je seulement maintenant, m’avait longuement observé. Ça aussi c’était flippant. Et là, il riait, il riait de bon coeur. « Non, mon enfance a été parfaite. » L’ecstasy me rendait sûrement moins con. Du moins, ça effaçait mon image de connard infini. En temps normal, cet homme qui essayait de faire du social en voulant s’immiscer dans ma vie pour la deviner, il aurait sûrement été victime d’une réflexion tranchante, avant que je ne détourne les talons. Là, je lui répondais, comme si je n’en avais rien à faire. Mais lui non plus n’en avait rien à faire, puisqu’il partait comme ça, libre comme l’air. Il s’approche de la foule amassée autour de l’instrument de torture. « Oseriez-vous ? » Et il disparait. Ouais bah… non merci, d’habitude j’aime bien les défis mais là, je crois que je vais vraiment aller prendre un verre. Je tourne les talons et inspire profondément. Je marche pour ce qui me paraît une éternité ; j’ai les jambes lourdes. Mais par chance j’arrive finalement devant le bar. Je demande un shot de tequila, livré avec sel et citron bien sûr. J’suis pas fan de la tequila, ça a le goût d’alcool à brûler, mais franchement, je suis loin d’y penser au moment où j’avale la dose. Ça serait encore mieux si j’avais quelqu’un pour se joindre à moi…

Une rave party ? Pas vraiment le genre de Lorenzo. Fallait pas croire qu'il ne savait pas s'amuser, parce que comme tout le monde, il aimait faire la fête, c'est juste que... ça ne lui disait trop rien de se retrouver au milieu de personnes complètement défoncées et de les accompagner dans leur décadence. Il ne se droguait pas, ne fumait pas, par contre l'alcool, il ne disait pas non. Sauf que, ce soir il ne boirait pas, comme tous les autres jours et ce pendant un mois. Abstinence ouais. Pourquoi ? Il ne savait pas trop. Pourtant, malgré toutes les raisons qui le poussaient à ne pas s'y rendre, le Bowen-Rhodes se trouvait bel et bien dans ce manoir aux allures des plus morbides, c'était le mot. Un défi, voilà ce qui l'amenait ici. Aurore lui avait dit qu'elle serait présente elle aussi si lui était là, mais pas n'importe comment. Non, pour l'occasion, l'italien avait dû se vêtir d'une cape noire mi-longue, de faux crocs... Le maquillage duquel était recouvert son visage faisait de lui le parfait comte Dracula. Ironique non, quand on regardait l'étrange déco des lieux où se déroulait cette soirée... L'avantage c'est que comme ça, peut-être qu'on ne le reconnaitrait pas ou qu'on le penserait tout autant shooté que les autres, ce qui était complètement faux. Lorenzo était sain d'esprit - et il comptait bien le rester, à voir ce qui se passerait ensuite... - en s'avançant un peu plus parmi la foule, il ne pouvait que se demander ce qu'il faisait là. C'était une très mauvaise idée d'avoir accepté ce défi, du moins ça en avait l'air. Mais maintenant qu'il était là, il ne pouvait pas faire demi-tour. Son regard parcourant chaque personne, il cherchait Aurore. Mais où était-elle bon sang ? Elle ne s'était quand même pas défilée...

Pouah, une rave. En y repensant, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle faisait là. Bon, évidemment, Lorenzo l'avait mise au défi de venir; et évidemment, elle avait accepté, parce qu'elle ne refusait jamais un bon défi. Mais à la réflexion, elle se disait qu'elle aurait pu tout aussi bien s'auto-noyer dans la rivière qui coulait près de l'endroit où ils avaient posé leur tente. Parce que les rave parties, ce n'était pas du tout son truc. Déjà, au temps de Princeton, elle les fuyait comme de la peste - ce qui lui valait toujours les rires des enfants terribles de l'université de l'Ivy League. Elle s'en fichait. Et maintenant, c'était Enzo qui la traînait là-dedans. Heureusement qu'elle s'était vengée. Et ce fut la pensée qui lui arracha un sourire alors qu'elle pénétrait dans la maison. Mais l'endroit la rendait vaguement malade - la musique, réduite à des basses, et qui désynchronisait son rythme cardiaque; la fumée bleutée et son odeur; la foule qui se bousculait. Et pas d'Enzo nulle part. Et pourtant, elle avait beau chercher. Dégonflé. Elle était presque persuadée qu'il n'était pas venu. Sale traître. Quoiqu'elle lui laissait quand même une chance. En attendant, elle se dirigea vers le bar, histoire d'avoir à s'occuper et à ne pas rester les mains vides. Là, elle vit une silhouette (Timothy) qui n'était pas sans lui rappeler Enzo. Enfin, elle ne distinguait pas très bien, avec l'obscurité, la fumée et les spots, mais elle était quasiment sûre que c'était lui. Alors elle lui tapota l'épaule et sourit. "Hé, Enzo, j'avais cru que tu... Ah mince. Désolée. Mauvaise personne." L'erreur était flagrante, de près. En fait, ils ne se ressemblaient même pas du tout - et elle mit ça sur le compte de la fatigue. Avant de réfléchir un bref instant à son régime alimentaire du moment. Ce jour-là, c'était nourriture bleue. Alors elle se tourna vers le barman, histoire de masquer son embarras vis-à-vis de celui dont elle s'était trompée d'identité, et se commanda un Blue Lagoon. Histoire de se mettre lentement dans l'ambiance.

La musique résonnait dans ses oreilles et pourtant, Enzo n'avait touché à aucune substance illicite qui se trouvait dans ce manoir. Pourtant, on lui en avait déjà proposé alors qu'il était là depuis... allez dix, quinze bonnes minutes, pas plus. Franchement, quelle idée ils avaient eu avec Aurore de vouloir venir ici ? Maintenant qu'il y était, Lorenzo trouvait ça beaucoup moins drôle que lorsqu'il se trouvait à côté de son amie tout en haut des montagnes à observer la magnifique vue de Los Angeles. Les lumières qui n'éclairaient rien du tout, les flashs lumineux, la fumée, l'odeur étrange qui s'élevait, la musique... l'endroit n'avait rien de... sérieux ? rassurant ? Non non non, c'était tout sauf ça. C'était suspect. Voilà, c'était un des mots pour qualifier cet endroit. Suspect, dans le genre peu fréquentable. Dans le genre qu'Enzo n'avait rien à faire là. Mais il y était. Il ne comptait d'ailleurs pas repartir avant d'avoir trouvé son amie qui ne manquerait pas de se moquer de lui lorsqu'elle le verrait accoutré de la sorte. Oui, il savait d'avance comment elle allait réagir, c'était Aurore en même temps il la connaissait bien. Ses yeux bruns continuaient de la chercher parmi la foule, il commençait à sentir une gêne au niveau de son visage. Le maquillage qui le recouvrait commencer à lui gratter et il ne put réprimer une grimace. Mais celle-ci se transforma rapidement en un petit sourire malicieux lorsqu'il reconnut enfin son amie un peu plus loin près du bar.  Alors c'était là qu'elle se cachait... Enfin "cachait" n'était pas le mot puisqu'en réalité, elle n'était pas du tout cachée mais bon, là n'était pas la question. S'avançant lentement pour ne pas qu'elle (Aurore) puisse l'entendre - ce qui n'était pas difficile vu le volume de la musique... - Lorenzo se plaça juste derrière elle avant d'approcher son visage et de lui murmurer à l'oreille un simple "Bouh.", tandis qu'un agréable sourire vainqueur étirait ses lèvres. Ça aurait son effet, parce que mademoiselle était bien trop occupée à parler au gars à côté d'elle (Timothy) ou à s'hydrater - même si ça n'hydratait qu'à moitié, ce qu'elle buvait. Enfin il l'espérait. Parce que ça serait drôle de l'avoir effrayée, rien qu'une seconde, seulement.

Je commande une vodka qu’on me sert dans une red cup. J’adore ces verres, ils sont super pratiques en soirée. On n’avait pas ça à Londres nous. God bless America ! Une main sur mon épaule (Aurore) et je me retournais les sourcils froncés. « Hé, Enzo, j'avais cru que tu... Ah mince. Désolée. Mauvaise personne. » Je la regardais de haut en bas, avant d’esquisser un sourire en coin. « Moi c’est Tim, mais si ton Enzo n’est pas là, je peux facilement le remplacer, tu sais? » Regard qui en dit long, elle commande un Blue Lagoon avant que celui qu’elle espérait trouver se pointe (Lorenzo) — du moins, c’est ce que je déduisais. Je roulais théâtralement des yeux. Elles étaient toutes casées pendant les vacances ou quoi? C’était les aventures d’été normalement, les amours qui ne durent pas, pas les couples bien solides… Je les saluais d’un geste militaire approximatif avant de m’éloigner. Mais je revenais vite à peine partir, pour commander un autre verre. Effectivement, une rousse (Hanna) avait attiré mon attention. Muni des deux verres — du mien, et de celui qui allait devenir le sien — je m’approchais d’elle, assise sur les canapés non loin du bar. Elle avait l’air énervée, ou alors mon sens du jugement était altéré à cause de la drogue? Je m’asseyais juste à côté d’elle. « C’est quoi ton petit nom? » J’étais poli quand même, un peu de respect. Je la laissais me donner son nom, et donc lui offrais le mien en retour. « Tim, un plaisir. » Un baise-main faussement galant. J’adore comme l’ecstasy déshinibe. « Un coup de main? » lançais-je en référence à sa tête blasée, désespérée, affligée, énervée — et j’en passe. « Non? » Elle me regardait bizarrement. « Un coup de rein peut-être? » Et le pire, c’est que je riais de mon jeu de mot. Bah quoi, c’était marrant non? Niveau délicatesse, on fait mieux mais bon, je tiens bien ma réputation… Je lui tendais le verre que j’avais pris pour elle. Trois secondes après, elle ne se décidait toujours pas. « Alors, on trinque ou on passe directement à l’étape sans fringues? » J’attendais à peine une demie-seconde pour rajouter : « Ça tombe bien, j’ai pas soif ! » Petit clin d’oeil fier. Bah quoi? J’étais fier !

Lachlan était clairement intoxiqué par la quantité d’alcool dans son sang, mais aussi de drogue, un joint, un cachet extasie et son monde était de nouveau à l’envers. Tout est passé très rapidement c’est toujours le cas après une longue période à vide. Pour être à l’envers, il l’était, il pensait être en train de draguer une fille, mais il s’agissait de Wilhelm, un homme qu’il avait croisé plusieurs fois à différentes reprises, il lui sourit après qu’il lui ait répondu, charmeur dans toutes les occasions. « Je ne suis pas un prince, mais avec toi on peut s’arranger! » dit – il tout simplement en se rapprochant un peu du bel apollon. Il fit une pause de quelques secondes à regarder les gens autour de lui, qui déambulaient si rapidement, non pas vraiment rapidement c'était l'esprit de Luke qui lui jouait des tours, il voyait des gens, des couleurs, et on pouvait voir qu'il était concentré, en train de penser à quelques choses, il avait un mouchoir sur lui, le prit et saisis la main de son interlocuteur afin de s'en servir de table, il dessina rapidement dessus. Aux yeux du commun des mortels il s'agissait d'un gribouillis sans importance mais pour Luke, c'était une idée de tableau, une idée qui allait peut-être changer son monde, alors une fois fini il sourit. « T'es la meilleure table du monde! MERCI BIEN! » s'exclama-t-il complètement ivre. «  c'est glauque comme atmosphère hein… Oh au faite… j'suis Luke » dit-il sous ce vacarme impossible de dire qu'il s'appelle Lachlan, ça allait finir en Lackness, Lochness, Leclan, bref Luke c'est toujours mieux.  Mais il fut vite déconcerté et déconcentré par un bruit qu'il n'aime pas, qui le gène comme le bruit d'une craie sur un tableau :  la technique de drague d'un Delta (TIMOTHY) autrement dit aucune originalité, de l'arrogance, il s'approcha vers l'homme aux cheveux bouclés qu'il avait déjà croisé à certains endroits avant de dire, « Ce n'est pas comme ça qu'on parle à une femme… DELTA le respect ça s'apprend!» » Il fit un petit signe de tête à la jeune femme (HANNA), comme pour s’excuser du comportement négligeable de cet individu et reparti très rapidement dans une autre direction, laissant donc en plan le beau Wilhem et en évitant l'embrouille avec l'imbécile de Delta. En allant, de nouveau au bar, il vérifia son téléphone puisqu’il avait envoyé un texto à son amie REN, en espérant qu’elle vienne le rejoindre, au moins la soirée sera pétillante si elle est là.  Il crut voir de loin son amie AURORE, mais tout était brouillé dans sa tête, il ne savait déjà plus s’il avait recommandé un verre ou pas.