Les courses. Une corvée dont je me passais habituellement mais que j’étais à présent contraint d’effectuer moi-même puisque Oz s’était tout simplement tirée. Si ma fierté me poussait à me dire que je m’en foutais, je commençais à regretter sa présence dans l’appartement et ses plats préparés. Moi, je ne savais même pas faire la différence entre les dix marques du même fromage … Et j’en étais vite agacé.
Un sac en plastique à la main, contenant mon repas du soir, je traversais les rayons sans m’attarder pour rejoindre les caisses. La torture ne pouvait plus durer et il était hors de question pour moi de rester plus longtemps dans cet enfer, même si je devrais recommencer l’opération le lendemain …
Je n’étais plus très loin quand sur le chemin, une chevelure d’or attira mon regard comme c’était souvent le cas. Sauf que la silhouette qui l’accompagnait avait quelque chose de particulier. Il s’agissait de la silhouette d’une femme, d’une femme que je connaissais.
Un rictus s’installa sur le coin de mes lèvres et sans y réfléchir, je me déroutais pour aller la rejoindre. Doucement, sans un bruit, je marchais derrière elle pour atteindre son dos dans lequel je me plaçais. Plus grand qu’elle, je devais me pencher un peu pour atteindre son oreille et lui glisser : « Tu as besoin d’aide pour te décider ? » Je ne savais pas encore comment elle allait réagir. Peut-être allait-elle rire comme elle le faisait face à ce gamin, que de toute évidence, je n’étais plus.