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    It's been 84 years ...

    Sam 11 Fév 2023 - 21:18
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    Oscar Luccheti
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    Études & fraternité/sororité : Doctorat partiel en exercice du droit. ("juris doctor" ; 7ème et dernière année jamais achevée suite à son agression)
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    La porte appelle comme un chant de sirène.

    Gling-gling.

    La cloche, familière, résonne, perçant le silence habituel de ce lieu quasi-sacrosaint. De nombreux moments ont été vécus entre les étagères et les pages crépitantes de leurs livres. De nombreuses recommendations ont été suivies, ou ignorées. De nombreux rendez-vous ont pris place, dans le confort d'un lieu si accueillant qu'il en était presque devenu une seconde maison.

    Presque.

    Quand était donc la dernière fois que j'ai mis les pieds par ici? À défaut de le savoir, je peux au moins revendiquer l'impression de ne jamais en être parti.

    Certaines choses semblent changer avec une constance alarmante. D'autres maintiennent une stabilité des plus rassurantes.

    Aux livres ouverts.

    Une tranche interpelle sur l'étagère de gauche de par son rouge criard. Le tome est rapidement en main, parcouru avec détachement et désinvolture. La psychologie des sentiments. Quelques mots sont lus, distraitement, histoire de, avant que le livre ne soit soigneusement rangé à sa place attitrée. Cela fait bien longtemps que j'ai appris à ne pas répéter les erreurs du passées.

    Je souris. Et je me demande si tu souriras aussi, lorsque tu me verras enfin.

    J'arpente tes rayons, flânant à une allure touristique. Je ne suis pas pressé. Pas aujourd'hui. Je longe les murs, je parcours d'autres tomes. Le petit Atlas des Grandes Villes. Tout Savoir sur le Chocolat. Le Chinois: Étude Linguistique. La cuisine de maman.

    La flânerie se transforme peu à peu en réticence, une appréhension que je peine à comprendre.

    Gabriel.

    Il est vrai que je pourrais faire plus d'efforts pour maintenir le contact. Quelques messages à travers le mois suffisent à maintenir un semblant de relation, mais cela ne m'empêchera pas d'avoir cette étrange sensation que tout a changé. Depuis quand? Je ne saurais l'identifier.

    À une époque, c'est ici que je me fourrais, presque systématiquement. Entre deux cours, entre deux rendez-vous, entre deux ruptures, entre deux amours. Il y avait une dimension rassurante à ta présence. Sur toi, au moins, je savais que je pourrais toujours compter.

    Puis le temps a fait ses ravages. D'abord, l'hôpital. Ensuite, la la convalescence, puis la rémission. Sans oublier les années obscures ... Puis il y avait eu Silas, et le début d'un nouveau chapitre. La reprise du travail, une nouvelle carrière, un poste à haute responsabilités et aux ressources limitées.

    Les visites hebdomadaires devinrent mensuelles, puis annuelles. Les messages semi-quotidiens devinrent hebdomadaires, puis bi-mensuels. Tu étais toujours . C'est moi qui ne l'était plus.

    Alors, aujourd'hui que je me retrouve dans le coin, je me décide à tenter de renouer, véritablement, ce contact, comme autrefois.

    C'est au guichet que je te retrouve, comme à chaque fois.

    « Excousez moi, monsieur: ja recherche oun ouvrage que ja peine à trouver. Est-ce que vous pensez pouvoir m'aider? »

    Toujours un accueil similaire, toujours cette même plaisanterie. Le jeu du client perdu – et je suppose que sur certains aspects, il est vrai que je me perds. Mais systématiquement, c'est toujours sur toi que je peux compter pour me retrouver.
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    2018

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    Re: It's been 84 years ...

    Jeu 9 Mar 2023 - 21:10
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    Gabriel Hartt
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    Orientation & situation : Veuf, célibataire, père de jumeaux, bisexuel
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    Résidence : Appartement au dessus de sa librairie à Downtown avec Jack et Virginia ses deux jumeaux.
    La clochette retentit. Significative.Un client s'est engouffré dans la librairie. En quête, je l'espère, d'un trésor, caché dans l'amoncellement de livres tapissant les murs de la boutique. Concentré sur de la comptabilité, les yeux cernés par la fatigue, je ne relève pas la tête. Je laisse faire les choses. Je ne veux pas être oppressant. Je laisse chacun se perdre, prendre peur parfois, de la masse d'ouvrages qui s'offrent à eux. J'espère seulement qu'ils osent. Saisir une reliure de cuir. Ouvrir et parcourir les pages. S'évader et se laisser tenter.

    La librairie est une caverne d'Ali Baba. Les derniers best-seller côtoient les grands classiques de la littérature américaines et européenne. Jamais personne ne s'est plaint qu'il ou elle ne trouvait pas son bonheur. Et si la référence recherchée ne se trouve pas dans un humble boutique, je suis toujours de bons conseils pour réorienter un lecteur indécis vers une lecture à laquelle il n'aurait même pas songé.

    Le plancher craque. Des pas se rapprochent. Toujours absorbé par les chiffres. Je reste de marbre. Petit à petit une ombre avance. Elle recouvre, centimètre par centimètre, la marqueterie en acajou du vieux bureau faisant office de caisse. Elle arrête son avancée. Et j'entends une voix d'homme. Je la reconnais immédiatement. Elle n'appartient qu'à une seule personne. Je suis perdu dans mes chiffres. Une farandole d'entre eux parsème mon esprits. Où en étais-je ? Je ne sais plus. Je sais une chose. Un Sicilien à la chevelure corbeau se dresse devant moi. Surpris... mais ravi de le savoir ici, je lève les yeux. Le sourire aux lèvres.

    « J'ai cru que je ne te reverrais plus ! »

    Mes yeux bleus s'attardent sur son visage. Il n'a pas changé. Ses traits ont pris en maturité. Et quelques cheveux blancs se sont glissés dans sa chevelure ébène. C'est toujours le même. Quelques ridules au coin des yeux... Comme je dois en avoir moi aussi. Avec les poches en plus. La faute aux courtes nuits qui s'enchaînent. Depuis plusieurs mois déjà. Avec l'arrivée des jumeaux. Le phénomène s'est accentué depuis son départ. Du jour au lendemain. En me laissant seul avec eux. Ses dettes. Et la boutique à faire tourner.

    Je suis si heureux de voir un visage amical. Je fais un pas de côté. Je me mouve jusqu'à lui pour, sans lui demander son avis, le serrer affectueusement dans mes bras. Comme un vieil ami que je n'avais pas vu depuis des années. Sentant que mon étreinte est peut-être un peu trop excessive, je me retire, toujours souriant.

    « Ça me fait tellement plaisir de te voir ! »

    Je le toise de haut en bas avant de revenir me plonger dans ses yeux.

    « Qu'est-ce que tu deviens ? Je n'ai plus eu de nouvelles depuis des lustres... »

    Nous échangeâmes des messages. Régulièrement. Puis ils se firent de plus en plus rares. Et, happés par nos vies respectives, devinrent inexistants.

    « Toujours avec ton copain ? »

    Demandé-je tandis que sa première question était totalement passée à l'as.

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    Re: It's been 84 years ...

    Sam 11 Mar 2023 - 19:24
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    Oscar Luccheti
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    Talya S. Adams aime ce message

    Paroles innocentes, paroles assassines.
    Une reproche lourde masquée par une plaisanterie étouffante dans sa pesenteur.

    J'ai cru que je ne te reverrais plus !

    Sourire gêné, cheveux grattés. Comment répondre à tel accueil?

    « Ja sais ... Ja été très ouccoupé dernièrement ... Ja souis désolé. »

    Mais je n'ai jamais peur de te regarder dans le blanc des yeux. Non, pas toi. Jamais toi.

    Gabriel.

    L'étreinte, à la fois inattendue et pourtant, tant attendue, se montre encore plus confortante que dans mes souvenirs. J'éternise un peu le contact, je ne veux pas lâcher prise. Comme un radiateur miraculeusement trouvé au milieu de la nuit, en plein hiver... Il y a un certain confort à trouver dans ta compagnie, ça, il serait insensé d'essayer de le nier.

    Le contact s'interrompt, alors, l'impression de perdre quelque chose se faisant plus oppressante que je le voudrais. Je tente de l'ignorer.

    « Tant mieux. Moi aussi. »

    Tu soutiens mon regard. Je suis perplexe. Ce sentiment étrange d'être vu, directement. Sans artifices, sans habillages ... Simplement d'être vu, dans ma nature la plus sincère – ce moi que personne ne voit, et qu'il m'arrive même de perdre parfois, lorsque je ne m'y raccroche pas assez fermement.

    Une question posée, qui va droit au but, désarmante dans sa précision.

    Tant de choses se sont passées. Mais par où commencer?

    L'emploi, qui se passe bien: je m'y plais, au centre LGBT. L'impression d'avoir enfin trouvé mon chemin. Enfin.
    Le retour de @Talya S. Adams, également, la meilleure amie tant manquée, complice, acolyte, qui égaie le quotidien et ravive la joie de vivre dans la cité des anges.
    Ces cauchemars qui continuent de me tenir en haleine, parfois, la nuit, lorsque je me retrouve seul, perdu au fond de ce grand lit.

    Et Silas.

    Bien entendu, Silas. Toujours aimant, toujours absent. Je lui en veux, sans pouvoir me résigner à lui en vouloir.

    « Oh, tou sais ... Pas grand chose, la routine ... Et toi? »

    Un mensonge blanc, si emblématique. Ne rien dire, ne rien révéler ...

    Pourquoi?

    « Et toi, comment ça va? »

    Esquiver les questions fâcheuses, pour mieux pouvoir ne pas y répondre. Un simple « c'est compliqué ... » aurait pu faire l'affaire, c'est vrai ... Mais comme toujours, je ne trouve jamais les bons mots au bon moment.
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    2013

    2018

    2023

    Re: It's been 84 years ...

    Mer 15 Mar 2023 - 7:42
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    Gabriel Hartt
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    Ravi de le voir malgré les mois passés sans nouvelle. Je m'approche de lui et, sans le prévenir, je le serre dans mes bras. Fort. Comme si je voulais m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un hologramme. Il est bien réel. Je le libère de mon étreinte. Je continue à l'observer. Il est devenu séduisant. Quel beau garçon. Je me souviens du premier jour où il a franchi les portes de la librairie. Il était fasciné par l'endroit et cet amoncellement d'ouvrages. Ayant pris son courage à deux mains, il m'avait alors demandé s'il était possible de travailler ici, quelques heures par semaine. Conscient que la librairie ne fonctionnait pas du feu de Dieu, mais désireux d'aider, de tendre la main comme on avait pu le faire pour moi, j'accédais à sa demande. Et notre histoire, notre amitié a commencé ainsi. Faite de hauts et de bas. Mais nous nous sommes toujours retrouver. Comme aujourd'hui. Malgré le temps qui passe. Il est dans la librairie pour que nous le rattrapions.

    Ainsi, je commence notre discussion véritable par une banalité. Le 'Qu'est-ce que tu deviens ?' de rigueur dans ces moments où, le temps, parti au triple galop, j'ai la sensation d'avoir manqué tant de choses. Et sa réponse, sans grande surprise, reste évasive. Comme s'il avait peur de me dire les choses. Peur que je le juge. Je plonge mon regard azur dans le sien. En quête de réponses.

    « Sûr ? »

    Soufflé-je avant de m'adonner au même exercice.

    « Comme tu peux le voir, ma petite librairie de quartier est toujours là. Elle survis au boom d'internet, à Amazon... Je suis toujours vaillant et de bons conseils. C'est peut-être ce qui plaît ! »

    Je n'ai pas trop parlé de moi encore. Je noie le poisson en évitant de vrai sujet de la question. Moi. Avant de me lancer véritablement.

    « Comme tu le sais, je suis devenu père. De jumeaux... »

    Mon regard se détourne quelques instants vers une photographie, juchée sur le comptoir. Je retourne le cadre afin qu'il puisse admirer mes deux trésors.

    « Un garçon et une fille. Jack et Virginia. »

    La prunelle de mes yeux. Mes trésors. Je regarde cette photographie avec amour. Même s'ils ne sont pas loin, à l'étage, ils sont toujours près de moi.

    « Tu veux que je te les présente ? »

    Il n'y a personne dans la librairie, nous pourrions nous éclipser quelques instants en haut pour qu'il puisse les voir.

    « Après tout, tu comptes pour moi ! »

    Et les gens qui comptent pour moi méritent de les voir. J'attends sa réaction. Je ne veux pas l'obliger, s'il n'en a pas envie. Après tout, peut-être qu'il n'aime pas les enfants. Qui sait ? Je tente de me rassurer sur cette question en affichant un léger sourire, faisant apparaître ses ravissantes fossettes. Prêt à dégainer le panonceau « Close » pour aller profiter un instant de mes enfants, les regarder avec amour et déposer sur leur front un délicat baiser.
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    Re: It's been 84 years ...

    Jeu 16 Mar 2023 - 2:21
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    Sapphire

    « Oui, veramente, promis. La prochaine fois qu'il sé passa quelque cosa d'intéressant dans ma vie, tou seras lé premier au courant. »

    Je pourrais pourtant parler de ces nuits de solitude passées à broyer du noir dans cette chambre si opulente qu'elle m'en étouffe. Des appels nocturnes sommaires effectués plus par devoir que par réel désir de connecter. Une relation s'entretient, m'avait dit Silas. Peut être, oui. Mais pas comme ça.

    Ce n'est pas ses absences qui accroît mes affections.
    Plus il s'éloigne, plus je me perds, dans cette relation.

    Parfois, je me demande encore ce que je fais avec lui. D'autres, cette simple pensée m'emplit de culpabilité. Je lui dois tant de choses ...

    Je pourrais te l'admettre, je pourrais t'en parler. Je sais que je pourrais tout te dire. Je n'ose pas.

    Pourquoi?

    La peur de me confronter à ton jugement?
    Que tu me dises que cette relation est terminée?

    Je ne sais pas.
    J'ai toujours ce sentiment étrange lorsqu'on parle de mes aventures. L'atmosphère semble soudainement plus pesante, et lourde à supporter. Et je ne veux pas de ça, avec toi. Pas aujourd'hui, pas demain, ni le jour d'après.

    « Ja crois que tou as la soltanto libreria encora ouverte dé toute la côta ouest. À mon houmble avis, lé libraire doit y être pour quelque cosa ... »

    Un léger sourire, en coin. Je ne crois pas que tu aies conscience de ta propre beauté. C'est justement ce qui ajoute au charme: cette cécité que tu sembles avoir vis-à-vis de tes qualités pourtant objectivement faciles à identifier. Ton sourire charmeur. Ta voix charismatique. Ta poigne ferme et rassurante. Tes regards tendres et attachants. Ta culture impressionnante, tes conseils censés, ta gentillesse sans faille, ta générosité mordue de sincérité.

    Tu parles de la paternité, une remarque qui me heurte comme une évidence. Évidemment que tu as des enfants. C'était écrit sur ton visage, dès le premier jour, que tu étais fait pour être père. Et je suis heureux pour toi, bien entendu. Du moins, dans une certaine mesure: les circonstances de la situation ne t'ont pas été clémentes. Tu méritais mieux que cela.

    Elle, évidemment que je la déteste. Pour ce qu'elle t'a fait. Pour comment elle est partie. Parce qu'elle a pu, parce qu'elle a osé t'abandonner.

    Toi.

    Et pourtant, malgré toutes ces pensées positives, je ne peux m'empêcher de me sentir mélancolique en t'entendant dire ces mots. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais une part de moi souffre de te savoir ainsi indisponible. C'est stupide, je sais. Je ne saurais pas l'expliquer autrement. Comme cette impression que ta vie prend un nouveau tournant, dont je ne fais pas partie. C'est un sentiment désagréable, si je dois tout avouer.

    « Ma foi, ils sont bellissimi! »

    Voir à quel point ces enfants te ressemblent me fait culpabiliser davantage pour les pensées négatives qui me traversent l'esprit. Voir à quel point vous semblez heureux, ensemble, sur cette image, m'attriste davantage.

    Moi aussi, j'aurais aimé avoir une belle famille pour me rendre heureux. Et il faut dire qu'elle est belle, ta famille. Je l'envie un peu.

    Tu veux que je te les présente ?

    La question surprend et désamorce. Comment y répondre?

    « Oh ... Ja ... Euh ... Oui, pourquoi pas ? »

    La vois-tu, ma surprise? J'essaie pourtant de la masquer, mais je n'ai jamais été très doué pour ça. L'invitation est inattendue. J'avoue ne pas savoir comment me comporter. Te voir avec des enfants ... Ça reste étrange pour moi. Mais je veux être encourageant. Je veux te soutenir. Alors oui, présente les moi, tes bambinos ... Je tâcherai de bien me comporter.

    Mon coeur se réchauffe quelque peu à entendre tes prochains mots.

    Tu comptes pour moi !

    Et toi, pour moi. Toujours. Ton opinion m'importe toujours. C'est notamment lorsque j'ai l'impression de te décevoir que je me vexe le plus facilement. J'ai toujours eu du mal à juger tes jugements. Je te tiens en si haute estime, Gabriele, que l'idée que tu puisses parfois être déçu par moi en est d'autant plus douloureuse.

    « Pour moi aussi, tou comptes beaucoup. »

    Je te souris, un de ces fameux sourires chaleureux et insouciants, alors que ma main se pose, instinctivement, au dessus de la tienne. Un instant, nos regards se croisent, un léger frisson me parcourant l'échine alors que j'ai l'impression de voir, au fond de tes regards, la silhouette d'une promesse que je croyais pourtant interdite. L'instant est bref et furtif, ta main se dérobant hâtivement au même rythme que la mienne, que je perds négligemment dans mes boucles brunes. Mais le contact, électrifiant, n'en a pas été moins brûlant pour autant.

    « Je te souis, je finis par affirmer, alors que déjà, voilà que tu montes les escaliers.
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    2013

    2018

    2023

    Re: It's been 84 years ...

    Mar 6 Juin 2023 - 8:00
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    « La seule librairie de la côte ouest ouverte. Je n'espère pas. Ce serait triste ! »

    Mauvais signe pour le monde du livre et de la culture si j'étais le seul survivant du monde du livre.

    « Je suis ravi d'entendre ça. Je fais tout pour que le client se sente bien dans ma librairie, qu'il trouve ce qu'il cherche et, si ce n'est pas le cas, je me démène pour qu'il trouve son bonheur, quitte à commander l’œuvre demandée. J'aime ce contact humain ! »

    Il faut qu'un client entrant dans ma librairie se sente comme chez lui. C'est pour cela que la décoration est assez cocooning, avec un coin lecture, de la musique apaisante. Pour que chacun soit dans de bonnes dispositions pour chercher, et trouver, la perle le rare, le livre qui les feras s'évader, découvrir de nouveaux horizons.

    Finalement, j'en viens à parler de moi. De ce qu'est ma vie aujourd'hui. De mon rôle de père avec les deux joyaux venus sublimer mes journées. Et occupés souvent mes nuits. Fier de ma progéniture, je jette un coup d’œil sur la photographie qui trône près de moi. Et je n'hésite pas à les montrer à mon ami. Et faire les présentations. Jack et Virginia. Un garçon, une fille. Que demander de plus ? Je suis si heureux de parler d'eux à Oscar, que j'ose lui proposer de lui présenter. En vrai. Peut-être aussi parce que j'ai envie de les voir. De les serrer dans mes bras. Et la librairie est calme, autant en profiter et monter quelques minutes à l'étage où les deux bambins dorment.

    Tandis que je lui propose, je sens un léger malaise. Il est étonné par l'idée. Mais acquiesce. J'affiche un grand sourire tandis qu'à son tour, il m'avoue que je compte pour lui. Je suis touché. J'ai envie de le serrer dans mes bras. Par affection. Mais je me retiens. Je l'abandonne un instant afin de fermer la porte de la librairie et retourner le panneau. En un instant le panneau 'Open' se transforme en 'Close'. Nous avons quelques minutes à nous désormais.

    Je retourne auprès de l'Italien, et l'invite à me suivre. Je pousse une porte. Elle dévoile un escalier. Que nous grimpons marche par marche. Et je le fais pénétrer dans mon antre. À pas feutrés, je l'invite jusqu'à la chambre de mes enfants. Doucement, je pousse la porte de leur chambre. Un grand lit à barreau se trouve face à nous. Et dans celui-ci, deux bambins sont confortablement installés. Je m'approche, les yeux émerveillés par mes deux trésors. Ils dorment tendrement. Accoudé aux barreaux, je touche du doigt le front de l'un, puis de l'autre. Et d'une voix douce, je fais les présentation à Oscar.

    « Alors là, tu as Virginia ! Et là, c'est le petit Jack ! ».

    Ils dorment profondément. Je regarde le cadran de ma montre. L'heure de donner le biberon approche. Peut-être arriverais-je à tirer profit de la présence d'Oscar pour nourrir les bébés.

    « N'est pas peur de t'approcher... Ils ne te mangeront pas. Il préfère le lait ! »

    Dis-je en l'encourageant et le gratifiant d'un sourire tandis qu'un petit bruit émane du lit. Il y a du mouvement. Je jette un coup d’œil. Virginia bouge un peu. Elle vient de perdre sa tétine. Sans attendre, je la récupère et je la remets en position. Pour ne pas qu'elle se réveille, et qu'elle réveille par la même occasion son frère.

    « Est-ce que je peux te les confier un instant ? Je vais préparer les biberons. Je pense que l'heure fatidique approche ! »

    Je lui tapote l'épaule, je suis certain que tout va bien se passer. J'espère simplement qu'il ne pense pas que je l'entraîne dans un traquenard. Et je m'éclipse jusqu'à la cuisine afin de tout préparer, en gardant une oreille attentive en direction de la chambre où, je suis prêt à revenir, en cas de besoin.
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    Re: It's been 84 years ...

    Mar 13 Juin 2023 - 4:12
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    Orientation & situation : homosexuel, en relation sérieuse avec Silas Caldwell, hésitant à rompre pour se mettre avec Gabriel Hartt
    Métier/occupation : Conseiller légal au centre LGBT de Los Angeles
    Études & fraternité/sororité : Doctorat partiel en exercice du droit. ("juris doctor" ; 7ème et dernière année jamais achevée suite à son agression)
    Résidence : Actuellement: Downtown, dans l'appartement luxueux de Silas. Anciennement: Eastside, avec son grand frère, Fabio
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    Talya S. Adams aime ce message

    Je souris timidement.

    « Bene ... Peut être pas la soltanta ... Ma ça que ja voulais diré, ça que ja trouve que tou fais uno souperbe travail. » Mon sourire s'élargit. Le parfum des pages neuves et usagées créé un environnement particulièrement apaisant. Mes doigts se perdent sur l'un des ouvrages posés sur le comptoir. Une énième auto-biographie de célébrité ... Je repose instantanément l'ouvrage.

    « Ja capire totalmente. Tou me connais: ja n'aime pas trop toutes ces tecnologia ... » Certes, les ordinateurs sont bien pratiques pour travailler ... Et je suis bien heureux de pouvoir toujours contacter Talyus (@Talya S. Adams), quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, ou nos localisations respectives sur le globe. Mais cela ne change rien au fait que je ne suis pas particulièrement friand de cette vie ultra-connectée à laquelle la société moderne nous a habitués. Ce n'est pas comme ça que j'ai été élevé.

    Mûres violettes.
    Zestes de citron vert.
    Huile d'olive jaune.
    Jus de figue rouge.
    Langoustines roses.
    Café brun.

    C'est les parfums de ma patrie, les goûts de mon enfance, les couleurs de mes souvenirs.

    Je me souviens des promenades le long des vignes avec nonno pour cueillir les mûres.
    De l'odeur électrifiante du limoncello de lime de nonna, auquel Fabio et moi désirions plus que tout pouvoir goûter un jour, avant de grimacer en en découvrant l'acidité alcoolisée sous les yeux amusés de notre famiglia.
    Du délicieux filet d'huile d'olive que mamma versait systématiquement sur nos assiettes au début de chaque repas, quels qu'en soient les contenus, avec toute la générosité et l'affection qui lui sont reconnus.
    Le jus de figues fraichement pressées, servi avant chaque goûter.
    Les langoustines délectablement salées, tendrement grillées en début d'été, face à la mer et à ses innombrables promesses.
    L'odeur corsée du café de papà, tous les matins au réveil.

    Il n'y avait pas tous ces gadgets, à l'époque. Pas de Macbooks, pas de smartphones ... La vie était simple. La vie était belle. Le temps passait plus lentement, également.

    Oui. Le contact humain. C'est important.

    Mais en croisant ton regard, je me surprends à penser à un tout autre contact humain. Et ça me perplexe énormément.

    J'imagine tes mains se perdre dans le creux de mon dos. Tes regards me déshabiller au même rythme que tes doigts. Je sens tes lèvres parcourir mes clavicules d'une tendresse timide. Et mon coeur tressaillir sous les ordres des frissons de la passion.

    Ma gorge se dé-sèche. Mon coeur se soulève. Embarrassé, je détourne mon regard. Je ne comprends pas pourquoi ces images se sont subitement dessinées dans mes pensées, sans la moindre invitation. Mon embarras est aussi palpable que ton corps le semblait quelques instants plus tôt.

    Heureusement, tu me rappelles à l'ordre. Comme souvent. Non ... Comme à chaque fois.

    Une photographie, deux visages. De quoi réchauffer un coeur et glacer les ardeurs. Tout se remet en place. Il n'y a pas de doute à avoir: tu n'as aucune raison de t'intéresser à moi. Nous avons beau n'avoir que trois années d'écart, elles suffisent pour me donner l'impression de vivre à des années lumière de toi. Je serais toujours ce gamin idéaliste et rêveur, à tes yeux. Celui que tu as dépanné avec un job à temps-partiel lorsque je cherchais à arrondir mes fins de mois. Celui que tu as passé des heures à écouter, avec patience et tendresse, à chaque fois qu'il se plaignait d'une nouvelle déception amoureuse sans jamais prendre le temps de se remettre en question ni d'assimiler les motifs derrière ce dernier échec. Tu me regardais souvent avec ce fameux regard que je ne supporte toujours pas – celui qui semble vouloir affirmer qu'il y avait encore tant de choses que je n'avais pas découvertes, mais que je ne tarderais pas à apprendre. Silencieusement, je te maudissais pour ces regards.

    Pourtant, tu ne disais jamais un mot de travers. Maintenant que j'y repense, tu ne disais pas grand chose, d'ailleurs. Tu te contentais de m'écouter geindre, avec une patience que je ne comprendrai jamais: moi-même, j'aurais été incapable de la trouver. Si je m'entendais aujourd'hui, je me giflerais très certainement. Comment as-tu pu me supporter pendant tant d'années?

    Je sais déjà que tu es un excellent père, car tu as exhibé tes innombrables qualités humaines à travers notre longue et sinueuse amitié.

    Ta patience infaillible. Je viens de la détailler.
    Ta compassion compréhensive, également.
    Ta capacité à pardonner.
    Tes conseils censés, que je n'ai probablement jamais appliqués et que j'ai toujours fini par regretter d'ignorer.
    Ta générosité.
    Et surtout ... Surtout ...
    Ta disponibilité.

    Ce sont ces qualités que je recherchais inconsciemment chez ces innombrables échecs, sans réaliser que tu les avais toujours détenues. Ce sont également ces qualités là que j'aurais aimé pouvoir reconnaître chez mon père. Bien entendu, ce sont des qualités que je rêverais pouvoir retrouver chez le père de mes enfants.

    Alors oui. Je sais déjà que tu es un excellent père, Gabriele. Et tu auras tout mon soutien. Je te le promets.

    Je te suis doucement vers cet énigmatique premier étage auquel je ne me suis jamais rendu par le passé. Un silence malaisant s'installe entre nous. Pendant des années, je n'avais jamais pris la peine de t'imaginer ailleurs que dans ta librairie. À mes yeux, tu dormais entre tes étagères, avec pour simple couverture un amas de livres. Je reconnais que je n'ai jamais été très doué pour me projeter dans la vie des autres. Les gens existent quand ils sont là. Et quand ils ne le sont plus?

    Mes pensées papillonnent.

    Je pense à la plage, et au bronzage que je désire obtenir cet été.
    Je pense au prochain film que j'aimerais voir, et au diner que je désire manger le soir.
    Je pense aux vacances. Où est-ce que j'aimerais aller cette fois-ci?
    De fil en fil, d'idée en idée, je m'emmêle dans ces pensées qui s'empilent et j'en oublie la réalité.
    Et les gens.

    J'en oublie les gens.

    Alors oui. Je te vois. Et tu es là. Parmi tes livres.
    Et quand je ne te vois plus, c'est comme si tu cessais d'exister. Gabriele le libraire. Et le libraire uniquement.

    Je réalise désormais mon erreur en découvrant Gabriele le père. En quelques secondes, des années d'interrogations se soulèvent en moi. Comment vis-tu? À quoi ressemble ta demeure? Quel est ton style décoratif préféré? Je suis tellement plongé dans mon imagination sur ton domaine que j'en rate toutes les vues. Le temps que je revienne à moi, je suis déjà face à un berceau.

    Deux anges dorment paisiblement, à poings fermés. Mon coeur se pince. Je ne sais pas qui je jalouse davantage: Gabriele, leur mère, ou les bambini?

    Il me suffit de te voir avec eux pour trouver réponse à ma question: c'est eux que je jalouse, incontestablement. Il n'y a même pas compétition. C'est simplement eux.

    Ils disposent de ton amour et de ton affection, en permanence. Et moi? Moi, je ne pourrai jamais y prétendre désormais. Et en un claquement de doigts, la possibilité d'un nous disparait entièrement. Ta vie est consumée à présent: tu as une raison d'être, une raison d'exister. Tu n'as pas de place pour ce gamin immature et égoïste rendu homme immature et égoïste que je suis. Tu n'as pas assez de temps pour le partager entre eux et moi. Et je n'ai pas assez de maturité pour pouvoir accepter de te partager avec qui que ce soit.

    C'est étrangement douloureux. Mais surtout étrange. Je dois avouer que ça me perplexe particulièrement: jusqu'aujourd'hui, je n'avais jamais envisagé la possibilité que cette porte puisse s'ouvrir. C'est uniquement en comprenant qu'elle est définitivement fermée que je ressens le terrible poids de son absence.

    « Ils sont adorabili ... »

    Ma voix s'efface, la salle tourne. Mon coeur tambourine, l'angoisse se manifeste. J'inspire profondément.

    « Ja ... Ja ne veux pas les réveiller ... »

    Un doux mensonge pour cacher la sombre vérité. C'est trop douloureux de me confronter à cett réalité. Oscar Hartt. Ça aurait pu être moi. Ça aurait pu être nous.

    Mais non.

    C'est elle.

    Une garce que je n'ai jamais connue, dont tu n'as jamais même daigné me parler lorsqu'elle était encore dans les parages.

    Prise de couardise, elle a pris ses jambes à son cou au premier signe d'adversité, mais pas avant de t'accabler d'un poids qui pèsera toujours sur ta vie et la possibilité d'un « nous » désormais inexistante.

    Je la hais.

    Je la hais, car je connais la terrible vérité:
    Je la hais car elle me ressemble.

    J'ai beau vouloir me convaincre du contraire ... Je sais pertinemment que moi aussi, à sa place, j'aurais fui.
    Moi aussi, à sa place, je t'aurais abandonné avec les fruits de notre union, sans demander mon reste. Incapable de me sentir à la hauteur, incapable de me mesurer face à ta superbe. Lâchement, j'aurais disparu. Comme elle. Comme la garce.

    C'est si égoïste de lui en vouloir d'avoir ruiné mes chances d'avoir une relation que j'aurais très certainement saboté.

    C'est également si lâche d'en vouloir à ces enfants innocents qui, pourtant, n'ont rien fait, si ce n'est commettre le crime d'exister.

    « Ti assomigliano tanto ... »

    Je ne remarque même pas que tu es parti tant me voilà perdu dans mes songes. Vois-tu donc, maintenant, à quel point je ne pourrais jamais être à ta hauteur?

    Bien évidemment que non.
    Aveugle, tu ne vois jamais rien.

    Tu ne vois pas ces regards hésitants que je t'envoie.
    Ni la laideur qui gangrène mon âme et empourpre mes pensées.

    Tu ne vois jamais le mal. Les défauts toxiques chez les autres.

    Tu ne vois que la possibilité, la potentialité. Des pousses, des germes, des pétales colorées. Tu ne vois pas les ronces et les mauvaises herbes qui menacent de tout détruire. Tu en es incapable.

    Moi, je ne vois que ça.

    Je m'écorche les mains sur mes propres ronces. J'en invente là où il n'y en a pas. Je me noie dans un dé à coudre déjà noyé dans un verre d'eau. Je me rends malade à ne pas savoir être heureux. Il faut toujours qu'il y ait une raison. Une nouvelle raison pour être misérable. Je ne tolère pas le bonheur. Elle est là, la vérité.

    Tes enfants sont-ils médiums? Voilà que l'un se met à pleurer. Ont-ils senti les tourments de mon âme, les angoisses dans mes pensées?

    « Sssh, sssh, ssshh ... Va tutto bene, va tutto bene ... »

    Plus j'essaie de l'apaiser, plus ses cris s'amplifient.
    Bien évidemment, voilà que la deuxième (ou le deuxième? Laquelle est lequel?) se met également à brailler et je ...

    « Sssh, sssh, ssshh ... Va tutto bene, va tutto bene ... »

    Au secours.

    Qu'est-ce que je fous ici?
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