(LeaKi) Trustfall

TRUSTFALL
feat. LIBRE 

Aujourd'hui, il fait du tourisme. Ce matin, il s'est entraîné, comme tous les samedis matins à vrai dire. Comme tous les matins de la semaine en fait, sauf le dimanche. Il s'entraîne jusqu'à 13h avant d'aller manger et ensuite, il doit aller en cours. C'est ça, la vie d'athlète et parfois, il ne met pas les pieds dans l'amphithéâtre de la semaine, voire pire. C'est toujours comme ça quand des compétitions arrivent, mais il se sent vraiment à la ramasse à vrai dire, avec le temps qui passe et il a du mal à réussir à créer des liens avec les gens à cause de ça.

Il emprunte des rues qu'il ne connaît absolument pas. La joie ici, c'est de pouvoir se perdre, puis de sortir son GPS pour pouvoir retrouver son chemin. Enfin, il ne faut pas croire hein, Nik est débrouillard, et vraiment pas si trouillard que ça. Il attrape des mygales à mains nues, il en faut beaucoup pour l'effrayer, mais par contre, il a du mal à savoir dans quel sens marcher pour bien suivre son GPS hein. On va quand même... dire les choses honnêtement. Il va chercher pendant deux minutes pour être sûr d'aller dans le bon sens. Mais c'est aussi ce qui fait son charme à cette grande asperge d'1m87.

Son regard se pose sur un salon de thé, et il se met à saliver en entendant son ventre gronder d'envie. Ah oui, un truc à savoir, c'est qu'il est végétarien. On suit une discipline très précise à la maison et un corps sain ne peut se nourrir de cadavres d'autres créatures. Même s'il ne vit plus à la maison, il continue de suivre cette règle et il passe souvent pour un illuminé à vrai dire. Mais ça, il y est habitué. Déjà, il est bridé et blond. Par teinture, certes, mais c'est pas si commun ici et quand il s'est lancé, il en a eu pleins dans les dents, donc bon.

Assis sagement, il attend qu'un serveur vienne prendre sa commande de petit ogre qui semble être encore en pleine croissance et par chance, il est à la limité pour commander le brunch végé ! Parfait. Il sourit, s'installe, attrape le vase de fleurs pour les sentir en souriant avant de les prendre en photo et de manquer de tout renverser. « Shooot... » il soupire et ne touche plus à rien avant de voir une femme, assise sur la même banquette* que lui, se tourner et lui sourire, avant de se rapprocher. « Vous êtes très beau vous savez ? Vous êtes majeur ? » ça commence bizarrement non ? Il papillonne des yeux et la regarde sans savoir quoi dire. « Vous connaissez chez Margaux ? Vous feriez fureur là-bas, à condition d'être majeur, bien-sûr ! » Déglutissant un peu, il observe les alentours à la recherche de quelqu'un pour le sauver, avant de se tourner vers elle. « 私は英語を話せません... » (Je ne parle pas anglais) qu'il balance dans son plus bel accent japonais. « すみません. » (Pardonnez-moi.)

Elle se met à rire. « A d'autre le coup de la langue étrangère, vous avez discuté dans un bel anglais avec le serveur en arrivant, je vous ai observé ! » Nikki l'observe avant de couiner un peu. « Je... » « Vraiment, essayez d'y penser, vous gagnerez beaucoup et ce n'est pas si désagréable. » Elle lui tend une carte qu'il fixe sans savoir quoi faire, pris entre l'idée d'être poli et de lui dire clairement qu'il n'est pas un gigolo ou qui que ce soit d'autre... Personne pour l'aider ?


*Salon de thé avec un mur comportant une très grande banquette et plusieurs tables pour 2 à 4 personnes, ils sont proches, mais pas ensemble à la même table, juste ensemble sur cette grande banquette murale.

Pause. Elle avait besoin d’une pause, d’un moment de calme. Elle avait tant passée sa matinée à courir qu’elle avait la sensation d’avoir toute une journée dans les pattes. Entre sa chronique à écrire, les enfants, les imprévus et les retards, son horloge journalière avait été déréglée et elle s’était retrouvée débordée. Exceptionnellement, son plus grand garçon (bien qu’âgé de presque six ans seulement, ce qui rendait le « grand » très relatif) était resté à la cantine de l’école avant de se retrouver coincé en périscolaire, le temps que sa mère ne vienne le chercher. Heureusement pour elle, la maman des Campbell était une grand-mère extrêmement gaga de ses petits-enfants, toujours ravie de les accueillir chez elle. C’était donc sans surprise que Leaven avait pu reprendre sa journée en main en laissant les jumeaux et la petite dernière à sa mère pendant qu’elle allait chercher Liam. Ça faisait bien longtemps que Leaven ne se voilait plus la face : elle allait bien plus vite à se déplacer quand elle était seule qu’avec sa petite tribu, son handicap visuel l’obligeant à être sur le qui-vive tout le temps était particulièrement épuisant dès lors qu’elle était accompagnée de ses enfants. Seule, elle ne se souciait que de sa chienne et d’elle-même.

« Mamaaaaaaaan ! » A peine avait-il exprimé sa joie de retrouver sa mère qu’elle pouvait le sentir enlacer ses jambes, la main libre de Leaven se posant immédiatement dans ses cheveux pour les caresser. « Je suis contente de te voir aussi mon coeur. » Elle se penchait un peu, déposant un baiser dans ses cheveux avant de s’accroupir pour le dévorer de baisers, jamais lassée de ces instants de tendresse. « Est-ce que tu veux venir avec maman boire un jus de fruits ou un chocolat ? » « Oui. » disait-elle de façon distraite, déjà trop occupé à caresser Lady Sif, la Golden Retriever, sagement assise en attendant les ordres de sa maîtresse. « Aller viens, on y va. » Un dernier bisou et elle lui tentait la main donc il s’emparait immédiatement. La chienne laissait alors son rôle d’animal de compagnie pour reprendre sa casquette de guide.

Un guide qui les menait à leur salon de thé préféré et pour cause, ils avaient des options vegan non négligeables en plus d’accepter les animaux (ce que certains établissements ne faisaient pas en dépit de la loi). Une fois installés, le serveur prenait le temps de lui énumérer les nouveautés, Leaven étant une cliente régulière, l’équipe était au courant de son handicap et des besoins qu’elle avait dès lors qu’elle était seule. « Je prendrais un cappuccino au lait de noix de cajou, merci. Et toi Liam, tu veux quoi ? » Un Liam qui ne répondait pas, Leaven en concluait qu’il n’avait pas encore choisi. « Je vous appellerai quand il aura fait son choix, merci. »

Assis proche de sa mère, Liam était en réalité plus attentif à la conversation d’à côté qu’à ce qu’elle lui disait. Le handicap de sa mère l’avait habitué à être attentif à son environnement et probablement aussi à écouter ses ressentis. Il n’était pas compliqué de sentir le malaise qui émanait des voisins de banquette. Le froncement de sourcils qu’il abordait laissait comprendre qu’il n’était pas spécialement ravi de voir ce qu’il se passait. « Tu arrêtes hein ! » s’adressait-il à la personne qui semblait importuner le client d’à côté après avoir pris son courage à deux mains pour intervenir. « Qu’est-ce qu’il se passe, chéri ? » « La dame, elle embête le monsieur. » disait-il, se collant d’autant plus à sa mère qui passait un bras protecteur autour de lui. Surprise d’être ainsi réprimandée par un enfant si jeune, la dame en question prenait un coup dans l’ego. Silencieuse dans un premier temps, elle s’offusquait rapidement. « Apprenez à votre enfant à se mêler de ce qui le regarde et ne pas se fourrer dans la conversation des adultes. » « Mon enfant se mêle de ce qu’il veut quand il estime que c’est nécessaire et j’ai aucun mal à croire que ça l’est. » La mère qu’elle était avait bien senti la crainte dans la voix dans son fils. Assez courageux pour crier à l’injustice mais encore trop petit pour savoir se défendre sans peur face à un adulte. Malheureusement trop prise dans la conversation avec le serveur, Leaven n’avait pas entendu de quoi retournait la conversation qu’ils avaient eu mais « se faire embêter » par quelqu’un se résumait assez vite. « Ce n’est pas parce que vous êtes une femme que ce que vous faites n’est pas qualifié d’harcèlement. Il est préférable que vous vous en alliez avant que ça aille plus loin. » Notamment en mêlant le staff de l’établissement à la situation qui, sans aucun doute, fera appel à la police si nécessaire.

@Nikki Nakamoto J'espère que ça te dérange pas que ce soit moi qui ait répondu   Pardon aussi pour la longueur du rp, tu peux faire plus court évidemment

La femme se rapproche, pour le coup, elle s'est carrément invitée à sa table, tuant ainsi l'espace qui les séparait. Il déglutit un peu. Pour le coup, il aurait adoré que le serveur intervienne, mais c'est tellement rare de voir du harcèlement dans ce sens, il imagine bien qu'on ne doit pas voir les choses ainsi d'un point de vue extérieur. Alors, il se contente d'envoyer des petits regards désespérés, en espérant que quelqu'un les remarquera mais ce n'est pas gagné. Il s'en rend bien compte. Dans un petit soupir de découragement, le voilà qui se mord la lèvre et attrape son téléphone pour envoyer un sms à Sooho. Peut-être qu'il sera réveillé et qu'il pourra l'appeler, faire comme s'il avait besoin de lui et fuir, fuir sans se retourner. Mais au moment où il veut écrire, elle pose sa main sur la sienne, pour l'en empêcher. « Allons ! Regarde-moi. Tu es majeure n'est-ce pas ? Parce qu'avec vous, les asiatiques, on ne sait jamais. Tu ressembles à un bébé avec ta peau douce, mais tu peux avoir 16 ou 30 ans, vu votre génétique. » Elle rit, il fronce les sourcils, en plus, elle est raciste ? Il doit lui dire qu'il est ceinture noire de karaté ? C'était obligatoire d'apprendre cela avec son père au dojo en plus du maniement du sabre et de l'arc. Il pourrait facilement l'envoyer valser à travers la pièce, mais il sait pertinemment qu'il n'osera jamais, encore moins sur une femme, aussi vicieuse soit-elle. « J'aimerai juste manger, je suis pas in... » Il se recule un peu lorsqu'elle se met à trop le coller et son malaise devient visible.

« Tu arrêtes hein ! » Il tourne sa tête vers le petit garçon et sa maman qui se sont posés à côté d'eux pendant qu'il essayait de gérer la situation. « Qu’est-ce qu’il se passe, chéri ? » « La dame, elle embête le monsieur. » Un sourire plein d'espoir apparaît sur la face du jeune homme. Il bénit le ciel de lui avoir envoyé un petit gars aussi courageux ! « Apprenez à votre enfant à se mêler de ce qui le regarde et ne pas se fourrer dans la conversation des adultes. » « Mon enfant se mêle de ce qu’il veut quand il estime que c’est nécessaire et j’ai aucun mal à croire que ça l’est. » Nik hoche sa tête pour les encourager. « Ce n’est pas parce que vous êtes une femme que ce que vous faites n’est pas qualifié d’harcèlement. Il est préférable que vous vous en alliez avant que ça aille plus loin. » Il se mord la lèvre et le serveur arrive au même moment. « Il y a un problème ? » Pris d'un élan de courage, grâce à ces deux gentilles personnes, Nik se décolle encore comme il peut de la femme, se rapprochant un peu du petit garçon, sans le toucher pour autant. « Elle... est gênante... » qu'il ose dire en fixant le serveur, vraiiiiiiiiiiment mal à l'aise.

« C'est bon, je m'en vais ! » Elle les regarde tous, ce n'est pas le moment d'attirer trop l'attention sur elle. Mais elle prend soin de toucher les cheveux bleus de Nikki au passage et de laisser sa carte sur la table. Il dégage sa tête un peu trop vivement quand elle le touche et se cogne contre le mur en gémissant avant de se masser l'arrière du crane dans un grognement. « ça va aller ? » Il observe le serveur, encore un peu secoué, et hoche sa tête avant de retourner à sa place, encore halluciné par ce qu'il vient de se passer. Il déchire la carte et la met dans sa serviette comme pour effacer tout ça avant de se tourner vers ses sauveurs. « Merci... » Vraiment. « Je.. Je peux vous offrir votre commande ? Ça me ferait vraiment plaisir... » Il regarde le petit, puis sa maman avec un joli sourire sur sa face, malgré son regard qui reste encore paniqué. Son repas arrive et il remercie le serveur avant de se masser doucement le torse.