Je faisais nerveusement tourner les clés de ma voiture autour de mon index. Est-ce que je devais vraiment sortir de la voiture ? Est-ce que tout ça c’était une bonne idée où est-ce que c’était une grosse bêtise? J’essayais de deviner dans quel état d’esprit était Gia en ce moment, même derrière les murs de sa villa à Santa Monica.
Comment allait-elle prendre mon retour? Était-elle passée à autre chose ? Peut-être même qu’elle voyait quelqu’un. Peut-être qu’elle allait me gifler de ne pas lui avoir parlé pendant tout ce temps, mais quand on y pense bien elle ne m’avait pas vraiment parlé non plus. Il faut dire qu’en Haïti, et surtout après le séisme, les lignes téléphoniques étaient pour la plupart coupées et lorsqu’elles furent rétablies, je crois que j’ai manqué de courage. Notre rupture m’avait blessée. Même si nous n’avions pas dit un mot plus haut que l’autre, même si personne ne s’était jeté de l’eau au visage, même si personne n’avait fracturée d’assiette. Était-ce mon égo, mon amour propre? Ou est-ce qu’au fond de moi j’avais toujours des sentiments pour elle? Je n’en avais pas vraiment le cœur net. Voilà pourquoi j’étais là. Enfin pas là assise dans la voiture en cherchant un peu de courage. Là devant chez Gia.
toc toc
Après avoir senti mon cœur faire un looping, je reprenais mes esprits. Un homme se tenait de l’autre côté de la fenêtre et semblait vouloir m’adresser la parole. Mon palpitant cessa de battre la chamade quand je le reconnus et je descendis ma fenêtre. « Oh!Bonjour Giovanni. » l’homme m’adressa un mince sourire. « bonjour Madame Adams. J’allais vous demander de partir mais comme c’est vous… j’imagine que si vous êtes là c’est pour voir madame Leonetti? » . J’oubliais parfois qu’ici une voiture inconnue qui s’aventure trop longtemps éveillait les soupçons de son service de sécurité. Après tout Gia était une femme d’affaire fortunée et cela pouvait attirer les convoitises … j’ai hoché la tête en silence. « je vais la prévenir, je crois qu’elle n’est pas en rendez-vous actuellement. Pouvez-vous attendre devant la porte d’entrée? » . Encore une fois j’ai secoué la tête de haut en bas.
Alors qu’il disparut derrière le portail de la villa, je prenais sa suite en verrouillant ma voiture. Je me préparais mentalement à ce que j’allais lui dire. À comment j’allais justifier ma venue. Je ne voulais pas être trop directe. Pas trop incisive.
Pas trop pathétique. « Gia… » oups. L’italienne apparut dans l’encadrement de la porte. Et je perdis absolument toute contenance. « euh… j’ai… je crois que mon pull en cachemire gris préféré est resté ici » oui bon … ok il n’y avait pas vraiment d’urgence à venir chercher un pull, d’abord aujourd’hui il ne faisait même pas froid…. Mais bon… c’était mieux que de dire: hey j’avais envie de te voir après qu’on a tout stoppé net il y a deux ans? Non?
@Gia Leonetti
Comment allait-elle prendre mon retour? Était-elle passée à autre chose ? Peut-être même qu’elle voyait quelqu’un. Peut-être qu’elle allait me gifler de ne pas lui avoir parlé pendant tout ce temps, mais quand on y pense bien elle ne m’avait pas vraiment parlé non plus. Il faut dire qu’en Haïti, et surtout après le séisme, les lignes téléphoniques étaient pour la plupart coupées et lorsqu’elles furent rétablies, je crois que j’ai manqué de courage. Notre rupture m’avait blessée. Même si nous n’avions pas dit un mot plus haut que l’autre, même si personne ne s’était jeté de l’eau au visage, même si personne n’avait fracturée d’assiette. Était-ce mon égo, mon amour propre? Ou est-ce qu’au fond de moi j’avais toujours des sentiments pour elle? Je n’en avais pas vraiment le cœur net. Voilà pourquoi j’étais là. Enfin pas là assise dans la voiture en cherchant un peu de courage. Là devant chez Gia.
toc toc
Après avoir senti mon cœur faire un looping, je reprenais mes esprits. Un homme se tenait de l’autre côté de la fenêtre et semblait vouloir m’adresser la parole. Mon palpitant cessa de battre la chamade quand je le reconnus et je descendis ma fenêtre. « Oh!Bonjour Giovanni. » l’homme m’adressa un mince sourire. « bonjour Madame Adams. J’allais vous demander de partir mais comme c’est vous… j’imagine que si vous êtes là c’est pour voir madame Leonetti? » . J’oubliais parfois qu’ici une voiture inconnue qui s’aventure trop longtemps éveillait les soupçons de son service de sécurité. Après tout Gia était une femme d’affaire fortunée et cela pouvait attirer les convoitises … j’ai hoché la tête en silence. « je vais la prévenir, je crois qu’elle n’est pas en rendez-vous actuellement. Pouvez-vous attendre devant la porte d’entrée? » . Encore une fois j’ai secoué la tête de haut en bas.
Alors qu’il disparut derrière le portail de la villa, je prenais sa suite en verrouillant ma voiture. Je me préparais mentalement à ce que j’allais lui dire. À comment j’allais justifier ma venue. Je ne voulais pas être trop directe. Pas trop incisive.
Pas trop pathétique. « Gia… » oups. L’italienne apparut dans l’encadrement de la porte. Et je perdis absolument toute contenance. « euh… j’ai… je crois que mon pull en cachemire gris préféré est resté ici » oui bon … ok il n’y avait pas vraiment d’urgence à venir chercher un pull, d’abord aujourd’hui il ne faisait même pas froid…. Mais bon… c’était mieux que de dire: hey j’avais envie de te voir après qu’on a tout stoppé net il y a deux ans? Non?
@Gia Leonetti
I’VE LOVED AND I’VE LOST