(MeriKi) Speed Failling

Journée de bénévolat pour le jeune archer. Ça fait bien sur les CV, c'est bon pour la fac, pour son équipe, pour son papa toujours un peu plus exigeant ! Alors, ce matin, il a passé du temps à distribuer de la nourriture et des produits de premières nécessités à des personnes sans domicile fixe. A faire en sorte d'égayer un peu leur journée, bien qu'il fut maladroit au possible, comme toujours, à demander des trucs bateaux comme : il fait un peu frais la nuit non ? Ben oui idiot, ils dorment dehors... Ah, il s'est senti mal parfois et il aurait aimé faire autrement, donner plus, mais ce n'était pas possible. Enfin si, avec son argent de poche, il est allé acheter des desserts pour l'équipe et les gens présents avant de se faire un peu gronder quand son père a vu le mouvement sur le compte, parce qu'il surveille tout. Oh, il ne faut pas croire que c'est un mauvais père, au contraire. Il est incroyablement aimant et protecteur, mais il ne le montre pas de la bonne façon. Nik lui a expliqué rapidement, et il s'est senti fière, deux heures après, la somme était de retour sur son compte avec un bonus.

Alors, après tout ça et une bonne douche et sans avoir pu mettre la main sur Sooho, il est reparti se promener un peu dans la ville, avant de sentir son ventre gronder assez sauvagement. C'est qu'en vrai, il n'a rien avalé depuis le matin, bien trop occupé à faire ce qu'il avait à faire. Alors, il flâne et observe les différentes vitrines en se demandant où aller. Une façade attire son attention cependant, avec une petite queue à l'extérieur. Chouette, c'est que ça doit être bon, non ? Il se place dans la file et attend sagement en jouant avec son téléphone, il suit les gens sans réfléchir, jusqu'à l'entrée où il se retrouve face à un questionnaire. « Speed... quoi ? » dating ? Et là, il remarque enfin l'affiche avant de grimacer un peu. « Shoot... » Comment il fait maintenant ? L'andouille. Un soupir lui échappe et il s'inscrit parce qu'il se dit qu'il n'a pas le choix et le voilà avec un numéro collé sur le torse et une place dans la salle. Les hommes ne bougent pas, mais les femmes oui... Elles retiennent le numéro qui les intéressent après avoir discuté avec une dizaine de gars et ensuite, ils peuvent dîner ensemble...

Nik se sent couillon, vraiment, et il fait aussi vite que possible de sms à Sooho qui doit bosser au restaurant. Le temps passe encore et encore, il passe et les filles ou femmes qui se trouvent devant lui, passent aussi, sans vraiment l'intéresser. De toute façon, depuis quelques jours, il n'a que cette médecin en tête, mais si au moins, il pouvait se faire une amie ! La dernière arrive et il la regarde avant d'avoir un sourire de chat. « Bonsoir... » qu'il lance, les joues rouges. « Honnêtement, je suis là par erreur et pas vraiment pour avoir une relation, mais c'est bien de se faire des amis... » autant être sincère. Non ?

C’est une idée des plus stupides : Meri en a conscience. Seulement, à l’aide juridique, ils la tannent, ne la lâche pas, attendant qu’elle cède. À quoi propos ? Une soirée qui consiste à rencontrer des hommes. Un speed dating en somme. Est-ce que cela l’intéresse ? Non. L’avocate préférait travailler sur sa pile de dossiers plutôt que de s’ennuyer dans ce genre d’événement grotesque pour passer la soirée avec "je ne sais qui" et qui se retrouve désespérément seul, au point d’en venir à ça : passer un speed dating. Alors, la brune rabâche que non, non et non, elle ne s’y rendra pas. Sûre d’elle, ses talons claquant le sol, elle commence à fatiguer lorsqu’ils continuent de la harceler tandis que l’heure du déjeuner est passé. Épuisée, elle persiste et signe : elle n’ira pas, elle s’en fait un point d’honneur, mais au coup de dix-huit heures passées, elle n’en peut plus ; ne parvient plus à penser. — « OK ! Lâchez-moi, j’irai ! » Ces mots prononcés, elle ne peut plus revenir en arrière, puisque son amie et collègue s’y rend, elle aussi, et qu’elle compte marcher dans son ombre afin d’être certaine de ne pas s’y rendre seule.
— « Laisse-moi, c’est bon. Je vais le remplir. » Elle pousse un soupir et ajoute dans son esprit *ce satané de formulaire* tandis qu’elle s’échine à le remplir, appuyant avec plus de force qu’il n’en faut sur le pauvre stylo. « Voici. Prenez. » On lui colle un numéro sur sa robe et là, à cet instant précis, elle a cette nette impression d’être un animal qu’on vient de s’approprier. Fulminant dans son coin, elle s’évertue de passer de chaise en chaise, sans s’intéresser à ses hommes qui la fixe et lui offre de larges sourires. Après tout, pourquoi faire semblant ? Son célibat imposé lui plaît, puisqu’elle n’a guère le temps, de toute manière, avec son travail, tout ce qu’elle a à faire. « Pourquoi ce sont les femmes qui se déplacent ? » Elle s’exclame, alors qu’ils en arrivent à la fin de l’exercice et qu’elle s’assied devant le dernier des inconnus. « Bonsoir. » Elle répond laconiquement, prête à d’ores et déjà s’ennuyer durant de pauvres minutes, pour prendre la poudre d’escampette en rejoignant la porte, qui est - à quelques pas, si elle se lève - à sa portée. « Hum ? » Ses billes trouvent celle de l’inconnu et un sourire s’inscrit sur son visage. « Idem. On m’a obligé à venir alors que je ne recherche rien, mais franchement, rien de tout ça. » Au moins, il se démontre honnête, tous deux. « Mais un ami, je veux bien. » La brune achève, dans un sourire plus léger, doucereux, puisque finalement, elle n’aura peut-être pas perdu sa soirée, comme elle se l’était imaginée. « Je suis Meridiana. Mais généralement, on me surnomme Meri ou Diana. Et toi, tu es ? » Puis ses iris émeraudes trouvent les siennes et elle ajoute : « Pardon, je me suis permise de vous tutoyer. Est-ce que cela vous ennuie ? » Elle ne peut pas non plus se permettre cette familiarité, bien qu’il soit son sauveur, dans ce qu’elle s’imaginait être une interminable nuitée.

@Nikki Nakamoto