Talya S. Adams et Jolene Bernardi aiment ce message
« - Allez mon bébéééé ! »
En disant ces mots, je maltraite les joues d’Arwen, qui vient me donner des petits coups de têtes, que je prend comme un « arrête lààààà ». Ça me fait rire, et je la lâche, me prenant un coup de langue sur la gueule.
« -Pas de conneries pendant que j’suis pas là, okay ? A tout à l’heure ! »
Qui peut encore dire que les chiens ne sont pas capables d’aimer ? Franchement, entre elle et moi, c’est pareil tous les soirs. Et croyez moi que si j’oublie de venir lui dire au revoir, elle peut bouder pendant plusieurs heures, voir me laisser des petits cadeaux dans l’appart… Pire qu’un chat, le bordel ! J’quitte l’appartement, et après un dernier regard dans l’ascenseur, je vais jusqu’à mon deuxième bébé : ma moto !
Le casque posé, la veste en cuir enfilée, et me voilà parti pour le bar. J’avance, défiant parfois les limites de vitesse… J’avoue, j’aime bien dépasser les limites en général, mais encore plus celles de la route. Ouais, je sais, c’est pas bien, mais franchement la vitesse c’est une sensation de dingue ! Puis il faut dire que j’arrive vachement plus vite au boulot, grâce à ça… J’gare la bête, je passe au vestiaire ranger mes affaires et changer de vêtement pour bosser… J’suis là pour plaire, même si j’suis pas sur la scène. J’dois être parfait. Et là, je ne le suis pas. Il manque un petit détail…
Une fois habillé de mon pantalon noir, et de ma chemise quasiment à moitié ouverte pour laisser mes tatouages apparents, je me rend dans les loges où se trouvent déjà quelques performeurs, et qui se préparent déjà pour les premiers numéros. Eux aussi doivent être parfait, plus que nous, derrière le bar, très clairement.
« - Salut les gars, ça va ? Je passe entre eux, en salue certains plus chaleureusement que d’autres… Y’a moyen que je vous prenne un peu de cire pour les cheveux ? Le casque m’a totalement décoiffé… »
Alan accepte. J’aime bien Alan, il est gentil, souriant, drôle, et… vraiment canon, y’a pas à chier. J’attrape une noisette de la cire, et me coiffe dans le miroir, essayant de ne pas trop laisser mon regard. Mais c’est difficile, franchement, la tentation est forte ici. Heureusement qu’on se regarde clairement tous, pour bien être sûr que tout est parfait pour les clientes.
« - Merci Alan. Bon courage pour le show ! Vous allez tout déchirer. J’commence à m’éloigner, jusqu’à ce qu’une info me revienne à l’esprit. Ah, et au fait, c’est ce soir la résa pour l’EVJF ! »
Oh, bah ils ont l’air content… tu m’étonnes, les pourboires pleuvent dans ce genre de soirée. Allez, c’est pas tout mais faut que j’aille bosser moi aussi… Je quitte les loges pour me rendre derrière le bar. J’suis le premier, apparemment ! C’est pas grave, de toute façon il y a du taf avant que les femmes hystériques arrivent… Déjà, je sens que je vais devoir faire des saladiers entiers de mojitos, et que même si elles se laisseront tenter par des cocktails spéciaux au début, l’alcool leur fera dire « MOJITOOOOOO » après quelques verres, à mon plus grand désespoir.
Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.