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    De rouille et d'os (Yannick)

    Mer 7 Juin 2023 - 0:12
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    Håkon Walsingham
    Håkon Walsingham
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    Orientation & situation : Irrésolu. Les certitudes qu’ils croyaient solidement ancrées volèrent en éclats. Permettant ainsi à de nouvelles convictions d’émerger. Célibataire, un rien frivole sur les bords. Il continue de souffrir de l'absence de ces deux êtres ayant enchanté sa vie, et qu'il n'a jamais véritablement cessé d'aimer.
    Métier/occupation : Paléopathologiste. Il étudie les reliques des défunts perdus dans les âges et tente de déterminer les maladies ou les évolutions dégénératives ayant pu les accabler.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé de l'Université d'Oxford où il a obtenu un Doctorat, en suivant un double cursus en Histoire et Médecine Légale.

    Talya S. Adams aime ce message

    DE ROUILLE ET D'OS ·
    @Yannick B. Hobbs


    De rouille et d'os (Yannick) Round-pushpin_1f4cd Los Angeles, CA
    De rouille et d'os (Yannick) 1f4c5 Juin 2023

    Qu’importe le jour et l’heure, la circulation finissait inéluctablement par s’apparenter à un vaste bourbier, sitôt que les abords du Centre ville commençaient à poindre à l’horizon. Réduit à l’allure d’un escargot asthmatique, le taxi à la carlingue canari sinuait entre les files de véhicules engorgées, tel un géantiste embarqué dans un slalom. Bien en peine pour se frayer un passage à travers cette marée vrombissante, sa progression fut bientôt condamnée à un train de sénateur. Battus par les rayons du soleil galopant vers son zénith, une forte odeur de cuir émanait des sièges et embaumait désormais toute la partie postérieure de l’habitacle.

    They paved paradise and put up a parking lot.
     
    Assis sur la banquette arrière dans une semi-apnée, le sémillant Docteur laissa sa tempe reposée sur le montant de la portière. Le nez pointé vers la vitre, il contempla d’un œil distrait le ballet erratique décrit par les badauds fourmillant sur le trottoir. D’abord subtile, une moue dubitative s’esquissa distinctement sur son visage, à mesure que la buée colonisa la surface translucide, sous les assauts répétés d’un souffle quiet. A la manière d’un vieux vinyle rayé, son esprit rabâchait sans relâche le déroulé sibyllin d’un échange épistolaire dématérialisé, entrepris avec un dénommé Reed Gallagher une semaine auparavant.

    What do you want from me ?

    En sa respectable qualité de rédacteur en chef, au sein du non moins florissant L.A Times, l’instigateur de la discussion formula rapidement le souhait de s’entretenir avec son correspondant, afin de lui soumettre "une proposition susceptible de l’intéresser au plus haut point". Aussi perplexe qu’intrigué, le destinataire s’empressa alors de demander quelques éclaircissements quant à la nature de ladite proposition. Guère enclin à en livrer les détails par voie de courriels interposés, son interlocuteur se montra très évasif et éluda habilement la question, en déclarant qu’il préférait lui en exposer la teneur de visu. Finalement, et de façon somme toute unilatérale et impérieuse, un rendez-vous fut convenu et arrêté à la date d’aujourd’hui.

    S’ensuivit une rupture abrupte et soudaine de la communication, comme pouvait encore en attester son dernier e-mail resté lettre morte. Barbotant indirectement, et à son corps défendant, dans le marigot des affaires depuis qu’il était en âge de ne plus mouiller ses couches ; Håkon peinait à concevoir qu’un rédacteur en chef – jamais rassasiés de scoops sensationnels – puissent donner dans la grandeur d’âme et verser dans le mécénat. Improbable, certes ; impossible, pas complètement. Aussi famélique pouvait-il être, s’il existait, pour une obscure raison qui lui échappait totalement, un espoir que cette publication ait à cœur de subventionner ses travaux … le chercheur pouvait bien se fendre d’un trajet aux airs de parcours du combattant, à travers la jungle des embouteillages saturant le cœur de la ville.

    Gold digger.

    Toutefois, le colosse à la huppe blonde ne se fit guère trop d’illusions. Même s’il n’y en avait pas des pages dans l’annuaire, le fait est que Los Angeles abritait en son sein, au moins trois spécimens estampillés Walsingham. Un businessman, un artiste et un intellectuel. Tels étaient les éléments hétéroclites composant ce triptyque d’homonymes. En outre, et eu égard à la fixette qu’eurent ses augustes parents pour la huitième lettre de l’alphabet, le quiproquo était si vite arrivé. Un H. Walsingham pouvait aisément en cacher un autre. Preuve en est avec cet appel téléphonique acrimonieux de l’orchestre philharmonique, qu’il essuya de plein fouet le mois dernier, en lieu et place de son frère Harry.

    Je découvre un autre que moi.

    La logique et le bon sens voudraient qu’un canard ayant pignon sur rue dans le domaine de la retransmission de l’information et la sphère médiatique, soit davantage désireux de traiter avec un implacable banquier d’affaires de la trempe d’Harold. Aîné de l’illustre portée et digne héritier de l’œuvre paternelle. Dans l’embarras du doute, le viking s’était résolu à honorer l’entrevue, fixée sans qu’il n’ait véritablement eu voix au chapitre. Ne serait-ce que pour rectifier la méprise et transmettre à l’éminent éditorialiste les coordonnées de son frère, afin qu’il puisse dès lors entrer en contact avec lui.

    Quinze filandreuses minutes d’un périple à travers les brumes nauséabondes des gaz d’échappement, entrecoupé d’hargneuses salves de klaxon plus tard ; le chauffeur informa son passager de l’arrivée à bon port. Sans plus tergiverser, l’alumni d’Oxford tendit une fine liasse de billets en direction de la cloison en plexiglas. Pressé par le temps, il quitta en toute hâte le véhicule et se fit grand prince, en priant le conducteur de bien vouloir garder la monnaie. Un pourboire des plus rondelets qui ne manqua pas de faire la joie du bénéficiaire, à en juger par son regard ébahi et ses remerciements enthousiastes.

    Like a skyscraper.

    Toisé par un monumental gratte-ciel, tout de verre et d’acier vêtu défiant les cimes, Håkon hissa la tête vers l’azur céleste pour mieux en apprécier la crête. Ecrasé - pour ne pas dire oppressé - par l’architecture grandiose du bâtiment, ses yeux pers s’écarquillèrent, traçant ainsi des sillons sur les hauteurs de son front. Salive âprement déglutie, il rassembla toute sa consistance et puisa un surcroît de motivation en prenant une profonde inspiration. Recraché par le carrousel d’une porte tambour, le fringant trentenaire arriva alors dans un immense hall à la hauteur de plafond vertigineuse. Inondés de lumière par trois imposantes baies vitrées, les lieux étaient savamment agencés et décorés dans un luxe à la fois épuré et empli de raffinement.

    Le fric, c’est chic.

    Omniprésentes, la fatuité et l’auto-satisfaction des dirigeants pouvaient presque dégouliner des aquarelles rivées aux murs. Quand elles ne transpiraient pas des pores laiteux des statues, ou ruisselaient dans le bassin oblongue de la fontaine trônant au centre de l’endroit. Incrédule, le visiteur se sentit aussi à sa place et dans son élément, qu’un vieux survêtement informe catapulté sur un podium en pleine Fashion Week. Armé d’un pas circonspect, il alla à la rencontre de la réceptionniste. Une fille de Vénus à l’aube de la vingtaine, dont le style quelque peu voyant détonnait avec le décorum ambiant. Relevés, ses cheveux blonds étaient coiffés d’une façon indéfinissable, à mi-chemin entre le bun et le chignon banane. Echouées sur la pointe du nez, ses lunettes à la monture vintage menaçaient à tout moment de se faire la malle.

    Material girl.

    "Bonjour, je … .", commença-t-il, avant de s’interrompre tel un automate tombant en rade sans crier gare. Absorbée par l’écran de son smartphone, l’hôtesse d’accueil l’invita - dans un dédain à peine voilée - à prendre patience, en levant un index manucuré et peinturluré d’acrylique vermillon. Consterné, le paléopathologiste arqua les sourcils et s’efforça de museler au mieux son mécontentement, en se mordant l’intérieur des joues. Au gré des scrolls jaillirent ici et là quelques gloussements niais, entremêlés de "Ah non mais, j’hallucine ! J’hallucine grave !", respirant tout sauf la vivacité intellectuelle. Droit comme un cierge pascal, et malgré tout aussi digne qu’un empereur bafoué ; le scientifique contint son exaspération grandissante, en serrant le poing autour de la sangle d’une sacoche passée en bandoulière, et épousant les solides reliefs de son torse.

    "Et moi donc … !", songea-t-il, non sans sarcasme, en caressant le plafond de ses prunelles. Au bout de l’espoir, et accessoirement de la placidité de ses nerfs, la technophile pas tentée daigna enfin sortir de l’orbite de la planète Instagram, pour lui faire la grâce d’un regard. "Ouais ?", demanda-t-elle désinvolte, dans un degré de professionnalisme n’ayant d’égal qu’à sa manière bruyante, et fort peu ragoûtante, de mastiquer son chewing-gum. Déployant des trésors d’effort pour conserver son sempiternel flegme, sévèrement mis à mal, l’interrogé ne se fit pas davantage prier, et exposa avec le minimum syndical de formes l’objet de sa venue.

    I don’t wanna be a stupid girl.

    "J’avais rendez-vous avec Reed Gallagher à onze heures.", confia-t-il dans une savante dose de politesse et de déférence, qui l’étonna au premier chef. Dans un soupir las à enrhumer les anges, la péronnelle en puissance porta son attention sur l’ordinateur lui faisant face et en pianota mollement les touches. "Håkon Walsingham. Avec un W", jugea-t-il bon d’ajouter, sitôt que la vérification d’usage prit une tournure anormalement longue. Coude vissé sur son poste de travail, la standardiste cala son menton dans la paume de sa main, et fit crisser la roulette de la souris ergonomique à sa droite. "Walsingham, Walsingham … ah oui ça y est, je vous ai trouvé ! Je le préviens que vous êtes arrivé.", déclara-t-elle dans un verbe je-m’en-foutise, en armant le combiné du téléphone contre son oreille.

    Hallelujah !

    Pas mécontent d’entrevoir enfin le terminus de ses peines, le gaillard lâcha un laconique, mais non moins reconnaissant "Merci", qu’il enroba dans un modique signe de tête et un sourire pincé. Dérivant sur la gauche, son regard s’heurta contre un mini-présentoir en fer forgé, assis sur le sommet du comptoir et garni de plaquettes publicitaires chantant les louanges du journal. Machinalement, il piocha un exemplaire puis en survola promptement le contenu, qui oscillait entre grandiloquence racoleuse et dithyrambe vaniteuse. Sans doute aurait-il été de bon ton de s’informer sur cette terra incognita, avant de s’y retrouver plongé. Mais bon, mieux valait tard que jamais.

    Re: De rouille et d'os (Yannick)

    Lun 12 Juin 2023 - 4:38
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    Yannick B. Hobbs
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    Métier/occupation : (Toujours) assistant au rédacteur en chef du L.A. Times (Reed Gallagher)
    Études & fraternité/sororité : Diplômes: Bachelor en journalisme (majeure), bachelor en histoire (mineure). Ancien Delta Thêta.
    Résidence : Cohabitation avec sa femme, October.
    AVERTISSEMENT CONTENU: Langage cru


    « Monsieur Walsingham? »

    Mon regard balaie vainement la salle pour s'arrêter sur le seul et unique visiteur présent dans le hall. Blond statuesque à la machoire angulaire, aux lèvres pulpeuses et au regard inquisiteur. Exactement le genre de victime que j'aurais pris un malin plaisir à tourmenter, dans une autre vie. Un simple regard aguicheur, une parole « innocente » perdue au fil d'une conversation intense et profonde ...

    Dans une autre vie.

    Mais pas maintenant.

    « Suivez-moi, s'il vous plait. »

    Je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de jeux puériles. Et surtout, j'ai bien trop de choses à perdre pour pouvoir m'y risquer. J'ai un emploi à préserver, et un travail à finir. Le calendrier de l'illustre @Reed Gallagher ne va pas s'organiser tout seul.

    Nous arpentons les corridors dans un silence forcé. Je ne lui adresse pas un regard, pas une parole. Il ne m'intéresse pas. Peut être qu'à force de me répéter cette pensée, je finirai par pouvoir m'en convaincre. Je ne veux rien savoir à son sujet: ni son prénom, ni son âge, ni même d'où il s'est déplacé pour se présenter à ce rendez-vous. Je ne compte pas l'interroger au sujet de sa carrière, ou du bon vent qui le guide jusqu'au bureau de ce patron que j'admire autant que je le hais. En ce qui me concerne, il n'est qu'une personne de plus parmi la populace de Californie, sans signe distinctif, ni marqueur particulier. Il entrera dans le bureau de Gallagher et en ressortira une heure plus tard. Nos chemins ne se re-croiseront très certainement jamais. À moins qu'il ne soit là pour un entretien d'embauche.

    Arrivés devant le bureau du fameux rédacteur en chef du LAPD, je fais signe à mon interlocuteur de s'installer sur un des fauteuils en face de la porte.

    « Monsieur Gallagher s'excuse: sa réunion précédente ne s'est toujours pas terminée. Je vous informerai lorsqu'il sera prêt à vous recevoir. »

    Sec, direct, informatif. Nos regards ne se croisent pas. Ce n'est pas nécessaire. C'est mieux, également. Pour lui? Ou pour moi?

    Très certainement pour les deux.

    « Il y a une fontaine à eau deux portes plus bas. Si vous cherchez la salle d'eau, elle est au bout du couloir, première porte à droite. Il y a des magasines sur la table basse pour vous occuper. Si jamais vous avez la moindre question, n'hésitez pas. » Un discours récité à la perfection, avec toute la monotonie adaptée à cet assortiment de phrases barbantes répétées pour la mille et unième fois. Je pianote déjà sur mon clavier, consultant des e-mails et la douzaine d'autres notifications ayant fait apparition sur mon écran ces quelques dernières minutes. Les mardis sont toujours animés au LA Times. Les mercredis aussi. Il va de soit que les autres jours de la semaine ne sont pas à plaindre non plus. Il s'agit là d'une industrie rapide, où les choses bougent constamment.

    Sauf moi.

    Assigné à ce bureau, condamné à gérer des horaires, des rendez-vous, des plannings et des requêtes. Rien ne bouge, dans ma vie.

    Putain.

    Si on m'avait dit que c'était ce qui m'attendait lorsque j'étais encore à la fac, je crois que je me serais flingué. Et pourtant ...

    Pourtant, je suis encore là. À rédiger des e-mails. À m'emmerder comme ce n'est pas permis. Sans jamais perdre l'espoir que cette monotonie cessera un jour et que j'aurai enfin des choses intéressantes à raconter vis-à-vis de ma vie.

    Un regard curieux est finalement adressé au prochain rendez-vous de Gallagher, qui semble curieusement plongé dans un numéro de National Geographic. Il s'agit probablement là d'un de ces intellos au QI élevé et au Q serré. Mais non. Il ne m'intéresse pas. Dans une autre vie, oui. Probablement. Je me le serais sauté contre le mur d'une chiotte sans me poser la question deux fois. Si on nous avais surpris et que j'en avais perdu mon poste, j'aurais haussé les épaules et j'aurais fait mes cartons sans broncher. Ce n'est pas comme si l'argent était réellement un soucis.

    Dans une autre vie, oui.

    Mais pas dans celle-ci. L'argent n'est pas la question. Il s'agit de quelque chose de plus profond et de plus viscéral. Le succès. La gloire. Le besoin de réussir sur mes propres mérites. Dans une autre vie, tout ce à quoi j'aurais pu penser, c'est à ce désir que j'aurais eu de le prendre comme un lapin chauffé. Mais à l'heure actuelle, seule ma carrière m'intéresse. Cette carrière qui n'avance jamais, malgré moi.
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    + DOESN'T IT FEEL SO GOOD TO BE BAD?

    Re: De rouille et d'os (Yannick)

    Sam 17 Juin 2023 - 17:13
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    Håkon Walsingham
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    DE ROUILLE ET D'OS ·
    @Yannick B. Hobbs



    Papier cartonné au grammage conséquent, et dont l’aspect satiné ravit le sens du toucher. Encre de qualité supérieure, qui ne déteint pas sur les doigts, et dépourvue d’odeur chimique incommodante pour les sinus. Une calligraphie dans l’air du temps, et aussi agréable que confortable pour la rétine. Des couleurs modernes, vives et chatoyantes qui attirent l’attention, comme le pollen appelle l’abeille. Une myriade de formules percutantes, concises et ciselées dans le diamant. De tous côtés pullulent des hyperboles, et des épithètes laudatifs, qui marquent au fer rouge les esprits. Jamais bien loin, des données chiffrées vertigineuses viennent étayer cette débauche d’autosatisfaction, à la limite de l’indécence. De ci de là, quelques encarts photographiques s’ingénient à maintenir éveillé l’intérêt du lecteur.

    Toujours plus consensuels, cliché comme un pictural

    Des brochettes de scribouillards et de pigistes, au physique cochant tout les canons de beauté en vigueur, posent dans un bonheur affecté et contrefait. Les huiles trônant au sommet de la pyramide hiérarchique, affichent un étincelant sourire carnassier dans leurs exorbitants costumes trois pièces, griffés Smalto ou Armani. Entre ses larges mains, et sous ses yeux plus perplexes qu’ébahis, s’étale la quintessence du marketing publicitaire dans toute sa splendeur. Le tout condensé au format 21 x 29,7 cm, et plié en trois volets. Au fait des arcanes régissant cet impitoyable monde de requins, la ficelle du dévouement et du devoir est donc bien trop grosse pour Håkon, qui ne mord pas un seul instant à l’hameçon du notre mission, vous informer. Cette communication enjôleuse et pseudo citoyenne, dissimule des desseins bien plus vils et nettement moins nobles.

    Presse qui roule pas vraiment cool, presse qui coule me casse les couilles.

    L’avidité, la cupidité et l’appât du gain – pour ne citer qu’eux. Inutile d’être un sommet de perspicacité, pour comprendre à la vue de la grimace déformant ses lèvres, que ces préoccupations pécuniaires incarnent tout ce qu’il honnit et abhorre dans cet univers cousu d’or. Un univers qui est pourtant aussi le sien, et dont il sait apprécier moult aspects - davantage artistiques, culturelles et intellectuels, que matérialistes et financiers. Conscient de la chance qui est la sienne, le viking n’est ni un renégat ingrat, ni un pédant faraud. Pas de quoi se renier ou se désavouer ; pas de quoi se revendiquer et s’estimer supérieur non plus. Qui est-il pour cela, Monsieur Walsingham ?                              

    Say my name, say my name.
     
    La voix est claire, limpide. Le timbre suave, profond. Plate, désincarnée et dénuée d’inflexion interrogative, l’apostrophe trahit une certaine forme de lassitude et de morosité. Sorti de sa distraite lecture en diagonale, le chercheur lève le nez pour établir le contact visuel avec son interlocuteur. Elancé et de stature somme toute athlétique, son regard perçant et ses iris mentholés oscillent entre exaspération et dédain. Joues concaves, fossette sur le menton, maxillaire prononcé, mandibule au tracé régulier, pommettes saillantes. Caractéristique et propre aux anglo-saxons, sa structure faciale mit le Docteur en nostalgie. Lui rappelant ainsi instantanément celles des quidams et êtres chers côtoyés au cours de la décennie passée sous les latitudes de la perfide Albion. Britannique, à priori. Ou peut-être irlandais ?          

    J’oubliai ta voix, ton visage.

    "Oui ?", se contente-t-il de rétorquer pour confirmer son identité, le verbe sobre, la plaquette promptement repliée et glisser dans la poche intérieure de son blazer. A la lumière des divers signaux comportementaux émis, Posh comprend rapidement que, ce qu’il suppose être le collaborateur, l’assistant ou le bras droit du bien nommé Monsieur Gallagher, tient une forme … passablement endêvée. Sans doute les affres d’un jour sans. Soucieux de ne pas détériorer davantage l’humeur massacrante affichée sans détour par la porte de prison ambulante, il décide d’opter pour une approche minimaliste, concise et monosyllabique. Délivrée cordialement dans un ton atone et blasé sur les bords, le rendez-vous de onze heures honore la prière qui lui est adressée.          

    You can follow me and I, I will not desert you now.

    "Volontiers.", réplique-t-il, toujours aussi laconique, en emboîtant le pas de … cet homme dont il ignore toujours le nom, et qui de facto conserve le statut d’inconnu. Arrivés devant une bordée d’ascenseurs, l’employé sollicite un élévateur et lui offre la primeur d’entrer dans la cabine. Sensible à cet élan de déférence, le Rupin remercie son éclaireur d’un petit signe de tête et un sourire timoré. Une standardiste je-m’en-foutiste, et maintenant un assistant aigri. Pas de doute, les Ressources Humaines du L.A Times devraient sérieusement reconsidérer leurs critères de recrutement … ! Les yeux rivés sur les étages, les chiffres dansent.

    En apesanteur.

    Quelques secondes d’une ascension ponctuée d’un silence lourd, pesant, assourdissant et gênant plus tard ; les portes s’ouvrent sur les hauteurs du dernier étage. Suivant le mouvement dans les couloirs mêlant raffinement et design futuriste, Håkon déboule devant une porte - flanqué d’un écriteau au nom de Reed Gallagher – Rédacteur en chef – gardée par un bureau engorgé et encombré. Docile et complaisant, il s’installe dans le fauteuil club qui lui est nonchalamment présenté, et prend sur lui pour faire fi du ton un tantinet revêche de son guide. "Je comprends. Merci.", décrète-t-il, toujours fidèle à sa politique du moins j’en dis, mieux ça vaut pour tout le monde. Sourire crispé piqué sur les lèvres charnues. Ce type n’est jamais que la seconde personne, qui lui fait comprendre qu’il l’emmerde – et ce en moins de dix minutes. S’il avait su qu’il serait traité et reçu comme un chien dans un jeu de quilles, le nanti y aurait sans doute réfléchi à deux fois avant d’accepter de se présenter à ce rendez-vous.

    Il m'a fait, "bouge de là".

    Semblable, et aussi expressif, qu’un automate débitant machinalement un message pré-enregistré, l’assistant accablé par la monotonie et la redondance expose quelques informations supplémentaires. Des informations censées rendre la qualité et le confort de l’attente optimale, afin que quiconque finissent par en perdre la notion du temps qui s'écoule. Ecoutant religieusement et de toutes ses oreilles, les yeux du scientifique roulent successivement en direction de la fontaine à eau et des lieux d’aisance – pudiquement désignée sous l’appellation de salle d’eau. "C’est très gentil. Je vous remercie encore.", déclare-t-il, plein de flegme, en se délestant de la sacoche qu’il couche à ses pieds. Toujours aussi aimable, bien que la réciprocité ne soit une fois encore pas de mise. Même s’il y a du mieux comparé à son expérience du rez-de-chaussée.

    'Cause you had a bad day, you're taking one down .

    Fussent-ils offerts de très mauvaises grâces, les témoignage de sollicitude et de prévenance, méritent bien un peu de reconnaissance. Savoir-vivre, préceptes de bonne conduite et bonnes manières, quand vous nous tenez … . Toutefois, et alors qu’il s’en retourne déjà vaqué à ses occupations, la grosse tête devine qu’il serait grandement inspiré d’importuner la boule de nerfs sous aucun prétexte. En face de lui, la table basse foisonne de revues, magazines et journaux. Exhaustif, hétéroclite, il y en a pour tout les goûts. Harold aurait jeté son dévolu sur le dernier numéro de Forbes. Harry se serait laissé tenter par Art in America. A défaut de Vogue, Maman se serait ruée sur Cosmo’. Quant à papa … eh bien, il râlerait et déplorait certainement l’absence de son cher Fast Company. Quid du petit dernier ? Sans surprise, National Geographic rafle sa préférence.

    Voyage, voyage, et jamais ne revient.
     
    Les pages se tournent sous la pulpe des doigts. Une double page sur la faune et la flore du Parc National d’Arusha en Tanzanie. Une immersion dans le quotidien des Karens de Thaïlande. L’expert en restes humains s’attarde sur un article à consonance écologique, tirant la sonnette d’alarme sur l’état de l’Amazone. Présence de souffre, forte concentration en mercure … . "Le mercure … .", songe-t-il, les sourcils froncés et les paupières plissées. Et si c’était ça la raison qui expliquerait les signes d’Ostéomyélite, observés sur la momie de cet enfant exhumé près de Tiwanaku ? Après tout, beaucoup de poteries étaient décorées avec de la peinture à base de plomb dans les civilisations pré-incas. Frappé par cette révélation, et heureux de tenir enfin une piste, l’Alumni d’Oxford s’empresse de dégainer son portable pour photographier les références du magazine près du code-barre sur la couverture. Histoire de facilement le retrouver ultérieurement, pour le consulter à la bibliothèque de l’université. Application mémo ouverte, il pianote frénétiquement sur l’écran.

    Exposition prolongée et intoxication aux métaux lourds ? Demander l’avis d’@Abel P. Fox.

    Smartphone rangée, l’homme prenant son mal en patience replonge alors dans sa lecture. Vissé à son bureau, l’adjoint du rédacteur, aussi bien luné qu’un doberman, pousse un cortège de soupirs harassés, et peste de temps à autres contre son ordinateur. Un geste d’emportement, un peu trop ample, envoie valser un dossier dont le contenu s’éparpille façon puzzle sur le sol. Revue prestement refermée, Håkon se lève et vient prêter main forte au cerbère pour rassembler les feuillets épars gisant sur la moquette. Appliqué et consciencieux, il classe les papiers dans l’ordre croissant en suivant les numéros en bas de page. De retour à la verticale, il tend la liasse au grand désabusé qui le fixe de ses iris smaragdins. "Tenez.", psalmodie-t-il, les lèvres s’étirant en un sourire chaleureux – du moins l’espère-t-il. Un mot, un geste. Parfois, c’est tout ce dont on a besoin quand le monde vous paraît monochrome, et que le poids de la vie vous courbe le dos.

    Re: De rouille et d'os (Yannick)

    Dim 18 Juin 2023 - 7:54
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    Yannick B. Hobbs
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    Nationalité/origines : Américano-Suisse.
    Avertissements contenu : Mort/décès (Tsunami), drogues, alcool, divorce, bataille pour la garde parentale, infidélité, relation toxique, grossesse.
    Orientation & situation : Marié avec October S. Tyler, qu'il trompe à droite et à gauche (et même au milieu), notamment avec Bailey G. Prescott.
    Métier/occupation : (Toujours) assistant au rédacteur en chef du L.A. Times (Reed Gallagher)
    Études & fraternité/sororité : Diplômes: Bachelor en journalisme (majeure), bachelor en histoire (mineure). Ancien Delta Thêta.
    Résidence : Cohabitation avec sa femme, October.
    tw: language cru



    Sa politesse m'éreinte. En temps normal, je parviens pourtant avec plus ou moins de succès à naviguer les platitudes sociales nécessaires pour bien se faire voir en société. Mais les temps sont anormaux. Ce métier me pèse, j'en ai ma claque. La promotion autrefois garantie continue de m'éluder. Pour couronner le tout, les candidatures envoyées aux autres publications locales ont toutes été refusées. Toutes, sans exception, à compter de ce matin. Le rejet est d'autant plus amer compte tenu de l'insistance dont chacun de ces périodiques a fait preuve en envoyant un refus. Étrangement, un simple ghosting de masse aurait semblé moins insultant.

    Je me résigne à accepter que l'hédonisme estudiantin a un prix, que je continuerai de payer jusqu'à la fin de mes jours. D'abord Charlotte. Maintenant ma carrière. Même sexagénaire, je serai probablement encore là, cloué à ce bureau à la con à servir l'autre connard dans sa médiocrité. J'en ai ma claque.

    Petite pause, parce que le travail me saoule ce matin. Je consulte mes e-mails personnels, dans l'espoir d'une bonne nouvelle. Mes yeux filtrent à travers les innombrables publicités avec un ennui profond.

    « Dégage, dégage, dégage, dégage, dégage ... » je souffle dans ma langue maternelle (FR™), balançant les offres de soldes, les appels à l'arnaque et les invitations à l'élargissement phallique (comme s'il s'agissait là d'une nécessité) à la corbeille. Il faudrait vraiment que je songe à filtrer ma boite mail plus souvent. Ou à en ouvrir une neuve, sinon. Ce serait probablement plus simple. Mais flemme.

    Je m'apprête à refermer la page lorsque mon regard est attrapé par cet expéditeur que je ne reconnais que trop bien. Mon avocat. Mon coeur loupe un battement. Le silence à travers l'enclos de bureau accentue le gravitas du moment. Mon doigt tremble. Je clique.

    J'espère une bonne nouvelle. Un développement positif dans ma vie, au moins un. Un simple signe, un début d'indice que Charlotte me sera potentiellement de nouveau accessible. La simple confirmation d'une potentialité me suffirait, à ce stade: je ne suis pas avare. Mes yeux parcourent les lignes de texte avec empressement, les relisant à deux fois pour m'assurer en avoir bien ingéré le contenu. J'enrage.

    Mon avocat incapable a écrit:
    Cher monsieur Hobbs,

    Je suis au regret de vous informer que votre audience avec la juge a été reporté de six mois. Cela nous donnera du temps additionnel pour pouvoir peaufiner les derniers détails de votre dossier afin de pouvoir maximiser vos chances d'obtenir une réponse favorable.

    Je me dois de vous rappeler que le taux de succès des demandes similaires à la vôtre est extrêmement faible, pour ne pas dire inexistant. Malgré tout, nous ferons tout notre possible pour vous assister dans vos démarches de garde partagée.

    Ci-joint notre devis pour l'estimation des heures supplémentaires nécessaires pour ajuster votre requête suite à ce nouveau délai.

    Nous avons également pris la liberté d'attacher notre dernière facture à nouveau: il semblerait qu'elle n'ait toujours pas été réglée. Il s'agit désormais de la troisième fois que nous nous retrouvons dans l'obligation de vous renvoyer votre facture. Si celle-ci n'est pas réglée d'ici la fin du mois, nous n'aurons pas d'autre option que de mettre terme à votre dossier et d'initier des procédures légales pour réclamer le solde de votre compte.

    Cordialement,
    Alan Henderson de Henderson, Cooper et Winkwinkle LLC.


    Putain.

    Putain.
    Putain.

    Respire Yannick. Respire.

    Putain putain putain.

    Respire ...


    PutainputainputainPUTAINPUTAINPUTAIN

    « PUTAIN SA MÈRE!! » *(toujours en langue maternelle FR™)

    J'attrape la première connerie que je trouve, un dossier au pif. Je l'envoie valser à travers la salle. Dans l'enclos, le brouhaha s'interrompt. Les regards se figent sur moi.

    Je fusille du regard ces collègues hypocrites que je ne peux plus blairer, avant de reporter mon attention vers ce dossier dont les feuilles parsèment désormais le sol. Pour couronner le tout, il s'agit du reportage confidentiel que Gallagher m'a ordonné de garder soigneusement rangé ...

    « Putain, sa mère ... » *(langue maternelle FR™) je marmonne entre mes lèvres avant de me lever pour aller à la chasse aux feuilles. Je me retrouve confus lorsque je vois une paire de mains étrangère les rassembler à ma place.

    « Laisse, c'est bon, je gère. » *(de nouveau en langue paternelle EN™, cette fois), j'insiste, en attrapant férocement la pile fraichement rassemblée.

    Mon regard se lève pour rencontrer celui de ce mystérieux assistant non-sollicité. Bien entendu, plutôt qu'un collègue imbuvable, il s'agit du barbant invité de Gallagher. Conscient que tout retour négatif sur ma prestation pourrait culminer en un licenciement express, je m'efforce de tempérer mon vin.

    « ... Pardon, je ... Merci. »

    S'activent alors la douceur de mes iris bleus, qui ne m'ont jamais fait défaut jusqu'à présent. Je prie qu'ils continueront de me sauver la mise maintenant que j'en ai particulièrement besoin.

    Nos mains continuent de s'effleurer, bien que mes papiers sont désormais de nouveau sécurisés. Et si ... ?

    Je me relève, époussetant mes genoux d'un simple revers de la main, avant de la lui tendre pour le hisser à mon niveau.

    « Je suis désolé si je t'ai brusqué. Ce n'était pas mon intention. »

    Nos regards se croisent encore une fois. Jamais deux sans trois, comme on dit. Et cette fois, autant dire que c'est la bonne.

    Enfin, je le vois.

    Et je vois ce qu'il pourrait représenter, également.

    Un échappatoire.

    Je ne sais pas si c'est la chaleur, ma journée de merde, ou juste le fait que j'ai pas baisé depuis je ne sais plus quand (peut être même 2018?), ou une combinaison des trois, mais je me retrouve à revenir sur mes positions de tantôt.

    « On t'a déjà dit que t'avais un regard de braise? »

    On va droit au but: pas de temps à perdre. Pas lorsqu'il est question de pouvoir tirer mon coup aujourd'hui.
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    Re: De rouille et d'os (Yannick)

    Lun 19 Juin 2023 - 23:00
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    Métier/occupation : Paléopathologiste. Il étudie les reliques des défunts perdus dans les âges et tente de déterminer les maladies ou les évolutions dégénératives ayant pu les accabler.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé de l'Université d'Oxford où il a obtenu un Doctorat, en suivant un double cursus en Histoire et Médecine Légale.
    DE ROUILLE ET D’OS ·
    @Yannick B. Hobbs



    Petite devinette. Qu’est-ce qui peut être dit de nuit, de forçât et d’appoint ? Je suis, je suis ? Le travail ? Bonne réponse ! Pour certains, c’est une passion, un sacerdoce source d’épanouissement, sans lequel il ne saurait concevoir leur existence. D’autres quant a eux, le subissent et l’abordent comme une corvée de subsistance. Au moins deux spécimens du genre se trouvent d’ailleurs entre ses murs. Enfin, pour une poignée d’engeances méprisables, c’est une infamie indigne d’eux et dont il n’ont que faire, tant les préoccupations financières sont le cadet de leurs soucis. Même s’il n’a jamais été de ces enfants qui savent dès leur entrée au primaire qu’ils deviendront policiers, pompiers ou instituteurs, et qui jamais n’en démordent un seul instant ; Aku – comme se plaisent à le surnommer ses frères, afin de le faire enrager – se situerait volontiers dans la première catégorie. Nouveaux horizons, résolutions de mystères, trouvailles ignorées, échanges, partage, satisfaction, gratification. Que demander de plus ?

    Toutefois dans la vie, il n’y a jamais rien d’absolu, de définitif et de graver dans le marbre. Ca, c’est le propre de la mort. Quelle qu’en soit nature, ce qui porte le nom de profession, de travail, de taff, de boulot ou de turbin – selon l’attachement qu’on lui voue – ne déroge pas à la règle. Bien que sa teneur reste inchangé, ce qu’il signifie et représente pour son exécutant, peut être amené à changer. Subtilement, ou drastiquement. Trois ans de temps ont suffit, pour que le sentiment de bonheur et de plénitude que retirait jusqu’alors le chercheur dans l’exercice de ses fonctions, achève de se métamorphoser en échappatoire. A force de fuite et de déni, ce qui hier encore était un refuge et une béquille thérapeutique, s’apparente désormais à une bouée à laquelle il se raccroche à corps perdu, afin de rester à flot. Une fin en soi, érigé sur l’autel du je bosse, donc je survis. Au détriment des amis, de la famille. De la vie. Triste et pathétique ? Sûrement.

    M'en veux pas, si je manque de courage, si je te parais lâche, si à chaque fois je ne fais que m'enfuir.

    Malheureusement, le rescapé n’a rien trouvé de mieux pour éviter de ressasser. Rien de mieux pour s’ingénier à garder captif le cauchemar lancinant, qui continue à l’occasion de hanter ses nuits – et certains de ses jours. Un choix qui relève davantage du cache misère que de la panacée, et qui ne contrecarre pas toujours la résurgence des traumas. Il les entend encore. Les fous furieux qui agitèrent leurs armes de poing sous son nez et le maintinrent en joue. Leurs aboiements haineux et menaçants. Les hurlements horrifiques de ses compagnons de déroute. La détonation des coups de feux. Le cliquetis métallique des douilles brûlantes qui vinrent gésir sur le sol. Il les voit encore. Les yeux des forcenés abreuvés de fureurs. Les visages apeurés et larmoyants des infortunés qui, comme lui, ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Les étoiles incandescentes, la fumée crachée par la bouche du canon.

    Si ces vies qui chavirent, ces yeux mouillés, ce n'était que le vieux plaisir de zigouiller.

    Il les ressent encore. Les coups de crosse assénés rageusement en pleine tempe. L’insoutenable souffrance occasionnée par la balle traçante, déchirant les chairs et perforant les viscères. Le corps qui s’engourdit et s’endormit doucement, sous l’œuvre de l’hémorragie galopante. Les mains et les gestes hâtifs des secouristes, qui lui administrèrent les premiers soins en le sommant de rester avec eux. Que devrait-il faire ? Importuner quelqu’un avec ses angoisses, qui ne pourra lui offrir que des "je suis vraiment désolé", "j’ose à peine imaginer ce que ça doit être" ou des "je comprends que cela soit difficile" ? S’allonger sur le divan d’un inconnu qui n’en aura rien à cirer, et expier ses névroses à trois-cents dollars la séance, pour s’entendre dire "je ne sais pas. Vous, qu’est-ce que vous en pensez ?".

    Je ne peux pas, je ne sais pas et je reste planter là.

    Fussent-elles vaines et inefficientes, la politique de l’autruche et la méthode Coué restent encore ses recours privilégiés. Solution de facilité. Tellement plus simple pour amadouer les démons, que la confrontation directe – qui pourtant réussirait sans doute à les occire. Moins douloureuse, aussi. Mais ça, personne ne peut le comprendre. Ni vous. Ni eux. Et encore moins lui, qui arrache vertement les feuilles volantes des mains du paléopathologiste. Guère sensible à la démonstration de sollicitude qui lui est accordée, Grincheux grommelle et fait savoir, plein de fiel, qu’il n’a nullement besoin du concours de qui que ce soit. Son capital gentillesse arrivé au bord de l’extinction, Håkon ravale âprement sa rogne et se mord la pointe de la langue.

    Toujours se contenir. Garder son self control, même si ça bouillonne et fulmine à l’intérieur. Point enclin à faire une esclandre et un scandale en public, le petit viking s’efforce d’appliquer rigoureusement les préceptes et les usages, copieusement serinés par Madame sa mère. Pas dit toutefois qu’il y parviendra indéfiniment. Aussi marmoréens soient-ils, les monolithes de flegme ont également leurs limites. Regard finalement relevé, le pitbull - un tantinet étonné – bafouille des remerciements aussi inattendus qu’inespérés. Croyait-il que cette manifestation de bonté, émanait d’un collègue qu’il ne porte pas dans son cœur ? Peut-être bien. "Pas de quoi.", répond-il, l’intonation monocorde, la trogne impassible, la main désireuse de l’aider à se relever empoignée. Redescendu de quelques crans sur l’échelle de la hargne, l’employé acariâtre tente de se rattraper bon an, mal an aux branches. Visiblement bien conscient de s’être montré revêche, et d’avoir gratuitement fait trinquer un tiers - qui n’avait rien demandé à personne - pour sa mauvaise humeur.

    Is it too late to say I'm sorry now ?

    C’est un début. Faute avouée est à moitié pardonnée, dit-on. "C’est bon, ça va.", assure-t-il, magnanime, un sourire minimaliste pour la forme. Situation initiale, élément perturbateur, péripéties, élément de résolution. Il semblerait que l’on s’achemine doucement vers situation fi … ah non, rebondissement. Et quel rebondissement ! Abasourdi et estomaqué, Håkon réprime un éclat de rire sarcastique. C’est quoi son problème à cette espèce de passif-agressif ? Sous prétexte qu’il est aux prises avec son lot de tracas et de contrariétés, il s’estime avoir tout les droits et d’être dispensé d’éducation ? Qu’est-ce qu’il s’imagine ? Que tout lui est dû et qu’il peut disposer des gens en un claquement de doigt, selon sa guise, ses humeurs et ses envies ? Qu’il peut joyeusement se servir de quelqu’un comme d’un exutoire pour déverser sa frustration ? Puis sous couverts d’excuses présentées, lui faire un rentre-dedans lourdingue comme si de rien n’était ?

    Mon vieux t’es un connard, avec un grand C.

    Il se croit irrésistible à ce point avec sa gueule de pseudo bellâtre en carton ? Navré, mais Posh n’est pas encore maso au point de se pâmer comme par miracle devant un instable, qui l’a souverainement dédaigné. Ca y est, le seuil de tolérance du gentleman est dépassé. Tout Walsingham qu’il est, le scientifique se départit de l’emblématique impavidité familial et de la distinction exigée par son rang. Une seule et unique chose s’impose. Battre froid ces avances de caniveau, nauséabondes et éculées. "Et t'as réussi à t’en lever beaucoup des mecs faciles et pas très regardants avec cette accroche de gros beauf ... ?", demande-t-il, acerbe, sourcils arqués et lippes déployés en un sourire narquois - comme il en a le secret quand les circonstances s’y prêtent. Exit les manières, les égards et le verbiage soutenu, puisque le passage au tutoiement usité par l’employé, sonne le règne de l’informel. Quelques pas réalisés pour exterminer la distance les séparant. Lentement, le Docteur fond sur les lèvres de l’assistant. A quelques centimètres des chairs humectées, il bifurque finalement en direction de son oreille. "Pas intéressé, pas impressionné. Tu peux remballer.", susurre-t-il, suave et cinglant à la fois, une lueur morgue irradiant dans le vert des prunelles. Rictus renchéri et acide serti au coin de la bouche, le nanti flanque une tape rude, faussement amicale et limite condescendante sur le biceps du cyclothymique en puissance. Sans plus de tergiversation, il tourne les talons, regagne sa place dans le fauteuil cabriolet et reprend le fil de sa lecture dépaysante. L’Histoire de l’arroseur arrosé, vous connaissez ? A traiter les gens comme de la merde, arrive un jour où l’on finit par l’être à son tour.

    Re: De rouille et d'os (Yannick)

    Ven 23 Juin 2023 - 2:18
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    Orientation & situation : Marié avec October S. Tyler, qu'il trompe à droite et à gauche (et même au milieu), notamment avec Bailey G. Prescott.
    Métier/occupation : (Toujours) assistant au rédacteur en chef du L.A. Times (Reed Gallagher)
    Études & fraternité/sororité : Diplômes: Bachelor en journalisme (majeure), bachelor en histoire (mineure). Ancien Delta Thêta.
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    Je l'admets: mon entrée en matière était lamentable.

    Il faut appeler un chat un chat, et un pauvre type un pauvre type: à toute évidence, je suis rouillé. Moi, le grand séducteur invétéré, couronné plus grand queutard de l'UCLA pour quatre années consécutives ... Moi, l'homme le mieux baisé du campus, véritable Adonis des gradins, dont les conquêtes innombrables rivalisaient celles des mythes greco-romains ... Voilà que je me retrouve rouillé, incapable de séduire ce blondinet des bacs à sable aux lèvres plus pulpeuses que celles d'une gourde liposucée. Soit.

    Yannick: 0 | Liposuceur: 1

    Mais je ne m'avoue jamais vaincu aussi facilement, garçon.

    Te séduire devient un défi que je relève, sans hésitation. Tu crois réellement, avec toute ton audace, que tu seras capable de me résister bien longtemps? J'ai culbuté plus d' « hétéros » que tu n'en as jamais rencontré, et chevauché plus de « prudes » que tu ne pourrais l'imaginer. Tu ne seras qu'un point supplémentaire dans mon tableau de chasse légendaire. Chose promise, chose due: je t'aurai, je te prendrai, et tu ne demeureras qu'illuminé par l'expérience.

    Tu devrais t'estimer chanceux que je m'intéresse à toi, mec. Tout le monde n'a pas le privilège de découvrir ma verge suprême.

    Ta réflexion claque, je l'admets. Mais ça ne rend que le défi plus palpitant.

    « J'ai vraiment besoin de répondre à cette question? » Il est fin, mon sourire, pas vrai? Lis la fierté sur mon visage. Je suis un livre ouvert. Tout mon orgueil, tous mes accomplissements sont inscrits dans mes traits pour ton plus grand plaisir. Ou du moins ... Une portion de ton plus grand plaisir: l'autre portion se trouve entre mes jambes. Et elle se nomme ... Hobbs, bien évidemment.

    La séduction semble prendre effet, la distance entre nous se voyant anéantie par quelques habiles mouvements de ton bassin hypnotisant.

    Putain, ce que j'ai envie de t'enculer.

    Mes paupières s'alourdissent, papillonnant doucement dans l'anticipation de tes affections. Mes lèvres s'entrouvrent. Le jeu serait-il donc si facilement gagné que cela?

    Pas intéressé, pas impressionné. Tu peux remballer.

    Deuxième gifle.

    Yannick: 0 | Liposuceur: 2

    Je l'avoue: mon sang commence à bouillonner face à tant de résistance. Et je dois admettre que cela doit bien faire plusieurs années que je n'ai pas été aussi excité.

    Une étincelle de défi éclate au creux de ton regard. Une flamme de désir s'embrase entre mes reins. Le contact physique établi, bien que condescendant, n'est pas malvenu pour autant. Je vois toute aperture comme une invitation. Si tu daignes me palper, n'est-ce donc pas par curiosité?

    L'avantage de l'amour propre, c'est qu'il aveugle à la rancoeur externe.

    Je m'aime. Tu devras donc m'aimer aussi.

    C'est ainsi que ça marche, pour les gaillards comme moi: on plait, on séduit. Le monde entier est à nos pieds. En permanence. Et toi? Tu ne seras qu'une énième victime dans le grand jeu cosmique de la nature. La loi du plus fort. Je te laisse deviner où je me situe sur l'échelle. T'as l'air d'aimer ça, la science, en plus. Plus Apex comme prédateur, tu ne trouveras pas.

    Tu fais demi-tour, ton cul se mouvant comme pour m'inviter à te suivre. Mais je ne te donnerai pas cette satisfaction. Pas tout de suite. Je prends le temps d'élaborer mon plan d'attaque. Je rassemble mes papiers. Je les pose sur mon bureau. Puis j'attends. Je t'observe, en silence. Tu lis, et je me contente de racler ma gorge, bruyamment, pour attirer ton attention. Sans succès. Je pianote innocemment sur le clavier, pour feindre une activité autre que celle qui occupe mes pensées: le désir de te conquérir. J'attends que ton regard se relève pour y planter mes iris perçants. Il n'y a aucune ambiguïté: mes pupilles sont plus vulgaires que ma langue ne pourrait jamais l'être.

    Inconsciemment, instinctivement, celle-ci s'échappe d'ailleurs d'entre mes lèvres, caressant doucement le rebord de ma lippe supérieure. J'y risque très certainement mon poste, mais le jeu en vaut la chandelle: prendre des risques a toujours eu une dimension particulièrement galvanisante.

    Ton regard s'égare de nouveau sur ta revue. Je pianote encore sur mon clavier, me risquant au torticolis en essayant de découvrir le nom de ce périodique qui semble incompréhensiblement plus captivant que mon beau minois. Quelle n'est donc pas ma surprise lorsque je découvre qu'il ne s'agit qu'un barbant volume de National Geographic. Vérifiant par dessus mon épaule que tous mes autres collègues sont bien occupés à travailler, je finis enfin par me lever pour me diriger en ta proximité générale. Arrivé à ton niveau, c'est sur le fauteuil adjacent que je m'assieds, ramassant distraitement une revue au hazard, à mon tour (un de ces magazines pour donzes remplis de mauvais conseils de beauté et de fripes bien trop coûteuses pour ce qu'elles sont), la feuilletant avec toute l'attention attentive d'un enfin hyperactif. J'entends ton souffle, discret et soutenu. Je sens l'air qu'il déplace caresser ma nuque, me faisant frissonner alors que mes doigts tournent la prochaine page. Curieux de savoir ce qu'il se cache derrière la notre, je finis par abaisser ma main pour la glisser sur ta cuisse à la musculature impressionnante.

    « Si c'est vraiment la science qui t'intéresse, je connais une expérience biologique bien plus intéressante, crois-moi. Rejoins moi au bout du couloir ... » petit regard discret vers la dénommée salle d'eau « ... et je te ferai passer un bon moment, garanti. »

    J'en ai assez dit pour le moment. Reposant doucement le magazine, je me redresse subitement avant de marcher, distraitement, vers mon bureau. Voyons bien si tu finis par mordre à l'hameçon.

    Tôt ou tard, je te prendrai. C'est une promesse, joli garçon.
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    Re: De rouille et d'os (Yannick)

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