tw: harcèlement, poursuite non-désirée
Ses bottines claquent contre le trottoir, d'un rythme régulier et assuré. Pourtant, ses pas sont tous sauf assurés. À trois heures et demie du matin, peu de gens marchent de façon assurée devant l'usine désaffectée. Une chose est certaine: il ne s'agit pas du coin favori de Leilo. C'est justement parce que la californienne connaissait le quartier comme le dos de sa main qu'elle savait qu'il était conseillé de ne pas y roder trop longtemps, ni trop tard. Mais quel choix avait-elle? Maddie lui avait parlé d'un nouveau bar huppé près d'Olvera Street, et sa curiosité avait été piquée. La « voyante » n'était pas du genre à refuser une opportunité par peur des enjeux: intrépide, elle croquait la vie à pleines dents, avec toute l'arrogance et la fougue de sa jeunesse.
Et la soirée avait été agréable: des beaux garçons, aussi bêtes qu'ils n'étaient pas drôles, leur avaient payé tous leurs verres, sans qu'elles n'aient besoin de lever le petit doigt. Un battement de cils, un regard de braise, et c'était dans le sac. Les meilleures amies savaient parfaitement user de leurs charmes pour pouvoir passer une merveilleuse soirée. Maddie et Leilo avaient dansé avec enthousiasme jusqu'à la fermeture du bar. Puis était venue l'heure de rentrer. Maddie avait pris un uber pour rentrer. Leilo aurait bien attendu le bus, mais elle avait une bonne demi-heure d'attente. La brune rationalise. Elle se dit que rentrer à pieds lui fera du bien. Il faut dire que les finances ne sont pas glorieuses: chaque sou de côté est un sou de plus pour l'aider dans ses projets. Trente minutes à attendre un bus qui la ramènerait chez elle trente minutes plus tard (faute de nombreux détours) semblent moins intéressantes que quarante minutes de marche pour retrouver le confort de sa maison. L'usine désaffectée reste malheureusement un des obstacles incontournables sur son passé.
Mais le pas de Leilo reste assuré: sa connaissance de la ville lui prodigue un certain réconfort. Sa connaissance de son environnement lui offre une certaine confiance. Elle sait également que le meilleur moyen d'être laissée tranquille, c'est d'agir comme si elle était parfaitement dans son élément — et elle l'était. Néanmoins, le bruit solitaire de ses bottines contre le trottoir trouve éventuellement réponse dans un écho lointain.
Clop, clop, clop, clop.
Des pas, plus fermes, plus bruyants. La brune continue sa marche bien cinq minutes, prenant un détour, puis deux, dans le but de vérifier qu'elle n'est pas suivie.
Clop, clop, clop, clop.
Elle tente de rationaliser. Elle se dit que c'est uniquement dans sa tête, qu'elle se fait des idées, qu'elle est en sécurité. Mais elle ne se retourne pas. Au lieu de cela, elle hâte le pas.
Son poursuivant hâte le pas aussi.
Clop, clop, clop, clop, clop, clop, clop.
Elle se met à marcher de plus en plus rapidement, de plus en plus hâtivement. Elle voit un arrêt de bus, non loin de là, avec un homme qui attend. Elle sait qu'il pourrait bien se révéler être dangereux, mais le bruit de pas qui continue derrière elle la convainc que l'inconnu reste une solution acceptable à son dilemme.
Leilo hâte donc de nouveau le pas. Plus qu'une rue à traverser.
Clop, clop, clop, clop, clop, clop, clop.
Son coeur bat la chamade, son souffle s'accélère. Elle s'apprête à traverser la rue lorsque
WOOOSH
Un bus manque de la renverser. Elle sursaute, a un mouvement de recul.
C'est là qu'une main s'enserre autour de son poignet.
Ses bottines claquent contre le trottoir, d'un rythme régulier et assuré. Pourtant, ses pas sont tous sauf assurés. À trois heures et demie du matin, peu de gens marchent de façon assurée devant l'usine désaffectée. Une chose est certaine: il ne s'agit pas du coin favori de Leilo. C'est justement parce que la californienne connaissait le quartier comme le dos de sa main qu'elle savait qu'il était conseillé de ne pas y roder trop longtemps, ni trop tard. Mais quel choix avait-elle? Maddie lui avait parlé d'un nouveau bar huppé près d'Olvera Street, et sa curiosité avait été piquée. La « voyante » n'était pas du genre à refuser une opportunité par peur des enjeux: intrépide, elle croquait la vie à pleines dents, avec toute l'arrogance et la fougue de sa jeunesse.
Et la soirée avait été agréable: des beaux garçons, aussi bêtes qu'ils n'étaient pas drôles, leur avaient payé tous leurs verres, sans qu'elles n'aient besoin de lever le petit doigt. Un battement de cils, un regard de braise, et c'était dans le sac. Les meilleures amies savaient parfaitement user de leurs charmes pour pouvoir passer une merveilleuse soirée. Maddie et Leilo avaient dansé avec enthousiasme jusqu'à la fermeture du bar. Puis était venue l'heure de rentrer. Maddie avait pris un uber pour rentrer. Leilo aurait bien attendu le bus, mais elle avait une bonne demi-heure d'attente. La brune rationalise. Elle se dit que rentrer à pieds lui fera du bien. Il faut dire que les finances ne sont pas glorieuses: chaque sou de côté est un sou de plus pour l'aider dans ses projets. Trente minutes à attendre un bus qui la ramènerait chez elle trente minutes plus tard (faute de nombreux détours) semblent moins intéressantes que quarante minutes de marche pour retrouver le confort de sa maison. L'usine désaffectée reste malheureusement un des obstacles incontournables sur son passé.
Mais le pas de Leilo reste assuré: sa connaissance de la ville lui prodigue un certain réconfort. Sa connaissance de son environnement lui offre une certaine confiance. Elle sait également que le meilleur moyen d'être laissée tranquille, c'est d'agir comme si elle était parfaitement dans son élément — et elle l'était. Néanmoins, le bruit solitaire de ses bottines contre le trottoir trouve éventuellement réponse dans un écho lointain.
Clop, clop, clop, clop.
Des pas, plus fermes, plus bruyants. La brune continue sa marche bien cinq minutes, prenant un détour, puis deux, dans le but de vérifier qu'elle n'est pas suivie.
Clop, clop, clop, clop.
Elle tente de rationaliser. Elle se dit que c'est uniquement dans sa tête, qu'elle se fait des idées, qu'elle est en sécurité. Mais elle ne se retourne pas. Au lieu de cela, elle hâte le pas.
Son poursuivant hâte le pas aussi.
Clop, clop, clop, clop, clop, clop, clop.
Elle se met à marcher de plus en plus rapidement, de plus en plus hâtivement. Elle voit un arrêt de bus, non loin de là, avec un homme qui attend. Elle sait qu'il pourrait bien se révéler être dangereux, mais le bruit de pas qui continue derrière elle la convainc que l'inconnu reste une solution acceptable à son dilemme.
Leilo hâte donc de nouveau le pas. Plus qu'une rue à traverser.
Clop, clop, clop, clop, clop, clop, clop.
Son coeur bat la chamade, son souffle s'accélère. Elle s'apprête à traverser la rue lorsque
WOOOSH
Un bus manque de la renverser. Elle sursaute, a un mouvement de recul.
C'est là qu'une main s'enserre autour de son poignet.