cw: langage vulgaire (joaquin pas content).
timeline: actuellement (février 2024).
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Le mépris. Les enfers qui s'abattent. Des toiles multicolores déchirées, éventrées. Une tornade de pluie enflammée, des flèches qui tombent par milliers. Un paysage de ruines, des panoramas morcelés. Cataclysme par panoplies entières, le monde tombe, je ferme les yeux, j'inspire, j'expire, vide mes poumons
mais ils sont encore là.
La colère au creux des reins subsiste, et eux sont encore là. Vedettes de petit écran, les mimiques exagérées jusqu'aux plis de dégoût sur le visage, quand ils me regardent. Les dos droits, la stature élégante, comme des noeuds papillons vivants - qu'on sorte le filet, qu'on liquide les lépidoptères. "Non, désolé d'insister, mais c'est impossible." Elle grogne, lui commence à monter la voix, ça prend des notes aigües, c'est une symphonie disgracieuse, je frémis. Il a la voix laide, et sa bouche se tord étrangement quand il se plaint. Il réclame, monte sur ses grands chevaux, et puis il en retombe quand elle lui adresse un regard de dédain. Enfin. Le duo se délie. Les choses s'effritent ; je vais pouvoir être tranquille. Elle menace d'appeler la direction, il surenchérit, sort un nom aléatoire comme pour prétendre mieux connaître le directeur ; sans savoir qu'il s'agit d'une directrice, et qu'elle n'a en commun avec le nom qu'il suinte, qu'une seule lettre. Ils continuent leur scandale, les comédiens de pacotille, continuent à crier, à grogner, animaux qui feulent même en rejoignant l'ascenseur. Je lève les yeux au plafond, exaspéré.
Le téléphone dégainé, à la Lucky Luke. Les mots tapés à la hâte, sans un emoji, la ponctuation sèche.
"Dépêche toi de finir ton putain de tournage, ta basse-cour va me rendre complètement dingue."
Téléphone balancé à moitié sur le comptoir, le hall est vide - heureusement. Et puis le téléphone qui sonne. La voix nasillarde au bout du fil - la même demande, la bouteille rarissime et hors de prix, la fête à organiser dans une chambre double, sans place, sans estime, sans politesse. Et surtout, le pire du pire, le Graal du relou : la même insistance, les mêmes menaces. Cette fois, je raccroche le combiné. M'écarte du deck. Articule quelques pas, circulaires, puis finis par aller plus vite, jusqu'à choper le tournis. Vivement la nuit
vivement son retour à lui
les draps et les rêves froissés en cocottes ou en cygnes
les confessions étouffées. Ses bras me manquent, son odeur me manque. Seul apaisement - pour l'instant, et jusqu'à quand ?
Je dégaine mon téléphone, arrête de penser à son visage, à sa bouche. La colère est là, toujours aussi prégnante. Elle accouche d'un hydre de colère ; l'écran à nouveau sous les yeux, mots furieux.
"Et dis-leur d'arrêter avec leurs demandes à la con, dis-leur de pas me faire leurs tirades à la con et surtout RAMÈNE. TOI. ICI. CALMER l'autre bouffon à la con !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Le doigt qui s'agite, frappe la touche cent fois à peu près, point d'exclamation qui n'a jamais aussi bien porté son nom. J'en efface quelques-uns, à la hâte. Respire. Sent mon coeur battre la chamade - la colère et toi. Vivement le retour de la nuit, oui.
mais ils sont encore là.
La colère au creux des reins subsiste, et eux sont encore là. Vedettes de petit écran, les mimiques exagérées jusqu'aux plis de dégoût sur le visage, quand ils me regardent. Les dos droits, la stature élégante, comme des noeuds papillons vivants - qu'on sorte le filet, qu'on liquide les lépidoptères. "Non, désolé d'insister, mais c'est impossible." Elle grogne, lui commence à monter la voix, ça prend des notes aigües, c'est une symphonie disgracieuse, je frémis. Il a la voix laide, et sa bouche se tord étrangement quand il se plaint. Il réclame, monte sur ses grands chevaux, et puis il en retombe quand elle lui adresse un regard de dédain. Enfin. Le duo se délie. Les choses s'effritent ; je vais pouvoir être tranquille. Elle menace d'appeler la direction, il surenchérit, sort un nom aléatoire comme pour prétendre mieux connaître le directeur ; sans savoir qu'il s'agit d'une directrice, et qu'elle n'a en commun avec le nom qu'il suinte, qu'une seule lettre. Ils continuent leur scandale, les comédiens de pacotille, continuent à crier, à grogner, animaux qui feulent même en rejoignant l'ascenseur. Je lève les yeux au plafond, exaspéré.
Le téléphone dégainé, à la Lucky Luke. Les mots tapés à la hâte, sans un emoji, la ponctuation sèche.
"Dépêche toi de finir ton putain de tournage, ta basse-cour va me rendre complètement dingue."
Téléphone balancé à moitié sur le comptoir, le hall est vide - heureusement. Et puis le téléphone qui sonne. La voix nasillarde au bout du fil - la même demande, la bouteille rarissime et hors de prix, la fête à organiser dans une chambre double, sans place, sans estime, sans politesse. Et surtout, le pire du pire, le Graal du relou : la même insistance, les mêmes menaces. Cette fois, je raccroche le combiné. M'écarte du deck. Articule quelques pas, circulaires, puis finis par aller plus vite, jusqu'à choper le tournis. Vivement la nuit
vivement son retour à lui
les draps et les rêves froissés en cocottes ou en cygnes
les confessions étouffées. Ses bras me manquent, son odeur me manque. Seul apaisement - pour l'instant, et jusqu'à quand ?
Je dégaine mon téléphone, arrête de penser à son visage, à sa bouche. La colère est là, toujours aussi prégnante. Elle accouche d'un hydre de colère ; l'écran à nouveau sous les yeux, mots furieux.
"Et dis-leur d'arrêter avec leurs demandes à la con, dis-leur de pas me faire leurs tirades à la con et surtout RAMÈNE. TOI. ICI. CALMER l'autre bouffon à la con !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Le doigt qui s'agite, frappe la touche cent fois à peu près, point d'exclamation qui n'a jamais aussi bien porté son nom. J'en efface quelques-uns, à la hâte. Respire. Sent mon coeur battre la chamade - la colère et toi. Vivement le retour de la nuit, oui.
i think the party's over
When did it end? All the enjoyment. I'm sad again, don't tell my boyfriend, it's not what he's made for. What was I made for? I don't know how to feel but I wanna try, I don't know how to feel but someday I might... Someday I might. Think I forgot how to be happy, something I'm not, but something I can be, something I wait for, something I'm made for. + aeairiel.