HUITIEME INTRIGUE ♫ LE COACHELLA ouverture du festival : troisième scène, lewis et maddy.

Ce soir, c’est le grand soir, j’ai attendu ce moment pendant des semaines et des semaines, le festival de Coachella réserve énormément de surprises et j’ai décidé de surfer sur la vague en offrant, moi aussi, une surprise de taille à tous les festivaliers. Je leur présente en exclusivité l’intégralité de mon album, vingt-deux titres, parce que je ne supporte pas les artistes qui sortent douze chansons par album juste pour dire de faire le minimum syndical, des titres aussi différents les uns des autres qui, je l’espère, vont séduire une bonne partie de la foule qui est déjà présente près de la scène. Le moment est bientôt venu, je suis prêt, je meurs d’impatience et j’espère que tout va bien se passer, les danseurs sont là, les chorégraphies sont prêtes, je me suis échauffé la voix, j’ai fait quelques vocalises pour m’assurer d’être capable de tenir les notes les plus hautes comme je suis capable de le faire au quotidien. Je suis confiant, cette soirée va être exceptionnelle. Je suis en coulisses pour le moment, je prends une grande inspiration, je vérifie avec les producteurs quelques petits détails techniques, le micro par exemple, les musiciens sont toujours parés, Maddy est présente également, je m’approche d’elle, souriant. « Hey, tu es prête pour ce soir ? »

Spoiler :

Le Coachella c’est un énorme festival. Le genre d’événements que personne ne veux rater. Et encore moins Kai. Il y avait des tonnes de concerts différents avec des scènes à gogo. Le genre de trucs qui vous offre tout ce que vous voulez voir et ce que vous ne voulez pas aussi. Il y en a pour tous les goûts et toutes les formes. Une sorte de paradis de la chanson et de la fête. Des animations en tout genre sont organisées un peu partout. Il suffit de se balader une petite demi-heure pour s’apercevoir de la diversité des lieux. Ce soir-là Kai était seul. Il n’avait pas réussi à contacter un seul de ses amis pour l’accompagner dans une soirée de folie. Il avait été séparé de Théa pour quelques heures. Bon, au lieu de rester enfermé dans sa chambre d’hôtel, il préféra sortir. Aucune envie de rester affaler sur son lit en matant la télévision. Quoi que maintenant, en y pensant, peut-être que cela aurait été reposant. Mais non. On est au Coachella, ou on n’y est pas ! Tiens, une nouvelle scène. Lewis Graham. Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Il était quasiment certain d’avoir déjà vu ce nom quelque part à Los Angeles. Bon, autant s’y rendre. Après tout, c’était une bonne raison d’aller s’amuser. Et qui sait, peut-être croiserait-il quelqu’un qu’il connaît. Montrant son bracelet à l’entrée de la scène, il se mêla à la foule. Poussant quelques individus semblant déjà bien alcoolisés. Il trouva enfin une place sur le côté gauche, près des boissons et attendit que le spectacle commence. Il espérait ne pas être venu pour rien.

Statut / Tâches :

Coachella était le genre de vacances que Joseph appréciait. Se mêler aux gens et ne pas entendre (trop) parler de boulot pendant des jours. Il avait aussi l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de se mettre à jour au niveau de la musique actuelle. Jo avait été élevé au blues et rock classique des années cinquante et avait des fois du mal avec les musiques plus récentes. De plus, avec son emploi du temps chargé il avait peu de temps pour écouter de la musique comme ça. A la limite dans la voiture... Mais l'ambiance du festival n'avait rien à voir avec sa voiture. Des tas de jeunes gens avec les hormones en ébullition et les sens altérés par la lumière, la musique et possiblement des drogues. Il ne savait pas encore si il était assez séduit par l'ambiance pour se permettre d'envisager des relations plus poussées sur les lieux, mais en tout cas, il savait qu'un de ses amis lui avait conseillé de voir ce concert là.

Il était assez éloigné de la scène histoire de pouvoir boire sa bière sans se battre pour la protéger ou se prendre des coups de coude dans les côtes. Il n'était pas vraiment du genre à sauter comme un dératé au milieu d'une fosse et se mettre à chanter à tue-tête les paroles de chaque chanson. Il préférait savourer tout ça tranquillement et observer de loin les autres faire les fous. Peut être qu'après quelques canettes, ses idées auraient changé (certainement d'ailleurs). Pour le moment, les gens s'assemblaient devant la scène qui était vide pour le moment. Étant donné les lumières, les artistes ne devraient pas tarder à arriver sur scène. Observant rapidement les alentours, il essaya de repérer des gens sympathiques éventuellement seuls et attirants avec qui passer ce bon moment. Il vit un jeune homme près du stand de boisson qui avait l'air seul. Il s'approcha un peu. « Tu les connais ? Les deux chanteurs ? » dit-il avant de boire une gorgée de sa bière.

Parce qu’il est hors de question que je passe une seconde de plus enfermé entre les quatre murs de ma chambre d’hôtel, je me retrouve à errer sur les terres arides du festival. Madison n’est pas encore arrivée, son patron la retient toujours à Los Angeles et si je devrais profiter de ces moments seuls pour m’amuser et faire la connaissance des nouveaux visages que je croise chaque jour, depuis la nouvelle fracassante de Jamahl je n’ai plus vraiment le cœur à ça. J’erre, inlassablement, guider par mes pas jusqu’à l’une des scènes du festival qui annonce l’approche d’un concert. Pourquoi pas ? Peut-être que cela me changera les idées. Je me fonds dans la foule et arrive à la hauteur d’un homme qui ne semble pas à l’aise ici (Stephen) et dont le visage me semble familier. Mais oui, ça me revient, cet homme est un professeur de l’université, un de mes collègues dont je n’ai pas encore eu l’occasion de faire la connaissance. « Vous voyez, quand nos étudiants nous disent qu’on ne sait pas s’amuser … ». Je fais référence aux nombreuses remarques d’étudiants effrontés qui nous pensent aussi ennuyeux les quelques cours qu’on leur dispense. Je lui souris, amicalement pour accompagner mes mots.

Enfin du temps pour souffler, une soirée rien que pour moi, cela fait longtemps que je n'y ai pas eu le droit. Il faut dire que mon poste d'infirmière à ce festival est plus épuisant que je ne le pensais. La dose de travail est accru entre les cas d'état d'ivresse et tous ces gens à recoudre à cause de bastons ou de l'alcool. L'infirmerie ne désemplit jamais, on voit bien que les vacanciers présents profite pleinement de cet évènement, en repoussant leurs limites. Et moi, Jane, je suis toujours présente, pour réparer les pots cassés, sauf ce soir. Bien que la fatigue habite mon corps, je décidais finalement de ne pas récupérer les innombrables heures de sommeil qui me manque et préfère profiter du spectacle qu'offre le Coachella. Un concert était annoncé sur l'une des scènes et cela me paraissait être une excellente idée pour me vider l'esprit durant quelques heures. Tant pis si je ne connaissais nullement les têtes d'affiche! C'était même l'occasion de faire une découverte quand bien même je ne suis pas une artiste dans l'âme. La foule autour de moi était dense et il était difficile de se frayer un chemin sans devoir jouer des coudes et ce même sans être au plein coeur du flot. Préférant ne pas me retrouver au milieu, face à la scène, pour éviter un possible mouvement de foule, je me postais sur le côté, attendant patiemment que le son de la musique couvre le brouhaha des bavardages.

J’ai une énorme montée d’adrénaline, ce n’est pas tous les jours que l’on a une telle occasion qui se présente. Je sais que si je suis là, c’est en partie grâce à ma mère qui a juste eu besoin de passer un coup de fil aux producteurs de l’événement. Facile d’obtenir quelque chose quand on a une maman avec plus de vingt ans de carrière dans le milieu de la musique, une mère qui a vendu des centaines de millions d’albums et qui n’a plus rien à prouver. Malgré tout, je ne me reposais pas sur mes lauriers, j’ai envie de prouver que je peux faire quelque chose avec mes propres moyens, cet album, ces chansons… Ce sont mes tripes que je suis en train de mettre sur la table, je prends mon indépendance avec ce disque que j’ai préparé pendant une longue année, j’ai travaillé sur dix-huit des vingt-deux chansons, je me suis chargé des paroles, de la composition, de la mélodie et j’ai accepté les quatre dernières chansons qui m’étaient proposées par un ami compositeur. Cet album, je ne le présente donc pas uniquement d’un point de vue vocal, je le présente comme mon chef d’œuvre, mon bébé, celui pour lequel j’ai travaillé jour et nuit. Un gros challenge que je me sens suffisamment fort à présent pour le relever. Je m’approche de Maddy, la jeune femme qui me fait l’honneur de sa présence à la guitare ce soir. « Tu peux me faire confiance ça va être mémorable ! » Je souris, me permettant de remettre l’une de ses mèches de cheveux qui est en train de se faire la malle. « J'ai hâte de voir de quoi on est capable ensemble. » L’un de nos techniciens approche pour me donner mon micro, il est temps d’y aller. « J’ai confiance en toi, on va leur offrir le meilleur live de leur vie… Enfin on va faire en sorte de. » J’échange un regard complice avec elle. Je l’abandonne pour rejoindre les marches qui me permettent de rejoindre la scène. « Bonsoir, merci d’être venus si nombreux. Ce soir je vais vous présenter en exclusivité mon nouvel album… Mon premier album. » Je marque une pause et reprends, après avoir jeté un coup d’œil aux coulisses. « Et ce soir, on ne fait pas les choses à moitié, une jeune artiste talentueuse va me rejoindre sur scène… Maddy Lawson ! »

Il paraitrait que participer à ce genre d’événements c’est cool. Que ça permet de faire de nombreuses connaissances, des amis, se créer des souvenirs inoubliables. Boire à tout va, fêter tout et n’importe quoi sans raison valable, se torcher la gueule juste parce qu’on en a envie. Certes il y a aussi les musiciens, qui pour eux, cela représente bien plus qu’un simple festival. Une réunion, une symbiose de la musique où je ne sais quoi. Et pour d’autres encore, ça permet de lancer leur carrière, de profiter d’un événement tellement important qu’ils peuvent voir les ventes de leur album tripler en seulement quelques minutes. En résumé. Le Coachella, c’est bien. Divertissant et tout ce que vous voulez. Mais c’est surtout très différent selon le point de vue de chacun. Pour Kai, c’était pour s’amuser et surtout pour Théa. Si elle ne lui avait pas proposé de venir, il ne serait sûrement pas là, à un concert qu’il ne connait même pas. Il commençait à faire beaucoup de choses pour elle ces derniers temps. Mais on s’en fou ! Ce soir on s’éclate ! Près des boissons, le jeune Norton en profita pour se payer un bon Minute Maid bien frais, il entamerait l’alcool plus tard, quand il aurait trouvé de la compagnie. Une voix le surpris alors qu’il regagnait sa place avec sa boisson en main. « Tu les connais ? Les deux chanteurs ? » C’était un homme d’une quarantaine d’années (Joseph). D’ordinaire il n’aurait pas aimé qu’on lui parle de la sorte. D’où il le tutoie déjà. Et pourquoi venir lui parler à lui. Mais ! On est au Coachella ! Et ici tout est différent. Alors même si ce gars pouvait être son père, Kai lui laissa totalement le droit de le tutoyer, sans aucuns problèmes. Il allait même lui répondre de la même façon pour le coup. « Non je les connais pas, enfin le nom de Lewis me dit quelque  chose, je croie qu’il est de Los Angeles, mais au niveau de la musique je ne connais absolument rien de ce groupe. » Il avait haussé les épaules en parlant. Il n’était pas d’une grande aide finalement. Mais au moins la présence de ce mec était bien vue. Il n’était plus seul. Avant qu’il ne puisse ajouter quoi que ce soit d’autre, les lumières de la scène se firent plus intenses pour faire place aux deux stars du jour. Ah ! Ça allait enfin commencer ! Le premier, le fameux Lewis se présente et informe qu’il va nous faire connaître son album de musique. Cool. Enfin, c’est quand même le but de Coachella mec. Maddy Lawson ? Ah ça non, ça ne lui disait rien du tout ! Kai ne la connaissait pas cette jolie femme. Même de loin, il sait reconnaître quand quelqu’un est beau ou pas beau quand même. Il indique à haute voix. « Ah ! Ça va commencer ! » Même s’il avait parlé plus à lui-même qu’à sa connaissance du jour pour le coup. (Joseph). Buvant une nouvelle gorgée de sa boisson, il attendit impatiemment que le spectacle commence.

Statut / Tâches :