Je crois que je suis victime d'une véritable logorrhée verbale. Je ne peux plus m'arrêter de parler. Je crois que mon cerveau a fondu comme neige au soleil. Si Eden ne m'avait pas coupé dans mes circonvolutions, je pense que si on avait écrit chacun de mes mots sur un bout de papier, on aurait pu remplir tranquillement une piscine olympique avec. Mais par chance, elle ne m'avait pas laissé m'enfoncer... Du moins pas trop longtemps. Lorsqu'elle soulève le seul fait intéressant de mon discours, je ne peux pas parler. Comme si on avait collé ma bouche au sans clou ni vis de Pattex. (Ceci n'est pas un placement de produit). Je la regarde. Bêtement. Enfin, normalement pour moi, mais surement bêtement pour elle. Je dois avoir l'air tellement idiote à ses yeux. Evidemment que tu me plais. Tu penses vraiment que je serais dans cet état là sinon? Je hoche la tête de haut en bas quand elle me pose cette question. Je me tais. Je compense mes minutes de surchauffe verbale précédentes. Je la regarde. Non. Je la dévore des yeux. Un peu trop surement. Elle doit avoir l'impression d'être un banana split pour une diabétique. A moins que ça ne se voit pas tant que ça. Peut-être que j'abuse.
Mais elle disparait de mon champ de vision. Trop longtemps à mon goût et surtout pour des raisons qui ne m'avaient pas effleuré, et à vrai dire, qui me contrariaient un peu.
J'aurais préféré qu'elle parte, mais pour aller dans la salle de bain, retirer ses vêtements et m'offrir une vue spectaculaire sur la 8ème merveille du monde... Mais non... Elle veut partir. Je ne peux vraiment cacher ma déception. Je me nourris de la beauté et l'harmonie de sa silhouette pour mieux avaler la pilule. Je ne sais pas si elle a vraiment envie de partir. Pourquoi traîne-t-elle? Peut-être par politesse... Ou peut-être qu'elle n'a pas envie d'écourter la visite. Aucune certitude.
J'ai l'impression désagréable qu'elle a l'ascendant sur moi. C'est vrai que j'ai surement un caractère moins fort que le sien. Mais j'ai le sentiment étrange d'être beaucoup plus sous son charme qu'elle est sous le mien. Alors je décide de perturber un peu le jeu facile d'Eden.
« Oui, peut-être... »
Pendant qu'elle me tourne le dos, je me lève et m'approche silencieusement. Je pose mes mains sur ses hanches et je fais pivoter son corps pour lui faire face.
J'appuie doucement sur ses hanches pour la faire reculer, jusqu'au moment où son dos touche la porte de ma chambre. Sûrement pas de quoi la perturber assez. Je la plaque contre la porte, offrant peu d'espace entre nos deux corps. J'approche mon visage du sien avec douceur. J'ai une soudaine envie de l'embrasser mais je n'en laisse rien apercevoir. Je la dévisage en silence, puis j'approche mes lèvres des siennes. Doucement. Elles s'effleurent. Elles sont si proches. Je peux sentir son souffle chaud. Un millimètre. Je les frôle. Puis je décide finalement de ne pas lui donner ce qu'elle attend sans doute. Je déporte ma bouche près de son oreille. Je souffle avec délicatesse sur ses quelques cheveux qui me barrent le passage vers son oreille. Sa peau a l'air si douce... Je me décide à agir... L'une de mes mains remonte sous son haut jusqu'à se poser sur ses côtes, juste sous sa poitrine... Je ressens une vague de chaleur en moi. Ce contact me plait. Il est aussi inhabituel qu'inapproprié. Je n'ai pas tellement l'habitude d'initier ce type de rapprochement... Mais après tout... Il n'est jamais trop tard..
« Ou...Peut-être que c'est moi qui te met dehors ... »
Je décide enfin de lui retourner un peu le cerveau, en susurrant d'une voix suave ces quelques mots dans l'oreille. Maintenant pas sûr qu'elle ait l'impression d'avoir le dessus. Pour finir, je dépose un baiser fugace juste sous son oreille, là où la chair est si tendre, avant de plonger mes yeux ébènes dans son délicieux yeux d'émeraude, essayant de perturber un peu son chemin bien tranquille.
Apologies :
Désolée pour le retard mon canard, j'avais des gros soucis d'internet
I’VE LOVED AND I’VE LOST