KNORE › Surprise !

Mon coeur fit un bon dans ma poitrine quand le rideau de douche s'ouvrit à grand coup. Je fis volte face quelques secondes après, le temps de réagir. Mes yeux écarquillés, ma bouche ouverte. Knox se tenait en face de moi, un couteau de cuisine dans la main. Un frisson me parcourait le dos. Beth. Bien sûr qu'il ne lui avait rien fait, mais la savoir dans la même pièce que cet énorme couteau me fit vaciller. Puis, en me calment, je repensais au fait que j'étais nue devant mon meilleur ami. Je n'eus aucun réflexe pour cacher mes courbes ou mes seins et je lui fus très reconnaissante de me regarder dans les yeux. Quand il sortit de la pièce, je finis de me laver activement. En réalité, j'avais peur de sortir de la salle de bain, j'avais peur d'affronter son regard et ses questions. J'étais partie un an et j'avais très peu d'excuse. Je lui avais caché ma grossesse et j'étais partie comme une voleuse sans rien dire. J'avais ressentit à ce moment le besoin immense d'être seule, j'avais envie d'échapper à ma vie d'étudiante et aux langues de vipère qui n'allaient pas me louper. Je sortie de la douche et me séchais rapidement. J'enfilais une culotte et un t-shirt à la hâte et rejoignis Knox dans la chambre. Il allait bien falloir que je lui parle un jour ou l'autre de toute façon. Je m'asseyais à ses côtés, regardant le berceau en souriant avant de reporter mon attention sur Knox.

Je ne savais pas par où commencer. Je ne savais pas non plus quoi dire. Peut-être par la base : "Je suis désolée d'avoir investi les lieux sans te l'avoir demandé, la villa est en travaux et je ne savais pas trop où aller ..." dis-je en faisant une légère grimace. Je le regardais ensuite et remarquais qu'il avait l'air exténué. Je caressais ça joue délicatement, terminant par ses cheveux. Il m'avait tellement manqué, j'étais heureuse de pouvoir le toucher à nouveau et sentir son odeur enivrante. Il avait cette carrure qui me faisait sentir en sécurité. "Tu dois te demander où j'étais n'est-ce pas ?" dis-je doucement. Je laissais retomber ma main sur sa cuisse. Et une larme roula le long de ma joue. Je m'en voulais tellement d'être partie sans rien dire, surtout à lui qui était tout pour moi. Je laissais échapper un soupire et essuyais mes larmes du revers de la main tout en tournant la tête. Je me rendais compte que moi aussi j'étais fatiguée et que l'avoir de nouveau à mes côtés, était un réel havre de paix. "Ne me juge pas s'il-te-plait.." lui dis-je en me tournant de nouveau vers lui. Je plongeais mon regard azur dans le sien avec intensité comme pour obtenir sa réponse. Mais je continuais sans qu'il ne parle. "Il y a un an, j'ai appris que j'étais enceinte de Maddox." Il n'était que mon meilleur ami, mais j'avais le sentiment de le trahir. "Puis, quand il l'a su, il est parti. Et j'ai ressenti le besoin d'en faire autant...". Je n'avais pas besoin de lui en dire plus pour qu'il comprenne. Je me laissais tomber en arrière comme pour échapper un instant à son regard accusateur. C'était à lui de parler maintenant.

J'avais vu ma meilleure amie toute nue. Comment étais-je censé réagir ? Faire comme si ne rien était ? C'était la meilleure des options certes, mais au fond de moi, quelque chose venait de se réveiller. Bien avant de me mettre avec Thea, j'avais embrassé Pandore et je m'étais fait incendié. Je comprenais pourquoi j'avais commis une telle action, elle avait tout ce qu'une femme devait posséder. Un charisme impressionnant et ce sans dire un mot, un visage éclatant et un corps merveilleux. Les palpitations que j'avais ressenti autrefois en l'embrassant resurgissait de nouveau comme jamais. Je m'étais pourtant assis, tentant de me calmer et de reconstruire le puzzle "Pandore". Qui était l'enfant dans le berceau, pourquoi avait elle établi un campement chez moi ? Le temps que toutes ces questions apparaissent à ma conscience, la belle brune fit son entrée en petite tenue, encore moite. J'avais à peine dégusté ses courbes et avais de nouveau fixé le plancher. La jeune femme s'installa à côté de moi et se lança dans des explications avec légèreté.   Je comprenais déjà ce qu'elle faisait chez moi et je ne lui en voulais pas. Je lui avais toujours dit que chez moi était chez elle. Ce sont les explications qui suivirent qui me firent sortir de mon semi coma.  Elle y était allée progressivement, augmentant le suspense comme jamais. Je crois même avoir arrêté de respirer avant qu'elle ne crache le morceau. Mes prunelles plantées dans les siennes, je ne réagissais pas. Je ne pouvais pas m'imaginer Pandore accoucher, être mère.  Non ce n'était pas possible et en plus de ça c'était l'enfant du pire crétin de la Terre. Elle était seule, à élever son gosse. La dévisageant et prenant une mine de dégoût à son égard je pus enfin m'exprimer " Comment as-tu pu me cacher ça ? Pandore merde ! "  plongeant ma tête dans mes mains, je m'étais écroulé et des larmes  chaudes glissèrent  le long de mes joues. " J'ai tout foiré. Je me suis allié à de mauvaises personnes, je n'ai plus que des ennemis ici et j'ai raté cet évènement si difficile de ta vie. Je suis qu'un con "  clamais-je avec la gorge serrée. Ressortant de ma cachette, j'avais attrapé ma meilleure amie et l'avais attiré à moi. " Tu m'as manqué " murmurais-je en emportant son corps sur le lit. Nous étions allongés de profil, les cheveux de Pandore encore humides trempaient le couvre lit. Puis je m'étais rapproché d'elle, de sorte à sentir son souffle s'abattre sur ma peau. " Elle s'appelle comment ? " demandais-je à la demoiselle en esquissant un sourire et en séchant mes larmes.

Pendant un instant, je m'en voulais de l'avoir repoussé le jour où il m'avait embrassé.  Je me disais que j'aurais décroché de Maddox une bonne fois pour toute, et que cela aurait évité tant de peine pour Knox. Mais j'étais une personne entêtée et compliquée et j'avais préféré rester dans la gueule du loup. Je vécue ses premières paroles comme un coup de massue. Les larmes se mirent à jaillir et j'avais l'impression d'être une adolescente en pleine crise. Et contre toute attente la situation s'inversa. Je n'étais plus la seule à pleurer désormais. Knox tenait sa tête dans ses mains, disant qu'il n'avait fait que des mauvais choix et qu'il avait loupé le moment le plus important de ma vie. Je me sentais terriblement mal. Je faisais partie de ceux qui lui avaient fait du mal en quelque sorte. En le laissant seul face à ses problèmes.. il n'avait plus personne sur qui s'appuyer ou demander de l'aide. Je me sentais aussi très idiote, car je ne savais pas de quoi il parlait, je n'avais aucune idée de ce qu'il avait vécue cette année. "Tu n'as rien raté, c'est moi qui voulais faire ça seule..." dis-je en chuchotant et en me redressant sur les coudes. Je repensais à mon adorable bébé qui pouvait se transformer en véritable terreur quand elle hurlait. Je n'avais aucune envie de la réveiller... Knox vint s'allonger en face de moi, m'attrapant par la taille pour me serrer contre lui. J'avais beau être partie et pourtant c'était comme si rien ne s'était passé... les limites étaient toujours aussi floues.

Ses paroles étaient rassurantes. Il m'avait manqué lui aussi. Je n'avais pas voulu qu'il loupe d'autre bon moment dans ma vie de maman. J'avais besoin de lui à mes côtés. Je lui caressais doucement le dos comme pour le réconforter dans son chagrin. Nous étions tellement proches que nos nez se touchaient presque. J'avais même du mal à imaginer que nous avions été séparés aussi longtemps. Je répondis à son sourire avant de répondre à sa question, "Beth" dis-je en un souffle. J'avais voulu un prénom doux, mais aussi un prénom sur lequel on ne pouvait avoir aucune hésitation. J’espérais qu'elle allait devenir forte. Plus que moi. Je laissais échapper un sourire. "Je suis tellement désolée de t'avoir laissé seul ici, tu as l'air tellement fatigué..." dis-je en lui caressant à nouveau les cheveux. Malgré la fatigue, il était toujours aussi beau, typiquement le genre de brun ténébreux qui me faisait fondre. "Que s'est-il passé pendant tout ce temps ?" Je n'avais aucune envie de lui faire repenser à ses problèmes, mais je voulais savoir ce qui le préoccupait.

J'apprenais enfin le nom du bout de chou qui dormait dans une de mes chambres. Beth. C'était à croquer, et je l'imaginais déjà plus grande aussi forte que sa mère et difficile à obtenir. Oui, elle serait une dure à cuire, une vraie petite terreur qui ferait courir les hommes. J'avais souri à cette pensée et m'étais arrêté quand Pandore avait eu des gestes doux envers moi. J'avais avalé péniblement ma salive. Ça se voyait tant que ça que j'étais au bord du gouffre ? Puis elle m'avait demandé la raison de cette tête d'enterrement. Je ne pouvais rien lui cacher. C'était d'ailleurs la seule personne avec qui je pouvais me lâcher et tout dire sans être jugé. Au pire elle se foutait de moi et la situation perdait toute crédibilité. Caressant le visage pale de la jeune femme, je lui avais énoncé les raisons d'une voix monotone. " Je ne suis plus avec Thea. Elle a refait sa vie depuis longtemps quand j'étais en Irak. Je m'y attendais pas, je croyais que c'était solide mais non " finissais-je en soupirant. Je crois que la nouvelle avait été plus facile à digérer parce qu'un autre avait pris ma place. J'étais vraiment paradoxal. Mais au moins il y avait une raison à notre séparation. Je me sentais à présent soulagé et apaisé. " Le plus chiant c'est de se sentir con quoi. Maintenant tout le monde me déteste parce qu'à l'époque en sa compagnie j"ai fait des tas de conneries... " continuais-je tout en stoppant mes caresses. Je n'allais pas m'apitoyer sur mon sort. Il y avait pire. " Enfin bref, ça ira mieux bientôt je pense. " finissais-je par dire tout en m'écroulant sur le lit.

J'avais l'impression, avec le vécu, que l'amour était la chose qui pouvait faire le plus de mal. Il y avait la maladie bien sûr, mais l'amour, c'était différent. Je l'avais remarqué avec Maddox. J'avais été attiré par lui et je n'avais plus réussi à décrocher. Je ne me rendais même plus compte à quel point il avait pu être mauvais pour moi. La relation de Knox avec Thea avait surpris tout le monde. Je n'avais pas vraiment eu d'avis à ce sujet. Le diable semblait habiter le corps de la demoiselle pour certaine personne, mais je n'avais pas voulu m'opposer à elle. Je ne la connaissais pas, et à mon avis, j'étais mal placé pour la juger, encore aujourd'hui. Je l'écoutais alors se dévoiler, il avait l'air d'avoir eu le temps de digérer la chose. Ce n'était pas plus mal après tout. Puis petit à petit, je me concentrais de plus en plus sur les caresses qu'il m'offrait au visage. Je me perdais dans son regard sombre, son souffle chaud et irrégulier qui venait s'arrêter contre ma peau. Je secouais la tête délicatement en fermant les yeux pour penser à autre chose. "Tu vois, fût un temps où je t'aurais emmené boire un verre dans le bar le plus branché de L.A. pour te remonter le moral, mais je crois que je ne pourrais plus jamais être ce genre d'amie..." En réalité, j'avais beau aimer ma fille plus que tout dans ce monde et ne rien regretter. J'avais toujours un peu de mal à me dire que j'allais devoir laisser ma folle jeunesse derrière moi. "Je suis sûr que tout finira par s'arranger" finissais-je par lui dire pour le rassurer. Je le regardais un instant alors qu'il était allongé sur le dos. Et je fis de même que lui. Je regardais le plafond tout en me disant que ma vie sociale était au point mort depuis un bon moment maintenant. Et c'est surement ce qui me poussa à passer un bras sur le torse de Knox et de poser ma tête sur son épaule. Comment j'aurais fait s'il n'avait pas été là à chaque fois ? Si je n'avais pas eu son soutien ? C'est alors que je réagis à ses propos.. en Irak ? Il aurait pu lui arriver tellement de chose. J'aurais pu jamais ne le revoir... Et sans réfléchir plus longtemps, je décidais d'agir. Je me hissais contre lui et nos visages étaient désormais face à face. Je le regardais un instant dans les yeux et je suis sûr qu'à ce moment, il comprit ce qui allait se passer. Mes lèvres se posèrent sur les siennes pour lui offrir un baiser doux et plein de retenue. Allait-il me repousser comme j'avais pu le faire autrefois ?

Je me plaignais alors que ma vie était encore sans grande embûches. La femme d'à côté, elle, elle avait de quoi s'inquiéter. Élever un enfant n'était pas tâche facile. Il y aurait bien un moment où Beth allait demander qui était son père. Comment Pandore allait faire ? Alors que tous ces soucis devaient l'envahir chaque soir, elle avait encore la force de m'écouter et de me remonter le moral. En tout cas, ce soir, nous étions tous les deux extrêmement fatigué. Allongés les deux côte à côte dans le silence, la jeune femme se colla contre moi, posant son visage sur mon épaule et enroulant mon torse de son bras. Plusieurs fois il nous était arrivé ce genre de situation en fin de soirée. C'était apaisant de pouvoir entendre pratiquement les battements de son coeur. Sauf que cet instant ne s'arrêta pas là. Pandore se hissa un peu plus sur moi et déposa ses lèvres sur les miennes. Le baiser était léger et court. Quand elle s'était écartée de moi, je l'avais transpercé de mon regard obscur, ma moue devait me trahir, j'étais embarrassé. Est-ce qu'elle était en manque de tendresse et que j'étais le premier à croiser son chemin pour la rassurer ? Ou était-elle vraiment sincère et elle s'en voulait de ne pas avoir saisi sa chance quand il était temps ? J'étais absolument déboussolé. J'avais envie de lui rendre son baiser, mais était-ce une bonne chose ? Après toutes les erreurs que j'avais commises, je devais me montrer prudent. " C'était en quel honneur ça ? " lui demandais-je en mordillant ma lèvre inférieure.

À ce moment précis, je repensais à une discussion que j'avais eue avec Knox. Nous étions chez moi, à cette période, Knox avait posé ses valises dans ma villa et en plus d'être des meilleurs amis qui passaient leur temps ensemble, nous étions devenue colocataire. Ça avait été comme si on ne pouvait pas se passer l'un de l'autre. Et depuis ce jour, nous avons habité sous le même toit jusqu'à ce que je décide de partir. Nous étions assis autour de la table basse du salon pour manger chinois et je lui avais reparlé en toute sincérité du baiser qu'il m'avait offert quelque temps auparavant. Je lui avais dit que je regrettais de ne pas l'avoir laissé aller plus loin, qu'il était quelqu'un de formidable et qu'il aurait pu m'apporter beaucoup de sérénité, de calme et d'amour. Knox n'avait pas voulu en entendre plus, et je m'en étais voulu encore plus par la suite de cette erreur. Peut-être que j'étais passé à côté de mon grand amour, mais j'avais tellement eu peur de perdre mon meilleur ami que j'avais préféré mettre mes idées de côté. Je revenais à la réalité et je regardais le jeune homme dans les yeux avant de me laisser retomber sur le côté. "Tu te rappelles de ce jour où je t'ai dit que je regrettais de t'avoir repoussé quand tu m'avais fait des avances ? Tu n'avais pas voulu en entendre plus, alors j'avais arrêté d'en parler...". Je tournais la tête vers lui et m'aperçus qu'il me regardait déjà. "J'avais peur de te perdre ... de ruiner notre amitié pour un simple baiser...". Je me plongeais à nouveau dans son regard sombre. "Mais c'est pas comme si on avait une relation ambiguë..." dis-je avec ironie. "Tu n'as jamais aimé me voir avec d'autres hommes, mes petits amis étaient tous des crétins. On a vécu ensemble pendant un moment et tu connais mon corps mieux que personne. N'essais même pas de me dire que nos limites sont net". Je sentais que je m'emportais. Depuis ma grossesse, j'étais facilement irritable. Je mettais une main sur mes yeux comme pour me cacher.

Je m'attendais surtout pas à ce retournement de situation et de comportement de la part de Pandore. Qu'est-ce qu'elle avait mangé pour soudain regretter une période de sa vie et s'intéresser à moi. Je comprenais enfin pourquoi la jolie brune m'avait repoussé à l'époque et c'était logique. Nous détenions une relation magique qui pourrait tourner au vinaigre si jamais nous empruntions la route sentimentale. C'était bien connu, une fois en couple, tout change. Mais comme elle le disait si bien, il fallait arrêter de se le cacher, il y avait toujours eu plus d'amitié envers elle. J'avais toujours été jaloux de ses relations, j'avais toujours cru que j'étais le meilleur pour elle. Jusqu'à ce soir, jamais je ne l'avais pensé concrètement. Il m'avait fallu ce baiser, ces derniers bouleversements dans ma vie pour m'en rendre compte. Je sentais que Pandore élevait la voix, qu'elle était sûre à 100% de ce qu'elle avançait, je ne pouvais pas la contredire. " Tu as raison, c'est indéniable, notre relation va au delà de la simple amitié " avouais-je en essuyant mes mains moites sur mon jean. " Mais rien n'est plus comme avant, tu as un enfant Pandore " rajoutais-je complètement dépité. Comment accepter le gosse du gars qu'on déteste le plus au monde... ? Par amour pour la jeune femme ? Peut être mais il me faudrait beaucoup de temps dans le meilleur des cas pour m'en faire une raison. Attrapant sa main, le regard porté sur le plafond, j'inspirais profondément. Ma vie n'était pas prête d'être calme. " Et puis je ne suis pas ton genre de gars, tu préfères les cas sociaux " dis-je en riant. Je ne voulais pas l'offusquer et dégrader Maddox pour la petite fille qui dormait à quelques mètres, mais Pandore avait toujours choisi les instables...Et si j'en étais un ?    

"Johan Knox Collins, tu es un parfait crétin !" dis-je très en colère... en chuchotant. Si j'avais pu hurler, je l'aurais probablement fait. Je me sentais blessé par ses propos. Je me redressais vivement pour me tenir assise sur le lit et lui faire face alors qu'il était toujours allongé, les sourcils redressés. Je pris un des oreillers et m'en servit pour frapper un grand coup le jeune homme. "C'est ce que tu penses ?" demandais-je à bout de souffle. "Maintenant que je suis devenue mère, je ne suis plus la même ?". J'étais outrée par ses propos. "Alors maintenant je ne suis plus assez bien ? Je ne peux plus avoir l'appui de mon meilleur ami ? Parce que là, tes propos vont bien au-delà de ce baiser." Je le regardais dans les yeux. "Et n'essais même pas de me parler de responsabilité et de maturité. Je suis plus que consciente de ma situation !" La situation était ridicule. J'étais à côté de mes pompes. Je rigolais nerveusement en secouant la tête comme si j'essayais de me convaincre que je ne rêvais pas. Ma soirée (et ma vie) était un fiasco. Bon, je voulais bien admettre que ma fatigue et mes hormones y étaient pour quelque chose. Mais cette histoire avec Knox n'avait rien à voir. Cela durait depuis un moment déjà. Disons que j'avais été longue à la détente et qu'une fois que Knox était passée à autre chose à mon sujet, je commençais à peine à comprendre. Puis, le jeune homme reprit la parole et se mit à rire, surement amusé par la situation. Je gardais la bouche ouverte et retirais ma main. Je me levais à la hâte et me diriger vers la cuisine. Je savais qu'il allait me suivre et je préférais m'énerver ailleurs pour ne pas réveiller Beth. Quand j'arrivais près de l'îlot central de la cuisine, je m’effondrais en larmes. Il était supposé être mon meilleur ami, mais apparemment les choses avaient bien changé. Après tout, j'étais partie un an et j'étais bien idiote de croire que tout serait comme avant.

Wow wow, j'avais envie mettre sur pause et de faire marche arrière. Qu'est ce que j'avais dit pour la mettre dans cet état. Elle était limite en crise maniaque là. Je m'étais mangé un oreiller, comme toujours avec Pandore, c'était devenu son arme favorite. Je la regardais s'agiter, tandis que j'étais complètement immobile. Seul mon visage s'exprimait. Haussements de sourcils, sourires, grimaces. Elle avait abusé en interprétations. Elle avait d'ailleurs fini par quitter la chambre pour rejoindre la cuisine. Je l'avais suivi sur la pointe des pieds, refermant la porte derrière moi pour couvrir le courroux de Pandore. Un bébé qui pleure est la pire des choses, autant l'éviter. La jeune femme s'était à moitié écroulée sur le plan de travail, le visage prit entre ses mains, je l'entendais sangloter. Si je devais recevoir une palme d'or cette année, ce serait sûrement celle du pire mec de l'année. Je n'avais pas parlé, je m'étais juste blotti contre son dos. " Calmes toi, je crois que tu es à fleur de peau, je n'ai jamais pensé tout ça. Je t'aime Pandore. " lui déclarais-je avec assurance. Oui s'il y avait bien une chose dont j'étais sûr, c'est que je l'aimais, peu importe la façon. L'attrapant par le poignet, je l'avais forcé à se retourner et avais essuyé ses larmes avec mes index. C'était horrible à dire, mais elle était encore plus belle triste.  Attrapant sa mâchoire de part et d'autre, j'avais apporté ses lèvres vers les miennes pour l'embrasser. C'était fort, mon coeur battait extrêmement vite, mon souffle était profond. Je ne voulais pas que cet instant s'arrête. Mes mains avaient parcouru un long chemin avant d'atteindre ses hanches. Je sentais les plis de sa culotte recouvrant son bassin. Si elle ne m'arrêtait pas, nous irions droit au paradis.

J'étais debout face à l'îlot central de la cuisine, mon visage entre mes mains et mes pleurs qui ne cessaient de couler. Qu'est ce qui n'allait pas chez moi ? Rien ne tournait rond. Pendant un instant, je me disais qu'heureusement qu'il n'avait pas vécu cette grossesse avec moi. Avec mes émotions contraires, je l'aurais probablement fait fuir. Et j'avais beau avoir accouché, rien n'avait changé dans mon comportement parce que depuis ce jour, je n'avais eu aucun moment de répit, pas un seul moment pour décompresser. J'avais beau être seule pour élever Beth, je ne me faisais aucun souci. La savoir éloignée de Maddox me rassurait tellement que je me disais que rien ne pourrait lui faire de mal et l'empêcher de s'épanouir. Knox vint me faire redescendre sur terre en venant faire un mur de protection contre mon dos. C'était tellement agréable de l'avoir à mes côtés. De pouvoir laisser sortir toutes ses émotions contradictoires. Je fus surprise par ses paroles touchantes et rassurantes. Il me saisit les poignets pour les écarter de mon visage dans un premier temps, puis m'obligea à lui faire face par la suite. Je ne pleurais plus, ou moins. Il sécha mes larmes et encercla mon visage de ses mains. J'étais comme dans un étau, obligé de le regarder dans les yeux. Je l'aimais moi aussi. Il m'était impossible d'en douter. Je tenais à lui tellement fort que je savais que je l'aimais tout autant. Le jeune homme vint poser ses lèvres sur les miennes avec une telle force que j'en vacillais. Je crois même que mon coeur s'arrêta pendant un instant. Je glissais mes mains sous son t-shirt, son corps était chaud. Je savais déjà que j'allais m'emporter. Il fallait qu'il m'arrête s'il voulait que ça ne reste qu'un simple baiser. Car plus les secondes passaient, plus j'y ajoutais de la fougue et du désir. Je relevais son t-shirt jusqu'à lui enlever, révélant son torse parfait. Je ne disais plus rien, car mon cerveau ne pouvait plus avoir de pensées cohérentes. J'étais juste littéralement absorbé par ce que Knox était en train de m'offrir.

Parfois, le bonheur est juste sous notre nez mais il nous échappe. On ne le voit pas, on passe à côté, on se mets des barrières inutiles. Merde, j'avais le droit d'être heureux, et c'était Pandore depuis tout ce temps qui pouvait me procurer ce que je désirais. J'avais cru le comprendre à l'époque mais quand elle m'avait repoussé, j'avais momentanément refoulé mes sentiments. Cependant, aujourd'hui tout volait en éclats. Nous étions prêts. Il avait fallut de multiples épreuves de part et d'autre pour que nous nous retrouvions. La jeune femme avait soulevé mon tee shirt et m'en avait débarrassé. Lorsque nos lèvres n'étaient pas scotchées l'une à l'autre, je portais un sourire niais et coquin. Plaquant Pandore dos contre le plan de travail, je m'étais faufilé entre ses jambes pour poursuivre nos baisers ardents. Je l'embrassais de tout mon coeur, à en perdre le souffle. Je pourrais sincèrement mourir pour elle. Une de mes mains avait attrapé un de ses seins à travers son tee shirt tandis que l'autre se promenait sur le haut de sa cuisse. J'avais l'impression de me métamorphoser en un autre, plus bestial. Je mordais franchement sa lèvre inférieure, je la caressais dorénavant sous son tee shirt trop large. Je ne pouvais m'en empêcher mais j'avais une certaine emprise  sur elle, je me frottais contre son entrejambe et empoignais tour à tour ses seins. Quand l'excitation était assez montée, j'avais à mon tour enlevé le tee shirt ample de Pandore puis je l'avais soulevé sur l'îlot central. La brune me surplombait légèrement. Plaçant ma main entre sa poitrine, je l'avais fait basculer en arrière, de sorte à ce qu'elle s'allonge et que je lui fasse du bien. J'haletais, embrassant mon bas ventre et jonglant avec ma langue qui glissait jusqu'à l'encolure de sa culotte. Pandore s'était redressé sur ses coudes m'observant avec une expression de plaisir qui pouvait ressembler à de la douleur. Peut être celle de l'attente ? J'avais finalement retiré son dernier morceau de lingerie avant de me débarrasser de mon jean. Approchant mon visage du sexe de la jeune femme, j'y avais glissé ma langue délicatement, cherchant avec impatience le bouton qui la ferait gémir et atteindre un potentiel orgasme. D'ailleurs, je n'avais plus aucune crainte, j'avais carrément demander à Pandore de me guider. " Dis moi où est ton point sensible " murmurais-je dans l'obscurité tout en caressant l'intimité de la demoiselle avec mes doigts.