KNORE › Surprise !

Avant de toucher le plaisir ultime, je voulais à tout prix que Pandore y goûte. J'avais donné toutes mes forces et ma sensualité pour faire céder la jeune femme. Prises d'une succession de spasmes, elle avait fini par s'abandonner, là sur mon plan de travail. Ses muscles s'étaient relâchés et son souffle coupé, haché s'était fait plus long. J'en déduisais que je pouvais à mon tour venir, m'abandonner en elle. Quelques vas-et-viens plus tard, j'avais eu mon orgasme. J'avais émis un soupir et avais tout relâché. Les tensions qui s'étaient accumulées jusque là s'étaient dissipées, envolées. Plus rien ne me traversait l'esprit. Je m'étais écroulé sur le corps nu de Pandore, embrassant son menton. J'avais accordé ma respiration à la sienne. Je n'étais pas près à réfléchir. Pandore et moi. Pandore et sa fille. Cet acte faisait-il de nous des amants ? Mon esprit n'était pas clair. J'avais juste envie de dormir à ses côtés. Je me sentais si sécure en sa compagnie, entier. Me redressant, j'avais attrapé le pyjama de fortune de Pandore, mon boxer. Puis j'avais attrapé le bout de femme, je l'avais traîné jusqu'à la chambre où sommeillait Beth. J'avais renfilé mon sous vêtements avant de me jeter sur le lit. La belle brune se rhabillait sous mes yeux puis elle m'avait rejoint à quatre pattes avant de se caler contre moi. " On a fait les fous " chuchotais-je en ricanant. " Si elle savait ce que sa mère a fait " rajoutais-je en parlant de Beth.

Après être venu à son tour, son corps chaud vint se coller contre le mien. C'était apaisant.  Le silence s'installa entre nous, je n'avais rien à lui dire, je ne voulais pas gâcher le moment que nous venions de passer ensemble. Je me redressais afin d'être assise sur l'îlot après qu'il se soit retiré. Je le regardais ramasser nos affaires qui jonchaient au sol, puis revenir vers moi. Il m'attrapa dans ses bras, j'encerclais ses hanches de mes jambes et ses épaules de mes bras. Je me sentais en protection dans son étreinte. Il se dirigea vers la chambre que nous avions quittée et me déposa afin de pouvoir se rhabiller. Je remarquais son regard posé sur moi quand je remettais mon sous-vêtement ainsi que mon t-shirt. Je jetais un coup d’œil   vers Beth qui dormait sans se soucier de ce qui se passait autour d'elle. J'allais devoir me lever tôt le lendemain pour assurer mon rôle de mère. Je me sentais gênée à l'idée d'avoir fait l'amour dans la pièce à côté de celle où dormait ma petite Beth. Elle avait beau n'être qu'un bébé, je ne donnais pas vraiment l'exemple, d'ailleurs, je n'en étais pas vraiment un. Par chance, j'avais une fille formidable qui semblait s'adapter à n'importe quelle situation. Je portais de nouveau mon attention vers Knox qui était allongé sur le lit, je vins faire de même en me blottissant dans ses bras. Il n'avait pas l'air de prendre mal ce qui venait de se passer. Moi, rien que d'y penser, mon cœur battait à tout rompre. Ce que nous venions de faire était bien ou mal ? C'était LA grande question que j'avais en tête. Ce qui me faisait peur c'était la suite des événements. Je lui adressais un sourire en réaction à ses propos avant de répondre en chuchotant à mon tour, "J'aime bien quand on fait les fous ... pas toi ?". C'était un début. J'étais trop exténuée pour en parler ce soir, mais j'avais besoin d'être un minimum rassurer avant de me laisser aller dans les bras de Morphée. Mais, quand il continua de parler, mon cœur fit un raté.  "Tu penses que je suis une mauvaise mère ?" lui demandais-je calmement.  

Pandore était écroulée sur moi, j'en profitais pour caresser sa chevelure longuement. Penser à ce que nous venions de faire me mettait un peu mal à l'aise mais dire que je n'en avais jamais eu envie serait un mensonge. " Faire les fous de cette façon c'est encore mieux " lui répondis-je en souriant malicieusement. Puis j'avais rajouté une phrase qui avait l'air de faire douter la jeune femme sur ses capacités à être une bonne mère. Je l'avais juste taquiné mais on dirait que les plaisanteries les plus courtes étaient les meilleures. Pandore n'était plus la même femme sûre d'elle. Elle avait ce brin de fragilité en plus désormais. " Je n'ai jamais dit ça. Tu dois faire une bonne mère, j'aimerais te voir à l'oeuvre d'ailleurs " Il fallait vraiment que je me rentre dans le crâne, Pandore était maman. Elle avait une petite fille. Dans quoi je m'engageais. Ma tête tambourinait, j'avais une seule envie dormir en espérant qu'à mon réveil le brouillard se dissipe.  " Dormons " soulevant mes fesses j'avais ouvert la couette pour me faufiler en dessous. La belle brune en avait fait de même. Nous nous étions endormis sans un mot. Sûrement trop gêné par ce que nous venions de faire.  J'avais fait un cauchemar horrible, le père de Beth revenait et m'enlever Pandore. Même endormi je ressentais cette douleur épouvantable niché dans ma poitrine. Puis un cri strident m'ôta de ce calvaire. Mon coeur battait à toute vitesse, j'étais près de l'infarctus. Mes paupières s'étaient ouvertes difficilement, j'avais tapoté à droite et à gauche du lit. Il n'y avait personne. La lumière du soleil m'aveugla puis je vis enfin la silhouette de la demoiselle près du lit d'enfant. La nuit dernière était donc réelle. J'avais bien couché avec Pandore. Pandore qui câlinait à présent une masse minuscule dans ses bras.   Me redressant péniblement, j'avais fini par me lever totalement avant de filer à la salle de bain. Ouvrant le robinet, je m'étais aspergé le visage d'eau. Je fixais mon reflet dans le miroir, j'avais l'air décomposé. Retrouvant l'étudiante le visage frais, j'embrassais sa joue timidement tout en croisant pour la première fois le regard de Beth. " Elle est belle " mais ce n'était pas la mienne ! Je gardais pour le moment cette sensation en moi, c'était pénible. Je ne pouvais pas m'imaginer en couple avec Pandore tout en jouant au papa. Cette petite fille était à un enfoiré, elle n'avait aucun de mes gènes. Je me sentais honteux. " Tu veux que je prépare un truc pour déjeuner, jus d'orange, biscottes ? " proposais-je en posant mes deux mains sur les épaules de Pandore.

Les paroles du jeune homme se voulaient rassurantes, j'allais pouvoir dormir en toute sérénité. D'ailleurs après m'être enveloppé dans la couverture et ses bras, je m'endormis pratiquement aussitôt. Ce qui s'était passé ce soir là, j'avais l'impression de l'avoir rêvé et que j'allais me réveiller de nouveau seule le lendemain matin. La tendresse que l'on m'avait offert avant de m’endormir me fit un bien fou, j'eu l'impression de combler en grand vide et rien que cela m'avait remis en forme. Cette nuit là, je dormis d'une traite. Je ne me réveillais pas, je ne me rappelle pas non plus avoir rêvé. C'est Beth qui me fit émerger avec ses pleurs au petit matin. Je me levais sans faire de bruit, Knox n'avait pas l'air de l'avoir entendu. Je fis un sourire à ma fille en la prenant dans les bras en espérant la rassurer un peu, mais elle avait faim et mon attitude positive ne pouvait rien résoudre. Je la berçais un peu en lui disant des mots doux, quand je me penchais sur le berceau pour récupérer son doudou, j'aperçu Knox qui était en train de se réveiller. Quand il fila dans la salle de bain sans rien dire, je décidais de me rendre dans la cuisine en silence. J'étais en train de me débattre entre Beth qui était impatiente et le biberon qui j'étais en train de lui préparer d'une main et demi quand le jeune homme vint me poser un baiser sur la joue. Il n'en fallait pas plus pour que cette dernière rougisse. Beth s'arrêta aussitôt de pleurer quand elle croisa le regard inconnu de Knox. Je fis un sourire face à son expression entre la curiosité et la peur et offris ensuite mon sourire au jeune homme. Ma fille avait mes yeux et j'en étais contente pour elle. Je ne pouvais nier qu'elle ressemblait aussi à Maddox, c'était normal après tout. Mais pour moi, il n'était pas son père, mais juste son géniteur. Je sentais que Knox était mal à l'aise et je sentais très bien qu'il n'allait pas s'y faire. Quand il déposa ses mains sur mes épaules, mon coeur s’accéléra. J'avais l'impression que nous étions a des années lumières de la soirée précédente. "Je veux bien un bol de céréale s'il-te-plait" dis-je en ouvrant le placard où elles se trouvaient afin de lui montrer mes achats pour la semaine. J'avais l'impression que j'étais plus chez moi que lui chez lui. Je pris le biberon enfin prête et chaud et j'allais m'asseoir dans le canapé afin de nourrir mon petit monstre. "Tu as bien dormi ?" lui demandais-je en souriant, amusé de le voir me servir à manger.

Je redécouvrais ma maison peu à peu. Pandore se l'était appropriée. Je ne reconnaissais même plus mes placards. Je préparais le déjeuner rapidement, versant des céréales dans deux bols. Je nous avais servi deux verres de jus d'orange. Plaçant tous les éléments sur le plateau, j'avais rejoint la jeune femme sur le canapé. La petite Beth tétait le biberon contre la poitrine de sa mère. Comment ne pas être touché par cette petite bouille. Elle avait les grands yeux de sa mère et n'arrêtait pas de battre des cils. J'étais peut être sous le charme. Ouais peut être. " Bien dormi oui " dis-je rapidement sans vouloir trop m'étaler sur mon cauchemar débile. Quoi c'est vrai, ça se trouve Pandore ne pensait pas plus loin lorsque nous avions couché ensemble. Attrapant mon bol sur la table basse, j'avais avalé avec ma grosse cuillère les céréales. Je m'apprêtais ensuite à faire l'effort de toute une vie. Porter un enfant dans mes bras. " Manges, je prend la relève " j'avais creusé un nid pour accueillir Beth dans mes bras. Son corps était aussi léger qu'une plume, je ne la sentais pas dans mes bras. Approchant la tétine près de sa bouche, le nourrisson reprit son nectar. J'observais tout, c'était tout nouveau pour moi. Je n'avais jamais tenu d'enfant, j'avais toujours eu peur de les briser. " Hmm, tu sais pour hier, si tu veux qu'on oublie on peut toujours... " déclarais-je avant de reprendre " même si ce n'est pas vraiment ce que je souhaite " complétais-je avant de rougir comme une tomate.

Je regardais Knox engloutir ses céréales, mon ventre en gargouillait tellement il me donnait faim. Je laissais retomber ma tête sur le dossier du canapé et j'allongeais mes jambes sur la table basse. Seulement le bruit de Beth en train de suçoter son biberon et le craquement des céréales sur les dents de Knox bisaient le silence. Pendant un instant, j'eus l'impression que j'allais de nouveau m'endormir. Mais Knox me fit sortir de ma rêverie, il avait terminé son petit-déjeuner et avait posé son bol vide sur la table basse. Je fus plus que surprise en comprenant la suite. Je lui souriais et profitais d'une pause de la part de Beth pour me lever et l'installer dans les bras du jeune homme. Ma fille n'était vraiment pas chiante, elle n'avait pas l'air de broncher en se retrouvant dans les bras de Knox qui n'était qu'un inconnu pour elle. À vrai dire, du moment qu'elle avait à manger, elle avait l'air d'accord. Je repris ma place pour m'attaquer à mes céréales déjà ramollies par le lait. Du coup de l'oeil, je surveillais Knox, inquiète qu'il fasse le moindre faux pas, mais il avait l'air trop crispé pour ça. Quand je me détendais enfin le jeune homme se mit à parler à propos de la veille. Je ne pensais pas qu'il allait en parler de lui même, je pensais que j'allais devoir lui soutirer des informations pour savoir ce qu'il pense. J'eus un ascenseur émotif quand il fit une pause dans ses propos. J'étais étonnée de savoir qu'il voulait que ça aille plus loin, je ne pensais pas que c'est ce qu'il désirait. "Si j'avais voulu oublier quoi que ce soit, il ne se serait jamais rien passé entre nous " dis-je tranquillement. Je lui souris timidement avant de reprendre. "Tu vaux bien plus qu'un simple coup d'un soir Knox". Je ne pouvais être plus sincère. Aujourd'hui, j'étais sur d'une chose, notre relation avait toujours été bien au dessus d'une simple amitié. Elle avait été bien plus forte que ça et je n'avais aucune envie que cela s'arrête.  

Désormais tout était clair. Nous n'avions pas craqué juste pour un soir, nous avions craqué l'un pour l'autre. Après tant d'années d'amitié trouble, nous avions enfin dévoilé nos réelles envies. C'était absolument bizarre comme situation. J'avais pu profiter d'elle hier soir, de l'avoir embrasser partout, ce matin, j'étais timide. Peut être parce que j'avais pris du recul, peut être parce que nous pourrions former... une famille. J'allais devoir travailler sur moi même pour accepter tout ça, mais j'en avais la force. Pandore avait toujours été l'une des femmes de ma vie avec Alice. Quand le biberon arriva à sa fin, j'avais déposé le récipient en verre sur la table basse tout en gardant Beth dans mes bras. Elle me fixait de ses yeux émeraudes. Elle ne devait même pas penser. Elle devait juste me regarder se demandant qui j'étais. Je ne signifiais sûrement que dalle pour elle. À moins qu'elle me prenait déjà pour son père. J'en avais eu des frissons. Je l'avais aussitôt passé à Pandore. " C'est un bon signe elle ne braille pas en ma présence " avouais-je à la demoiselle avec un léger sourire. Je m'étais relevé pour débarrasser le petit déjeuner tout juste pris. J'étais nerveux ça devait se voir à dix mille kilomètres. " Tu veux vraiment garder ta maison... ? La petite serait mieux ici non ? J'ai peur de te laisser seule de nouveau " Pas que la petite, elle aussi, elle serait mieux à mes côtés. Je pourrais garder un oeil sur elle, au cas ou son ex revienne et veuille récupérer la petite. Des tas de pensées traversaient mon esprit. Bientôt je ne m'inquiéterais pas seulement pour Pandore mais également pour sa fille. Je n'étais pas un gros dur, j'allais fondre en un rien de temps. " Enfin je dis ça je dis rien, je file sous la douche, tu peux me rejoindre si tu veux" dis-je en claquant la porte du lave-vaisselle et en jetant un clin d'oeil à Pandore.     

Je sentais bien que quelque chose n'allait pas. Il semblait vouloir continuer cette histoire, mais il y avait un gros blocage et je devinais que c'était à cause de Beth. J'allais devoir m'y faire, je n'étais plus la jeune étudiante caractérielle qui attirait les hommes. Désormais, j'étais Pandore, la fille maman avant l'heure qui s'était faite engrosser par le mec le plus con de la planète. Je gardais mon sang froid, Knox allait devoir s'y faire ou alors ça ne marchera pas. Bien sûr qu'elle ne braillait pas, Beth était une petite fille adorable. Je l’accueillais à nouveau dans mes bras, la maintenant debout sur mes jambes. La petite moulinait dans tous les sens en rigolant, ce qui me fit sourire en retour. Knox se précipita hors de l'espace salon pour rejoindre le comptoir de la cuisine avec le petit déjeuner. J'avais du mal à savoir ce qu'il pensait. Je le regardais comme on regarde quelqu'un qui nous cache quelque chose. Mon regard intense essayait de percer le mystère Knox Collins. "Je viens de faire refaire ma maison en fonction de Beth, elle aura sa chambre et une salle de bain pratique rien que pour elle, l’extérieur sera sécurisé..." Je fis une pause pour regarder son attitude avant de reprendre. "Pourquoi toi tu ne viendrais pas emménager chez moi, comme ça je ne serais pas seule..." Il avait peur, je ne savais pas de quoi, enfin, ça avait clairement un lien avec Beth. Il allait falloir que je mène mon enquête. Puis le jeune homme s’éclipsa en m'invitant à la rejoindre sous la douche. Je me levais pratiquement aussitôt, prenant quelques affaires pour Beth au passage. Avant d'aller dans la salle de bain, je changeais rapidement la couche de la demoiselle et la déposais dans son berceau en allumant le mobile qui se trouvait au dessus de sa tête. Knox était déjà sous la douche, il me tournait le dos, il ne devait même pas savoir que j'étais là en train de me déshabiller derrière lui. Quand j'entrais dans la douche, il me fit face. Je croisais les bras et le regardais avec ma moue boudeuse. "Tu comptes me dire ce qui te tracasse ?"

J'étais tenté d'accepter sa proposition. Aller vivre chez elle résoudrait mes inquiétudes. Seulement j'étais un homme limite macho sur les bords, aller vivre chez une fille, ça touchait mon égo. " Oh si tout est équipé c'est parfait " lui répondis-je sans lui répondre vraiment oui ou non à la question sur l'emménagement. Ça faisait peut être trop d'un coup. Je devais prendre le temps de poser tout ce qui venait de se passer et aussi me projeter. J'avais filé sous la douche invitant Pandore si elle le souhaitait. Passant sous le filet d'eau tiède, j'avais fermé les yeux et relâché tout l'air emprisonné dans ma cage thoracique. Pourquoi il y a toujours un hic dans ma vie ? Le temps que je frotte mon visage vigoureusement, la jeune femme avait fait son apparition, me mitraillant du regard. Ce n'était pas bon signe. En effet, elle m'avait demandé des explications. " Ce qui me tracasse ? J'ai peur de tout foirer. On... on avait quelque chose de spécial, en se jetant dans une relation amoureuse, qui dit qu'on risque pas de tout perdre ? " J'agitais mes bras, haussant le ton pour me faire entendre par dessus l'eau qui coulait. " Et puis il y a Beth, Beth qui n'est pas de moi. Est-ce que tu accepterais de faire ta vie avec moi si j'avais un gosse d'une autre ? C'est vraiment pas facile " reculant légèrement, je m'étais placé sous la cascade, mes cheveux s'étaient aplatis. " Ne le prend pas mal, c'est juste dur à encaisser, Beth n'y est pour rien. Et je tiens tellement à toi que je ferais n'importe quoi, il me faut peut être du temps " expliquais-je avant de ramener le corps de la brune sous l'eau contre mon torse ruisselant.   

Who who who. C'était en quelque sorte un revirement de situation. Le Knox qui était sur de lui et de ses intentions n'avait plus l'air de savoir ce qu'il voulait faire. Je fis un pas en arrière subitement. Il était totalement flippé et contrairement, moi je me sentais plus détendu que jamais. Il était énervé, ses bras gesticulaient au rythme des paroles qu'il débitait à toute allure. Quand il eut fini, il m'attrapa et me resserra contre lui sous la cascade d'eau. Je lui faisais toute de même face quand je me décidais à lui répondre calmement. "On ne peut pas savoir si ça va marcher si on essaye pas et puis de toute façon, c'est trop tard pour faire marche arrière. Tu t'imagines toi, après ce qui c'est passé hier soir pouvoir faire semblant en restant les meilleurs amis du monde ?" Je soupirais et portais une main sur mon front pour mettre mes cheveux humides en arrière. "Je sais que c'est dure pour toi et pas que pour toi. Pour moi aussi ça l'est !" J'étais agacée, parce qu'il me faisait regretter d'avoir ma fille qui était la plus belle chose qui m'était arrivée. Mais tout était ma faute. Si j'avais été moins stupide j'aurais pris des précautions et tout cela ne serait pas arrivé. Et je pense qu'à l'heure actuel nous ne serions pas ensemble partageant la même douche. "Je ne veux pas précipiter les choses bien sûr ! Tu veux que je reste à tes côtés, mais en même temps tu veux pouvoir réfléchir alors faut savoir c'est tout. Mais si tu veux, je peux rentrer chez moi, et on prends notre temps... ou alors tout s'arrête là si tu penses avoir fait une erreur !" J'étais sérieuse. S'il avait peur de perdre notre amitié ou d'aller trop vite ou je ne sais quoi d'autre, la balle était dans son camp. C'était désormais à lui de choisir ce dont il avait envie. Bien sûr, j'étais curieuse. Je voulais savoir où cela nous mènerait et je savais d'avance que je n'aurais pas la force d'oublier ce qui c'est passé jusqu'ici. "Je ne veux que ton bonheur tu sais... je me fiche du reste. Et si tu as envie de me kidnapper ou de me séquestrer dans cette maison, alors fais le." Dis-je amusée. Je voulais détendre l'atmosphère, je n'avais pas envie de me disputer avec lui, plus maintenant.

Pandore avait raison. J'avais l'impression de me faire sermonner par ma mère. Ça me faisait du bien de me faire remettre les pendules à l'heure. Je n'arrivais pas à lui répondre. J'étais captivé par ses mots, par ses gestes qui faisait d'elle celle que j'avais toujours aimé. Mon indécision était si dur à gérer quotidiennement. Je ne savais jamais ce que je voulais dans la vie réellement. Je ne voulais pas faire de choix au risque de me dire que je m'étais en fin de compte trompé. Pourtant, aujourd'hui il le fallait. Je devais choisir de poursuivre et entamer une relation avec Pandore ou la perdre à tout jamais. La réponse était toute faite, je la voulais. " D'accord. Tu es officiellement kidnappée " hurlais-je en la chatouillant et en embrassant son cou, sa mâchoire, ses lèvres. Finalement ce n'était pas si atroce. J'avais choisi et j'étais excité de faire ma vie avec elle. Attrapant le gel douche j'avais couverte la jeune femme du gel froid avant de frotter sa peau. La demoiselle était recouverte de mousse, j'en avais fait de même. Puis nous nous étions rincés et séchés. L'idée d'habiter avec la brune ne me faisait plus peur. Il ne manquait plus qu'à choisir l'endroit et si Pandore avait tout prévu dans sa maison alors pourquoi pas emménager avec elle. L'idée allait mûrir dans les jours à venir. Je gardais pour le moment cette envie dans un coin de ma tête. " Bon, tu vas devoir m'initier aux bébés "   lui dis-je tout en me rhabillant dans la chambre où gazouillait Beth.

Il m'écoutait sagement sans rien dire ni même bougeait. En fait, il me regardait, comme s'il était absorbé parce que j'étais en train de lui dire. J'en étais presque gênée de le voir me dévorer des yeux  alors que j'étais totalement nue face à lui. Quand j'eus terminé de le raisonner, seul le bruit de l'eau se faisait entendre. Je le regardais dans les yeux et je commençais sérieusement à flipper quand Knox se mit à crier et se jeta sur moi. Cet homme était fou. Alors que je riais aux éclats et me débattais sous ses chatouilles, il en profitait pour me déposer des baisers dans mon cou jusqu'à mes lèvres. Dire que j'étais officiellement kidnappée revenait donc à dire que nous sortions désormais ensemble. Un frisson me parcourut le dos quand il déposa du gel douche dans mon dos. C'était agréable de se faire bichonner pour une fois, il y avait bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé. Je devais désormais m'occuper de Beth, elle était ma priorité et je n'avais surtout pas le droit de craquer. Les choses étaient assez naturelles avec Knox, nous étions habitués à vivre ensemble et nous nous connaissions déjà. Je savais comment étaient ses réactions vis-à-vis de certaines choses et où étaient ses limites. Il restait toujours mon meilleur ami, mais maintenant il était aussi mon petit ami. Beth était restée sage, mais je savais que sa patience avait des limites et qu'elle avait besoin que je m'occupe d'elle. "Tu vas vite comprendre que l'on n'a pas vraiment besoin d'être initié.. c'est assez naturel en fait !" Dis-je en m'habillant. Je n'avais eu personne pour me montrer comment faire et je m'en étais très bien sortie jusqu'ici. "Tu as de la chance je l'ai changé tout à l'heure !" m'exclamais-je en rigolant. J'aurais aimé le voir à l'oeuvre. Je pense que cette scène aurait été amusante. J'attrapais Beth qui semblait contente qu'on s’intéresse à elle et  me tournais à nouveau vers Knox. "Mes parents me la réclament pendant un week-end." Il pouvait comprendre que cela ne m'enchantait pas vraiment rien qu'au son de ma voix. Ils n'avaient jamais été là pour mon frère, ma soeur et moi. Personnellement, ça ne m'avait pas affecté. Et depuis que Beth était née ils en étaient complètement gaga au point d'être venue à plusieurs reprises me voir en France. Je laissais échapper un soupir avant de reprendre. "Je me dis que l'on aurait une journée et une soirée rien qu'à nous....". J'aimais ma fille plus que tout, mais ça me manquait de ne pas penser à autre chose qu'elle. Rien que mes études... et Knox, j'avais envie de passer du temps avec lui sans penser à rien d'autre.  

Les parents de Pandore avaient toujours été comment dire invisibles. J'avais dû les croiser une ou deux par hasard. Ils étaient très sophistiqués. J'ignorais s'ils me connaissaient, s'ils pouvaient mettre un prénom sur mon visage. Je me demandais aussi si je devrais un jour les affronter, leur dire que j'aimais leur fille depuis longtemps, qu'elle était tout ce que je souhaitais. En tout cas, si à l'époque ils n'étaient que de passage dans la vie de la jeune femme aujourd'hui ils semblaient plus concernés, notamment par la petite Beth. De ce fait, il se pourrait d'après les dires de Pandore que nous puissions nous offrir un week end en tête à tête... en amoureux. Je me demandais déjà ce que ça allait donner. " Ça serait super, vraiment super " lui adressais-je en hochant la tête, ravi de cette opportunité. J'étais ensuite allé me planter devant le berceau recouvert d'une toile de princesse. Beth gigotait, pédalait dans le vide. C'était tout con, mais c'était beau. C'était l'incarnation de l'innocence. Je m'étais penché à l'intérieur et lui avait fait une grimace. La petite s'était arrêtée de bouger me dévisageant puis elle m'avait attrapé par le bout du nez en souriant. " Purée elle est déjà aussi peste que sa mère ! "  criais-je en pouffant de rire. " Alors tu restes jusqu'à quand ici vagabonde ? " demandais-je à Pandore, les bras croisés sur mon torse, les fesses contre le berceau. " Et on peut dire qu'on est en couple ou quoi ? Okay je suis sûrement en train de rougir donc je t'interdis de rire " finissais-je par l'interroger en fuyant son regard.